La veille du prime, et, depuis mardi, le russe avait été d'une humeur de chien. Un peu comme d'habitude, en fait, mais encore plus. Cette fois, il n'allait plus rien laissé passer, et les autres habitants pouvaient aller se faire foutre. Enfin plus que d'habitude. Après s'être levé tôt, comparé à d'habitude, il se dirigea de suite vers la salle de bain. Visiblement, il n'était pas seul, puisque Kenneth avait déjà prit possession des lieux avant lui. N'y prêtant pas attention, il commença à mettre de la mousse à raser sur son visage et continua ce qu'il avait à faire, ignorant complétement le jeune homme derrière lui, avant qu'il ne se rapproche de lui. Il sentait un regard posé sur lui, mais il s'en fichait royalement et préféra se regarder, lui-même, dans le miroir. Puis, il finit de se raser, rangea les choses dont il avait besoin avant de se retourner vers son camarade. « Quoi ? T'as dis quoi, je t'ai pas écouté ? » Il arqua, ensuite, un sourcil, avant de soupirer. Il n'avait jamais parlé au jeune homme, excepté une seule et unique fois, au balcon, il lui avait paru sympathique, mais extrêmement bisounours, et, c'était pour ça qu'il soupirait. Il voulait le voir devenir méchant. Ça pourrait être marrant, non?

Kenneth était gentil, trop gentil, et encore plus lorsqu'il provoquait le silence. Il se taisait enfin. Puis, il reprit la parole. Ce n'était rien ? Alors pourquoi l'avait-il abordé ? Le russe ne compris pas tout de suite, et alors qu'il se regardait dans le miroir, il tourna son regard à toute vitesse et embrassa le jeune homme à pleine bouche. Impassible, il se retirait et posait, encore une fois, son regard sur son miroir, se faisant les cheveux, passant ses mains furtivement dans ceux-ci, comme pour se coiffer. Puis, sans adresser le moindre regard sur Kenneth, il se mis entièrement nu et alla rejoindre la douche au fond de la salle de bain, activant le jet, il passa ses mains sur son visage. Pourquoi il avait embrassé son camarade ? Un pulsion, comme il avait l'habitude d'avoir. Une envie, aussi, Kenneth avait une bouche forte appétissante, non ? Et s'il voulait se doucher avec lui, ça n'allait pas le déranger... pas vrai ? Tout le monde connaissait Vadim et ses allures de salope, inutile de le préciser à Kenneth qui avait du voir cette chose chez Vadim, et ce il y a fort longtemps.

J'étais dans le salon, avec d'autres candidates du nid, à discuter de tout et rien, quand l'une d'entre nous proposa un jeu, en quelques sortes, auquel je ne pus pas participer, faute d'avoir droit à la parole. Alors, je les lançais entre elles avant d'aller faire un tour dans plusieurs recoins de l'hôtel, je traînais des pieds dans les couloirs, je ne voulais ni lire, ni prendre l'air, ni me baigner, ni même aller me faufiler dans le jacuzzi et je m'ennuyais atrocement. Dans l'idée de faire quelque chose d'utile, ou du moins, de presque utile, à savoir me refaire les ongles, je me dirigeais vers la salle de bain, me concentrant sur le bruit de mes pas, les étouffant le plus possible, un peu comme les enfants essayent souvent de le faire, ou comme j'ai aussi pu le faire plus jeune pour me faufiler en dehors de chez moi. Les yeux rivés au sol, je ne m'attendais absolument pas à rencontrer qui que ce soit. Je passais dans la porte de la salle de bain, sans craintes, et relevais les yeux. Je tombais de haut, d'un seul coup ! J'en oubliais ce que j'étais venue chercher, la seule chose que je voyais, qui captait toute mon attention, était les lèvres de Vadim.. celles de Kenneth, mêlées entre elles. Avec de grands yeux, je les observais. Jamais je ne m'étais imaginé dans une telle situation, devant deux hommes que j'appréciais plutôt bien, réunis pour partager un baiser. Totalement déconnectée, je ne fis pas attention au fait que le Russe se faufila sous les douches après s'être déshabillé, j'étais juste.. plantée là comme aurait pu l'être un pot de fleurs ou une chaise. Je voulais me retourner et tracer ma route dans le sens contraire, mais les images repassaient dans ma tête encore et encore, m'empêchant de souhaiter faire quoique ce soit.

hj : excusez-moi pour l'incruste, mais là je n'ai pas su me retenir