La nuit avait pourtant si bien commencé, je m'étais assoupi rapidement en compagnie de ma partenaire qui avait plus chaud qu'habituellement. J'avais même rêvé, un vrai particulièrement absurde mettant en scène des espions et des terroristes se courant les uns après les autres dans une dimension parallèle plus qu'étrange. Habitué à ce genre d'exercice, ce n'était pas ce rêve qui avait perturbé mon sommeil habituellement lourd mais bien une envie irrépressible de soulager un besoin. Effectivement j'avais eu le malheur de m'enfiler un litre et demi d'eau avant d'aller retrouver mon lit, erreur de débutant puisque terrassé par une envie pressante, je dus me résoudre à quitter ce lit particulièrement confortable. Simplement vêtu de mon caleçon, je descendis les escaliers prudemment, dans l'obscurité la plus totale. Arrivé à destination, il ne me fallu que quelque minutes à faire ma petite affaire, les mains propres, je pus aisément me résoudre à rejoindre mon lit et espérer retrouver le sommeil rapidement. C'était sans compter sur l'incident qui était sur le point de se produire. Sans que je m'y attende, mon front entrait en collision avec ce que j'avais assimilé comme une autre tête à en juger par le bruit sourd qui s'était fait entendre. Je ne pus m'empêcher d'exprimer un petit « Aïe ! » A peine audible, qui résonnait avec celui de la jeune femme que j'avais malencontreusement heurté. Alors que je me frottais la tête je sentis les mains fraîches de la jeune femme courir sur mon torse si bien que je ne pus m'empêcher de frissonner légèrement. « Soren ... Qu'a-t-il de si important pour te faire dévaler les escaliers ainsi ? » Je n'avais pas eu de mal à reconnaître Lula, toujours aussi étourdi par le choc je ne cessais de me masser le crâne endolori.

Dans mon malheur et ma malencontreuse rencontre, j'étais ravi de tomber sur une personne telle que Lula. Une hystérie ou une femme mal lunée m'aurait bien rapidement agacé bien que finalement je n'avais pour le moment rencontré de soucis avec l'une d'entre elle. Et finalement ce n'était pas étonnant puisque je n'avais pas eut le temps de rencontrer chacune des jeunes femmes du nid en tête à tête. Bref, là n'était pas la question, d'autant que je ne cessais de frotter maladroitement ma tête, je sentais une bosse se former sous mes doigts et je grimaçais à l'idée de devoir déambuler avec un oeuf énorme sur la tête. Je souriais alors qu'elle affirmait ne plus avoir aussi soif que lorsqu'elle était descendu. Je la regardé amusé presque moqueur. « Tu sais c'est bien connu, les femmes ne peuvent décemment pas faire deux choses à la fois et la réaction de ton corps en est la preuve même. » La taquinais-je faisant preuve de machisme comme jamais, et effectivement, la nuit ou la bosse qui sait avait eu raison de ma répartie puisque ça frôlait le ridicule si bien que j'aurais pu en avoir honte. Mais visiblement les forces supérieur, ou tout simplement Lula ne tarda pas à me punir puisqu'au moment même où elle descendait les escaliers, elle m'écrasa littéralement le pieds. Un gémissement s'échappa d'entre mes lèvres bien malgré moi, elle avait visiblement pas fini de me martyriser pour cette nuit. Désormais à ma hauteur, ou devrais-je dire sur la même marche que moi, la jeune femme posait sans délicatesse sa main sur ma blessure de guerre. Nouveaux petits gémissements. « Tu crois qu'on va réussir à s'y rendre sans se prendre dans un mur ou je ne sais quoi ? » Demandais-je relativement inquiet face à sa maladresse apparente. Je me laissais guider sans avoir réellement le choix jusqu'à la cuisine, où elle me dénicha un morceau de viande congelé en guise de glace. Super de mieux en mieux, je grognais légèrement soudainement chochotte face à cette pièce de viande et l'effet qu'elle produisait sur ma peau. « Aie ! Mais tu vas finir par m'assommer pour de bon si tu continues. Plutôt sauvage j'aurais dit, dans certaines circonstances je suis loin d'être contre mais là, un peu de douceur et de délicatesse ne seraient pas de refus. » Lançais-je alors que je lui tirais la langue, moqueur.

« Bah tiens ! Je suis sûre que c'est une excuse ! Tu sais ce qu'on dit, je ne crois que ce que je vois. » Ajoutais-je sur le même temps, à vrai dire elle aurait pu faire tout ce qu'elle voulait je n'arrivais pas à la distinguer dans l'obscurité. Visiblement, d'humeur excellente elle ne ratait pas une occasion de se moquer de mes gémissements sans doute exagérés. Je devais le reconnaître il m'arrivait d'être grognon, d'autant plus lorsqu'il m'arrivait un incident au beau milieu de la nuit que j'aurais préféré continuer. Par conséquent j'étais légèrement plus chiant, voir agaçant à force de me plaindre, seulement j'avais connu plus douce comme infirmière. « Arrête de prendre tes rêves pour la réalité princesse. Tu es loin d'être repoussante je peux le concevoir. Mais là, ce qui me fait de l'effet c'est ta main lourdement écrasé contre ma future bosse ! » Railleur, un sourire imperceptible s'étirait sur mes lèvres, finalement je n'avais pas si mal que ça, et j'avais d'ailleurs dû me faire souffrir en frottant comme un malade avant même qu'elle n'y touche. Mais la rendre responsable de mes maux, était tellement plus amusant. Alors que je ne cessais de me plaindre pendant qu'elle me soignait, elle prit un ton beaucoup moins amicale que précédemment se prenant pour une espèce de médecin tyran, particulièrement amusant. Je la fusillais du regard, sans avoir le temps d'ajouter quoi que ce soit puisqu'elle s'agrippait déjà à mon cou pour me serrer dans ses bras. « Hum. Non je pense que tu peux mieux faire, mais j'imagine que je vais devoir me contenter de ça. » Lançais-je railleur, pas vexé pour un sou qu'elle puisse me considérer comme un enfant puisque finalement j'avais volontairement exagéré.

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