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 Fly on. (19/05, 22h10)

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Hugo

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MessageSujet: Fly on. (19/05, 22h10)   Fly on. (19/05, 22h10) EmptyLun 18 Mai 2015 - 1:15

simone

Si j'ai décidé de réintégrer pour un temps limité l'hôtel de Fake Lover, c'est avant tout pour mon secret. La seule et unique raison m'ayant jamais motivé à m'inscrire, de toute façon. L'argent ne m'intéresse pas, pas plus que la gloire, ou les autres candidats. Certainement pas les autres candidats. Les quelques rares pour lesquels j'avais de la sympathie ont été éliminés et les demi-finalistes me laissent tous plus indifférent les uns que les autres. Je dois admettre qu'on s'est plutôt bien trouvés, eux et moi. Notre absence total d'intérêt réciproque nous confère un point commun non-négligeable qui nous permettra de vivre décemment ensemble pour au moins une semaine de plus. Chacun dans son coin, eux vagabondant dans l'hôtel comme s'ils y étaient chez eux et moi, m'isolant quelque part, n'importe où, et passer le pilote automatique qui m'empêchera de réfléchir. La vérité, c'est que j'aurais pu ne revenir que lors du prochain prime, dévoiler mon secret non pas aux candidats mais bien aux autres, puis me tirer et ne plus jamais recroiser la route d'aucune personne ayant un lien quelconque avec cette émission. C'est ce que j'avais l'intention de faire, initialement. Je n'ai rien laissé ici, sinon quelques souvenirs. Mais comme ma présence au sein de l'émission était motivée par un dessein bien particulier, y revenir quelques temps ne peut que m'être profitable. Et puis ce sont presque des vacances, ce genre de semaines à ne rien faire, nourris et logés sur le compte de la chaîne. Je n'ai même plus à prendre la peine de faire semblant de m'intéresser à l'intérêt que je peux apporter aux téléspectateurs. Je peux me contenter d'être le parasite que certains ont toujours pensé que j'étais et ne plus me préoccuper, l'espace de quelques jours, de la montagne de boulot qui m'attend chez moi. J'ai l'impression d'avoir passé ces dernières semaines la tête dans les papiers, au point d'avoir passé mon anniversaire à la banque. Et d'avoir oublié que c'était mon anniversaire, d'ailleurs, jusqu'à ce que le notaire me le fasse gentiment remarquer. Peu importe, de toute façon. On ne le fête que par obligation et par souci d'image. C'est l'occasion pour ma mère de parader dans une réception faramineuse, et bientôt, ce privilège sera celui de Gracie. Comme je n'ai revu ni l'une, ni l'autre depuis ma sortie du jeu, il m'a été aisé d'oublier. Je soupire en les chassant de mon esprit. J'aurai bien assez l'occasion de penser à elles lorsque le jeu sera définitivement terminé et que le retour à la vie normale sera inévitable. En attendant, je erre dans l'hôtel, les mains dans les poches de mon jeans, essayant de me familiariser au contact de ce tissu si inhabituel. D'aussi loin que je me souvienne, c'est la première fois que je porte un jeans. Mais une fois dehors, j'avais fait expédier mes affaires à la villa et lorsque j'ai pris la décision de dernière minute de me pointer ici, j'avais acheté le strict minimum de fringues basiques. Pas de haute couture. Et j'ai tout tapé sans réfléchir dans mon ancienne penderie, dans le dressing, avant de partir à la redécouverte de lieux perdus. À vrai dire, je guette des visages familiers. Je croise quelques candidats ou anciens candidats qui m'avisent chacun avec l'expression que je leur inspire. De l'étonnement de me revoir, de la perplexité, voire pas d'expression du tout. J'ignore la plupart d'entre eux, adressant à l'occasion de vagues signes de la tête, mais sans jamais trouver ceux que je cherche. Alors, j'ouvre les portes au hasard, je longe les couloirs distraitement, grimpe puis redescends les marches quatre à quatre, jusqu'à traverser le bar lounge, passer devant le piano sans le voir, et me glisser dans la salle de cinéma, sans raison particulière. Il y fait déjà très sombre, hormis l'écran illuminé par un film qui fait défiler ses scènes. Je ne fais pas attention aux images, seulement à la silhouette à l'opulente chevelure blonde qui est nichée dans un fauteuil. Sans un mot, je me mouve entre les rangées de siège jusqu'à atteindre la sienne et me déposer à côté d'elle. « Salut » je glisse simplement, avant de rouler des billes dans sa direction. Inutile de mentir : je me demandais si elle allait être là. J'avais pris le pari, sans certitude toutefois, que oui. Il me faut quelques secondes avant d'esquisser un fin sourire élégant. « On n'est pas encore à l'extérieur » je fais remarquer sans me départir de mon ton taquin. Parait que nos routes ne se recroiseront probablement pas à en dehors d'ici. Et ni elle, ni moi ne sommes naïfs, il y a de fortes chances pour qu'elle ait raison. Donc, en attendant, je triche.
Simone

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MessageSujet: Re: Fly on. (19/05, 22h10)   Fly on. (19/05, 22h10) EmptyLun 18 Mai 2015 - 17:45

Évidemment que j’allais revenir. L’évidence aurait pourtant dû vous sauter au visage, mais certains de mes camarades semblaient encore surpris de me savoir de retour, d’autant plus que je le faisais une semaine après les autres. Mon arrivée passait donc inaperçu parmi toutes ces nouvelles plus excitantes qui meublaient les discussions de mes anciens confrères et consœurs d’aventure. On préférait célébrer les demi-finalistes et réconfortés ceux qui avaient touchés du bout des doigts cet objectif sans y parvenir. Bien que je gardais un léger gout amer dans la bouche d’avoir été éliminée à quelques semaines de celui-ci, je gardais tout de même un bon souvenir de mon passage dans le Nid, ayant considéré pendant près de deux mois cet endroit comme mon refuge. Revenir en ces lieux me paraissait d’ailleurs plus que naturel, d’autant plus que rien, ou presque, ne m’attendait dehors. Mes vacances se prolongeait jusqu’à la fin du mois et plutôt que de tourner en rond dans mon appartement, je choisissais de venir le faire ici à la place. D’autant plus que j’avais une bonne raison de m’éloigner de chez moi pour quelques temps. Disons que mon retour à la réalité ne s’était pas fait sans fracas et que mon corps en portait encore les traces, détails que je me faisais le loisir de dissimulés sous des chandails aux manches longues ou des châles pour couvrir mes frêles épaules dénudés. Certes, les marques sur mon cou restaient les plus difficiles à cacher, mais un peu de maquillage ferait l’affaire. Je n’avais tout simplement pas l’envie d’en parler à n’importe qui, et la vue de ses marques bleutées auraient probablement éveillée un intérêt chez certaines personnes ne souhaitant que nourrir leur curiosité malsaine. J’avais racontée tant de fois mon histoire, ces derniers jours, que je ressentais désormais le besoin de la taire, et de passer à autre chose. D’où mon besoin d’exile, ce qui expliquait mon retour ‘aux sources’. Dans cet hôtel luxait, mes problèmes m’apparaissait lointain, voir presque inexistant. Je pouvais enfin me permettre de respirer et d’agir à ma guise, et je profitais de cette fausse liberté pour les quelques jours, encore, où elle m’était accessible. La noirceur de la salle de cinéma m’enveloppait de toute part, alors que sur le grand écran défilait des différentes scènes du film que j’avais sélectionné, un classique cinématographique auquel, pourtant, j’accordais bien peu d’attention. Mon regard vide ne quittait pas des yeux la projection, et pourtant, mon esprit me renvoyait d’autres images, celle de cette nuit et de d’autres avant elle, des évènements marquants, traumatisant, qui pourtant n’avaient pas encore réussi à me détruire complètement. Je resserrais sur mes épaules le tissu épais qui les couvraient, un long frisson traversant mon échine dans toute sa longueur. Je sursaute presque lorsque je capte des mouvements en périphérique de la salle, mais quand je reconnais enfin la silhouette qui s’approche, mon corps s’apaise, alors que l’inconnu, qui n’en ait pas vraiment un, s’installe sur le siège vacant du mien. « Salut. » lui offris-je en guise de réponse, écho de ses propres propos. Un presque sourire étire alors mes lèvres. La présence d’Hugo au sein du Nid me semble irréelle, alors que je songe qu’il a surement mieux à faire de ses dix doigts que de perdre son temps dans une télé-réalité comme celle-ci. Jamais aurais-je misé sur sa présence au sein du jeu, à ce stade-ci de l’aventure, surtout après son éviction. Mais à mon égard, peut-être a-t-il ses propres motivations pour revenir. Son regard me scrute et je bifurque le mien dans sa direction, l’observant pour la première fois depuis son élimination. Il n’a pas changé d’une miette, sauf peut-être qu’il a troqué ses habits chics pour le confort d’une paire de jeans. « En effet. Mais ce n’est qu’une question de temps. » Ce petit aparté de courte durée que nous offrait la production ne durerait pas. Une semaine, voire deux maximum, puis se serait la fin. Je passais une main dans mon cou, massant du bout des doigts un point sensible juste au bas de ma nuque. Ce geste dévoila une parcelle de mon avant-bras où des hématomes prenait naissance, et même si je ne souhaitais pas laisser paraitre ainsi ces marques, je ne m’empressais pas de les masquer à la vue d’Hugo.
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MessageSujet: Re: Fly on. (19/05, 22h10)   Fly on. (19/05, 22h10) EmptyMar 19 Mai 2015 - 1:03

Elle sursaute et, si j'ignore si c'est d'être surprise par quelqu'un durant sa projection ou si c'est d'être surprise par moi durant sa projection, je me garde bien d'un quelconque commentaire. Je me contente de tourner dans sa direction un sourire charmant, quoi qu'un peu amusé. Emmitouflée dans son pull, là, toute seule, précipitant presque instantanément le regard sur moi, elle ne semble guère intéressée par son film. Aussi, je ne prends pas la peine de deviner duquel il s'agit, pas plus que je ne lui laisse le choix de préférer le continuer plutôt que de s'intéresser à moi et à mon arrivée inopinée. À mon retour inopiné. Ça doit la surprendre un peu, j'imagine, et moi-même, je n'étais pas dans l'optique de remettre ne serait-ce qu'un orteil ici. J'avais, six semaines durant, semé les graines que je voulais et que j'avais à semer. C'est la facilité qui m'a amené à revenir. Pas l'envie. Mais en l'occurrence, je crois que je suis content de la voir. Elle est l'une des rares à avoir éveillé mon intérêt, pour une raison que je ne m'explique pas. Et qu'on me dise méchant ou insensible n'empêche pas que mon indifférence maladive n'absorbe pas comme un trou noir toute trace d'émotion de mon cerveau. Je sais pertinemment qu'en l'état actuel des choses, qu'à moins que son secret ou le mien ne vienne bouleverser, d'une façon ou d'une autre, l'équilibre inégal établi entre son monde et le mien, nous ne nous reverrons certainement jamais, une fois définitivement sortis de l'hôtel. C'est comme ça. Elle le sait, je le sais. Alors il reste ça : une ou deux semaines pour se connaître autant qu'on peut se connaître, s'apprécier autant qu'on peut potentiellement s'apprécier. Elle acquiesce et m'arrache un haussement du sourcil.« Je vais faire semblant de lire de la déception dans tes yeux » j'ironise tranquillement. Sans que je ne me l'explique, je suis étrangement serein depuis que je suis sorti du jeu. C'est fait, maintenant. C'est fait, et je n'ai plus qu'à prendre le train en marche. L'absence totale de certitudes quant à l'avenir m'est presque rassurante parce qu'elle est irrémédiablement... incertaine. Si, à ce moment-là, je n'avais pas les yeux posés sur elle, j'aurais probablement loupé ses mouvements bénins et sans importance, sauf que lorsque dans un geste banal, elle dévoile sa peau, je suis machinalement et distraitement la chute du tissu contre son coude. Je fronce les sourcils, alors, le regard capté par l'épiderme de son avant-bras, marbré par endroits de couleurs encore pâles mais déjà hideuses. Le film, ses scènes, ses images, ses lumières, illuminent ponctuellement et épisodiquement sa peau d'une telle façon qu'elles laissent découvrir puis font disparaître les coups évidents sur son bras. Instinctivement et, sans un mot, ma main file jusqu'à son poignet que j'attire vers moi, précautionneusement, pour faire rouler son bras et repérer les diverses marques colorées sur sa peau. Du bout des doigts, j'effleure un hématome puis un autre, et un autre encore. Probablement est-ce l'habitude conférée par des années à étudier la médecine qui me pousse à examiner plus précisément les coups qu'une personne lambda mais, lorsque mon pouce quitte un zone marbrée, je redresse la tête pour capter son regard. « Tu ne parviendras pas à me faire croire que c'est un accident » je déclare doucement, sans rien ajouter de plus. Je sais faire la différence entre des hématomes qui sont accidentels et ceux sont le produit de coups volontaires. Je sais pertinemment dans quelle catégorie elle s'inscrit et je ne veux pas qu'elle s'entête vainement à prétendre le contraire. Ça ne servirait à rien, sinon à lui pomper de l'énergie pour rien. Je ne cherche pas à l'accuser, toutefois, ni même à la faire parler. J'ignore totalement ce qui a bien pu se passer pour qu'elle en ressorte ainsi blessée, mais ça ne doit être rien de plaisant, ni à vivre, ni à raconter. Je doute qu'elle en ait envie, je doute qu'elle puisse le faire, si bien que je ne lui demande rien. Aucune explication. Je me contente d'effleurer la peau de son poignet du bout de mes doigts, presque machinalement.
Simone

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MessageSujet: Re: Fly on. (19/05, 22h10)   Fly on. (19/05, 22h10) EmptyMar 19 Mai 2015 - 5:36

Mes réflexions m’ont rendue distraite alors que mon instinct me dicterait d’être plus sensible à l’environnement, plus conscientes des risques qui m’entourent, après les derniers incidents. Le fait d’être coincé à l’intérieur de cet hôtel, filmé vingt-quatre heures sur vingt-quatre et vivant avec un petit lot de personnes que j’ai appris à connaître au fil des semaines – et à ne point craindre – changent néanmoins la donne, et je me sens libre de relâcher la pression constante qui contracte en permanence ma musculature dès que j’ose poindre le bout de mon nez dehors. Inconsciemment, pourtant, il semble que ces soucis soient loin de me laisser en paix avec moi-même, et mon corps réagit vivement aux moindres stimuli extérieurs, si bien qu’il se laisse surprendre, tout comme moi-même, pas l’arrivée imprévue de l’ancien candidat. Tel un mirage, inespéré, le retour du fils prodige dans le Nid m’apparait plus qu’étrange dans les circonstances, mais une petite part de moi savoure ces retrouvailles improbables, qui scelleront assurément nos derniers moments ensemble. Car ni l’un, ni l’autre ne somme dupe. Nos deux vies sont aux antipodes, et j’ai autant ma place dans son monde que lui, dans le mien. Stupide de ma part d’avoir cru, ne serait-ce que le temps d’une simple interrogation banale au prime, qu’une telle chose soit possible. « Tu n’as pas à faire semblant. Il y en a réellement. C’est cette noirceur qui fausse ton jugement. » lui rétorquais-je, me forçant à sourire. L’abominable vérité est que mon regard pouvait effectivement traduire cette amertume qui m’habitait face à cette fin, inévitable. Et au temps qui filait à vive allure, réduisant de minute en minute ces quelques libertés que j’avais encore le loisir de m’octroyer. « Ne tente pas de me faire croire que tout ceci te manquera. » À mes yeux, j’avais plus à perdre que lui en laissant le Nid derrière moi, en quittant ces lieux pour une dernière et ultime fois. Et je ne parlais pas que de confort et de richesse. Là dehors m’attendait les hantises des années passées et l’incertitude d’un futur sombre et inquiétant, à moins qu’un miracle me tombe sur la tête, mais il y a longtemps que j’avais cessé de croire au Père Noël et en toutes ces idioties. Spontanément et sans prendre réellement garde de ce regard qui ne cesse de me considérer sous mes coutures, je tente de détendre une petite tension dans mon cou, mon bras se libérant de l’emprise du tissu qui le recouvre pour retrouver cette nuque douloureuse que mes simples doigts n’ont pas le loisir d’attendrir à sa juste mesure. Le châle, lui, glisse le long de ma peau encore sensible en un mouvement délicat, trop léger pour que j’en perçoive les éclats. Un œil attentif tel que le sien n’avait rien raté de la scène, et je le sens qui récupère d’un geste presque tendre mon poignet pour l’attirer vers lui, l’examinant sous toutes ces coutures, faisant courir l’extrémité de ses mains sur ces blessures encore fraiches en une caresse légère. Je grimace intérieurement au contact de ces doigts sur certains points précis encore douloureux, mais ma fierté personnelle ne me permet pas de me plaindre. Mon visage reste impassible alors que le sien remonte à la rencontre de ce dernier. « Ce n’est pas un accident. » affirmais-je d’une voix résignée. À d’autres, j’aurais volontiers menti pour me protéger, mais je suis incapable de contredire Hugo et ses connaissances médicales qui en ont surement vu bien d’autres. Je ne me sens pas la force de lui mentir, à lui. À quoi bon. « Ce n’est pas la première fois, non plus. » que j’ajoute, dans un souffle, presque à la façon d’un murmure. Un faux sentiment de sécurité m’habite depuis mon retour, et je crains que ces quelques jours à l’abri ne soient pas suffisants pour me préparer à ce qui m’attend, dehors. Deux semaines, c’est peu. Trop peu. Je tremble presque, tel un frémissement, face à cette éventualité, cette fatalité. Je ne peux pourtant pas me permettre d’être faible. Je n’ai que moi-même sur qui compter.
Hugo

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MessageSujet: Re: Fly on. (19/05, 22h10)   Fly on. (19/05, 22h10) EmptyMer 20 Mai 2015 - 2:53

Je la sens troublée. Par quoi, je l'ignore. S'il y a bien une chose qui m'a toujours fait défaut, c'est l'empathie innée, la capacité à comprendre les sentiments des gens. Je n'ai jamais été particulièrement fin comme psychologue, aussi, je ne me hasarde pas à des tentatives vaines pour deviner ce qu'elle a en tête. Soit elle finira par me le dire, soit elle n'en fera rien parce qu'elle jugera que je n'ai pas à savoir. J'imagine que je suis parfaitement à même de recevoir une réaction comme l'autre. Si analyser les sentiments n'a jamais été mon fort, les ressentir non plus. Les montrer encore moins. Je me contente d'ignorer, de laisser l'inhumanité et l'indifférence tissées par vingt-six ans de comédie m'envahir, comme d'habitude. Mais en l'occurrence, je la sens troublée et je n'aime pas ça. Parce que « troublée » est inexact, et trop éloigné du mot que je voudrais poser sur ses paupières pour verbaliser ce drôle de regard qu'elle a. Lorsqu'elle fait mine de répliquer, je me contente de réceptionner le sourire crispé qu'elle m'adresse, sans réellement faire attention à ses paroles. La noirceur, oui, peut-être. L'ironie surtout, mais peu importe. J'incline la tête, curieux. Évidemment, je ne perdrai pas mon temps à tenter de lui faire croire que tout ceci me manquera, puisque c'est faux. L'hôtel ne me manquera pas, le jeu ne me manquera pas, les caméras ne me manqueront pas. Pour être totalement honnête, Fake Lover n'était qu'un moyen, et j'ai hâte de pouvoir clôturer ce chapitre. Toutefois, elle n'a pas totalement raison non plus. « Certaines choses me manqueront. » je la contredis en balançant doucement la tête. « Enfin, je parle de choses mais je devrais plutôt dire : certaines personnes. » Mais le tragique de ma condition veut que je ne me laisse aucun temps pour regretter quoi que ce soit. J'y songerai lorsque, seul, je serai en mesure d'adopter cet air pensif que j'ai toujours quand je réfléchis, je tâcherai de me représenter ce qu'ils sont devenus, ce qu'ils font, là, tout de suite, ce que sont devenues leur vie. Je repenserai un peu aux quelques moments passés avec eux, sans aller jusqu'à éprouver de la nostalgie, car c'est un sentiment que je ne connais pas, mais avec une curiosité titillant mon cœur de marbre froid. Je le sais parce que avant même de la vivre, je sais exactement comment va se dérouler ma vie. Depuis que je suis enfant, mon existence est réglée comme du papier à musique, si bien que je peux presque prédire à quel moment exact je me mettrai à y repenser. À Léo, à Ranja, à elle. De jolies rencontres, j'en convins. L'espace d'un instant, je détourne un regard vide vers l'écran qui déroule toujours paresseusement les scènes d'un film quelconque qui ne nous intéresse ni elle, ni moi. Pire encore : il me semble brusquement puant d'hypocrisie. Juste un faux semblant qui dissimule et force à réfléchir à autre chose. Exactement le genre de distraction que j'accueille avec joie, habituellement. Mais là, tout de suite, je ne peux pas empêcher mes paupières de retourner papillonner du côté de Simone. De Simone et de son avant-bras parsemé de coups qui me laissent interdit, dans un premier temps. J'ai l'impression qu'ils brûlent sous mes doigts, alors que je ne fais que les effleurer. Probablement parce que je sais qu'ils n'ont rien de ces coups qu'on se fait en tombant ou en se cognant. C'est leur origine mystérieuse qui chauffe ma peau comme du souffre. Elle n'a pas besoin de me le confirmer, je l'ai deviné tout seul. Ce qu'elle ajoute, toutefois, je ne l'avais pas vu venir, et ça m'arrache un froncement de sourcils mécontent. Pas la première fois. J'ignore si ce sont ses quelques mots ou sa voix brisée, la façon dont son corps se met brusquement à trembloter qui fissurent ma bulle d'indifférence mais je me sens contracter les mâchoires et je m'évertue à retirer ma main de sa peau, avant de lui faire mal sans le vouloir. « Mais ça sera la dernière. » je réponds alors, imperturbable. Parce que c'est une résolution que je prends, pas une façon douteuse d'essayer de la rassurer. Je ne veux pas qu'elle imagine que ça va s'arranger. Je veux qu'elle sache que je ferai ce qu'il faut pour ça. Elle comprendra vite à quel point il m'est facile d'arranger la réalité jusqu'à ce qu'elle calque à la perfection le schéma que je souhaite voir appliqué. J'ai les moyens pour ça. « Peu importe qui, pourquoi, comment. Ça n'arrivera plus. » j'ajoute, plus doucement quand je capte son regard, mais pas moins convaincu pour autant. Quant aux détails, j'imagine qu'elle pourra mes les expliquer plus tard, si elle le souhaite, du moins.

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