Enola ne pouvait rêver d'une meilleure journée pour bien démarrer cette semaine d'aventure placée sous le signe des fêtes. Le prime d'hier s'était extrêmement bien déroulée, elle était revenue, Clotaire était parti et pour couronner le tout son nouveau partenaire avait décidé de lui préparer un petit déjeuner de reine qui avait eu le mérite de la mettre de bonne humeur dès le matin alors qu'elle n'avait rien fait pour mériter une telle attention. Les yeux plus gros que le ventre, elle avait fait honneur à son partenaire en goûtant à tout et en oubliant son petit estomac qui avait été incapable d'avaler quelque chose à midi. Enola a eu la folie des grandeurs et paye le prix fort à chaque foi qu'elle oublie qu'elle n'est pas une grande mangeuse et que le moindre petit grignotage suffit à lui couper la faim jusqu'à la fin de la journée. Sur les coups de seize heures alors que son estomac commence enfin à redonner signe de vie, la salvadorienne se dirige vers la cuisine bien décidée à faire taire les grognements capricieux de son ventre. Les yeux rivées dans le frigo la jeune femme étudie soigneusement les moindres ingrédients éliminant d'abord les aliments salés compte tenu de l'heure avant d'enfin se décider à sortir un pot de glace du congélateur. Manger de la glace en plein mois de décembre n'a rien de surprenant pour la salvadorienne puisqu'il s'agit bien souvent de son seul petit plaisir. Prête à poser le pot sur le comptoir elle tombe nez à nez avec Pablo qu'elle n'avait pas entendu arrivé tant elle était distraite. «Je t'avais bien dit qu'on reviendrait tous les deux » . Elle commence fièrement, ses dires confirmant précisément la prédiction qu'elle lui avait fait la veille pour le rassurer. De toute façon tout était joué d'avance, Clotaire ne pouvait s'en sortir lui qui avait brillé par son absence au sein du jeu. « Tu vois ce pot de glace ? » . Elle demande à son camarade désignant du regard l'objet en question alors qu'elle se met en quête d'une cuillère pour pouvoir déguster. « Eh bien je m'apprête à le manger, entièrement » . Elle explique en insistant bien sur le dernier mot de sa phrase tant il est important pour elle. « Aide moi s'il te plaît, pour que j'ai bonne conscience avec ça » . Elle lui demande en lui tendant une deuxième puisqu'il était de toute évidence obligé d'accepter son offre.

Alors que son estomac gronde, la jeune femme se dirige d'un pas déterminée vers la cuisine qu'elle retrouve déserte à son arrivée. La jeune femme n'était jamais contre un peu de compagnie mais pour ce qu'elle s'apprête à faire, elle se débrouillera tout aussi bien seule.  D'une main elle sort un pot de crème glacée du congélateur, à la vanille son préféré avant de se retrouver nez à nez avec Pablo. Elle lui sourit, heureuse de le retrouver ici à nouveau dans le nid pour une nouvelle semaine d'aventure, lui qui était beaucoup moins confiant dimanche soir lors du prime. Encourageante, elle lui avait dit qu'ils reviendraient du sas tous les deux parce qu'il ne pouvait pas y avoir d'autre scénario possible. Clotaire devait sortir, les autres nominés, elle compris, étaient tous beaucoup plus investis que lui et le contraire aurait été injuste. Sortir face à son ancien partenaire aurait été honteux, son camarade lui avoue lui même avant de lui poser une question à son sujet. « Personne ne méritait de sortir face à lui » précise-t-elle. Il n'avait pas été un modèle d'investissement dans le nid, tôt ou tard il aurait fallut en payer le prix. Les candidats ne sont pas ici pour prendre des vacances, ils se doivent d'exister, de cohabiter ensemble pour gagner le droit de poursuivre l'aventure. Quant à la relation qu'elle avait entretenu avec Clotaire : « Je ne sais pas, je n'ai pas eu le temps de le déterminer. Je pensais que tout allait bien se passer et puis plus rien, il s'est éteint dans le jeu avant même que je n'ai eu le temps de le connaître. » constate-t-elle à son plus grand désarroi. Enola trouve ça dommage, surtout qu'ils avaient plus en commun que ce que les autres pouvaient bien penser. « Je trouve ça dommage  ». Et elle ne dit pas ça parce qu'il était son ancien partenaire mais parce qu'il y avait pleins de gamins qui rêvaient d'intégrer la nid et dont l'accès leur avait été refusé parce que lui avait sa place. Mais le pot de crème glacée ne va pas se manger tout seul, aussi bien elle propose à son camarade de l'aider dans son entreprise pour qu'il ne reste plus rien. Pablo a beau lui dire qu'il n'est pas très gourmand, il sera bien obligé de l'accompagner maintenant qu'elle l'a entraîné là dedans. « Il reste toujours de la place pour de la glace ». Elle énonce comme s'il s'agissait d'un principe de vie fondamental auquel chaque être humain devait obéir. Comme pour mieux l'encourager, la brune sort deux cuillères et en propose un à son camarade qui l'accepte volontiers. Pablo a bien raison, c'est vrai qu'ils ressemblent à deux copines au coeur brisé se goinfrant de glace pour oublier leur tristesse. A un détail près, Pablo est loin d'être une fille d'ailleurs sa remarque ne manque pas de faire rire la salvadorienne. «  Quelle perspicacité ». Elle raille gentiment en profitant pour planter sa cuillère dans le pot de glace. « Il ne nous manque plus qu'un film romantique genre Titanic et l'illusion sera parfaite ». Elle ajoute portant la cuillère à son bouche laissant son palet frémir de cette douce sensation vanillée. La question de Pablo a le don de la surprendre tout comme elle l'attendrit, elle le remercie d'un sourire de se soucier de son état d'esprit mais elle va bien. « Non rassure-toi ». Son sourire en était la preuve, elle ne s'était jamais sentie aussi bien depuis le début de l'aventure, aucun nuage n'assombrissait son horizon. Reprenant une nouvelle bouchée de crème glacée la salvadorienne se hasarda à demander à son camarade. « Alors, ça avance ta quête amoureuse ? ». Parce que ça l'intéresse de savoir si le petit Pablo allait trouver chaussure à son pied, elle était même prête à s'investir corps et âme pour l'aider à mener à bien sa mission