w/@sailor
La salle zen n’est pas un endroit qu’elle pensait fréquenter à nouveau de sitôt. En environ un mois d’enfermement, elle ne s’est rendue ici qu’une seule fois. Cette unique visite lui avait suffi à se faire un avis sur les lieux. En l’occurrence, que cette pièce n’est pas faite pour elle. Tout d’abord parce que Mylah n’arrive jamais complètement à se détendre et à lâcher prise, et même si elle fréquente des lieux dits pour la détente comme des spas ou des instituts de beauté, ce n’est en rien comparable avec cette pièce mise à leur disposition. Car ici, il n’est pas question d’être chouchoutée par des professionnels, elle doit faire appel à son imagination si elle veut tenter de se calmer et de se détendre l’espace de deux ou trois heures. Ça ne dure jamais longtemps avec Mylah, elle a certes la sensation d’être reposée quand elle sort d’un spa, mais il a toujours quelque chose qui finit par l’agacer et la mettre hors d’elle. Que ce soit un physique peu harmonieux qu’elle croise dans la rue, une chaise qui n’est plus à sa place quand elle rend visite à ses parents ou un amas de poussière qu’elle découvre en rentrant chez elle. Il lui en faut peu aux yeux des autres, mais c’est déjà beaucoup pour elle. Ce n’est pas pour rien qu’elle est incapable de se détendre totalement, il a toujours quelque chose pour lui barrer la route. La seconde raison qui la pousse à supposer que cette pièce n’est pas faite pour elle, c’est que les décors censés être relaxants ne lui inspirent rien, de même pour la musique. Sans parler de la disposition de la pièce, avec des sortes de poufs éparpillés un peu partout dans la pièce, ce qui lui provoque des frissons d’horreur face à tant de désorganisation. Et bien même si ceux était placés de façon à rendre la pièce harmonieuse, les décors mis à leur disposition ne l’aiderait pas à se détendre. Une forêt amazonienne, une plage de sable fin, un désert qui s’étend à perte de vue ou encore une banquise encore bien conservée malgré les dégâts de l’homme… Ce sont des décors qui doivent plaire à la majorité, mais pas à elle. Ce n’est pas pour rien que la première fois qu’elle est venue ici elle s’est attardée sur la console pour tenter de trouver un décor qui lui plairait, à savoir un quartier d’affaires ou la vue sur une ville depuis un bureau. Pourquoi pas même un restaurant cinq étoiles ou un opéra. Malheureusement, elle n’a rien trouvé de tout cela, la convaincant qu’elle n’avait aucun intérêt à remettre les pieds ici, parce que cette pièce ne pourrait jamais l’aider. Simone a bien tenté de lui faire changer d’avis en tentant une méthode de relaxation sur elle, mais Mylah ne s’est pas montrée particulièrement réceptive. Elle n’a aucune raison de revenir ici, et pourtant, la voilà en train de franchir le seuil de la porte, avant de se mettre immédiatement à disposer les poufs afin de faire deux rangées parfaites. Elle n’est pas venue ici pour y faire le ménage – on ne peut pas dire qu’il y ait grand-chose à ranger – mais bien pour comprendre ses camarades. Comment peuvent-ils trouver cet endroit reposant ? Elle règle la console pour avoir le décor d’une plage paradisiaque – c’est le seul qu’elle est en mesure de supporter puisqu’elle s’est déjà rendue sur une telle plage, contrairement à une forêt amazonienne ou un désert qui lui sont des endroits totalement inconnus et donc hostiles – avant de prendre soigneusement place sur l’un des poufs. Elle n’est pas vautrée dessus, loin de là, elle est à peine assise dessus tandis que ses jambes sont pliées bien droites contre elle. Et elle reste là, à observer ce décor. Elle aime les plages paradisiaques, mais de là à regarder la même chose durant des heures, sans rien faire ? Impensable, elle n’arrive pas à tenir plus de cinq minutes avant de soupirer. C’est alors qu’elle entend des pas derrière elle et qu’elle tourne la tête pour découvrir la présence de Sailor. « Tu trouves cela reposant, toi ? » Elle la questionne avant de déposer à nouveau ses prunelles sur le mur qui affiche le paysage sélectionné. « Je ne comprends pas. » Elle souffle ensuite, sceptique, plus pour elle-même que pour sa camarade.

Sailor ne dort pas très bien, dehors, dans le salon de thé, la banquette, c'est mieux que rien, mais bon, elle est vite réveillée par le soleil et les bruits de l'extérieur, les candidats matinaux, tout ça. Elle était sensée partager ce "gage" avec Ronan, mais il est parti dimanche, alors elle se retrouve toute seule à devoir supporter ça. Cela dit c'est pas très contraignant, ça change, mais elle fatigue après même pas deux nuits. Alors en passant devant la salle zen, elle se dit que c'est peut-être un bon endroit pour aller faire la sieste, après tout. Elle passe ses nuits dehors, mais rien n'est dit pour ses siestes diurnes. Mais quand elle entre dans la pièce, elle aperçoit une silhouette remuant sur l'un des poufs, qui ne tarde pas à lui adresser la parole. Elle se retourne même, et Sailor aperçoit les traits de Mylah. Qui lui demande si c'est reposant. Sailor prend quelques secondes pour observer le dispositif, parce qu'elle n'a encore jamais vraiment testé la pièce en question. Et puis elle penche la tête d'un côté, hésitant. « Beh honnêtement... euh, pas vraiment... » répond-elle, avant de venir s'installer sur l'un des poufs aussi. Elle observe encore un peu, avant de donner son ressenti. « Ca me donne surtout envie de poser des tas de questions, du genre, c'est où ? Et si jamais y'a quelqu'un qui passe devant la caméra quand ils ont enregistré les images, on peut le voir ? Ou alors, quel genre d'autres paysages on peut voir avec le plafond, est-ce qu'il y a un truc qui ressemble à chez moi ? Et aussi, à quoi ça ressemble, chez toi ? Enfin... euh, voilà, » termine-t-elle, avant de laisser place au silence. Elle est un peu fatiguée, avec ces deux premières nuits, alors elle a un peu plus de mal à discuter que d'ordinaire, peut-être que c'est mieux pour Mylah, dans un sens. Cela dit, c'est étrange, parce qu'elle n'a plus trop envie de dormir, maintenant, et le silence, c'est un peu bizarre. « On dirait un peu Guam, en plus... sauvage, » fait-elle remarquer. Guam est plus vert cela dit, et on aperçoit facilement des villages depuis les plages. C'est une petite île, mais pas épargnée par le bétonnage des terres, même si c'est resté quand même très naturel par rapport à d'autres. « Tu as voyagé où, toi ? Parle-moi de tes voyages, j'ai jamais quitté Guam, mais j'aimerais bien savoir comment c'est, ailleurs, » demande-t-elle d'une voix plus calme à Mylah, comme si le silence et le calme de la pièce la poussaient à ne pas parler trop fort.

Après un mois ici, elle se dit qu’il serait peut-être temps qu’elle essaie de comprendre la logique des autres, même si celle-ci lui échappe. Mylah fonctionne sur ce principe : si les autres n’agissent pas comme elle, c’est eux qui sont dans le faux. Impossible d’imaginer que ce soit elle. Alors quand on lui dit que cette pièce est reposante, elle peine à comprendre, parce qu’elle ne la trouve pas reposante du tout. Peut-être parce qu’elle n’a pas la patience suffisante pour attendre que les décors et la musique fassent effet sur elle. Elle essaie donc de comprendre et quand Sailor entre dans la pièce, elle y voit l’occasion d’être aiguillée. Mais quand elle découvre que l’asiatique partage son avis, un sourire s’affiche sur ses lèvres. Elle est ravie de constater qu’elle n’est pas la seule à ne pas trouver cette pièce particulièrement reposante. Sourire qui disparait bien vite quand Sailor reprend en annonçant les nombreuses questions qu’elle se pose, questions qui, inévitablement, embrouillent aussi la blonde. La jeune fille a raison. Elle n’a pas pensé à cela Mylah, mais c’est vrai, est-ce que quelqu’un est passé devant la caméra quand ils filmaient ces images ? En y pensant, Mylah n’a qu’une envie : rester ici jusqu’à savoir si oui ou non quelqu’un s’est incrusté sur les images. Elle reporte son attention sur Sailor que quand elle semble lui poser une question, à savoir à quoi cela ressemble chez elle. Elle ne sait pas vraiment si elle doit répondre, car en vue du monologue de la jeune fille, elle ne sait pas si elle s’adressait sérieusement à elle. Elle ajoute que l’on dirait Guam, ce qu’elle ne peut pas confirmer puisque la blonde n’a jamais eu l’occasion de s’y rendre. Quant à parler de ses voyages, elle peut le faire, ou du moins, plus ou moins. « J’ai voyagé un peu partout, à vrai dire. » Elle annonce dans un premier temps, comme une façon pour elle de prévenir Sailor qu’elle ne lui fera pas un compte rendu de chaque pays qu’elle a visité. Elle pourrait, elle se souvient plutôt bien de la grande majorité de ses voyages, mais cela ne veut pas dire qu’elle a envie de le raconter chacun dans le moindre détail et d’être encore là dans quelques heures. Elle n’a pas assez de patience pour cela. « Le plus souvent pour les affaires, je n’ai donc pas l’œil d’une touriste et je ne suis pas certaine que tu souhaites savoir où se situent les meilleurs quartiers d’affaires. » Elle pourrait lui lister les grands centres où elle rencontre la plupart de gens qu’elle côtoie dans le cadre de son travail, mais elle n’est pas certaine que cela plaise à une jeune fille de son âge. Or, quand Mylah parle, elle aime que ce ne soit pas pour rien. « Mais je n’aime pas vraiment les endroits comme celui-ci, » elle annonce en désignant d’un geste de la main le décor affiché au mur « c’est joli, mais très vite ennuyant. » Bien que là ne soit pas vraiment la question de Sailor. Elle marque une pause, afin de réfléchir à la question posée par Sailor. Elle n’a jamais vraiment songé à une réponse, elle est donc prise de court. « J’ai et j’aurai toujours une préférence pour les États-Unis. C’est ce que je connais le plus et je n’ai pas l’impression de me sentir trop dépaysée même si je vais d’une extrémité à l’autre du pays. » Elle finit par dire, bien qu’encore une fois, ce ne soit pas vraiment une réponse correcte à la question posée par Sailor. Parce que Mylah n’arrive pas à lui donner une réponse, elle n’a jamais vraiment voyagé pour profiter d’autres pays puisqu’il s’agissait surtout de son travail. Et bien même si elle a déjà pris des vacances et voyagé, elle ne saurait être élogieuse qu’envers les États-Unis, parce que c’est ce qui se rapproche le plus d’un repère pour elle. Les autres pays et continents la déstabilisent plus qu’ils ne lui font du bien et ce n’est désormais un secret pour personne que Mylah n’aime pas être déstabilisée. « Où aimerais-tu voyager si tu avais l’occasion de quitter Guam ? Et pourquoi ? » Elle questionne Sailor, un peu intéressée, mais surtout pour ne plus penser à la question de la jeune fille qui trotte toujours dans un coin de sa tête et qui l’embrouille plus qu’il ne le faudrait.

Mylah a beaucoup voyagé, visiblement, ca n'étonne pas trop Sailor, elle a l'air de venir d'un milieu suffisamment aisé pour pouvoir financer tout ça, que ce soit pour des raisons personnelles ou professionnelles. Alors elle écoute ce que la blonde a à dire, parce que elle, niveau voyages, elle n'y connaît rien. « Oh, d'accord, je vois... » fait-elle, en répondant à la remarque de Mylah sur ses voyages d'affaires. Et puis elle dit que les plages paradisiaques, elle n'aime pas trop. Sailor est intéressée de savoir ce qu'elle a à dire là-dessus, en fait, alors elle se tourne légèrement vers Mylah. « Ah oui ? » Visiblement, elle n'aime pas parce que ça l'ennuie. C'est compréhensible, tout dépend toujours de ce que les voyageurs cherchent en partant voir le monde. Sa destination préférée reste les Etats-Unis, pour ne pas sortir de sa zone de confort, et ca a du sens, en fait. Mylah a l'air de quelqu'un qui aime garder le contrôle, et ça semble logique à Sailor qu'elle n'aime pas voyager dans des endroits inconnus, ouverts à l'imprévu. Elle hoche la tête, scrutant le plafond, sans vraiment le regarder. « Je crois que je comprends ce que tu veux dire... sur être trop dépaysé, et tout ça... » commence-t-elle, histoire d'acquiescer. Elle ne parle pas trop aujourd'hui, elle accuse le coup des nuits dehors, encore. Si elle devait partir, elle, question difficile. « Je ne sais pas trop... partout, je crois, je saurais même pas par où commencer, j'ai envie de voir un maximum de choses, de découvrir le monde et de rencontrer plein de gens, je trouve ça passionnant ! » fait-elle avec un large sourire, animée par la question un minimum. Ca fait partie des choses qu'elle aimerait faire, comme la quantité de métiers qu'elle veut faire aussi, les langues qu'elle veut parler, les choses qu'elle veut savoir. « Mais je n'ai pas vraiment l'argent... enfin, j'ai passé plein de temps à l'hôpital, alors j'ai du temps à rattraper, mais les factures s'accumulent et on n'est pas vraiment une famille très riche, voire pas du tout... mais un jour, j'y arriverai, enfin, je trouverai bien un moyen de voyager et de voir le monde ! » complète-t-elle en haussant les épaules. Peut-être que Fake Lover lui permettrait de rapporter un peu d'argent à la maison, histoire de pouvoir réduire la durée des créances de la famille. Passant du coq à l'âne, ou pas vraiment, une question lui brûle alors les lèvres et elle ne tarde pas à l'exprimer. « Maintenant qu'on y est, ça te plaît, alors, le jeu ? Rencontrer tous ces gens, apprendre à les connaître, et puis les activités, tout ça, moi, je trouve ça vraiment très intéressant ! » fait-elle avec un sourire, en se tournant encore vers Mylah, pour se retourner sur un flanc, dirigée vers son interlocutrice. En effet, la salle zen n'a vraiment aucun effet sur elle, elle préfère discuter avec Mylah que de regarder le plafond comme une idiote.

Mylah veut bien parler de ses voyages, ceux sont encore gravés dans sa mémoire, mais puisqu’elle voyage principalement pour le travail, elle n’est pas certaine que ses récits intéressent Sailor. Et puisqu’elle aime qu’on l’écoute avec attention, elle préfère s’abstenir pour ne pas perdre Sailor en cours de route. Si vraiment elle y tient, Mylah pourra lui en parler, ce n’est pas un souci, mais ce n’est probablement pas le genre de voyages qui font rêver la lycéenne. Ce qu’elle peut lui dire, par contre, c’est qu’elle n’apprécie pas les plages paradisiaques, comme celle affichée contre le mur. Sailor semble attendre d’elle qu’elle précise sa pensée, ce qu’elle ne tarde pas à faire. « Oui. Que veux-tu faire sur une plage comme celle-ci ? Nager et bronzer, cela va bien cinq minutes, pas cinq jours. » Précise-t-elle, bien qu’elle pourrait continuer sur cette voix-là, elle a une liste pour tout, y compris sur les raisons qui la poussent à ne pas aimer ce genre d’endroits. Enfin, elle ne rechigne pas si elle s’y rend, c’est tout à fait magnifique et agréable, à condition que ce ne soit pas totalement désert, qu’il y ait d’autres choses à faire et pas juste du sable blanc et une eau turquoise. Elle aime les vacances actives. Pour cause de vacances ou pas, elle reste une fidèle des États-Unis. C’est ce qu’elle connait le plus, cela la rassure, alors, forcément, si elle devait choisir un seul pays à visiter, ce serait sa patrie. C’est suffisamment étendu pour que chacun y trouve son compte, que ce soit pour des vacances à la mer ou des vacances de neige. Des villes touristiques ou des villes historiques. Elle esquisse un sourire quand Sailor lui avoue comprendre ce qu’elle veut dire sur le fait d’être trop dépaysée et ne pas apprécier cela, elle aime quand on partage son opinion. Elle préfère cependant questionner la jeune fille sur les potentiels pays qu’elle souhaite visiter, cela lui permet de remettre de l’ordre dans son esprit et d’oublier la question de la jeune fille, qui l'a prise au dépourvu. Sauf que Sailor n’a aucune réponse précise à lui donner. « Tu es très enthousiaste. » Remarque-t-elle. Oh, cela, elle l’avait déjà remarqué sans avoir besoin de venir sur les sujets des voyages qu’elle souhaiterait faire. Mylah tique quand Sailor reprend la parole, se tournant vers elle, les sourcils froncés. « La roue tourne, tu sais. »  Dit-elle avec conviction. Mylah a beau être relativement froide, désagréable, égoïste et tant d’autres défauts encore, elle n’en reste pas moins quelqu’un qui ne souhaite à personne de connaître la maladie. Même à ses pires ennemis, c’est un sujet sur lequel elle ne plaisante pas. « Tu vas mieux maintenant ? » Elle questionne Sailor, intéressée par la réponse bien que sa voix ne soit, comme à son habitude, peu chaleureuse. Sailor l’embrouille encore une fois quand elle vient à changer de sujet, obligeant Mylah à rester muette quelques instants pour assimiler le changement de sujet. Elle n’aime pas quand la conversation dérive et qu’elle n’y est pas préparée. « Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est très intéressant, mais ce n’est pas totalement désagréable. » Corrige-t-elle. Elle n’a pas le profil de la candidate qui aime se balader entre ces murs, c’est un fait, mais ce n’est pas totalement déplaisant non plus. Elle y prend goût, doucement, mais ne l’avoue pas encore. « Je ne suis pas fan des activités de Cupidon. » Que ce soit sur le prime ou en dehors, elle n’apprécie pas des activités comme le laser quest ou des défis ridicules lors des primes. « Je ne suis pas venue ici dans l’optique d’étendre mon cercle de connaissances, mais j’ai fait quelques belles rencontres jusqu’ici, je ne suis pas déçue. » Quelques, parce que, globalement, elle s’entend avec peu de monde. Mais une petite poignée ont su trouver de l’intérêt à ses yeux. Poignée de candidats vers lesquels elle ne se serait pas dirigée en temps normal – sauf peut-être Agata – et qu’elle ne regrette donc pas d’avoir connu ici, même si elle reste assez distante par rapport à d’autres. « Tu trouves ta place dans ce jeu ? Tu sais, par rapport à ton âge. » Elle essaie de faire perdurer la conversation, Sailor n’aime pas vraiment cette salle, cela lui plait. Mais que trouver à dire à une fille qui a presque dix ans de moins qu’elle, cela, elle ne sait pas.