Ça devient presque lassant de toujours chercher de quoi s’occuper dans cette maison. Pratiquement avoir cette impression de perdre mon temps au quotidien. Même lorsque je suis sur le chômage l’hiver, puisque je ne peux travailler, je trouve quelque chose à faire et surtout, je passe tout mon temps avec mes enfants, du moins avec Joshua qui ne va pas encore à l’école. Encore un an et ensuite, mon bébé sera un grand. C’est fou comme le temps passe vite. La tête pleine de pensées, je marche dans la maison sans but fixe alors que je me fais interpeler par une voix féminine à l’intérieur du salon de thé. Tiens, j’y ai rarement mis les pieds dans cet endroit. « Salut Agata. » je réponds poliment en lui offrant un doux sourire. « Pourquoi pas, oui. » Je peux bien prendre le thé avec elle. Ce n’est pas comme si on m’attendait quelque part. Et puis la compagnie de la demoiselle n’était pas désagréable. Je m’installe donc face à elle, peu habituée à ce genre de tradition. Ce n’est pas très américain de prendre le thé. Mais je ne peux affirmer qu’il ne m’est jamais arrivé de le prendre. Par contre, pour ce qui est de Londres, mes connaissances sont limitées. Au contraire d’Agata qui semble y être allée souvent. « Non, jamais. Mais ma mère a déjà décidé qu’elle était anglaise et nous avait donc forcé, ma sœur et moi, à prendre le thé avec elle plusieurs après-midi de suite tout en prononçant les mots avec un faux accent anglais… » Précisément, je ne sais pas pourquoi je lui raconte cet épisode de mon enfance, mais il est évident que le thé pour moi est associé à cet épisode. Comme tout dans ma vie, est associé à quelque chose que Marian a fait ou dit. « Tu y es souvent allé toi, en Angleterre? » Je tente finalement pour détourner l’attention des histoires de ma mère.