Une envie subite de ne pas dormir, je préférais laisser ma partenaire dormir et me promener et puis, me coucher à dix heures à peine, ce n'était pas pour moi, habitué de vivre la nuit, j'arpentais les rues à la recherche d'une source, j'aimais prendre l'air et marcher à cette heure ci de la nuit pourtant, je n'avais pas l'envie de me retrouver sur le toit. Dans la cuisine, je me préparais un verre de lait lorsque les lumières s'éteignirent « Shit » Je n'avais pas repéré où se trouvait l'interrupteur et était plus qu'insatisfait de cette lumière automatique, je tentais de bouger pour permettre au capteur d'enregistrer mes mouvements mais ce n'était pas possible, je grognais presque, plus encore lorsque la table rencontra mon corps. Je fini par sortir de la cuisine et soupirait, tenant le mur d'une main, je cherchais sans cesse cet interrupteur qui me permettrait de voir ce qui se passait, je n'étais pas assez habitué à cette maison pour me permettre d'y voyager les yeux fermés. J'atteignis une pièce mais je ne me souvenais plus laquelle, j'étais quelque peu bruyant de par mes pas lourds et mes gestes imprécis, je touchais du bout du doigts l'interrupteur et aperçu le salon, je regardais autour de moi et eu un minuscule sursaut lorsque j'aperçus, allongé sur le canapé, Gallilé « On a pas idée de s'installer là, tu attendais une proie? » J'arquais un petit sourire en coin, portait à ma bouche le verre de lait qui donna un coup à ma pseudo virilité.

Des plus tranchants, Gallilée m'annonça qu'il profitait de sa solitude et que j'avais tout gâché, soit, je haussais les épaules et regardant autour de moi, je reportais mon attention sur le jeune homme à qui je répondis « Je crois que tu t'ai trompé de lieu, d'époque et surtout d'émission ... Si tu crois pouvoir librement profiter de solitude, sors d'ici tout de suite » Ces candidats me faisaient rire jaunes, ils en avaient déjà marre de voir un candidat débouler à chaque coin de rues mais nous étions plus de vingts dans une maison - certes grandes - mais tout de même. Sur un ton un peu moins tranchant, il ajoutait qu'il fallait profiter de ma présence, je fis quelques pas en avant pour le rejoindre et m'enfoncer dans un pouf avec un lourd soupir, je lui faisais presque face mais gardais une certaine distance « Et bien soit, profitons de cet instant en tête à tête » Je regardais autour de moi cette maison silencieuse et fut parcouru d'un frisson, je détestais le silence et j'aimais parler pour ne rien dire, afin d'éviter tout blanc probable. Je plongeais mon regard bleuté dans les yeux de Gallilée et attendit qu'il ouvre la bouche.

Gallilée me laissa m'installer sur le pouf et se glissa plus simplement dans le canapé. Glissant ses mains derrière sa tête, il se présenta comme étant Gallilée, je le savais, j'avais bonne mémoire des prénoms et surtout s'ils sortaient de l'ordinaire, tant mieux pour moi, la plupart des prénoms avaient ce quelque chose de pas naturel « Je m'en rappelais, Elyan. » J'affichais un petit sourire aimable et ajoutais « Vivement les prochains jours où nous serons plus obligés de nous présenter à tout bout de champs, ou alors je vais porter une pancarte, je n'ai jamais autant dis mon prénom en une seule journée » Nous étions plus de vingts et certains n'arrivaient pas à retenir les prénoms, nous devions alors répété encore et encore. Comme pour discuter et me présenter, je partais dans un monologue sans fin « Pour faire simple et éviter toute question stupide, j'ai 25 ans et je viens d'Édimbourg, en Écosse ... Je suis photographe et célibataire, voilà, j'ai répondu aux questions les plus connes, approfondissons si tu veux bien » S'il voulait apprendre à me connaitre, ce n'était pas sur ces informations que je venais de lui balancer que ça allait marcher « Je préfère les questions plus personnelles et indiscrètes » J'étais d'un naturel curieux, j'invitais donc le jeune homme à l'être tout autant.

Je m'enfonçais dorénavant dans le pouf, posant d'abord mes mains sur mes cuisses puis nouant mes doigts entre eux, je le regardais me demander si j'avais des questions en particuliers, je souris en coin et était ravi qu'il ne se lance pas sur le même discours que le mien. Si je m'étais présenté c'était pour parler, pour combler un vide soudain et pour éviter les tu baises suivi d'un : au fait tu t'appelles comment, éprouvant. Je n'aimais pas les questions basiques tenant lieux de donner son âge, son sexe - ou ses envies sexuelles - ainsi que son lieu de résidence et le sempiternel : tu fais quoi dans la vie, je me fichais de ce qu'ils faisaient en dehors de l'aventure, je l'apprendrais rapidement si j'en avais envie. Gallilée m'avait donc demandé si j'avais des questions particulières à lui poser, j'en avais des tonnes mais devais-je lui faire peur de suite? « Je te propose un truc, on pose chacun nos questions, à tour de rôle, sans tabou? Je déteste les tabous même si on peut croire que je suis un gros coincé, j'ai une grande gueule, je parle beaucoup n'hésites pas à me dire de la fermer » Je tâtais le terrain, était-il prêt à répondre à chaque question? Quel genre de question attendait-il « Je te laisse commencer si tu es partant sinon, je serais obligé de réveiller un candidat pour lui tenir la grappe pour la nuit »

La peur du silence et du vide, je la ressentais depuis des années, depuis l'enfance où dans le noir je désespérais de voir ma mère apparaitre dans l'embrasure de la porte, un sourire aux lèvres et le regard tendre, un rêve de gosse bien trop important pour moi. Ce silence et cette blancheur blanche des hôpitaux m'avaient rendus l'âme bien trop fragile, tout comme l'était mon corps dorénavant. Un silence s'imposa entre le jeune homme et moi, je ne pu que tourner le regard ailleurs, le regarder me paraissait souffrir, je fixais un point loin de moi, un point rose dans la peinture qui se trouvait sur le mur et je souris, je tournais doucement la tête vers lui lorsqu'il rouvrit la bouche pour me demander ce que je foutais dans une aventure comme Fake Lover « L'argent facile » Gagner une somme pharaonique à la fin de l'aventure me tentait, fallait il encore que je reste jusqu'à la fin, chose que j'ajoutais « A défaut de ne pas rester assez longtemps pour gagner une modique somme d'argent, je choisirais la reconnaissance » Je voulais montrer que j'étais un être à part entière et j'étais persuadé que ce tremplin m'aiderait plus qu'autre chose, à l'extérieur. « Qui est le candidat qui te saoules déjà au bout de deux jours? » Il n'avait pas l'air commode, il n'avait pas l'air d'aimer beaucoup de personnes ici, surement une carapace qu'il se formait.