ft @mylah

Non, ce matin je ne comptais pas déjeuner dans le restaurant. Le soleil avait caressé ma peau à travers l'une des vitres de la cuisine et j'avais pris la décision d'aller m'alimenter ailleurs. Après avoir peser le pour et le contre de chaque lieu extérieur, je m'étais dis le salon de thé serait un endroit idéal. D'ailleurs, je comptais bien m'y faire un thé à la menthe pour accompagner le bol de fruits que je m'étais préparé. Certes, je ne mange pas en grosses quantités mais je ne saute jamais les repas, je pense qu'il est essentiel de garder un rythme alimentaire pour ne pas succomber à toutes sortes de maladie. C'est important pour notre corps d'avoir une hygiène de vie seine et c'est un principe que j'ai toujours respecté à la lettre. C'est entre-autre grâce à la dense que j'ai appris à mener une vie seine et équilibrée. Je ne connais pas les excès, l'alcool et le tabagisme sont des choses que je n'ai jamais testé non plus. Enfin, arrivée dans le salon de thé, je dépose délicatement le plateau sur la petite table qui se trouve devant moi. Du bout des lèvres, je commence mon repas par une grosse gorgée de thé chaude. Et naturellement, je poursuis ce repas avec les bouts de bananes, de fraises et de kiwi. Je suis encore en pleine dégustation lorsque Mylah arrive sur les lieux. Je lui souris, spontanément. C'est la première chose qui me vient à l'esprit lorsque je croise quelqu'un, je trouve que c'est l'un des meilleurs moyens possible de mettre quelqu'un à l'aise, de lui faire comprendre qu'il ne dérange pas. «Ne rebrousse pas chemin, y a de la place pour deux.» C'était naturellement une invitation à se poser à mes côtés. J'sais pas si elle a déjà mangé mais connaissant la jeune femme, j'imagine que oui. J'ignore par contre ce qu'elle vient faire ici mais j'imagine que je le saurais bien assez vite.

Mylah n’a jamais autant passé de temps au salon de thé que cette semaine. C’est déjà la deuxième fois qu’elle s’y rend – la dernière fois ce n’était pas plus tard que la veille – alors que jusqu’à cette semaine, elle n’y avait mis les pieds qu’une seule fois. Mais cet endroit lui rappelle un peu l’extérieur, c’est un lieu cosy, agréable, un peu plus chic qu’un simple café. De plus, les températures sont agréables selon elle, même de bon matin, à condition de se couvrir les épaules. Alors après son déjeuner, ne sachant pas que faire et n’ayant pas forcément envie de rester coincée à l’intérieur, elle se met en route pour le salon de thé, où elle arrive une bonne demi-heure après son départ de l’hôtel. Elle aurait pu y arriver bien plus vite, mais en chemin son esprit a été préoccupé par le nombre de lampes censée éclairées les allées à la nuit tombée, ainsi que les allées elles-mêmes, puisque la blonde a mis un point d’honneur à ne pas marcher sur des carreaux qui se touchent, ralentissant ainsi son rythme de marche. Mais finalement, elle est arrivée à bon port, constatant par la même occasion qu’une candidate a eu la même idée qu’elle, candidate qui n’est autre que Mackenzi qui l’invite à se joindre à elle, plutôt que de rebrousser chemin. « Je n’y comptais pas. » Elle précise, parce que la blonde a cette tendance à s’imposer lorsqu’elle souhaite disposer d’un lieu déjà occupé. Certes, si elle était tombée sur deux candidats en plein rapprochement ou échangeant des informations particulièrement intimes, son bon sens l’aurait obligée à faire demi-tour, mais en l’occurrence Mackenzi n’entre dans aucune de ces catégories, elle est là, seule, occupée à déjeuner, Mylah peut bien s’imposer. Avant de prendre place face à la brune, elle se dirige vers le bas où elle se verse de l’eau chaude dans une tasse avant d’y tremper un sachet de thé noir. Cet endroit porte le nom de salon de thé, Mylah met donc un point d’honneur à n’y boire que du thé. Elle prend place face à Mackenzi et daigne enfin s’intéresser à sa camarade, maintenant qu’elle s’est servie. Elle reste muette un instant, ne sachant pas réellement que dire à la brune, puisqu’elle ne la connait pas plus que cela. « Qu’es-tu venue chercher ici, Mackenzi ? » finit-elle par demander, curieuse. Parce qu’elle ne la connait pas assez pour connaître la réponse, et que Mylah déteste rester dans le flou.

Nous ne nous connaissons pas si bien que cela Mylah et moi. Nous nous croisions comme tout le monde ici mais nous n'avons pas eu de réelles discussions jusque maintenant, en dehors de la fois où nous nous étions croisées dans le spa. J'aimerais en connaître plus de la candidate, j'aimerais connaître une partie de son histoire parce que pour le moment, je n'en ai pas beaucoup de détails. C'est pour cette raison que je l'incite à rester à mes côtés lorsque j'aperçois se délicate silhouette. Une invitation qu'elle ne décline pas, elle m'annonce même que rebrousser le chemin ne faisait pas parti de ces intentions. J'en suis fortement contente, surtout que sa présence ne perturbe en rien le petit déjeuner que je suis en train de prendre. Elle, ne se permet qu'une tasse de thé et je la vois venir prendre place près de moi qu'au moment où le sachet de thé noir a rejoint le récipient. Je suppose que c'est le moment pour avoir une discussion, d'en apprendre un peu plus l'une sur l'autre et de peut-être, pouvoir créer des liens amicaux. Jusqu'à maintenant, je ne suis en mauvais terme avec personne et j'aimerais autant que cela continue sur cette lancée. De toute façon, je pense qu'il ne peut pas exister de véritable conflit entre elle et moi. La belle est la première à lancer l'interrogatoire, elle me demande en effet ce que je suis venue faire ici.  Et même si cette question peut avoir plusieurs sens, à savoir ce que je viens faire ici sous entendu dans l'émission ou alors dans le salon de thé. Pour l'intérêt de la discussion, je suppose qu'elle évoque ma présence au sein du programme télévisuelle et c'est bien à cette hypothèse que je compte répondre. « Je ne suis pas vraiment venue chercher quelque chose. Je n'attends rien de l'émission, je ne veux pas d'argent, je ne veux pas l'amour et je ne veux pas non plus devenir célèbre.» Ce sont généralement les trois choses que l'on vient chercher dans une émission comme celle-ci. « C'est mon mari qui m'a suggéré de faire l'émission. Il m'a dit que ça pourrait me faire du bien de changer un peu d'air alors je l'ai écouté. Assez bêtement, je me suis inscrite aux castings et je me suis prise au jeu.» Et bien entendu, j'ai désormais des projets si il arrivait, par miracle, que je gagne le jeu. J'aimerais redistribué la somme gagnée à ceux qui en ont le plus besoin, j'aimerais partagé ce que j'ai. Je le fais déjà en temps normal mais j'aimerais le faire à une plus grande échelle. « Et toi, pourquoi tu as voulu faire cette émission ?» Tout comme moi, Mylah n'a pas le profil typique d'une candidate de télé-réalité. D'ailleurs, à part Gigi, je ne sais pas trop si quelqu'un à le profil type. Pourtant, cela nous empêche pas d'être là, cela ne nous empêchent pas de profiter de cette aventure unique et d'en garder de bons souvenirs. Cela prouve un peu que tout le monde « Qu'est-ce que tu ferais toi, si tu remportais l'argent ?» Je suis curieuse de savoir si elle aussi, a des projets pour la fin de l'aventure ou si elle compte improviser une fois qu'elle sera sortie. Je suppose que certains ne savent pas encore, que certains ne prévoient rien mais cela m'étonnerait de la candidate qui se trouve à mes côtés.

Bien que Mackenzi l’invite à la rejoindre, Mylah ne compe pas sur son approbation, pour la simple et bonne raison qu’elle n’en a pas besoin, si elle ressent le besoin d’occuper un lieu où quelqu’un est déjà présent, elle le fait, dans la plupart des cas. Peut-être que si Mackenzi était en train de verser toutes les larmes de son corps, Mylah aurait fait demi-tour, mais puisque la brune semble être en parfaite humeur, elle ne va pas se priver de savourer son thé là où elle souhaite le savourer. Mylah prend rapidement place après s’être attelée à la préparation de son thé et reste muette quelques instants avant de poser une question dont la réponse l’intéresse réellement, à savoir qu’est-ce que Mackenzi est venue chercher ici ? C’est-à-dire, pour quelles raisons participe-t-elle à cette émission ? Sa réponse reste vague, elle n’est pas ici pour l’argent, ni pour l’amour, ni pour la célébrité, cela limite les possibilités de sa participation. Heureusement pour la blonde, sa camarade ne tarde pas à ajouter plus de précisions, ce qui ne lui déplait pas, bien que ses propos la laissent perplexes. « Il ne pouvait pas plutôt t’offrir un soin en institut ou une semaine de vacances à l’autre bout du monde ? » La questionne-t-elle, rendue curieuse par la situation. Disons que le fait qu’un mari tente d’envoyer sa femme faire une émission pendant trois mois peut cacher quelque chose, elle le perçoit ainsi. Dans tous les cas, si Mylah était mariée et que son mari venait à lui faire une demande pareille, elle tenterait de savoir ce qu’il cache, parce qu’elle serait certaine qu’il cache quelque chose. Toutefois, ce n’est pas le seul détail qui la fait réagir dans les propos de sa camarade. « Tu estimais avoir besoin de changer d’air, toi ? » Parce qu’après tout, c’est elle qui se retrouve ici, c’est tout de même à elle de décider si cette émission peut lui faire du bien, même si quelqu’un lui suggère l’idée. Peut-être qu’elle se fait des idées trop vite – et c’est sûrement le cas – mais Mackenzi lui apparait comme une femme particulièrement dévouée à son mari, allant jusqu’à l’écouter sans imposer sa propre opinion à l’en croire, inutile de dire que c’est un comportement qui agace Mylah. Sans surprise, Mackenzi lui retourne la question. « On m’a inscrite, en fait, pour soi-disant m’aider. » On lui a suggéré l’idée, sauf qu’elle ne s’est pas lancée dans cette aventure uniquement parce qu’on lui en a parlé et qu'on l’a inscrite à celle-ci, si vraiment elle n’avait aucune envie de le faire, elle se serait désinscrite illico presto. « J’ai accepté parce que l’idée de ne pas avoir mes parents constamment sur mon dos n’était pas négligeable. » Et voilà pourquoi elle n’a pas refusé l’offre de sa meilleure amie, parce que faire un break loin des critiques de ses parents, bien qu’elle admire son père, ne peut que lui faire du bien, même si cela veut dire s’adapter à quelque chose qui lui est totalement inconnu. Quant à savoir ce qu’elle ferait de l’argent si elle venait à remporter cette aventure, la réponse est toute trouvée. « Je l’investirais dans mon entreprise. » Parce que les contrats ne se bousculent pas toujours au portillon, ce qui est plutôt normal vu son entreprise, mais soit, là n’est pas le sujet. « Et toi, tu as une petite idée ? » Elle le donnerait à son mari ou elle saurait en faire bon usage ?