+@Addil
Imma n’a pas encore tout vu du nid et c’est plutôt normal venant de sa part : elle prend son temps. Elle prend son temps pour tout, pour s’ouvrir aux autres, pour parler, pour découvrir les choses qui l’entoure. Autant au niveau des candidats que des lieux. Ainsi donc elle entre dans cette pièce, les lèvres pincées et cette appréhension de tomber sur quelque chose dont elle ne souhaite pas avoir la connaissance. Comme une situation qui la gênerait, tomber sur deux personnes qui s’embrassent par exemple. Elle a déjà vu l’émission, elle sait que ce genre de choses peut arriver vite. Tout ce qu’elle voit, c’est une décoration neutre, plutôt reposant pour les yeux. Elle en fait le tour, avant que ses yeux ne se posent sur un bouton. Doucement elle s’en approche et reste plantée là. Une, deux, trois minutes. Elle se mordille les ongles, essayant de prendre une décision : entre tenter le tout pour le tout, se faire curieuse et appuyer ou bien rester là à le contempler toute la journée et finalement repartir sans l’avoir fait, trop lâche. Elle ne veut pas être lâche. Instinctivement, elle regarde autour d’elle pour voir si personne ne pouvait la voir faire au cas où il s’agirait d’une bêtise. Evidemment que non, personne ne peut la voir puisque la pièce est vide. Doucement elle referme la porte derrière elle en prenant sa respiration et puis finalement, elle appuie sur ce fameux bouton. Ce goût d’interdit lui faisant battre son cœur plus rapidement. Pourtant rien ne dit qu’il est interdit d’y toucher. C’est la curiosité qui la consume de l’intérieur. Les murs changent alors d’aspect. Un bruit de fond se fait entendre. Comme un vent soufflant très fort, d’ailleurs, l’air ambiant semble refroidir. Elle sent cette brise caresser sa peau sous son gilet fin. Trop fin pour la température qui chute, peut-être psychologiquement prose face à ce nouveau décor tout blanc. La banquise. Imma regarde autour d’elle, émerveillée. Ses yeux d’enfants bien grands ouverts. Elle en frisonne légèrement d’ailleurs, émue par ce qu’elle voit, sa vue s’en brouillant légèrement. Elle n’a pas réellement vu de neige. Ni d’ours polaire, alors qu’un semble passer devant elle. Étonnée et surprise, elle fait quelques pas en arrière, avant de s’asseoir à terre. « C’est beau la neige » Qu’elle souffle, ayant vue Addil soudainement apparu dans un coin de la pièce. C’est en sursautant devant cet ours qu’elle l’avait vu entrer dans un coin de la pièce. Elle tourne son visage vers lui, adresse un sourire fragile du bout de ses lèvres.

Addil venait juste de terminer de manger, il avait l'horloge interne qui semblait un peu dérégler. Il se levait trop tôt et parfois il se levait très tard, chaque jour était différent et c'était ce qu'il appréciait dans le nid. C'est qu'au moins cela changeait de l'ordinaire, ce n'était que le début donc c'était sûrement pour ça qu'il sentait que tout cela était encore nouveau. S'il reste longtemps il ne dirait peut-être plus ça par la suite ? Enfin il n'essaye pas trop de se projeter, ici le destin d'un candidat doit se compter en semaine, donc pour lui il en était arrivé à deux semaines. Est-ce qu'il franchirait la deuxième ? Il n'en avait aucune idée. Mais l'inconnu c'était une chose que Addil appréciait, le fait de ne pas savoir était plus excitant que de connaître directement l'avenir. L'effet de surprise était absent et l'anticipation faussait totalement les sentiments de la personne. C'était le point de vue psychologique de Addil. D'un coup comme cela il prit l'initiative de se diriger vers la salle zen qui était au deuxième étage. Au moins il allait entretenir sa ligne en montant les deux étages et il arrêterait de se maudire d'avoir mangé un dessert. C'est alors qu'il découvrit comme par hasard @Imma sa partenaire depuis le début de l'aventure. Il s'entendait plutôt bien avec elle, malgré le fait qu'elle soit très discrète et mystérieuse il l'appréciait et elle était une très belle rencontre. Du moins pour le moment, car pour l'instant il ne la connaissait pas encore assez pour juger la personne entière. Elle ne le vit pas tout de suite, elle semblait absorbée par le décor féerique et glacial qui prônait dans la pièce. Et là elle fait comme d'habitude, elle souffle quelques mots que Addil arrive à atteindre et il lui adressa ce léger sourire sur le coin des lèvres. « La neige c'est surtout froid. J'aurai pensé que tu aurais eu une préférence pour le décor paradisiaque c'est à dire le soleil, la plage. » dit-il avec un léger sourire qui s'étirait de la base de ses lèvres. Un fait rare tout de même ! « Ta semaine se passe bien. Tu as réussi à parler avec beaucoup de candidats ? » demande t-il. Il essaye de se renseigner un minimum sur sa partenaire et pour qu'elle sache où elle en est dans ses fréquentations.

Imma est émerveillée. Il ne lui aurait plus que manqué pouvoir toucher la neige, la sentir fondre entre ses doigts. C’est peut-être rien pour un occidental, c’est beaucoup pour elle. Elle ne connait rien à la vie, ni ce genre de climat, ni la plupart des villes ou des endroits du globe d’où proviennent ses camarades. Tout est nouveau pour elle, plus encore cette salle aussi fantastique qu’étonnante. Captivante. Ce n’est pas pour autant qu’elle en oublie la présence de son partenaire, arrivé en douce dans son dos. Sa remarque, d’ailleurs, la fait sourire un peu plus largement, avant de voir s’envoler ce même sourire dans les airs. « Le soleil, je connais déjà » Lâche-t-elle alors, songeuse. En vérité ce n’est pas elle qui a choisi, elle a laissé faire le hasard auquel elle ne croit pas. Le soleil elle connait effectivement déjà : il tape déjà bien assez chez elle et dans le désert du Namib pas loin. La salle aux merveilles ne peut que lui donner à voir du rêve, non pas par quelque chose qu’elle vit déjà au quotidien, mais par l’inconnu. L’opposé de sa vie. Addil fait partie de cet opposé. Il est toujours prévenant avec elle, elle n’a pas l’habitude. Il lui demande toujours comment elle va, si tout se passe bien. Elle croit bien être tombée sur une belle personne, celle dont elle n’aurait jamais osé avoir comme partenaire. Baissant doucement la tête, gênée d’être la cible de son attention, elle sourit légèrement. « Je suis bien ici. » Un silence. Ses doigts jouent sur le sol « Tout le monde est gentil, je crois. » Qu’elle dit alors, se reculant finalement du mur principal pour en voir la vue d’ensemble, tellement mieux. Maintenant posée à côté d’Addil, elle pose ses prunelles silencieusement sur lui. « Tu préfères qui ? » Qu’elle lui demande alors, elle aussi curieuse de connaître les personnes qu’il « fréquente », voir celle qu’il préfère.

Oui elle devait connaître le soleil. Addil aurait dû s'en douter, mais en même temps la banquise était tellement glaciale et froide. A l'image de @Imma sûrement qui était une beauté froide, une femme qui était très discrète et mystérieuse. Une femme en même temps avec cette grâce que Addil lui même lui enviait. Etrangement il remarquait cela chez elle, alors que elle-même ne devait sans doute pas le remarquer. « La pluie je la connais également. Elle tombe très souvent sur le pays pluvieux d'Angleterre. » dit-il avec un léger sourire sur le coin des lèvres qu'il a gardé depuis maintenant le début de la conversation. Elle se sent bien en plus c'est le principal, le jeune homme est vraiment content pour elle. Il espère vraiment qu'elle arrive à s'intégrer auprès des autres candidats, il ne veut pas qu'elle reste dans son coin et qu'elle s'efface petit à petit jusqu'à sortir du nid comme si elle n'avait jamais existé. Non il refusait que cela se passe comme cela. « Tant mieux. Mais attention à toi. Les personnes ne sont pas toutes gentilles, moi la première. Il faut faire attention à la moindre de tes paroles. Chaque mot peut te trahir si tu les emploies mal. » dit-il d'une voix douce. Elle lui demande alors qui est la personne que le jeune homme préfère. « Claudia. C'est avec elle que je m'entends le mieux je pense. Et toi ce Ziggy vient toujours t'embêter ? Lui n'est pas si gentil que cela non ? » demande t-il. parce qu'il sait qu'il a déjà terrorisé la jeune femme lors du tout premier prime et qu'il a pu recommencer.

Imma c’était attendu à tellement pire dans ce jeu : elle pensait vraiment que l’on se moquerait d’elle, qu’on la regarderait de travers comme une bête de foire. C’est peu commun sa maladie, il faut dire. Et personne n’a été méchant avec elle, n’a été trop pressant. Elle n’hésite pas à le lui dire à Addil, sans même faire de différence pour Ziggy. Il est vraiment très ennuyeux pour ne pas dire emmerdant, pour autant elle pense que lui aussi est gentil. C’est juste un masque, une manière de se mettre à l’abri. Son bégaiement passe certainement mieux. Elle aussi, elle voudrait avoir une grande gueule pour être la fille qui parle fort au lieu de la fille qui a des tâches, mais elle n’arrive pas à le faire. Ziggy lui fait « peur », mais au final elle sait qu’il a raison. Elle doit s’affirmer, pas se laisser bouffer par ce qui est considéré comme un « handicap ». D’ailleurs Addil il en parle de Ziggy, après avoir en quelques sortes parlé des masques des gens et l’idée que chaque mot lâché a une importance. Imma baisse la tête en pinçant ses lèvres. « Ils sont gentil… Avec moi » Alors qu’elle lâche, rajoutant le ‘avec moi’ pour bien marquer son idée. Peut-être qu’une personne méchante – comme il se décrit alors – l’est tout de même avec elle. « Il est embêtant… Trop borné, mais je crois pas méchant » Qu’elle souffle, relevant doucement ses yeux sur la banquise s’étendant devant eux. « Claudia est bien » Qu’elle ajoute doucement, le regardant un sourire sur le bout des lèvres, comme si ces dernières venaient de sortir un Claudia est géniale, ce à quoi elle pensait vraiment.