SANDRO & JAILEEN
16.07 à 12h07


Avec cette chaleur la blondinette n’avait pas bien faim. Elle se forçait même à manger pour ne pas tomber malade ou un truc dans le genre. Elle avait une petite santé alors autant ne pas prendre de risque. La demoiselle essayait de se cuisiner des choses plutôt appétissante pour avoir envie de grignoter. Par exemple, pour ce midi, c’était salade d’haricot vert et en dessert un petit peu de fromage blanc avec quelques fruits à coques. Parfait pour la ligne. Parfait pour ne pas tomber malade. Elle avait eu le temps de préparer son déjeuner bien avant, le matin, afin qu’il soit frais et agréable. Midi. Enfin elle supposait qu’il était midi puisque son ventre grognait un tout petit peu. Sans attendre une seconde de plus, de peur de laisser passer l’heure, elle se dirigeait vers la cuisine. Et que voyait-elle en ouvrant la porte ? Sandro tranquille assit sur le plan de travail en train de déguster l’une des préparations de la belle. « Tu ne veux pas que te serve une petite bière aussi pendant qu’on y est. » disait-elle en s’approchant de lui pour lui attraper des mains son assiette. Elle observait ce qu’il restait dans la porcelaine. Pas grand-chose. Elle grimaçait. « Je vais manger quoi moi maintenant ? » demandait-elle tout en lui jetant un regard noir.

Tu n’étais pas un grand cuisiner. Tu n’étais pas un cuisinier du tout, en fait. Ce que tu mangeais, c’était des choses que tu faisais chauffer au micro-ondes, ou des trucs qui n’avaient pas besoin de préparation. Des trucs simples, en somme. Alors tu ne mangeais rien de très exceptionnel en soi. Ce midi, alors que tu cherchais quoi déjeuner dans le frigo, tu tombes sur une salade toute faite. T’es certain que c’est rien que pour toi. Bah oui, les gens t’aimaient tellement qu’ils te préparaient à déjeuner. Evidemment. Hm. Bon, à vrai dire, tu te fiches pas mal de qui a bien pu faire ça, puisque tu ne te gênes pas pour commencer à manger. C’était pas mauvais. « Tu ne veux pas que te serve une petite bière aussi pendant qu’on y est. » Tu relèves la tête. Jaileen. Bah, si c’était proposé si gentiment, tu ne pouvais pas dire non… « Une bien fraîche ça serait bien ouais. » Oui, bon, tu te foutais légèrement de sa gueule. Ta spécialité, en somme. « Je vais manger quoi moi maintenant ? » Ce n’était pas en te regardant de la sorte que sa nourriture reviendrait, soyons honnête. Tu lèves les yeux au ciel et secoue la tête. Qu’est-ce que ça pouvait bien te faire. « T’es assez grosse comme ça, t’as pas besoin de manger. » T’exagérais. Légèrement. Beaucoup, hm. Elle était loin d’être grosse, mais bon.

Celui-là alors il ne manquait vraiment pas de culot. Il voyait des choses plutôt appétissante dans le frigo alors il se servait comme si de rien n’était. Comme si tout le monde devait être à son service ici. Il avait de la chance d’être de la bande des traîtres parce que sinon Jaileen se serait fait un malin plaisir à monter une grande majorité des candidats contre lui pour le faire partir. Enfin, peut-être pas. Elle n’était pas aussi méchante. Elle ne le comprenait pas. Il était cool avec très peu de personne. Le reste du temps, il était désagréable. Etait-il comme ça tout le temps ? La jeune femme n’en savait rien. « Une bien fraîche ça serait bien ouais. » Et en plus il se foutait de sa gueule. Elle lui jetait un regard noir avant d’attraper un verre d’eau qui trainait par la pour le lui balancer dessus. « C’était assez frais pour toi ça ? » demandait-elle sur un ton sec. Hors de question qu’elle se laisse marcher sur les pieds par un type comme lui. Jaileen se demandait ensuite ce qu’elle allait bien pouvoir manger maintenant qu’il avait dévoré sa préparation. Il semblait avoir une idée lui. « T’es assez grosse comme ça, t’as pas besoin de manger. » Assez grosse comme ça ? Le sourire espiègle qu’elle portait sur son visage s’envolait aussitôt pour laisser place à une mine déterré. Elle baissait les yeux pour observer son ventre sur lequel elle venait poser ses mains. Déjà qu’elle était complexé, il n’avait pas besoin d’en rajouter une couche. Elle essayait de ne pas en perdre sa répartie pour autant, mais aucun mot ne sortait de sa bouche entrouverte. Par rage, certainement, elle jetait le verre qu’elle tenait dans sa main non loin de son camarade. « T’es qu’un connard Sandro. Je suis certaine que ta mère t’a abandonné pour que tu sois aussi aigris que ça. » Elle tournait les talons, ouvrant la porte du frigo. Quel idiot ce type.

« C’était assez frais pour toi ça ? » Elle vient vraiment de te jeter un verre d’eau dessus. Quelle folle. Tu la fusilles du regard. Elle avait de la chance, vraiment de chance. Si elle était un homme, le poing serait déjà parti. Mais non, pas là. La, t’essayais de te retenir, parce que pas de violence contre les femmes, c’était la règle. Même si clairement, là, elle le méritait. Ton regard noir est sûr Jaileen. On peut pas dire que t’es très content, là. « Garce.. » c’est la seule chose que tu arrives à sortir, alors que tu es plutôt trempé. En soi, il fait chaud, alors tu ne risques pas trop d’attraper un rhume, mais tout de même. Bref. Tu lui dis qu’elle est assez grosse comme çaa, et qu’elle n’a pas besoin de déjeuner. Et là, elle jette le verre au sol. Non mais sérieusement ? Quelques éclats de verre te coupent un peu ta main droite, tu t’en fiches pas mal. Elle avait de sérieux problèmes celle-là. « t’es sûre que c’est pas plutôt dans un asile que tu aurais dû être enfermée ? » Bah oui, clairement. Parce que bon, elle était tarée la nana. Tu secoues la tête de droite à gauche. Ca faisait deux mois que tu étais dans la même maison qu’une folle, et personne n’était au courant. « T’es qu’un connard Sandro. Je suis certaine que ta mère t’a abandonné pour que tu sois aussi aigris que ça. » tu arques un sourcil. Ta mère ne t’a jamais abandonné, pas aux dernières nouvelles. C’était plutôt toi qui avait abandonné ta mère. Mais bon. Si cette version de l’histoire lui plaisait. Tu lèves les yeux au ciel, et hausses les épaules. « Si ça peut te faire plaisir. » Bah oui, de toute manière t’allais pas commencer à lui parler de ta vie en famille et tout ça. Non mais quand même, admettez qu’elle est complètement timbrée, celle-là.

S’il pensait que la blondinette allait se mettre à genoux devant lui et tout lui pardonner, il pouvait bien se mettre le doigt dans l’œil le Sandro. Ce n’était pas parce que c’était un homme que tout le monde devait tout lui laisser passer. Le coup du verre d’eau était peut-être un petit peu abusé, mais il le méritait pour toutes les fois où il avait été désagréable avec quelqu’un dans cette maison. « Garce.. » Un petit sourire espiègle se dessinait sur les lèvres de la demoiselle. Elle avait bien envie de recommencer là, mais elle n’avait pas d’autre verre sous la main. Tant pis. De toute façon ce type était tellement dérangé qu’il était capable par la suite de la kidnapper pour la découper en morceau et la bouffer cuite en ragout ou un truc dans le genre. Elle ne préférait pas prendre le risque. D’après Sandro, Jaileen était grosse. Ah bon ? Elle qui faisait attention à sa ligne en permanence et qui ne mangeait que des portions de moineau était grosse. Déjà qu’elle était complexée il allait nous la traumatiser en lui disant ça. Elle balançait le verre vide par terre qui s’écrasait sur le sol. Quelques morceaux de verres atteignaient la main droite du garçon. Tant pis pour lui. « t’es sûre que c’est pas plutôt dans un asile que tu aurais dû être enfermée ? » Alors là, c’était le pompon. La jeune femme poussait un soupir d’exaspération tout en levant les yeux vers le plafond. « Ouai, tout comme toi d’ailleurs. » raillait-elle tout en refermant la porte du frigo sans même prendre quoi que ce soit à l’intérieur. Elle semblait agacée. Oui, la présence de Sandro ici à ce moment-là l’agaçait. Certainement parce qu’il n’était pas très aimable avec les autres. Elle lui parlait de sa mère. Pas très bien d’ailleurs. Elle ferait mieux de se taire avant que son oncle ne tombe sur une telle séquence. « Si ça peut te faire plaisir. » Il ne réagissait pas plus. Tant mieux. Jaileen attrapait une tomate et d’autres crudités qu’elle posait sur le plan de travail, non loin du garçon. Ouvrant un tiroir tout près de lui, elle attrapait un couteau. « Pousse toi, j’ai besoin d’espace. » Euh … Elle levait la tête vers lui. « S’il te plait. » rajoutait-elle comme si elle s’en sentait obligé.