L’étendue du domaine me bluff. Comment peut on être « enfermé » dans un espace aussi grand ? Comment font-il pour surveiller les nombreux accès vers l’extérieur ? Que se passe-t-il si je dévie le chemin de ce flan de montagne pour aller dans une direction non cartographier par la production ? Vais-je disparaître dans une zone de non droit, enfermé par les rebelles ou par l’armée chinoise dans un bunker six-pieds sous terre ? Ce qui me sidère le plus, c’est la discrétion digne des services secrets de sa majesté, des caméras et autres staff chargé de capturé les images. J’ai bien envie de m’aventurer dans ce mystère, mais je préfère garder ça pour un autre jour, peut être pour la fin de l’aventure quand l’idée de se faire capturer par une bande rebelle armé jusqu’au dent sera peut être plus séduisante que les supplices de Cupidon ? En attendant, je m’aventure bien sagement sur le chemin caillouteux délimité par la production. Cette histoire à un doux relent d’endroit touristique, vous savez les petites cases touristiques qu’on peu trouver en Afrique par exemple. Elle raconte l’histoire d’une tribu, d’une culture, d’un dialecte. Nous faisant croire que la femme aux seins nus dort dans cette case, pile le manioc de cette façon, porte son enfant sur ses épaules et marche pieds nus à longueur de journée. Si beaucoup de villages restent aussi typique que ma description, si t’es un touriste dans un voyage organisé y a fort à parié que la dame elle dort pas dans cette case, porte des nikes et un tee-shirt adidas. Mise en scène. Pendant quelques minutes tu te laisse happer par la beauté des paysages authentique, mais finalement tu finis par remarquer des détails anachronique. La boucle d’une ceinture gucci, un ongle manucuré, le reflet d’un écran rétina de smartphone dernier cri. C’est un peu comme ça ici, parce que même si les caméras sont hyper discrètes, on finit par les repérer quand on prend le temps de regarder, on finit par démasquer un fil, remarquer la silhouette fantomatique d’une personne de l’équipe. Mais ça reste tellement discret, tellement rare qu’on finit toujours par se faire happer par la beauté des lieux et son apparence authentique. C’est l’effet bluffante que me fait cette grotte, ce rideau rocailleux de stalactites et stalagmites. Ce reflet d’argent qui se dégage de la nappe d’eau et puis tu tombe sur un néon blafard qui te défonce ton univers fantasmagorique. Jusqu’à ce qu’entre un rideau de pierre tu remarque la pulpe délicieuse d’une paire de lèvre féminine. Ma tête se déplace légèrement sur la gauche pour reconnaître la chevelure brune, le regard perçant et la démarche que j’avais facilement imaginé à propos de la @Juliette. J’esquisse un sourire entendu. « Juliette. » un souffle, un murmure. C’est marrant j’étais persuadé de finir en couple avec cette nana. Surtout sur la toute fin où comme par magie il restait deux mecs et cinq nanas pour les dernières places. Je me suis facilement imaginé que la Maze finirait avec le second mec et que moi je finirais avec à mon bras une louve au prénom shakespearien. « Tellement déçue de pas être ma partenaire, t’as décidé de me suivre jusqu’ici et me noyer dans la nappe d’eau ? » Je plaisante. Enfin ?

Les écouteurs vissés aux oreilles, j'essaie de longer les limites du domaine, du Nid afin de quadriller l'espace pour mieux me l'approprier. Cela me rassure et m'offre un but. Je me dis que j'ai pas mal de chance à évoluer dans un tel milieu en ayant en unique contrepartie celle de rester moi devant les cameras. Je peux aisément le faire. J'arrive à atteindre la grotte dont je ne soupçonnai pas encore l'existence. Mon regard nerveux balaie l'ensemble afin de s'y habituer. Je range mon iPod dans la poche arrière de mon jean. Il ne me suffit que d'un son pour savoir que je ne suis pas seule, c'est une sensation à laquelle j'ai réussi à m'accommoder en quelques jours. Je croise le regard clair du candidat. Je me contente de glisser vers lui, un air vaguement interrogateur lorsqu'il m'interpelle « Ulises » je réplique sur le même ton, vaguement moqueuse et grave en le scrutant de mes opales trop claires. J'attends simplement la suite, parce qu'il y va en avoir une. J’arque un sourcil face à son idée qui m’arrache un léger sourire. Je pense réussir à contenir ma frustration pour le moment. « On est face à un deuxième fantasme ? » j’ironise, ne sachant pas si je dois être satisfaite de lui inspirer des idées aussi tordues en si peu de temps. « Que je n’ai pas la force de réaliser » je soupire, faussement théâtrale, simplement actrice de cette simple scène. Il sait que je ne souhaiterai faire perdre toute substance à ses rêves les plus intimes. Je n'aimerai vraiment pas décortiquer et analyser ta matière grise, Ulises. Je glisse une mèche derrière l'oreille alors que mes traits empruntent un air un peu plus sérieux. « Il me semble que tu n’es pas si mal tombé finalement niveau côté moitié néanmoins » je glisse en haussant les épaules avec nonchalante parce que j’ai cru comprendre que monsieur était content de sa partenaire, Maze. De mon coté, je me contente d'attendre avant de me prononcer sur Bastian. « Tu l'imagines elle aussi pieds nus dans la neige ?  » je ne peux m'empêcher de demander alors qu'un rapide sourire étire mes pulpeuses avant que je ne le toise doucement, mes opales finissent par glisser sur la surface trop lisse de la nappe d'eau.