Quand tout le monde s’active autour de lui à l’idée que ce soit le « grand soir », Colin reste en retrait et se contente de soupirer. De son humble avis, ce soir n’a rien du grand soir pour lequel il a postulé. L’aventure Fake Lover débute officieusement et non officiellement. Pour lui, la vraie aventure, celle qu’il attend avec impatience, est celle qui débute dans le nid d’amour comme Cupidon aime l’appeler, même si le jeune homme trouve ce nom tout bonnement ridicule. Cette semaine consacrée aux Abysses n’est là que pour éliminer les éléments nuisibles susceptibles de tirer le groupe vers le bas. Elle est importante, mais pas essentielle. Elle ne l’enchante pas particulièrement, mais Colin ne fait pas partie de ceux qui abandonnent, il compte bien le démontrer. Comme il l’a dit à Akira, il n’a aucun problème à dormir dehors ou à pisser derrière un buisson, et même s’ils sont tenus dans l’ignorance quant aux décors des Abysses de cette quinzième saison, il se dit que ça ne pourra pas être pire que la saison dernière. Et même si ça l’est, il tiendra le coup, sans le moindre souci. De son point d’observation, il fait divaguer son regard d’une silhouette à l’autre, estimant déjà dans sa tête lesquels ne tiendront pas la semaine et lesquels se montreront des adversaires coriaces. Il finit par se déplacer de quelques centimètres quand une styliste le pousse pour s’occuper d’une candidate derrière lui. « Non mais tu pourrais t’occuper de moi aussi, hein, au moins j'nécessite pas un ravalement de façade complet, ça ira plus vite. » Il siffle entre ses dents tandis qu’il décide de ne pas attendre sur le groupe de pimbêches qui sont bien trop occupées à mettre en valeur les beaux gosses stéréotypés qui feront mouiller la ménagère, pile poil ce qu’il faut pour l’audience. C’est vrai qu’il fait un peu tâche de ce côté-là. On leur annonce qu’ils peuvent rejoindre le plateau, il passe près d’un tas d’habits et pique un pull moche et trop grand pour sa silhouette filiforme, mais qui aura au moins le mérite de le tenir au chaud si les couvertures de survie ne suffissent pas. Et tant pis pour son propriétaire initial, c'est le sien désormais. Quant à ses cheveux, il se contente de passer négligemment une main dedans, il s’en fiche bien d’avoir l’air soigné ou non, vu le contexte dans lequel ils vont évoluer cette semaine, ce n’est pas le plus important. La styliste à laquelle il s’est adressé précédemment l’observe d’un œil mauvais et il affiche un sourire provocateur. « T’inquiète ma jolie, je dirais que tu t’es merveilleusement bien occupée de moi, ça fera du bien à ta carrière. » Il n’attend pas qu’elle le rattrape pour s’enfiler sur le plateau. Premier constat ; il semblerait qu’on lui ait menti et qu’il s’agisse d’une soirée de vente aux enchères. Ils sont au courant que d’ici quelques heures, ils risquent d’avoir de la boue jusqu’aux genoux ? Il zieute la pièce, soupire légèrement. Un roux en kilt, superbe idée. Colin espère seulement qu’il aura l’intelligence de ne pas vouloir croiser les jambes, il se passera de ce genre de vision. Ne prêtant pas attention à la populace déjà présente sur le plateau, il arrache une coupe de champagne – l’avantage de ne pas être aux USA, il a jamais été aussi content d’être dans un pays de pochtrons – avant de s’affaler sur un coin du plateau, et tant pis si cela veut dire qu’un de ses charmants camarades doit rester debout. Ceci dit, il constate bien vite que c’était un mouvement un peu trop brusque pour le fragile qu’il est, et il esquisse une légère grimace avant de masser légèrement son abdomen.

(tenue)

Je l’ai choisi. Je ne sais pas trop pourquoi mais venir ici, je l’ai choisi. Je n’sais pas trop ce que je fous là, si je me sens réellement à ma place mais ça me sort vite de l’esprit. Je me mords nerveusement la commissure des lèvres en attendant la suite des évènements. Mes mains tremblent et j’ai comme l’envie de me rouler une clope mais quelque chose me dit que ce n’est pas vraiment le moment adéquat. Je suis tiré à quatre épingles dans mon costume bleu. Ca a le mérite d’être souligné car c’est loin d’être mon style habituel, n’ayant jamais été très regardant à mon habillement. Je ne me sens pas encore très familier avec les caméras, les maquilleuses et tout ce qui tourne autour du tournage de l’émission. Je dois plus avoir l’air d’une bête apeurée qu’autre chose, pour le moment. Cette clope me ferait vraiment du bien putain. Dans quoi je me suis lancé, moi ? Oh et puis merde, on verra bien, ça peut pas être si mal. Y a même moyen que je m’amuse bien, hein. Mon pied n’arrête pas de s’agiter de manière frénétique contre le revêtement du sol tandis que l’on m’annonce que tous les potentiels candidats peuvent faire leur entrée sur le plateau. J’avance sous les spots du plateau pour rejoindre toute la ribambelle de personnes ayant auditionné pour les castings. Mains dans les poches de mon pantalon de costume, je déambule jusqu’à une personne choisie aléatoirement, un mec plutôt grand (@Lino). « Toi aussi tu te demandes ce que tu fais ici ? » je lâche, avec un petit rictus amusé sur le coin de ma bouche. D’un coup d’œil, j’observe distraitement tous ces gens qui foulent le plateau.

tenue : cf. avatar.

Bien Blake, tu as passé les castings de l'émission, tu es à Dublin... il te reste encore cinq minutes avant de te rétracter... Es-tu vraiment sur de ton choix ? Parce que tu ne pourras plus faire machine arrière dans trois... deux...

Bien sur qu'il était anxieux, bien sur qu'il était pressé, et bien sur qu'il n'était pas certain d'avoir pris la bonne décision... Aucune blague ne sortit de sa bouche en une heure de préparation entre les mains des différents stylistes et ça, ça ne lui ressemble pas du tout. Bien trop dans ses pensées, il ne réalisa pas tout de suite qu'il était prêt. Le costume, il ne l'avait pas choisis, n'ayant pas réellement un sens de la mode très avancée. Il faisait une confiance aveugle aux différents spécialistes puisque de toute manière, il était certain de ne pas faire mieux. Tout ce qu'il voulait, sa seule directive non négociable, c'était porter cette chemise violette, parce qu'il l'avait promis à la personne la plus chère à ses yeux. C'était un sorte de symbole porte bonheur. Pour le reste, il se laissait faire docilement, aussi doux qu'un agneau. Il rejoins le plateau, le pas pressé, l'esprit un peu torturé. Il suppose qu'ils doivent tous être dans ce cas-là, pas totalement serein, chacun pour différentes raisons. «  Les autres gars, ils sont beaucoup plus décontractés, j'ai même vu un homme en kilt... C'est... c'est beaucoup trop hein ? » demanda t-il  à une jeune femme (@Sara) près de lui, en s'interrogeant sur sa tenue, se grattant l'arrière du crâne d'un air un peu perdu. Pourquoi elle ? Ce serait mentir qu'il l'a choisit en réalité, elle était juste présente à côté de lui, lorsqu'il s'est finalement décidé à arrêter d'avancer dans la masse de personnes. D'ordinaire, il ne se prend pas autant au sérieux. Un look plus décalé dans une soirée ? C'est rien du tout, il assumerait très bien. Mais là, il se posait mille et une question, qu'il ne se poserait pas d'habitude. Il voulait faire les choses bien, pas mieux qu'un autre, juste bien.

+tenue

Tout s’est un peu bousculé lorsque j’ai pris l’avion. Je m’attendais pas à être retenu parmi les trente et quelques derniers postulants. Du coup, j’accède à l’étape ultime des sélections : les abysses. On m’a briefé là-dessus et un animateur m’a même questionné. Alix. J’ai finalement retenu son prénom au barbu. Paraît que ça pourrait m’être utile. Me voilà présentement sur les terres Irlandaises où je n’ai jamais mis pied jusqu’à alors. J’imagine que c’est un très beau pays et j’ai hâte de pouvoir en découvrir un peu plus même si mon instinct me dit qu’on risque d’être assez enfermé et limité. Ça me fait un peu peur d’ailleurs moi qui tient tant à ma liberté. Mais c’est les règles, c’est moi qui me suis engagé et je m’y tiendrai. Je tâcherai d’être fort tout comme de faire des efforts. Là, par exemple, je suis en train de me faire relooker dans les loges. Je ne bronche pas, non, je les laisse faire. C’est leur métier après tout. Me voilà donc présentable, chemise, jean et cheveux attachés. Celui qui avait le plus de boulot au final c’était le barbier. J’ai moins l’air d’un clodo à présent grâce à lui. Je crois que je suis même plutôt beau. Enfin c’est l’impression que j’ai en me regardant dans le miroir. Pourtant, c’est pas quelque chose que je me dis tous les jours. Loin de là. Puis de toute façon, j’ferai un peu tâche j’imagine parmi les candidats. J’ai un look un peu atypique et de mémoire, les candidats de télé-réalité c’est quasi des mannequins. Or, c’est pas mon cas. Peu importe. Je me doute que même si j’fais un effort ce soir, le naturel reviendra au galop. A ce propos, je suis déjà pas en avance. Bon nombre de potentiels candidats ont déjà mis un pied sur le plateau et pas moi. Le personnel me presse et me pousse vers l’entrée. Je fais tout pour ralentir. J’appréhende les premiers moments. Malheureusement, je ne peux pas mettre sur stop, faire un retour en arrière ou accélérer. Alors j’y vais. Je marche tranquillement tout en observant les lieux, puis, je prends place parmi des inconnus sans vraiment les regarder. Je crois que j’suis grandement intimidé et pas dans mon élément. Les lumières, les caméras, toute cette animation, ça me met pas forcément à l’aise. En plus de ça, comme si ça suffisait pas, mon ventre se met à gargouiller. Bien comme il faut en plus. De quoi attirer deux-trois regards vers moi. Faut dire que j’ai pas mangé encore. J’espère qu’on ne m’en tiendra pas rigueur ou que je passerai pas pour le goinfre de service. En attendant, j'écoute les annonces comme si de rien n'était du fameux Cupidon. Le maître du jeu si je comprends bien. Il a l'air assez coriace.

+ tenue