Une vraie fouille a été débuté dans la cuisine dans le début d'après-midi. La suspecte de ce fouillis se prénomme Shannon et elle semblait être à la recherche de quelque chose de vraiment très important. Plusieurs indices laissaient à supposer qu'elle fut à la recherche de tablettes de chocolat et d'un aliment se rapprochant à l'ingrédient de couleur foncée ou clair, chacun ses goûts. Trêve de plaisanteries, la jeune femme avait cherché dans tous les placards les tablettes de chocolat qu'elle avait soigneusement caché mais il semblerait qu'un grand chercheur ou chercheuse eut trouvé la nourriture en question. Shannon abandonnait sa recherche, lasse d'avoir cherché pour rien. Exprimant son sentiment avec un soupir bruyant malgré elle, une illumination éclaircissait son esprit : le cellier. Il devrait certainement avoir du chocolat en ce lieu modeste. Elle devait en avoir le cœur net. Rapidement, ses pas la guidèrent au lieu cité ci-dessus, ayant la ferme intention de dénicher un paquet de chocolats. Elle ouvrit la porte et pénétrait à l'intérieur, commençant vivement la recherche. Quelques longues minutes, qui ont paru être une éternité pour la jeune femme, lui ont permises de trouver le trésor qu'elle avait tant attendu. « Enfin. J'en perdrais espoir. » La porte du cellier se faisait entendre alors que Shannon mangeait, déjà, un morceau de chocolat qu'elle savourait avec plaisir. Se retournant, elle découvrit la personne qu'elle n'aurait jamais voulu voir. Son regard était devenu froid. « Laisse moi passer. Je n'ai rien à te dire. »

ft micah.

Un ouragan semblait être passé dans la cuisine, elle était sans dessus dessous, les placards étaient à moitiés ouverts et certains ustensiles traînaient sur le plan de travail. On avait l'impression qu'un animal sauvage ou une tornade était passé par là. Venu chercher une bouteille d'eau à l'origine, j'allais finalement quitter les lieux avant que quelqu'un ne m'accuse d'être la cause de ce foutoir désorganisé, ne souhaitant en aucun cas de me taper le rangement de la pièce. Lorsque j'entendis un remue ménage dans le cellier, la personne responsable devait être encore sur le lieu du crime. Mes sens de flic en alerte, je me rendais à pas de loup dans la petite pièce afin de prendre le suspect en flagrant délit, je poussais la porte pour finalement apercevoir Shannon face à une étagère. Mon visage se ferma et je claquais la porte pour signaler ma présence, à vrai dire ce qui m'avait amusé quelques minutes plus tôt fut balayé par la présence de ma partenaire. « Dommage j'avais justement envie que tu me parles ! » Appuyé contre la porte, elle n'avait aucun moyen de s'échapper, j'étais le seul à décider du moment où cette entrevue s'achèverait. « Qu'est ce que t'agace autant ? Que ce soit Vadim, que j'ai fait ça avec un homme ou que je ne sois pas désolé ? Tu sais que j'suis un connard, ça ne devrait même pas t'étonner Shannon. Pourtant ce que je t'ai dit à la soirée je le pensais, c'est ça qui te met dans un état pareil ? » Mesquin et dure, je n'avais aucune compassion à son égard, elle avait lancé les hostilités, et avait fuis alors que je lui avais l'occasion de répliquer, elle allait s'en mordre les doigts maintenant.

Sous son élan de recherche tornanèsque, elle avait omis de ranger la cuisine. Elle qui ne peut pas supporter le désordre, a oublié de faire le rangement. Encore une chose qu'elle oublierait de faire. Parfois, elle se demandait si elle n'était pas atteinte par une amnésie temporaire. Quoiqu'il en soit, elle était dans le cellier. Elle avait fouillé ce dernier afin de trouver ce dont elle avait le plus besoin. Elle le trouva et en dégustait déjà un morceau alors qu'elle entendait la porte du cellier se faire entendre. Le principal concerné n'était autre que ce cher Micah. Qu'est-ce qu'elle allait dire? Tout ce qu'elle avait eu à lui dire, elle le lui avait dit les semaines passées. Elle n'allait pas jouer les radio cassettes. Mais, d'après ses dires, elle en était la seule responsable. Comme si ce dernier n'avait pas ses propres responsabilités dans cette histoire. « Tu te fous de moi? Et tu veux que je te dise quoi? Je t'ai dit que j'étais désolée, que je regrettais tout ça. Je veux me marier avec toi, avoir des enfants avec toi. C'est mon état d'âme depuis que je t'ai revu ici. Mais bon, ce n'était que des illusions. Et je m'en sors, tu vois... » Lançait-elle en le regardant, sans ciller une seule fois. L'écoutant, elle mangeait quelques morceaux de chocolat. Haussant un sourcil, elle sortait un rire légèrement artificielle, mais elle n'avait aucune envie de rire, au contraire. « Tu penses que tu es un connard mais cette idée de toi ne m'a pas traversé l'esprit quand nous étions ensemble. Mais là, j'ai bien envie de dire que... Tu es homosexuel, ce qui est une première. Avoir fait ça avec ce crétin qui est la seule cause du départ de Robyn... Tu fais ce que tu veux, nous ne sommes pas liés. » Elle disait les choses cash. Même ses mots qu'elle venait de prononcer lui faisait mal parce qu'elle avait eu la certitude de terminer sa vie avec ce dernier. Elle était forte et surmonterait cette épreuve. Alors qu'elle parlait, elle s'était attelée à la tâche du ménage du cellier en attendant de retourner dans la cuisine pour réparer ses dégâts. « Pourquoi perds-tu ton temps à être là avec moi? Retourne auprès de tes camarades. » La douceur dont elle faisait preuve se dissipait maintenant qu'elle se trouvait avec lui. Elle n'arrivait pas à être en colère, à être folle de rage. Elle ne pouvait pas se permettre d'élever la voix, encore fragilisée par ce qu'elle avait eu en fin de semaine.

La discussion allait rapidement tourner au règlement de compte à en juger par les première paroles échangées. A bien y repenser les échanges entre Shannon et moi commençaient souvent de la même manière à bien y repenser. Ils se terminaient toujours plus ou moins bien, mais je doutais que ce soit le cas cette fois-ci. « Tu crois que tes excuses suffiront à apaiser la douleur ? Ce ne sont que des mots, de toute façon je ne pensais pas à ça, je voulais que tu me parles de ce qui s'est produit, tu ne dis plus un mot depuis que je t'ai avoué ce que j'avais fait ! T'aurais préféré que je fasse comme si de rien était et que tu l'apprennes un beau jour ? Des illusions ? Rappel moi qui a quitté l'autre, j'crois pas me souvenir qu'on était à nouveau ensemble, je ne t'ai pas trompé Shannon ! Alors que ça te fasse mal d'accord mais ne me parle pas d'illusion perdue ou de trahison. Tu crois que je t'ai attendu patiemment pendant que tu t'éclatais avec Caleb ou je ne sais qui après ça ? » Je secouais la tête de gauche à droite complètement sous le choc de qu'elle pouvait me sortir comme excuses bidons. La suite quant à elle me fit sourire tant elle était ridicule. « Pas avec toi peut être mais je le suis Shannon, je n'ai jamais cessé d'agir comme tel ! Homosexuel ? Ah ouais carrément, parce qu'en plus tu sais mieux que moi où va ma préférence sexuelle. Arrête un peu, on a baisé une fois on s'est pas juré fidélité et on ne va pas prendre une maison, un chien et s'installer à la campagne ! » La suite m'arracha un nouveau rire, elle abusait clairement, et je ne pouvais pas la laisser parler et juger à tord et travers. « La seule cause du départ de Robyn ? N'abuse pas, c'est pas lui qui a dit aux téléspectateurs de ne pas la sauver, j'adorais Robyn mais elle était loin d'être toute blanche faut pas abuser, sa maladie c'est horrible vraiment mais honnêtement si j'étais au courant de son secret j'aurais agit de la même manière que Vadim, elle est mieux aux côtés de ses enfants plutôt que de faire vitrine dans une émission comme celle-ci non ? » Je savais qu'elle portait beaucoup d'espoir en les relations familiales qu'elle était très proche de sa mère et qu'elle même désirait être mère, j'avais du mal à croire que dans une situation identique qu'elle aurait pu se résoudre à laisser son enfant une seule seconde. « J'ai une question qui me trotte dans la tête depuis un certain temps, t'as beau prétendre que tu vas t'en remettre qu'on est pas lié je sais que ça te touche plus que tu ne veux l'avouer, tu ne réagirais pas de cette façon sinon ! » Si elle espérait me voir déguerpir à la première demande même si elle commençait de s'activer de nouveau m'ignorant par la même occasion.

A peine la conversation commencée que le résultat allait être typique des autres discussions. « Tu veux que je fasse quoi? Que je me jette par dessus le balcon? Tu veux quoi? Dit moi ce que tu veux que je fasse pour apaiser la douleur. Je t'ai fait souffrir, j'en suis particulièrement conscience mais ça n'a pas été une partie de plaisir.. » Elle stoppait net dans ce qu'elle disait en l'écoutant plus attentivement. L'écoute de l'autre n'était pas facile quand ils étaient en train de se disputer. Alors de régler le problème qui était essentiel entre les deux, elle se mettait à parler de ses envies d'avoir un enfant. Quelle idée de parler de ça. Elle ne cessait de dévorer sa tablette de chocolat pour tenter de calmer ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle. C'est la seule chose qui pouvait, un temps soit peu, la calmer en ce moment. « J'avais raison. Tu penses que je me suis éclatée avec ton frère. Génial. Crois ce que tu veux. Pour parler de ce que tu as fait... Je n'ai même pas envie d'en parler. Je ne veux pas perdre mes moyens. Fait ce que tu veux, je te l'ai dis. Tu es libre. » Sa voix commençait par s'élever et elle baissait directement le volume, sentant ses cordes vocales se fragiliser davantage. « Regarde moi bien dans les yeux et ose me dire que tu n'as plus envie de coucher avec lui. Vas-y, dit le moi. » Elle voulait le confronter. Elle voulait réellement savoir même si, au fond d'elle, elle le savait déjà. Robyn... Shannon baissait les yeux. Elle est égoïste. Elle pensait à elle en disant qu'elle n'aurait jamais du être nominé. Mais, son départ et son secret, ont été un sacré coup. Sa grand-mère est morte d'un cancer, sa jeune soeur d'un accident de voiture. « J'aimerais seulement avoir de ses nouvelles. J'aimerais être à ses cotés, m'occuper d'elle et de ses filles. Je suis médecin, je peux l'aider... Et peut-être qu'il y a une solution et qu'elle guérira... La médecine a... » Elle se voyait parler de médecin et de solution miracles pour la jeune femme à Micah. Shannon se laissait complètement aller par ses émotions. Elle devait garder le contrôle. Ainsi, elle s'amusait à ranger le cellier et il faut dire que le résultat se montrait parfaitement. Si elle avait eu des produits ménagers, un seau d'eau et tout le nécessaire, le cellier brillerait de milles feux. Shannon se redressait, déposant sa tablette de chocolat, toussotait légèrement en ayant précautionneusement posé sa main contre sa bouche, regardait Micah. « Tu veux savoir pourquoi je réagis comme ça? Tu veux vraiment le savoir? Je suis toujours amoureuse de toi. Je t'aime. Je dois te faire un dessin aussi? Je peux sortir maintenant? » Il a eu ce qu'il voulait. Elle avait, certainement, zappé plusieurs étapes de la conversation mais tant pis. Elle avait d'autres corvées à réaliser. Notamment, la cuisine à ranger.

« Ne dis pas n'importe quoi, tu sais que ça me tuerait de te perdre à nouveau, surtout dans ces conditions. Mais je sais pas, je ne sais plus, j'ai mis un an à essayer de me convaincre que tu n'étais pas celle qui me fallait qu'on avait aucun avenir ensemble. Et c'est au moment où je commençais à le croire que tu es arrivé à nouveau dans ma vie, tout a été balayé en quelque seconde, je t'ai vu, tu m'as sourit et j'ai recommencé à croire en nous, tout allait bien, j'avais l'impression que toute cette histoire n'avait finalement qu'un cauchemar et j'ai finis par me réveillé avec la révélation, la première et maintenant, maintenant je ne sais plus où j'en suis .... » Pour la première fois de l'aventure je m'ouvrais entièrement, pour la première fois je me montrais faible puisqu'une larme se mit à rouler le long de ma joue, larme que je balayais instantanément du revers de la main tandis que la colère commençait à monter. Étrangement, j'étais plus en colère contre moi que contre Shannon, puisque je n'arrivais pas à rester de marbre cette histoire me touchait bien plus que je ne voulais le croire, et j'avais vraiment peur que ça me prenne beaucoup de temps pour l'oublier, ou du moins tenter de vivre avec. « Oh milles excuses, j'avais oublié à quel point c'était un véritable calvaire de vivre avec lui. C'est vrai c'est logique en somme, c'est pour ça que tu ne m'as pas juste quitté mais qu'en plus tu as vécu un moment avec lui, j'suis désolé, j'avais cru que tu t'amusais j'suis impardonnable ! » Cynique au possible, mon regard se durcirait après qu'elle ait prononcé ces paroles, je ne supportais pas qu'elle me sorte cette excuse, au bout du compte les faits étaient les mêmes, elle m'avait quitté pour mon frère et cela ne faisait aucune différence qu'elle fut un moment après sujette à une prise de conscience, mais là n'était pas le problème. « C'est que de garder les choses pour soit, ça va faire évoluer les choses, bravo je te félicite, c'est vraiment la meilleure solution à adopter. » Exaspéré j'avais de plus en plus de mal à me tempérer si bien que plus la discussion avançait et plus j'étais tranchant dans mes propos. « Non mais qu'est ce que tu crois ? Que c'était prémédité, quoi que oui puisque tu penses que je suis devenu gay du jour au lendemain. Non figure-toi que c'est arrivé comme ça, j'avais besoin de me sentir désirer pour aller mieux, j'étais sous le choc de la révélation, je savais qu'avec lui ce serait le cas, j'ai ... Je me suis laissé aller et c'est arrivé. Alors non, aujourd'hui, à l'heure actuelle j'ai pas envie mais j'peux pas prédire l'avenir, je ne sais pas, j'en sais rien ... » Je balbutiais quelque mots, incapable de lui donner une réponse précise, ce n'était sûrement pas ce qu'elle attendait, je le concevais, néanmoins je ne pouvais pas lui avouer une chose que moi même j'ignorais. Puis elle se mit à parler de Robyn, du fait qu'elle aurait pu l'aider, essayer de trouver quelque chose pour elle. Je la comprenais, j'avais moi même très mal vécu la maladie de ma mère ne l'acceptant pas totalement, aujourd'hui encore sa mère restait éprouvante néanmoins, elle se faisait du mal pour rien. « Shanon, stop, elle est condamnée, tu n'y peux rien c'est comma ça, c'est pas forcément juste mais quoi que tu fasses tu n'y changeras rien. Alors je te connais mais, arrête ça ne sert à rien ... » Je ne voulais pas être désagréable ou quoi que ce soit, je souhaitais juste qu'elle ne se donne pas de faux espoir, l'échec l'anéantirait j'en étais certain, et je ne souhaitais pas la voir souffrir de nouveaux. La conversation s'emballait, prit soudaine une autre tournure, elle haussa la voix m'avouant être toujours amoureuse, je le savais, je le voyais. L'entendre était une tout autre histoire, c'était à la fois salvateur et douloureux, je restais silencieux un petit moment afin d'assimiler tout, d'essayer de faire partiellement le vide dans ma tête, c'était pourtant trop délicat. « Je t'aime aussi Shannon, je t'aime et c'est bien là le problème. Enfin c'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que, je ne sais plus où me placer, ni comment me conduire avec toi... Je ... Non on a pas fini! »

Le coeur de Shannon s'était fragilisé, encore plus qu'au début de l'aventure. Micah était en train de se livrer à elle, de lui faire part de ce qu'il ressentait au fond de lui. Il ne cachait plus ses sentiments, il faisait face et lâcher tout ce qu'il avait au fond de son coeur. Shannon tentait de rester impassible mais sa compassion était présente mais elle n'allait pas vers lui pour le consoler ou le rassurer. Elle pensait que ça ne servirait à rien... « Je vois maintenant que tu en souffres, peut-être, plus que moi. J'ai conscience que tu aurais pu vivre une meilleure vie si tu ne m'avais pas connu. J'ai parfaitement conscience de tout ce qui se passe entre nous. C'est un poids pour toi. Tu fais preuve d'une telle force... Je peux remercier l'homme d'en haut d'avoir brisé ta carapace. S'il le faut, je quitterai l'aventure pour te laisser réfléchir sans me voir tout le temps dans le Nid. Parfois, ça peut aider à y voir plus clair. » Par là, elle ne voulait pas quitter l'aventure. Elle avait un objectif, récolter de l'argent pour ses associations et ses enfants et penser à découvrir des secrets n'était que second. Voir la larme coulant le long de la joue du jeune homme était une scène qu'elle n'arrivait pas à s'y faire. Elle passait ses mains sous son front, baissant la tête. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'il disait. « J'ai passé de bons moments avec lui. Je ne peux pas le nier. Ton frère m'a permis de comprendre ce que je ressentais réellement. Il, il a été l'un de mes meilleurs moments et il compte beaucoup pour moi. Mais... Mais, le moment qui m'a... » Elle se tut. A quoi ça servirait de lui dire tout ça. La situation était là. Elle allait réparer ses erreurs en commençant par dire ce qu'elle ressentait, du moins, ce qu'elle voulait dire, pour ne pas le laisser en plan. « Notre première rencontre dans mon cabinet, notre première sortie, notre premier baiser, notre première nuit à la belle étoile... Ce sont ces moments là que je ne pourrais jamais oublier. Ne pense pas que tu n'as été qu'un simple coup. Tu as... tu es celui avec qui j'avais passé le cap et ça, pour la vie d'une femme, c'est important... » La première fois où elle a fait l'amour c'était avec lui. Elle se résignait à ne pas le faire avec les autres hommes, du nombre de deux, où elle sortait quand elle était plus jeune. Mais, ce n'est pas cette révélation qui fera avancer les autres. « Tu dois être content d'entendre ce que je te raconte. Je ne pense pas que je t'en ai parlé. Je ne garde plus rien pour moi, comme tu peux le constater. » Ajoutait-elle en le regardant. La seule façon pour lui d'aller mieux était de se sentir désirer et qu'avec Vadim, ça été le cas. Il s'est allé et ce qui arriva, arrivait. Elle n'avait pas eu une réponse complètement explicite mais elle s'en contenterait. « Si tu voulais aller mieux... Si ça a fonctionné, que puis-je te dire. De toute manière, c'est fait. » Elle ne voulait pas parler de cette histoire. C'était un élément qui les éloignait et il faut dire que Shannon ne voulait plus s'éloigner de lui. Disons, que c'est trop compliqué comme situation. Entendre ce qu'il disait concernant Robyn lui faisait mal. Elle ne sut pas arrêter la larme qui coulait le long de sa joue en pensant à elle. Elle reprit sa tablette de chocolat et en mangeait, rafallant ses larmes. Penser à ce qui allait être inévitable était trop dure. Elle secouait légèrement sa tête pour reprendre ses esprits. L'entendre dire qu'il l'aimait a été une chose qu'elle... elle avait du mal. Elle avait mal tout simplement. Que dire de plus? « Micah, arrête, tu veux? Tu l'as dit, m'aimer est le problème. Ça ne mérite pas d'amples explications. C'est à moi de te le dire? Conduis toi comme tu l'as toujours été. Tu t'es rendu compte que tu avais précipité les choses et ça a déclenché quelque chose qui fait que nous sommes là aujourd'hui. Nous sommes adultes, nous pouvons régler les choses mais pas en restant ensemble. Du moins, je sais que tu as besoin de faire le vide. C'est à toi de décider pour nous deux... » Shannon n'avait même pas envie de quitter quoique ce soit, de peur de le perdre à nouveau. Elle se rapprochait de lui, pour tenter de quitter les lieux. « Je t'en prie... Dit-moi ce que je dois faire. Dis-moi ce que je dois entreprendre pour te laisser respirer et je m'en irais... »

Sa réaction face à mes aveux choquais presque, si bien que je commençais à croire que je devenais paranoïaque à tout prendre de travers, c'était un risque lorsqu'on se lançait des reproches à tord ou à travers. Sous couvert de l'impulsion, je répliquais immédiatement. « T'es pas sérieuse, tu osais douter de ma souffrance ? Ça m'a anéanti Shannon, totalement. » Balbutiais-je alors qu'elle commençait à insinuer qu'elle pensait quitter le nid pour laisser de l'espace, les yeux écarquillés je la regardais ne comprenant plus rien. « Putain mais parfois, tu accumules les conneries... Comment peux-tu imaginer que j'aurais été mieux sans toi ? T'es sûrement ce qui m'est arrivé de mieux dans ma vie. Je partais à la dérive et tu es arrivé et j'ai eu l'impression de devenir quelqu'un de bien, je ne te comprends plus. Y'a aucunes raisons que tu quittes le jeu pour mon confort personnel, ça va pas bien ? » Je ne voulais pas être cruel ou mesquin, je ne comprenais tout simplement pas son attitude, c'était hallucinant. Je l'écoutais parler de Caleb, me dire qu'elle avait passé de bons moments avec lui, ses mots étaient comme des couteaux qui me transperçaient le coeur. Ce genre de révélations, je n'étais pas prêt à les entendre, je ne souhaitais rien savoir à ce sujet. Elle continuait à me révéler des souvenirs, souvenirs que je me remémorais également, jusqu'à ce qu'elle lance entendre une chose qui me laissait pantois. « Tu es entrain de me dire que tu étais vierge ? Pourquoi tu n'as jamais rien dit, j'aurais été plus ... Enfin j'aurais agit différemment. Tu vois, c'est justement ce que je te reproche, j'ai l'impression que tu ne me faisais pas assez confiance pour me parler, c'est important, je le sais. Je ne comprends pas, je comprends rien ! Tu vois c'était avant qu'il ne fallait plus rien me cacher maintenant c'est trop tard ... » Las, je baissais les yeux fixant le sol, j'avais mal aux yeux, mes lentilles me faisaient souffrir, les larmes et la colère que je ressentais n'y arrangeait rien, j'étais fatigué de tout ça. J'étais prêt à la laisser partir résigné, rien ne semblait vouloir s'arranger et je n'avais pas la force de me battre pour rien visiblement. Seulement, la réplique suivante me fit tourner le sang, dans une colère noire, je la fixais le regard assassin. « T'es vraiment sûre de toi ? Tu veux que je me conduise comme je l'ai toujours été ? T'as jamais vu de quoi j'étais capable. Tu n'as qu'un seul mot à dire et ce sera finit, pour de bon. PUTAIN regarde moi et dis moi que c'est ce que tu veux ! » Au bord de la crise de nerfs, je shootais dans l'étagère énervé renversant au passage quelque flacons de diverses choses qui s'écrasèrent sur le sol. Je m'en moquais, tout ce que je voulais entendre c'est la vérité, elle semblait déterminé à tout arrêter, tout, mais j'étais arrivé à un point de non retour, si elle répondait affirmativement, elle pourrait tirer un trait sur nous, définitivement. Serrant mes poings fermement, je ne la quittais pas des yeux, je ne bougerais pas tant qu'elle ne m'aurait pas fourni de réponse.

Il y avait tellement de choses qu'elle avait gardé pour elle. Elle ignorait, même, pourquoi elle n'avait pas eu le courage, du moins, la force de lui faire part de tout ce qu'elle ressentait. Pourtant, elle sait très bien, que, quand on est en couple, il n'y a pas de secrets, il faut tout se dire, du moins ce qui est important à savoir pour un couple. Shannon a tout fait de travers et elle ne voulait aucunement recommencer une histoire après celle-ci. L'état du jeune homme lui brisait le coeur. C'était, certainement, la première fois qu'elle le voyait dans cet état et il a fallu que ce soit à cause d'elle. Elle ne parvenait pas à croire qu'elle avait fait autant de mal. Ca lui restait en travers de la gorge. Lui faire du mal n'a pas été intentionnel. Jamais, elle ne voulait le faire souffrir mais elle l'a fait et elle en allait porté les conséquences jusqu'au bout. Elle disait qu'elle pouvait partir s'il le lui demandait... Encore une fois, c'est un mensonge. Elle veut rester et repartir sur de bonnes bases... Elle ressentit un sursaut lorsqu'il frappait dans l'étagère, les larmes aux yeux. Il voulait une réponse. Elle n'allait pas tourner autour du pot, ni mentir. Ses sentiments parleront pour elle. Après une hésitation, elle posa ses mains sur ses poings, le regardait. Un baiser a été donné par elle. Un baiser qui révélait l'amour qu'elle ressentait pour lui. « Je ne passe pas par quatre chemins. Ce que je veux, c'est d'être avec toi. Recommencer quelque chose sur de bonnes bases. Je sais que ce sera difficile mais... Tu sais ce que je souhaite... »

Un silence de mort s'était instauré dans le cellier, j'avais peur, peur de la réponse de Shannon. Peur de devoir me montrer cruel avec elle, peur qu'elle décide qu'elle ne voulait plus de moi. Que notre relation n'avait aucun avenir, quoi qu'elle décidé, j'étais prêt à m'y tenir quitte à devoir devenir un vrai monstre, j'en étais capable c'était certain. Mes larmes n'arrivait plus à s'arrêter et je n'arrivais plus à les contrôler, les laissant inonder mon visage, la tristesse s'était accompagné de colère et ces larmes en étaient le reflets. Mon nerfs lâchaient tout doucement, les uns après les autres. J'étais même prêt à quitter la pièce, de peur de m'emporter selon sa réponse. Contre toute attente, elle agrippait mes mains serrés, ce n'était sans doute pas une bonne chose, mais bizarrement, ce fut comme un électrochoc puisque je commençais à me calmer, comme si sa douceur avait réussi à tout balayer. Elle déposa ensuite ses lèvres sur les miennes, il était intense et finalement elle n'avait pas besoin de parler, j'avais compris qu'elle ne voulait pas tout stopper, mais après avoir interrompu le baiser, elle appuya ses dires. A ces mots, j'attrapai son visage, collant mes lèvres contre les siennes. Poussé par le désir que je ressentais pour elle, je passais mes mains sous ses cuisses et la forçais à s'agripper autour de mon cou sans ne cesser de l'embrasser passionnément, peu être un peu trop brusque dans mes gestes, je la plaquais contre la porte, la tenant fermement contre moi, une main qui la maintenait tandis que l'autre glissait sous son haut, parcourant son dos délicatement. A bout de souffle, j'interrompais le baiser, me rendant compte que ce n'était pas ce qu'on appeler y aller doucement. « Je suis désolé... » avais-je murmuré sans pour autant la lâcher.