Je ne m’étais pas sous-estimé, je savais que l’aventure fake lover pourrait être intense et je savais qu’elle demanderait beaucoup de moi. Mais je me sentais prête, trop peut-être. Je n’avais pas pensé que leur première action serait de tous nous mettre en prison. Je n’aime pas la prison. Ce n’est pas le fait d’être retiré de toute civilisation qui me dérange, au contraire, ce qui me dérange le plus c’est d’être enfermé. Je n’aime pas les espaces clos. Je n’aime pas ne pas avoir accès à mon ordinateur. Je n’aime pas le orange. J’aurais tellement aimé avoir une tenue noire, un ordinateur, pouvoir être à l’air libre. C’était inattendu, comme beaucoup de chose dans l’émission, et je devais juste m’y habituer. La première nuit était difficile, bien sûr, et je suis sûr qu’elle ne l’était pas seulement pour moi. Nous devions nous habituer à dormir dans des cellules, derrière des barreaux… Rien de facile. Ce matin était un nouveau jour, une nouvelle atmosphère. Il faisait froid dehors, mais je ne pouvais pas commencer ma journée sans ma cigarette matinal. Je fume trop, sans aucun doute, mais je ne m’en inquiétais pas vraiment. Je me posais sur une des tables dans la cour extérieure et allumait donc ma cigarette. Après avoir tiré ma première taffe, je fermais les yeux et me couchait sur la table. Je n’avais pas très bien dormi, mais je devais essayer de regagner un peu de force. J’ouvrais les yeux quelques secondes plus tard, pour me retrouver nez à nez avec un homme. Mince, élancé, il n’avait pas l’air bien méchant, mais il venait de m’effrayer, bien que cela ne se voie pas du tout. « Qu’est-ce que vous faites ? »

Je n’avais pas faim. Je n’avais jamais faim, pas le matin. C’était une habitude, un mode de vie, je ne mangeais pas le matin. Alors que les candidats réveillés sont allé prendre leur petit déjeuner, j’allais dans la cour et je m’allumais cigarette après cigarette. J’en étais à ma deuxième. J’en fumais plusieurs par jour, surtout le matin pour me réveiller. C’était mon verre de jus d’orange matinal, ma barre énergétique. « … » Je ne répondais pas, je n’avais pas envie de répondre peut-être. Je ne voulais pas être impoli. Je voulais être agréable, je voulais être plaisante, mais j’avais de la peine. « Vous pouvez me le garantir ? » Je n’avais pas peur de la mort, au contraire. Je compte la regarder dans les yeux dès qu’elle arrivera. Je tire un long coup sur ma cigarette. « Une femme. Ingénieure. New Yorkaise mais ce n’est pas ce que vous vouliez savoir n’est-ce pas ? » Je tirais sur ma cigarette encore une fois. Elle arrivait à la fin, j’en rallumerais sûrement une après. Mais je n’en étais pas encore sûr. Je me déciderais sûrement sur le moment. « Et vous, qui êtes-vous ? » Je ne cherchais pas un nom, mais son identité, des informations.