Alejandro

Il faisait chaud, horriblement, affreusement chaud. Je sentais des tensions entre Summer et moi depuis l'épisode de la piscine, et elle trouvait le moyen de me le faire payer comme il se devait lorsque nous dormions. Excédé de me battre pour avoir de la place dans le lit, je me levai en sueur et enfilant rapidement le short en jean fait maison qui gisait à mes pieds, je sortis de la chambre à l'aveuglette afin de rejoindre la cuisine et de m'y rafraichir. Je traversai rapidement le couloir menant aux pièces principales de la maison, ne distinguant aucun bruit quelconque laissant supposer que quelqu'un trainait dans celles-ci. Je filai à travers le salon en quelques enjambées et, atteignant finalement le frigo, je l'ouvris et m'y penchai afin de boire l'une des boissons qui s'offraient à moi. J'en sortis du jus d'orange, me dirigeant vers le placard pour m'en servir dans un verre au lieu de le boire à la bouteille. Je portai le verre à mes lèvres, me retournant afin d'aller confortablement m'installer sur un canapé, lorsque mon torse buta contre celui d'un homme que je ne parvenais à distinguer dans le noir, faisant se renverser le contenu de mon verre sur ma poitrine nue.

Pu ... putain de ... tu pouvais pas te foutre autre part merde ?

- Pu ... putain de ... tu pouvais pas te foutre autre part merde ?

Quoi? Que se passe-t-il? Où suis-je?
Tout est confus dans mon esprit alors que je ne vois que des ombres autour de moi dont l'une d'elle semble plus humaine que les autres. Rien autour de moi ne m'est familier, l'espace d'un instant je sens l'angoisse gagner ma gorge, ma respiration se bloquer et mon sang se stopper dans mes veines quand soudain mon cerveau émerge enfin de sa torpeur. Je suis dans Fake-Lover, émission de télé-réalité, je dois être dans le salon... Je dois m'être assoupi, et la forme vaguement doit avoir essayer de s'assoir sur moi.

- Oh la pas de violence, c'est les vacances. Bredouais-je en me remettant en position assise.

Lentement mais surement mes yeux se firent à l'obscurité et je croisais le regard océan de l'habitant, presque aussitôt je me sentis parfaitement éveillé.

- Et ta maman t'as jamais appris à regarder où poser ton popotin?

Je sentis le regard du brun me transpercer de part en part et l'espace d'un instant je restais figé son regard dans le mien avant de me ressaisir et surtout détourner les yeux. Il semblait être enervé du fait d'avoir manquer de sa s'assoir sur moi et semblait rejeter la faute sur moi, ce qui tout doucement m'enervait, mais je préférais gardé mon calme il semblait déjà assez sur les nerfs pour deux.

-Elle m'a surtout appris à les poser aux meilleurs endroits possibles. Apparemment j'ai encore quelques lacunes.
- C'est la pire technique d'approche que j'ai jamais entendue! répliquais-je cynique avant de m'éloigner vers la cuisine.

Je partis alors à la recherche de kleenex sur lesquels je mis la main après quelques secondes puis je revins vers l'autre qui n'avait pas l'air d'avoir décolérer... Sans le moindre mot je frottais le jus qui avait couler sur son torse avant de finalement planter mon regard dans le sein.

- Voilà... Ca valait pas la peine de s'énerver...

Dans l'obscurité nocturne, je ne voyais qu'une chose, ces deux topazes oscillant entre le bleu et le gris qui me fixaient avec intensité avant de disparaître. Je remarquais alors à l'instant que ma main était toujours sur le torse imberbe de l'habitant et je décidais de l'ôter précipitamment, le sensation de sa chair encore dans ma paume.

Après avoir fixer mes mains puis placée dans l'une de mes poches je relevais les yeux vers lui et je peux observer un leger rictus se dessiner sur son visage aux traits si fin. Tout de l'être féroce auquel j'avais fait face quelques secondes plutôt semblait avoir disparut.

- Merci, et désolé de m'être énervé pour si peu ... Alejandro c'est ça ?
- Tu es tout pardonné Milo. fis-je en acquiéçant et me surprenant que j'avais retenu son prénom alors que nous nous étions à peine croisé.

Un même petit sourire gêné se dessina sur mes lèvres et nous restâmes quelques secondes silencieux... J'avais l'étrange envie de le toucher encore mais la réprimait avant de poser une question qui me taraudais l'esprit.

- Tu n'arrives pas à dormir?

J'étais bercé par la voix de Milo, légèrement rauque, les mots semblaient lui brûler le bout des lèvres alors qu'il les prononçait. Ces confessions nocturnes avaient étrangement un goût d'interdit et nous semblions tout les deux en avoir conscience.

Après son explication, il se rendit dans le fauteuil sur lequel je m'étais assoupi quelques instants plutôt et lorsque son épaule frôla la mienne je sentis comme un décharge electrique et me retournait presque aussitôt pour lui faire face.

- Et toi, tu dors ici ?

Je faisais non de la tête alors que mon esprit était en plein débat... Devais-je m'assoir à ses côtés où non, devais-je le lâcher du regard, devais-je fuir devant l'animal nocturne? Ma raison m'embrouillait et je décidais de la faire taire en secouant une nouvelle fois la tête et choisit de m'assoir sur le table face à lui...

- Je... Je suis un peu comme un gosse... Je suis fatigué... Je m'endors. Peu importe l'endroit... Cette fois-ci c'était les fauteuils et surement que mon inconscient voulait fuir la fournaise des chambres...

Je parvins enfin à détourner les yeux et passait mes mains dans mes cheveux puis dans ma nuque légèrement gêné.

- Arrête de me regarder comme ça... murmurais-je à moi même, mais j'étais sur qu'il l'avais entendu...

J'avais toujours les yeux sur le sol confus, tout semblait si différent depuis que j'avais mis les pieds dans le nid d'amour. Tout y était décuplés et les évenements se déroulaient tellement rapidement que j'avais l'impression d'être à bout de souffle... Et lui qui me fixait toujours je pouvais sentir ses yeux traverser mon être et sa voix retentit à nouveau.

- Te regarder de quelle façon Alejandro ? Je fais quelque chose qui te gêne

Je n'osais pas vraiment relever les yeux de peur de ma réactions si je croisais une nouvelle fois les perles azures et soupirait.

- Non, au contraire...

Je soupirais une nouvelle fois et finit par tirer un paquet de cigarette des poches de mon short. Tout le monde dormait personne ne m'en voudrait de fumer dans la maison... Sans aucune hésitation j'allumais celle que j'avais posé entre mes lèvres et inspirait profondement.

- Tu n'es pas comme les autres... Il y a quelque chose dans tes yeux, je sais pas...

J'étais sincère puis posait enfin mes yeux dans les siens et soutenait enfin le regard.