W/ @penny
Et bah voilà, encore une fois, t'as eu un trop élan de confiance et tu le regrettes, maintenant. T'es encore paumée dans ce maudit labyrinthe de merde, à chercher désespérément la sortie. Tu soupires, regardes autour de toi, mais rien n'y fais, tu ne reconnais pas les allées. Tu sais très bien qu'à chaque fois que t'y vas, tu vas te perde, tu vas t’énerver. Mais t'y peux rien, t'es bornée. C'est comme un challenge personnel, un défi lorsque tu t'ennuies dans le Nid. Tu sais pertinemment que c'est ridicule d'insister comme ça, il n'y a rien a gagner, pas d'indices, pas d'argent. Rien à gagner, hormis peut être un boost de fierté. La fierté d'arriver à bout de ce foutu labyrinthe. Sauf que malheureusement pour toi, ce matin, c'est encore un fail. « Cazzo di merda labirinto. * » Tu jures alors que tu te penses seule. Sauf que tu tombes nez à nez avec Penny. Ah bah tiens, elle tombe bien. « Rassures moi, dis moi que tu connais le chemin de la sortie ! » Salut, comment ça va ? On dirait que t'as oublié toutes les formulaires de politesses de base, Rhéa. T'espères qu'elle ne t'en tiendra pas rigueur, même si au fond, ça ne te tracasse pas plus que cela. Si elle ne remarque pas la détresse sur ton visage, elle pensera simplement que tu es un peu tarée, c'est tout. Tu te souviens alors des mots de Sid au sujet de Penny, lorsqu'il t'a résumé la soirée du prime que tu as malheureusement loupé - tu étais occupée à rendre tes entrailles après une intoxication alimentaire. Tu réalises alors Penny, tu ne la connais pas plus que ça, hormis lors des meetings de la #teamJoseph, tu n'as jamais trop parlé avec elle. Tu ne sais pas trop quelle image tu as d'elle, hormis l'image d'une fille cool, et joueuse depuis le dernier prime. « On m'a raconté ton coup de poker lors du prime, c'était bien joué, je dois le dire. » Evidemment, tu fais référence au fait qu'elle ai dupé Lucy pour gagner l'enchère, avant de finalement lui piquer sous le nez son partenaire que l'asiatique semblait tant vouloir garder. C'est ta manière à toi de lancer une conversation, et aussi parce que tu tenais à lui dire, parce que tu le pense vraiment, c'est tout.

* Putain de labyrinthe de merde.

J’ai toujours aimé me mettre dans la merde malgré moi. J’ai toujours eu cette tendance à atterrir dans des situations pas possibles à cause d’un certain manque de jugement ou de retenue. On a eu l’exemple parfait lors du prime de dimanche, bien que je considère que c’est loin d’être la pire connerie que j’ai faite de ma vie. Nous en avons aussi la preuve ce matin alors que je suis complètement perdue dans le labyrinthe du domaine depuis bien trente minutes. Je me sentais pourtant confiante lorsque j’y suis entré, un paquet de M&Ms dans les mains, le petit boost de chocolat qui me donnait suffisamment d’énergie pour avancer et voir le tout comme une activité pour faire passer le temps. Sauf que maintenant, je me demande un peu comment je vais me sortir d’ici. Je tourne le coin lorsque j’entends une voix parler une langue étrangère, ne mettant pas beaucoup de temps pour associer celle-ci à Rhéa. « J’ai juste compris merda! » je réplique avec un sourire presque complice. Je ne connais pas la jeune femme, mais elle m’a toujours inspiré confiance. « Aucune idée… Mais j’ai du chocolat, donc ça pourrait être pire » Je lui tends par le fait même le sac de friandises en guise de signe pour la rassurer, alors que ça n’a pas vraiment d’importance dans ce genre de situation. Je viens naturellement glisser mon bras sous le sien pour l’entraîner dans une direction, comme si finalement je savais ce que je faisais. De toute façon, ce n’était pas en restant planté sur place que nous allions la trouver la sortie. Rhéa revient sur les événements du prime. Maintenant que Joaquim ne fait plus partie de l’aventure, c’est devenu le sujet de prédilection de toutes personnes qui croisent mon chemin depuis quelques jours. « Merci, t’es surement une des seules à le penser. » Oui, j’ai très bien compris que mon geste ne faisait pas l’unanimité et ça va, comme je l’ai dit, je l’assume. « Je ne pensais pas que ça ferait autant de bruit. Je veux dire, je comprends que ça ne lui fasse pas plaisir évidemment, mais bon… comme je dis, nous sommes dans un jeu. » J’ai souvent tendance à dédramatiser une situation. La preuve, je n’ai pas fait un énorme drame pour l’élimination de Joaquim alors que j’aurais très bien pu. J’ai ressenti de la tristesse, mais il y a pire dans la vie. « Enfin, tu n’aurais peut-être pas dit la même chose si j’avais demandé Sid comme partenaire… » Qu’on soit honnête ici. « Vous avez l’air très proches lui et toi. » Je m’informe. Parce que finalement, je ne connais rien de Rhéa et maintenant que nous sommes perdus ici ensemble, ça me semble le bon moment pour remédier à la situation.

« J’ai juste compris merda! » ses paroles te font sourire. Au fond, c'est surement le mot le plus important de ta phrase, dans ton excès de colère soudain et passager. Elle t'avoue ensuite n'en avoir aucune idée, tu soupires, insatisfaite de sa réponse. Lorsqu'elle prononce le mot chocolat, tu révèles aussitôt la tête. Tiens tiens, ça t’intéresse. Elle est aussi perdue comme toi, mais elle au moins, elle n'est pas venu les mains dans les poches. Tu en prends de la graine pour la prochaine fois. Elle te tend alors le paquet, et tu ne te fais prier pour lui piquer quelques friandises que tu engloutis aussitôt. Miam miam, tout va tout de suite mieux avec du chocolat. Elle glisse son bras sous le tien et te dire dans un direction du labyrinthe. Tu regardes son bras, t'as un frisson et reprîmes un rictus. Ouai, le contact avec les inconnus notamment, c'est pas vraiment ton truc, t'aimes pas trop qu'on te touche, t'es pas trop tactile. Pourtant, tu décides de ne rien dire, tu fais un effort et te laisse entraîner par Penny et sa semblable bonne humeur.  « Merci, t’es surement une des seules à le penser. » Ses mots t’étonnent un peu et tu ne peux t’empêcher de réagir a ses derniers. « Ah bon ? » Ouai parce que ça y est, vous êtes tous entrer dans le jeu, il faut bien un peu de piment, son bluff te fait kiffer, toi. Bon, pas dis que ça aurait le cas si son intention aurait contre toi, là tu aurais pensé bien différemment, c'est sur... « Je ne pensais pas que ça ferait autant de bruit. Je veux dire, je comprends que ça ne lui fasse pas plaisir évidemment, mais bon… comme je dis, nous sommes dans un jeu. » Tu hoches doucement la tête de haut en bas en silence, alors que tu tournes vers la droite dans une allée du labyrinthe, tentant ta chance pour retrouver la sortie. « Enfin, tu n’aurais peut-être pas dit la même chose si j’avais demandé Sid comme partenaire… Vous avez l’air très proches lui et toi. » Clairement, oui oui oui, elle a totalement raison, tu n'aurais pas du tout eu le même discours si elle ou quelqu'un d'autre t'aurait piqué Sid. « Je t'aurais arraché la tête, personne ne me retire Sid. »  Tu laisses échapper un léger rire pour compléter tes propos. « On est proches oui. Je ne vois pas avoir le courage de reconstruire de zéro une relation de confiance avec un autre binôme. » Parce que t'as pas la force, ni l'envie du tout, d'ailleurs. Et que c'est vraiment pas dans ton caractère, en fait. Parler du prime te rappelle inévitablement les élimination, et tu réalises que ça a du pas mal toucher Penny. « Au fait, je suis désolé pour ton frère. Sid m'a raconté son départ au prime. Moi qui vous pensait en couple ou quelque chose du genre, je me suis bien plantée. C'est un peu chelou quand j'y repense... » Bah oui, le fait d'imaginer un couple lorsque c'est au réel frère et sœur.. c'est pas Game of Thrones ici. Tu te dis que ça doit être horrible pour Penny. T'as toi-même vécu ça, le fait d'être séparée de ta sœur de façon brusque et forcée. Et tu l'a très mal vécu. Toi, tu t'en fiche de Joaquim, t'as peu parlé avec lui et t'avais vraiment pas une image glorieuse de lui, en raison de son lien si étrange avec Shift. Mais t’espères que ces prochains jours ne vont pas être trop durs pour Penny.

Le chocolat est toujours un bon moyen pour voir une situation d’un point de vue un peu plus positif. Du moins, c’est le genre de conneries que j’ai toujours aimé me raconter pour me convaincre que tout irait bien. Du chocolat c’est comme du sexe, ça apporte son lot de réconfort. Pas que j’allais proposer à Rhéa se s’envoyer en l’air pour résoudre notre problème du moment. Je préfère l’entraîner dans la direction que je crois être la bonne, bien que finalement je n’en ai aucune idée. Je constate rapidement qu’elle ne semble pas à l’aise lorsque mon bras se glisse sous le siens. J’assume toujours que les gens sont comme moi à ce niveau, aucune inhibition ou gêne à toucher et démontrer des gestes naturellement affectueux, et ce, même envers des inconnus. Je pourrais me lancer dans les bras d’une personne que je ne connais aucunement juste parce que celle-ci me fait bonne première impression. Ça ne fait aucun sens et lorsque j’y pense, je ne suis pas certaine que ça relève d’un comportement sain non plus, mais s’il fallait que je remette en question toutes les choses qui ne font pas de sens dans ma vie, il ne me resterait plus rien. Rhéa semble finir par s’habituer à ma présence et je décide de garder cette légère proximité entre nous alors que nous avançons en terrain inconnu. Je détecte la surprise dans sa voix quand je lui fais part que plusieurs candidats n’ont pas apprécié mon geste envers Lucy. « Je crois qu’ils avaient besoin d’un rôle de méchante dans l’émission. Et maintenant que j’ai nominé Achana, je suis la pire bitch sur terre. » je rigole un peu au travers de mon sarcasme, parce qu’il faut bien admettre que tout est beaucoup trop dramatique pour rien depuis le dernier prime. Le jeu m’impose de nominer quelqu’un, je choisis Achana - une candidate avec qui je n’ai aucune affinité - je suis une grosse garce. Laissez-moi rire un peu. Je vole le partenaire de Lucy - une personne que je connais à peine - je suis une traitresse. Je ne vais pas nier que ce que j’ai fait à Lucy n’était pas des plus aimables et j’ai pris la peine de m’expliquer à cette dernière parce que je trouvais cela important. Elle a le droit de m’en vouloir, c’est légitime. Je trouve juste que la situation a pris des proportions extrêmes pour peu. Ce n’est qu’un jeu et Rhéa et moi avons l’air sur la même longueur d’onde à sujet. Enfin, sauf si j’avais eu le malheur de choisir son partenaire. Sa réaction me donne en de lui dire que j’avais raison. « Pourquoi tant de violence! » je ris aussi, heureuse de ne pas me retrouver dans cette situation. J’y tiens à ma tête. « Mais tu n’avais pas à t’inquiéter, je ne le connais pas vraiment Sid, je ne l’aurais pas choisi. Même s’il semble être quelqu’un de bien. » Et je crois comprendre ce qu’elle veut dire par reconstruire un lien de confiance. Je n’ai malheureusement pas eu cette chance dès le début avec Richard ou Lina. « J’ai confiance en César… étrangement. Ceci explique peut-être cela. » Si j’avais été impulsive dans ma décision de revenir sur mes paroles et choisir César, je n’aurais pas sélectionné un inconnu. Il y a une confiance entre nous qui s’est installée dès le début de notre relation. Rhéa parle de Joaquim et je réponds sur un ton automatique, « Oh, ça va. Il doit me regarder de la maison et me trouver toujours aussi chieuse même à distance. » C’était ce qu’on appelait de l’amour inconditionnel. Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire en entendant qu’elle pensait que nous étions un couple. Qu’elle se rassure, elle n’était pas la seule. « On a bien poussé le jeu aussi, c’était le but. Je sais que c’est un peu tordu, nous on trouvait ça drôle à la base. » Même si j’ai trouvé ça plus difficile dans la dernière semaine. « On a une relation particulière lui et moi. Nous n’avons pas le même père, et nous avons trois ans de différence, pourtant j’ai parfois l’impression que nous sommes jumeaux. Tu peux me comprendre sur ce point, j’imagine… » Parce qu’elle a une vraie sœur jumelle. « Elle te manque ? »

« Je crois qu’ils avaient besoin d’un rôle de méchante dans l’émission. Et maintenant que j’ai nominé Achana, je suis la pire bitch sur terre. » Tu te contentes de hausser les épaules, à la fois d'accord et pas d'accord avec ses paroles. « Tu sais, tout est relatif. En arrivant ici, j'étais persuadée que j'allais avoir ce rôle... » Oui parce qu'à l'extérieur, c'est un peu ce que tu es... Froide, inintéressante par les personnes qui ne comptent pas pour toi. C'est un gros challenge et de gros efforts au quotidien, tu tentes de te dépasser, de te montrer plus ouverte, plus sympa, laisser tomber les barrières et arrêter de douter de tout et de tout le monde. Et pour l'instant, tu y arrive pas mal, t'es fière de toi. Tu repenses à ses mots et conclues en continuant « C'est le jeu, il faut bien des nominés. » T'as un frisson. T'es bien placé pour dire ça, Rhéa... Cette semaine, tu n'es pas nominée, sauvée in extremis par Shift et son pouvoir d'échanger un nominé. Plus le temps va s'écouler dans le jeu, plus vous allez tous vous retrouver de plus en plus souvent en danger, c'est comme ça, il n'en restera qu'un, au fond ça a toujours été ça ; depuis le début et jusqu'au bout, chacun pour sa peau. « Pourquoi tant de violence! » tu ris avec elle, mais au fond tu le penses vraiment. T'as commencé avec Sid, t'as envie de finir avec Sid, hors de question que qui que se soit ne vienne se mettre en travers de votre chemin. Elle te rassure alors sur le fait qu'il n'y avait pas de risques qu'elle le choisisse, en ajoutant qu'il a l'air d'être quelqu'un de bien. Tu lui réponds par un hochement de tête comme pour approuver son impression. « J’ai confiance en César… étrangement. Ceci explique peut-être cela. » Bien sur, tu peux tout à fait comprendre ses mots. Parce que choisir César juste pour emmerder Lucy aurait été trop gros. Il a du forcement à un moment ou un autre lui inspirer confiance, lui donner envie de le choisir comme nouveau binôme. « Je pense que tu peux, César est génial. » tu te contentes de répondre avec un léger sourire. Elle te parle alors de Joaquim, ou plutôt de son départ. T'as du mal à t’intéresser aux autres, mais t'es pas insensible non plus. Tu ne souhaites le malheur à personne et la situation de Penny ne doit pas être facile à vivre. Elle éclate de rire lorsque tu lui avoue les avoir pensé en couple, ça à le mérite de détendre l’atmosphère. Tu te mordilles la lèvre inférieure, tu te sens con d'un coup. « On a bien poussé le jeu aussi, c’était le but. Je sais que c’est un peu tordu, nous on trouvait ça drôle à la base. » C'est à ton tour d'en rire. « Tu m’étonnes ! » tu lui répond enfin. Bah oui, c'était une bonne stratégie. « Mais du coup vous aviez un secret en commun ou pas du tout ? » qui ne tente rien n'a rien. Elle te parle alors de leur relation particulière, très fusionnelle. Tu peux tout à fait comprendre cela. Tu est toi même très très proche de ton petit frère, mais encore plus évidemment de Sofia, ta sœur jumelle. Pour ne pas arranger les choses, vous êtes en plus de vraies jumelles, bien que parfois cela semble très difficile à croire, vu vos caractères complètement différents... « Elle te manque ? » Sa question te fait un coup au cœur. A chaque fois que tu parles de Sofia, c'est la même chose ; une sensation de vide et de tristesse. « Oui terriblement... » Tu ouvres la bouche pour continuer, mais rien ne sort. C'est comme ça, tu ne te force pas. Parler de Sofia alors qu'elle se trouve à l'autre bout de la planète et que t'as jamais vraiment été séparée d'elle de toute ta vie, ça te fait mal au cœur, c'est tout.