ZAYNE

Le prime venait de prendre fin, à mon plus grand malheur tout ne s'était pas passé comme prévu. En effet après une semaine d'espoirs infondés, j'avais réellement pensé que Lennon resterait quelques semaines de plus, mais ce n'était pas le cas, à sa place il y avait encore Shane. Mais j'avais décidé de ne plus y penser pour la soirée, ou plutôt pour la nuit. Ce prime avait été long mais tout de même bien mouvementé pour ma part, entre les insultes que Vadim avait pu dire sur ma personne, et le départ d'un de mes proches, j'avais besoin de calme. C'est pour cela qu'à peine avais-je quitté la salle commune, que je me rendais dans ma chambre, enfilant ma nuisette avant d'attraper mon coussin et de quitter celle ci pour la nuit. Ce soir je dormirai dans la chambre Juliette, je ne voulais pas que l'on me dérange. Pour tout vous dire, le dernier acte de ce prime m'avait totalement fait oublié que je devais parler à Zayne. J'étais donc partie me coucher, même si j'étais certaine de ne pas trouver le sommeil avant un bon bout de temps. Me glissant dans les draps, j'avais placé mon coussin contre ma poitrine, appuyant ma tête sur le traversant. La lumière éteinte, je patientais en silence, n'écoutant que les bruits de mon irrégulière respiration avant de me rappeler que les marques noires de maquillages trônaient encore sur mes joues, tant pis, je réglerai cela demain.

Fin du prime. Mouvementé pour ma part. Malheureusement il avait été beaucoup question de notre triangle amoureux, qui s'était d'ailleurs transformé en quatuor avec Shane. Tout le monde avait pu voir sur grand écran ma petite discussion avec Andréa dans le jacuzzi. Ma fierté en prenait un coup. S'était ensuivi les prises de tête avec Vadim, Micah... Et pour finir l'élimination de Maëlys et Lennon. En toute honnêteté je ne pleurerais certainement pas leur départ, n'ayant pas eu l'occasion de vraiment apprendre à les connaître. Cependant j'étais quand même déçu de l'issu du prime, j'aurais largement préféré que Caleb parte à la place de Lennon. C'était surtout pour Lylou que j'étais déçu, sachant combien elle tenait au jeune homme. Et soyons honnête, elle comptait ses alliés dans cette maison sur les doigts d'une main, alors en perdre un, ça avait de quoi être dur. Je l'avais d'ailleurs constaté à la mine qu'elle faisait à sa sortie du plateau. Nous étions d'ailleurs censés se retrouver après le prime, mais elle avait apparemment oublié, ayant disparu je ne sais où. Sachant qu'elle aurait besoin de réconfort, je la cherchai dans l'hôtel. Constatant que son coussin avec disparu de son lit, je tentai à la suite Juliette, où j'entrouvi légèrement la porte. Les quelques rayons de lumière me permirent de constater une forme couchée sur le lit, Lylou.  « Je peux entrer ? » Après tout je ne voulais pas imposer ma présence, si elle voulait rester seule je comprendrais.

Je ne souhaitais voir personne, ou du moins, pas la majorité des habitants. Je n'avais au final plus grand monde qui marchait encore avec moi au fil des semaines, et j’espérais clairement que mon aventure ne s’arrête pas si proche du but. Enfin, j'avais tout de même resisté pas mal de temps, et subit qu'une seule nomination ce qui me connaissant, était un exploit. J'avais tout de même été blessée par les paroles que Vadim avait pu dire, toute ma vie je m'étais battue pour être moi et Dieu sait que lorsqu'on est plus jeune que le reste de ses proches, cela est dure que de s'imposer en tant personne à part entière. J'avais l'impression de revivre cela dans l'aventure, et chacun des dires que je pouvais entendre sur moi me le rappeler. Pourtant j'évitais d'en parler, certainement pour me protéger ou pour ne pas paraitre aussi faible que je pouvais en réalité l'être. Allongée là sur ce lit, dans cette pièce vide, j'écoutais le silence, un coussin bloquant ma poitrine, les joues encore parsemées d'un épais noir. Je ne savais pas réellement pourquoi mes émotions étaient autant ressorties, tout simplement parce que je n'avais pas l'habitude de pleurer en publique, ou même de pleurer, tout simplement. Finalement une lumière fendit l'obscurité, dévoilant une farouche silhouette, un homme. « Je peux entrer ? » dit-il alors que je reconnaissais sa Voix. Zayne. « Je... » dis-je simplement en appuyant mon dos contre le dossier du lit, chassant avec le plus de hâte possible ces traces de larmes. Seulement je ne voyais pas ce que je faisais, et au final, n'étalais que le tout. « Oui. » lui répondis-je alors. J'avais complètement oublié que nous devions nous voir, peut être ne pensais-je à cet instant qu'à moi ?

Dans la mesure où Lylou était dans l'obscurité je ne pouvais déceler les traits de son visage. En revanche la petite voix qu'elle prit pour me répondre suffisait à me faire comprendre qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme. Acceptant ma présence, je pénétrai alors dans la suite, en refermant la porte derrière moi. Plongé complètement dans le noir, c'est à tâtons que je me rendis vers le lit, pour finalement trouver au bout de quelques secondes l'interrupteur de la lampe de chevet, que j'actionnais donc. Valais mieux que j'y vois quelque chose si je ne voulais pas l'écraser. Je posai alors mon regard sur la jeune femme, c'est à ce moment là que je pus constater les traces noires autours de ses yeux, dû à son maquillage qui avait couler. Elle avait pleuré. Cette vision me serra le cœur, je n'aimais pas la voir dans cet état. Je m'assis à ses côtés, contre le dossier du lit après lui avoir déposer un baiser sur la joue.  « Tu veux en parler ? » demandais je simplement. De ce qui la mettait dans cet état, de ses larmes.  « Je sais bien qu'évoquer tes sentiments tout ça, c'est pas trop ton truc, mais ça pourrait te faire du bien. Et puis il paraît que je suis pas trop mal pour écouter. »

Le jeune homme referma rapidement la porte, replongeant la pièce dans le noir absolu. Dans mon intérêt, j'aurais préféré qu'il n'allume pas la lumière, tout simplement parce que je devais être absolument hideuse, avec mes rayures noires sur les joues, peut être même pire qu'un zèbre. Pourtant, après avoir actionné la lampe de chevet, il déposa un baiser sur ma joue et me proposa son aide, ou plutôt une oreille à qui parler « Tu veux en parler ? » j'hésitais franchement, je ne voyais pas quoi lui dire, ni comment m'exprimer, d'un autre côté, si je ne le faisais pas avec lui, je n'allais le faire avec personne d'autre. « Je sais bien qu'évoquer tes sentiments tout ça, c'est pas trop ton truc, mais ça pourrait te faire du bien. Et puis il paraît que je suis pas trop mal pour écouter. » continua t-il. Finalement, et ce souligné par un haussement d'épaules, je me décidais à reprendre la parole, après un bref instant de silence. « Tu dois penser que je pleure à cause du départ de Lennon, mais non... Enfin si tout de même un peu mais... » je n'étais clairement pas du genre à pleurer pour quelqu'un, même à l’enterrement de mon frère, je n'avais pas pleuré. « Non à vrai dire, je ne suis pas capable de pleurer pour quelqu'un d'autre que moi même, tu vois, je suis égoïste jusqu'au bout. » et je pensais réellement ce que je disais, je n'arrivais clairement pas à m'attacher à quelqu'un, ou du moins, réellement. « Si je craque c'est que j'en peux plus, tu comprends... j'en ai marre que l'on me voit comme une éternelle gamine, qu'on ne cherche pas à voir au delà des apparences. J'ai l'impression de toujours être mis au second plan, Zayne. » continuais-je en appuyant fermement sur le nom du jeune homme. « Mais ça tu ne t'en es même pas rendu compte, même quand j'ai quitté la soirée l'autre jour, tu m'as laissé partir, et oui ça m'a blessé... » je n'allais pas continuer en énumérant tous les chapitres les plus déstabilisants de ma vie, comme par exemple le fait d'être la benjamine de l'aventure, comme celle de ma fac, et que personne ne cherchait à voir au delà de cette fille de deux années supplémentaires, autres que mes proches, bien entendu.

Je voyais bien que ça n'allait pas. J'aurais pu faire mon idiot comme d'habitude, sortir deux ou trois conneries et réussir à lui arracher un sourire. Seulement tout prendre à la légère, éviter de parler sérieusement, n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus recommandé à chaque fois. Il fallait savoir s'arrêter de temps en temps. C'est ainsi que j'étais décidé à l'écouter avec la plus grande attention. Elle déclara être égoïste jusqu'au bout, que ce n'était pas vraiment le départ de Lennon qui la mettait dans cet état. De mon point de vue, je le savais capable de de préoccuper de quelqu'un d'autre qu'elle même. Je la laissais néanmoins finir sans intervenir une seule fois. « […] J'en ai marre que l'on me voit comme une éternelle gamine, qu'on ne cherche pas à voir au delà des apparences. J'ai l'impression de toujours être mis au second plan, Zayne. » La demoiselle avait bien insisté sur mon prénom, comme si j'étais aussi concerné dans l'histoire. Confirmé par la suite de ses propos « Mais ça tu ne t'en es même pas rendu compte, même quand j'ai quitté la soirée l'autre jour, tu m'as laissé partir, et oui ça m'a blessé... » Aouch. Je me sentais vraiment comme un con là. Comment n'avais je pas pu m'en apercevoir ? Certes à ma décharge je pourrais dire que c'était elle qui m'avait laissé, et qu'elle avait su très bien faire comme si tout allait bien. Sauf que j'étais aussi fautif dans l'histoire. Peut être si j'avais été moins accaparé par Andréa je m'en serais rendu compte plus tôt. Aaah je faisais moins le malin là.  « Je suis désolé...Je ne savais pas je... Mais tu vois, ça prouve que tu n'es pas égoïste. Tu as pensé à moi, avant toi . Et j'espère que tu sais que je ne te vois pas comme une gamine. Je sais que je plaisante beaucoup là dessus, mais c'est comme toi sur mon grand âge, ce n'est pas à prendre au sérieux. Tu le sais n'est ce pas ? »

Le jeune homme ne s'attendait certainement pas à ça, et pour tout vous dire moi non plus. Je n'étais pas du genre à m'attacher à quelqu'un, ne le trouvant jamais assez bien d'une telle ou d'une telle façon, non, malheureusement je ne pouvais pas faire autrement, certainement étais-je trop exigeante. Cependant vouloir l'impossible avait toujours été une chose née chez moi, et croyez le ou non, j'avais horreur de ça. « Je suis désolé...Je ne savais pas je... Mais tu vois, ça prouve que tu n'es pas égoïste. Tu as pensé à moi, avant toi . Et j'espère que tu sais que je ne te vois pas comme une gamine. Je sais que je plaisante beaucoup là dessus, mais c'est comme toi sur mon grand âge, ce n'est pas à prendre au sérieux. Tu le sais n'est ce pas ? » haussant les épaules, je posais alors mon regard sur le jeune homme, me rappelant de ce que j'avais pu voir lors du prime « Andrea est peut être stupide mais elle avait raison sur un point. » dis-je d'une voix serrée « Elle ne te mérite pas. » continuais-je avant de marquer une pause « Et moi non plus. » je n'avais rien d'autre à dire, en fait, je n'avais jamais été très à l'aise dans tout ce qui pouvait être scène émouvante, j'étais une femme qui en voulait, qui tombait pourtant rarement en larmes, ou du moins pas en public, limitant ainsi la casse « Est ce qu'on peut éviter de sortir les violons ? » lâchais-je finalement en balayant un peu plus les traces noires sur mes joues avant de reprendre « Pour répondre à ta question, non je ne le savais pas... tout simplement parce que j'ai l'habitude d'être traitée comme telle. Quoi que je fasse je sais que cela joue contre moi. »

« Andrea est peut être stupide mais elle avait raison sur un point. Elle ne te mérite pas. » Comment savait elle qu'Andréa m'avait dit une chose pareille ? Avant de me rappeler que la scène dans le jacuzzi n'était plus un secret pour personne, les images ayant été diffusée une heure plus tôt. « Et moi non plus » Je levai les yeux au ciel exaspéré. A croire qu'elles me mettaient toutes sur une sorte de piédestal, mais j'étais loin d'être aussi parfait qu'Andréa le prétendait par exemple.  « Et je dirais la même chose qu'à elle, c'est ridicule comme idée. Mais si tu crois pouvoir te débarrasser de moi aussi facilement, non non non. » Elle m'aurait dans les pattes encore longtemps ! N'étant pas du genre à s'étaler sur ses sentiments elle ne pu s'empêcher de dire qu'il fallait qu'on évite de sortir les violons. « Pour répondre à ta question, non je ne le savais pas... tout simplement parce que j'ai l'habitude d'être traitée comme telle. Quoi que je fasse je sais que cela joue contre moi. » Peut être aurais je dû faire moins faire de blagues sur son âge, d'un autre côté c'était toujours elle qui me lançais là dedans en me traitant de vieillard. Lylou jouait souvent sa dure à cuire mais en réalité elle était plus sensible qu'il n'y paraissait. Je ne pouvais malheureusement pas faire grand chose pour la jeune femme afin qu'on évite de la traiter en gamine. Mis à part lui assurer que moi je ne la voyais pas ainsi. Et ce n'était pas destiné à lui faire plaisir, je le pensais sincèrement. Quand je repensais à mes 18 ans à moi...J'étais très loin d'avoir sa maturité. Bon certaines mauvaises langues diront que je n'avais pas grandi depuis m'enfin.  « Tu sais à qui tu me fais penser par certains aspects ? A ma petite sœur. Elle a 21 ans, elle est étudiante en médecine. Comme toi c'est une forte tête, et elle sait ce qu'elle veut dans la vie. Parfois j'ai même l'impression qu'elle est plus mature que moi, même si ce n'est pas très difficile. »

« Et je dirais la même chose qu'à elle, c'est ridicule comme idée. Mais si tu crois pouvoir te débarrasser de moi aussi facilement, non non non. » et pourtant je ne demandais absolument pas ça, mais bien le contraire, je voulais qu'il soit présent, plus que quiconque, ce qu'il n'avait pas l'air de saisir. Et sa prochaine remarque ne fit que confirmer mes pensées « Tu sais à qui tu me fais penser par certains aspects ? A ma petite sœur. Elle a 21 ans, elle est étudiante en médecine. Comme toi c'est une forte tête, et elle sait ce qu'elle veut dans la vie. Parfois j'ai même l'impression qu'elle est plus mature que moi, même si ce n'est pas très difficile. » il me comparait à sa petite sœur, ce qui d'un côté pouvait être flatteur vu l'éloge qu'il en faisait, cependant j'en attendais tout de même plus de sa part. Un sourire mi nostalgique, mi rêveur pris alors place au coin de mes lèvres, je me devais de lui faire comprendre, car de toute façon, si je ne le faisais pas maintenant, je n'allais clairement plus jamais le faire. Posant mes yeux sur visage du jeune homme, je caressais de la paume de ma main son visage avant de déposer mes lèvres sur les siennes. Tout mon être devint alors électrique, mon corps fut presque aussitôt attiré par le sien, pourtant je décidais de mettre fin à se baiser après quelques dizaines de secondes. « Il me restait un baiser à épuiser, le dernier de ma part, sincère. » lui rappelais-je en l'honneur de la soirée de notre pseudo mariage, ou nous devions échanger trois baisers. Je venais de signer pour le dernier. « Tu dis que je sais ce que je veux, alors oui Zayne, je le sais, je te veux toi. Seulement je sais que cela ne se fera jamais » tout simplement parce que lui avait une autre jeune femme en vue, mais au moins, j'avais pu vider mon sac, en toute âme et conscience.

Tout à coup, Lylou caressa ma joue, avant de déposer ses lèvres sur les miennes. WTF ? Interloqué, je ne cherchais pour autant pas à la repousser, peut être parce que j'étais même incapable de faire quoi que ce soit, tellement j'étais sous le choc. Finalement elle ôta ses lèvres des miennes pour prendre la parole. « Il me restait un baiser à épuiser, le dernier de ma part, sincère. » Tout était en train de s'éclairer dans mon esprit peu à peu, mais je refusais toujours à le croire. Jusqu'à ce qu'elle mette fin à tous mes tergiversions, avouant les choses franco. « Tu dis que je sais ce que je veux, alors oui Zayne, je le sais, je te veux toi. Seulement je sais que cela ne se fera jamais » Pour la deuxième fois en 5 minutes je me sentais royalement con. D'habitude j'étais plutôt doué pour déceler les sentiments des autres mais là...wouah. J'en tombais des nues. Et dire que je venais de la comparer à ma petite sœur il y a trente secondes ! Bien qu'à ma décharge, si elle me faisait penser à ma sœur par certains aspects du caractère, je ne la voyais pas comme une petite sœur. Après tout on ne passait pas son temps à jouer à des jeux de pseudo séduction avec une sœur. Enfin pseudo...apparemment pas vraiment. Dire que même en m'avouant avoir été blessé lors de la soirée mariage, je n'avais même pas compris le message ! J'étais complètement à l'ouest sur ce coup là. Bon sang, je venais de penser que lors de la petite scène dans le jacuzzi avec Andréa, j'avais dis sur le ton de la plaisanterie qu'embrasser Lylou s'apparentait à de la torture, et elle avait tout vu...Et dire qu'Andréa avait même rétorquer que ça se trouvait elle fantasmait genre sur moi la nuit. J'avais plus que l'air idiot. Je ne savais plus où me mettre là. J'aurais dû pourtant m'en rendre compte plus tôt !  « Je...Je ne sais pas quoi dire. » Et venant de ma part c'était assez rarissime pour être souligné, moi qui avait toujours une connerie à balancer.  « Je...je croyais que j'étais dix fois trop vieux pour toi... » Elle me l'avait fait comprendre un millions de fois non ? Certes toujours sur le ton de la vanne mais quand même...  « Tu sais, je ne te vois pas réellement comme une petite sœur » Bizarre que je lui dise ça, pourquoi je lui disais ça ?  « Enfin de là à imaginer que nous... » Je ne finissais même pas ma phrase, n'ayant pas envie de m'enfoncer.