Bientôt 1 semaine qu’on a rejoint l’aventure. Pour moi Fake Lover c’est vraiment des vacances, j’aurais pensé que je m’ennuierais bien vite, j’ai tellement l’habitude de courir partout, quand je suis en France je dois gérer mes sponsors et ma chaine Youtube et quand je suis en Thaïlande je dois courir entre 2 séances photos sans compter les séances de sports intensives pour garder mon corps de sirène ! J’ai rarement le temps de rester poser dans un coin à ne rien faire alors là je profite à fond !
Je reste un minimum active, avec mes séances de sports et/ou de yoga quotidiennement mais cet après-midi, en ce beau samedi, je décide d’aller me poser autour de la piscine intérieure, bikini et serviette autour de la taille je m’installe tranquillement sur un transat, il n’y a personne et c’est presque bizarre. Vivre avec 23 autres personnes qui plus est des inconnus c’est souvent …. Bruyant. Mais j’imagine qu’ils vaquent à leurs occupations, faut dire que le domaine est grand aussi. Enfin bref le calme ambiant n’est pas pour me déplaire. Je reste plusieurs minutes à réfléchir, un genre de mini méditation, je commence déjà à réfléchir aux secrets des uns et des autres, dans mon viseur pour l’instant Karla et Bastien, pourquoi eux ? Je sais pas il fallait commencer quelque part donc bon c’est tomber sur eux mais je reste attentive à tous les indices potentiels que je pourrais croiser.

Je ne suis pas un gars de la piscine. C'est pas trop mon truc. A Melbourne, on a la mer ou presque - la baie de Port Philip fait office, pour nous, de plage. Alors j'ai jamais eu besoin de me soucier d'apprécier la piscine, j'avais déjà l'étendue bleu azur s'étendant jusqu'à des terres si lointaines qu'on en oublie qu'elles existent. J'y passais un temps fou quand j'étais plus jeune, en bon australien style, j'allais surfer le samedi après-midi ou simplement passer les soirées sur le sable chaud d'été. Puis quand il m'a fallu abandonner le bord de mer pour les terres intérieures, lorsque j'ai commencé à voyager loin de l'Australie, j'étais déjà trop vieux que pour apprécier les piscines. Alors j'ai fait mon deuil, pendant un moment et plus particulièrement lorsque j'étais à Londres, qui malgré sa taille et sa diversité, n'offre pas vraiment d'alternative. Juste des rues et des bus à deux étages. Quand je suis revenu à Melbourne, la mer est la première de mes retrouvailles, après mon père. Avant mes amis d'enfance, parce qu'elle est davantage encore. Pourtant, c'est bien vers la piscine que je me dirige, là, tout de suite, à des milliers de kilomètres de tout ce que j'ai toujours connu, d'un côté du globe ou de l'autre. Sans raison particulière, simplement porté par une inspiration momentanée et inexplicable. Je n'ai ni serviette, ni maillot,  rien qu'un livre et ma curiosité de passer un moment dans cet endroit, bercé par les clapotis paresseux et irréguliers de l'eau.  Lorsque je passe la porte de la pièce, silencieux, je repère aussitôt la présence d'une autre candidate, Achana, avec laquelle je n'ai pas encore réellement échangé. Et comme mon cerveau tordu préfère instinctivement ça que l'ennui, je braque pour la rejoindre. « Bonjour » je souffle pour m'annoncer, histoire qu'elle m'entende arriver et qu'elle ne sursaute pas. Je la gratifie aussi d'un sourire, tant qu'à faire. Elle est là, toute seule, plongée dans ses pensées et j'ai franchement l'impression de la déranger mais honnêtement, je m'en fous un peu, elle me le dira bien elle-même si je l'emmerde. Aussi, je m'installe en tailleur à côté d'elle, prêt à décamper au besoin mais bien assis pour l'instant. « A quoi tu penses ? » je l'interroge, les mains sur les chevilles, en la regardant avec curiosité. Impossible à dire si elle avait les yeux perdus dans le vague ou complètement fermés lorsque je suis arrivé mais elle était là, statique, tranquille, presque méditative. « Tu voulais être seule, peut-être ? » je demande quand même pour la forme même si, une fois encore, je m'en fous un peu dans l'absolu. Clairement, moi j'ai fait mon deuil de solitude et de tranquillité en débarquant ici. Le palais est grand mais ça grouille de partout quand même. Mauvais plan.