Depuis la soirée paintball, Enola se sent pousser des ailes pour la première fois depuis son entrée dans le nid, elle est décidée à se confronter au cow-boy qui tient le stand de tir à la carabine. Mine de rien elle s'était découvert des talents de snipeuse insoupçonnés lors du prime de dimanche alors qu'elle n'avait jamais tenue une arme dans ses mains. Ce soir elle a décidé de passer au niveau supérieur en s'essayant à la carabine. Une clope calée entre ses lèvres, elle prend le chemin du parc d'attraction d'un pas décidé prête à en découdre avec le cow-boy qui lui jette des regards insistants à chaque fois qu'elle s'approche un peu trop du stand. La jeune femme est au aguets, elle se dit que l'activité n'en serait que plus amusante si elle trouve un peu de compagnie pour shooter dans les cibles. Au loin elle repère une Greta traînant au stand de confiserie, elle décide de la rejoindre et de l'interrompre dans son activité. « Allez lâche ce chocolat, tu vas finir par avoir de la cellulite partout sur le corps, on va aller faire pleurer Buzzy Buzz dans son stand ». Elle annonce en louchant sur le chocolat que Greta a piqué dans le stand de Margareth. La salvadorienne attrape le bras de sa camarade, sans lui demander son avis, et l'entraîne vers le stand du cowboy qui défie les deux candidates du regard. Sûre d'elle la jeune femme soutient le regard de l'arrogant tenancier du stand, arquant un sourcil pour le déstabiliser. «  On va te faire pleurer chéri  ». Elle déclare sûre d'elle alors que son interlocuteur ne manque pas de rire pour se moquer de la salvadorienne. Ah non, vaut mieux pas qu'il joue à ce petit jeu avec elle. La salvadorienne est du genre coriace. « T'as vu comment il se fout de nous ? » constate-t-elle en se tournant vers sa camarade en prenant un air surpris. La salvadorienne joue les offusquées même si c'est bien de sa faute si le cow-boy se moque ouvertement des deux femmes. Tirant une dernière latte sur sa cigarette, elle la laisse mourir à ses pieds en l'écrasant d'un geste rageur. Le problème c'est que la jeune femme ne sait pas vraiment comment se servir de cette arme, le fusil de paintball ça allait encore mais elle n'avait encore jamais tenu une vraie arme entre ses mains. « Tu commences, Greta, je crois en toi, tu es ma championne ». Elle l'encourage d'un ton déterminé, à deux elles sont plus fortes. Buzzy Buzz n'a qu'à bien se tenir.      

La gourmandise aura ma peau, dans tous les sens du terme d’ailleurs, et tant pis pour les heures de sport accumulées ces derniers jours, je prévoyais pourtant de me tenir à carreau pendant un moment, histoire de bien capitaliser après des fêtes toujours plus mouvementées d’un point de vue gustatif. Raté, n’oublions pas que j’ai remporté mon poids en chocolat et que je n’en ai pas encore vu la couleur, il ne faut pas me dire des choses pareilles et ne pas aller jusqu’au bout, j’ai horreur de patienter. Forcément, en partant de ce principe et avec un tel stand de confiseries je ne peux que me dire que le chocolat doit m’être offert en attendant d’obtenir ledit poids par Cupidon, chaque carré consommé est un morceau de moins qu’il aura à ajouter au gros paquet que j’attends. Le paquet ne sera pas énorme parce que je suis une baleine plus large que haute, non, plutôt parce qu’il en faut malgré tout pour correspondre au poids d’une femme adulte qui n’est pas anorexique ou mannequin pour une ligne de lingerie. Un petit carré pour la route, ou bien deux, je cède entièrement à la gourmandise et m’offre un petit moment de plaisir lorsque je suis interrompue par Enola qui me parle tout de suite cellulite. « Mais pourquoi toujours utiliser les mots qui fâchent ? T’es cruelle comme fille toi ! » Je peste, une vilaine moue boudeuse d’enfant pris sur le fait. Je ne crois pas avoir le choix de toute manière puisqu’elle me prend par le bras pour m’emmener avec elle jusqu’au stand de tir, le mec me fait toujours peur, il ne me met pas à l’aise, il a l’air sadique mais après le paintball de dimanche soir je me sens nettement plus capable de tirer correctement. L’enfoiré se marre lorsqu’Enola assure que nous sommes là pour le plumer. Je lève mon majeur fièrement en sa direction, un sourire hypocrite aux lèvres. « On essaiera de te laisser quelques cibles, promis. » On va lui montrer ce que deux femmes avec une arme entre les mains peuvent faire, GIRL POWER ! « Il se marre parce qu’il n’a pas idée de ce qu’il est sur le point de découvrir, il va bouffer sa vieille moustache dégueulasse quand il nous aura vu en action ! » La jeune femme me propose de commencer, alors oui mais… C’est-à-dire que Lino m’a appris à recharger mon arme pour pouvoir tirer en première semaine et que je ne suis plus très certaine de me souvenir de comment on fait. « Non, honneur aux jeunes, vas-y, brille ma fille, montre lui de quel bois on se chauffe ! » J'acquiesce et frappe dans mes mains, signe d'encouragement, elle va réussir, j'ai foi en elle.

 La salvadorienne a mis quelques temps à trouver un autre candidat dans le parc d'attraction mais maintenant qu'elle a quelqu'un dans sa ligne de mire, elle n'est pas prête à la lâcher. Tant pis si Greta était tranquillement en train de manger du chocolat au stand de confiseries, maintenant elle est obligée de la suivre jusqu'au stand de tirs pour aller faire pleurer Buzzy Buzz histoire d'enlever ce petit sourire suffisant qu'il arbore à chaque fois qu'elle le croise. Il est insupportable ce gars, franchement. De toute façon le chocolat c'est pas bon pour la ligne, un argument supplémentaire qu'elle avance pour faire plier son interlocutrice. Elle a beau trouver ça cruel comme méthode de dissuasion, Enola fait ça pour son bien. « Je suis sûrement en train de te sauver d'une fin tragique, alors si ça c'est de la cruauté je veux bien être la plus cruelle des femmes sur Terre ». Elle réplique avec un petit sourire mutin alors qu'elle attrape le bras de sa camarade pour la traîner jusqu'au stand de tirs où elles retrouvent le meilleur ami de la salvadorienne alias Buzzy Buzz. Sans plus attendre, elle lance les hostilités en narguant le cow-boy qui ne manque pas de se moquer allègrement des deux candidates. Enola joue les offusquées auprès de sa camarade qui répond au tenancier en levant fièrement son majeur. Il n'en faut pas plus à la salvadorienne pour commencer à se marrer, elle avait totalement raison en disant dans le rubrique que Greta était barrée, dans le bon sens du terme bien sûr. Sa spontanéité et son grain de folie font du bien dans un nid qui s'éteint un peu plus chaque semaine. Greta est aussi déterminée qu'elle à plumer le stand de tirs. « Ceci est un hold-up Buzzy Buzz, reste tranquille et regarde nous faire ». Elle ajoute en prenant un ton de petite peste. Riant de plus belle à la prochaine remarque de sa camarade, elle se permet de poser une question qui lui brûle les lèvres en occultant totalement la présence du tenancier du stand. « Non mais comment on peut le trouver sexy ce mec ? Rien que le chapeau de cow-boy suffit à le discréditer auprès des femmes ». Ouais parce qu'elle a cru comprendre que Scarlett en pinçait grave pour le cow-boy du dimanche alors elle se demande bien ce qui pourrait attirer les jeunes femmes à se jeter dans les bras d'un tel individu. Et rien de tel qu'une femme avec pleins d'expériences pour répondre à ses interrogations. Lorsqu'elle l'invite à tirer en premier, Greta refuse pour laisser place à la jeunesse. Bon c'est loupé pour ce coup là, elle va devoir se débrouiller toute seule pour tirer avec ce maudit pistolet. « Si jamais je lui tire entre les deux yeux, oublie pas de dire que je n'ai vraiment pas fait exprès ». Elle ajoute, le regard pétillant de malice alors qu'elle s'empare de la carabine comme elle a appris avec le fusil du paintball. Même si les deux candidates viennent de le rhabiller pour l'hiver, elle voit Buzzy Buzz s'approcher d'elle. «  Bas les pattes toi ! ». Elle peste, rageuse. Elle vise la cible, elle aperçoit son objectif dans sa ligne de mire. Au moment où elle presse la gachette elle espère juste qu'elle n'a pas fanfaronné pour rien.              

Pourquoi suis-je toujours obligée de renoncer à ma dose de chocolat quotidienne ? Ah oui, parce qu’il y a toujours quelqu’un pour venir m’embêter et incarner le rôle de ma conscience. L’autre jour c’était Cody qui occupait ce rôle alors que j’étais prête à braquer cette confiserie, aujourd’hui Enola se charge de me rappeler à l’ordre et je ne peux que me plaindre de cette mauvaise habitude qu’ils ont pris de m’interrompre à chaque fois que je me rends ici. Tant pis, je suppose qu’ils agissent de la sorte pour mon bien, ils ne veulent pas que je grossisse et que j’ai des soucis de santé parce que je mange comme douze. C’est décidé, à partir d’aujourd’hui je me tiens loin du chocolat, même plus un petit carré pour me faire plaisir, plus rien du tout, même pas une mousse au chocolat parmi les produits laitiers, rien, nada, nothing. Je ne suis pas certaine de pouvoir tenir sur la durée mais l’espoir fait vivre. « T’es trop mignonne pour être cruelle ! » Je reprends d’un air boudeur, ouais parce qu’elle est quand même gentille cette fille, elle le sera surement moins pour mettre la pâtée à ce vilain Buzzy Buzz qui nous regarde avec un air suffisant qui a le don de m’insupporter, il pense clairement être supérieur à nous, il l’est probablement au tir mais puisqu’il passe sa vie à tirer dans des cibles j’ai envie de vous dire que cela ne m’impressionne pas. « HAUT LES MAINS BUZZY BUZZ, ET NE T’AVISE PAS DE TIRER PLUS VITE QUE TON OMBRE ! » Je ne sais pas pourquoi j’ai choisi de caser une référence à Lucky Luke, j’aurais pu crier quelque chose comme vers l’infini et l’au-delà mais je ne crois pas que ce serait adapté à la situation. Non, nous allons le plumer et prouver que nous ne sommes pas uniquement bonnes à nous maquiller. Nous allons assurer et être bad ass avec nos fusils, un point c’est tout. Je me retourne vers ma camarade et lui répond du tac au tac, plus biatch que jamais. « Si j’avais la dalle et qu’il ne restait plus que lui sur terre je préfèrerais largement me taper les petits canards en plastique du stand là-bas plutôt que de me le faire lui ! » Histoire de me sortir d’un mauvais pas je propose à ma camarade d’ouvrir le bal, elle fera surement mieux que moi. « D’accord, je dirais que ce n’est pas prémédité et que tu es trop géniale pour aller en prison parce que nous le valons bien ! » Je la laisse se concentrer tandis que Buzzy Buzz se rapproche histoire d’agir à l’inverse de moi. Je pointe mon index et mon majeur près de mes yeux et les dirige dans son sens. « Je t’ai à l’œil, t’as pas intérêt à moufeter sinon jte fais avaler tes fusils par tous les orifices de ton corps ! » Oh que oui, Enola vise, elle presse la gâchette et échoue lamentablement. « Mouais, tu t’échauffais seulement c’est pour ça… Laisse moi essayer ! » Elle me tend le fusil que je recharge avec quelques difficultés, je me prépare, vise longuement et presse la gâchette à mon tour, espérons que je ne contribue pas à nous ridiculiser davantage.

Il n'y a pas de place pour le chocolat dans le programme qu'Enola avait imaginé en ce début de soirée. Alors c'est vrai, elle joue sur une corde sensible avançant un argument choc pour obliger Greta à la suivre jusqu'au stand de tir.  Elle utilise le mot qui fait hurler toutes les femmes : cellulite. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça marche, elle fait peut être preuve de cruauté mais ce qui les attendait était beaucoup plus palpitant que de se gaver de chocolat toute seule devant Margareth. Ravie d'avoir su convaincre sa camarade, elle la traîne jusqu'au stand de tirs à la carabine où elles sont accueillis par l'arrogance chronique du tenancier. Décidément, elle peut vraiment pas l'encadrer celui-là. « Je réserve ma cruauté aux hommes, et il ne va pas y échapper ». Elle lance à sa camarade alors qu'elle glisse un regard mauvais en direction du cow-boy en mousse. Techniquement le gars ne lui a rien fait mais son air supérieur a le don de la mettre hors d'elle. Alors autant dire que lorsqu'il se moque ouvertement des deux candidates, elle ne cherche même plus à peser ses mots. La salvadorienne a prévenu pendant les castings, quand elle s'énerve elle parle sans filtre et sans faire attention à langage. Provocante, la jeune femme ne cesse de se narguer Buzzy Buzz lui promettant qu'elles allaient lui en mettre pleins la vue. Il n'aura plus que ses yeux pour pleurer quand les deux candidates vont lui dévaliser la moitié de son stand parce qu'au cas où il ne le savait pas, Enola et Greta étaient des tireuses d'élites émérites. Il n'a qu'à bien se tenir le cow-boy et ce n'est certainement pas sa prétendue belle gueule qui allait les déstabiliser. Sur ce point là, elles sont toutes les deux d'accords pour dire que Buzzy Buzz n'avait rien de sexy. Ni sa moustache, ni son chapeau n'allait faire chavirer le coeur des deux femmes. « Ouf, je suis rassurée. Non franchement, il faudrait vraiment que je devienne aveugle, sourde et muette pour envisage une seule seconde de m'envoyer en l'air avec ce type. Et encore c'est même pas sûr.  ». Elle ajoute en lançant un petit sourire narquois au tenancier du stand qui en prenait pour son grade ce soir. Pas sûr qu'il laisserait les deux candidates faire mumuse avec sa carabine la prochaine fois. C'est à la salvadorienne de lancer les hostilités et faire ravaler son sourire narquois au tenancier du stand qui le regarde avec un mépris infini. La brune s'empare de la carabine alors que le cow-boy s'approche de la jeune femme, elle le renvoie dans les roses ainsi que sa camarade qui sort encore sa meilleure arme, son majeur, pour faire fuir le pauvre type. Elle explose de rire, Greta est tellement spontanée qu'elle est obligée de rentrer dans son jeu. Se concentrant, elle tire et échoue lamentablement. « Putain ... mais c'est de sa faute à lui ». Elle peste en désignant le cow-boy d'un geste de la main. Non là franchement, elle est dégoûtée par ce tir misérable. « Sauve notre honneur » l'encourage-t-elle alors qu'elle passe la carabine à sa camarade qui tire sur une peluche. C'ets déjà beaucoup mieux que sa prestation à elle. « Eh mais c'est pas mal, t'en dis quoi toi Buzzy Buzz ? ». Elle interroge le cow-boy qui ne daignera certainement pas lui répondre de peur d'être encore envoyé sur les roses par le caractère imprévisible de la salvadorienne. « Avoue tu voulais lui tirer dessus ». Elle a bien compris le petit jeu de Greta. Elle récupère encore la carabine, la recharge avant de l'empoigner fermement. « Bouge pas chéri ». Qu'elle lance à l'adresse du cow-boy avant de presser la gâchette.      

Enola est un grossier personnage qui sait par quel angle me prendre pour que je cède à ses caprices et accepte de la suivre bien sagement. Sur le chemin je jette un petit coup d’œil en arrière pour tenter de contempler mon derrière, je n’ai pas tant de cellulite que ça n’est-ce pas ? Non parce que je suis une femme comme une autre, après une grossesse et quarante années de vie il y a de quoi avoir les cuisses un peu moins fermes mais je pense plutôt bien m’en sortir. Au pire on s’en fiche de la cellulite non ? Les mecs ne sont pas aussi regardant qu’on aimerait le faire croire aux femmes, ils se moquent bien de ce genre de détails du moment que vous avez une personnalité suffisamment forte et un physique globalement plaisant à regarder. Ils préfèrent s’attarder sur les seins que sur la cellulite si vous voulez mon avis. Je suis interrompue dans mon débat philosophique par notre arrivée devant le stand de tir à la carabine que tient Buzzy Buzz, personnage le plus détestable de tout l’univers. J’ignore si le mec est vraiment comme ça au quotidien ou s’il est simplement chargé de jouer un rôle mais dans tous les cas il ne m’inspire pas confiance. Il est peut-être même pire que ce clown flippant qui tient la grande roue, celui-là m’a donné une bonne petite frayeur l’autre jour… Je hais les clowns. « Girl Power ? » Je propose suite à la réponse de ma camarade, parce qu’on peut s’en sortir sans les mecs mesdemoiselles. Je suis le regard d’Enola et dévisage longuement le monsieur insupportable qui se met à nous rire au nez, ma main me démange, que Dieu me pardonne mes pensées impures. Certaines filles trouvent-elles vraiment ce mec sexy ? Non parce que je cherche depuis tout à l’heure mais il n’a rien de bien attirant. « Plutôt devenir lesbienne ! » Je conclue en haussant le ton et en m’adressant directement à lui. Difficile de lui tirer une réaction sincère, il reste de marbre et c’est encore plus agaçant. Ma collègue échoue à son essai et remet la faute sur Buzzy Buzz qui explose de rire, moqueur, en constatant ce ridicule tir. « Je peux lui lancer ma chaussure à la figure ? Mes louboutins méritent mieux mais je peux m’en séparer cinq minutes pour cette bonne cause ! » Soyons sérieux, un petit peu de calme et me voilà à mon tour en action, à essayer de sauver l’honneur. Je loupe ma cible mais parvient malgré tout à viser une peluche, c’est déjà pas mal non ? Je n’en demandais pas autant. « Bien-sûr que je voulais le viser, mais que veux-tu… Même la carabine est dégoutée à l’idée de le toucher ! » Je la laisse à ma camarade qui ne loupe pas son coup, en plein dans le mille. « OH YEAH ! » Je ne peux qu’applaudir et sauter de joie face à une telle performance. « Tu dis quoi maintenant Cowboy des bacs à sable ? » Il reste calme, il doit être emmerdé par une telle performance le con et j’en profite en hurlant et en lui faisant signe, provocatrice jusqu’au bout des ongles.