ZAYNE

J'avais été qualifié on ne sait trop comment ni par qui -enfin si, le public, techniquement, mais je ne connaissais pas réellement ces personnes autant que eux pouvaient me connaitre. C'était d'ailleurs troublant. Je venais de réaliser que les gens avaient voté pour me voir rester, mais surtout, avaient voté pour moi. Pour tout vous dire, je commençais un peu à prendre la grosse tête, non je vous rassure je ne faisais pas des rêves étranges où je gagnais les prochaines présidentielles, coupant un magnifique ruban rouge avec une énorme paire de ciseaux en lâchant un faux sourire peu convainquant, non... Je visais bien plus haut, héhé. J'étais donc dans la maison pour au moins deux semaines supplémentaires, et cela m’enchantait quelque peu, il est clair que je n'avais plus rien à craindre de personne, car de toute façon, il était clair que je n'avais aucune chance de gagner. Déjà, rien que le fait de savoir que Caleb était face à moi ruinait totalement mes espoirs, et pour tout vous dire, la victoire m'importait peu. Non, j'allais profiter de mes derniers jours et m'amuser. Et avec qui pouvais-je mieux m'amuser qu'un trentenaire aux allures de gitan débraillé et avec un humour des plus douteux ? Vous voyez tous de qui je parle, bien entendu, Zayne. J'avais entendu dire que le jeune homme était parti se coucher, pour je ne sais quel raison, tous les vieux faisaient la sieste, certainement du à leur déroutantes articulations. Soit. Je m'avançais donc délicatement, une bouteille d'eau à la main, trouvant le jeune homme sur un lit avant de chuchoter d'une voix enjouée « Fais AAAAAA » et vlan, un litre cinq d'eau dans la tronche.

On commençait à se rapprocher sérieusement de la fin. Plus que quelques jours avant ma demie finale. Autant dire que mes jours étaient comptés au sein de cet hôtel. Je ne croyais pas franchement à mes chances d’être qualifiés. Certes je ne pensais pas non plus que Lylou serait passée, je pouvais donc me tromper, mais avec les handicaps que j’avais contre moi, j’avais de quoi être pessimiste non ? Ou plutôt réaliste. D’autant quant on savait qu’une personne comme Caleb était en finale…les gouts du public laissaient à désirer. Probablement sa belle gueule qui l’avait sauvé. Bizarrement j’étais plutôt serein, voir même heureux à ce que l’aventure finisse enfin. Je n’en pouvais plus d’être enfermé dans cette baraque. Il me tardait de retrouver l’extérieur, mes proches, ma famille, mon job, vivre au grand air, la nature…Bouger, voir des choses nouvelles ! Plutôt que de tourner en rond à chercher quoi faire. Surtout qu’ici le nombre de personne à emmerder se réduisait considérablement. Dans l’aprèm je décidai de me poser quelques instants dans la chambre Don Juan. Je m’écroulai sur le premier lit venu, qui s’avérait être celui de Lylou. Sur le dos, les bras sous la tête, les yeux fermés, j’étais tranquille. Jusqu’à ce qu’une voix raisonne à mes oreilles, et avant que je n’ai pu dire ouf, voilà qu’un torrent de flotte s’abattit sur ma tête. La coupable n’étant évidemment personne d’autre que Lylou. Saleté. « Toooooooi ! Mais ce n’est pas grave j’avais chaud. » J’ôtai alors mon Tshirt complètement trempe, avant de l’essorer sur la tête de la demoiselle, petite vengeance. « Toi aussi il me semble » Dommage que je n’avais rien d’autre sous la main pour que ça lui colle dans les cheveux tiens. « J’espère pour toi que ça va sécher d’ici ce soir, ça serait bête d’attraper la crève » Je parlais des draps trempés bien évidemment, puisqu’elle venait d’attaquer son propre lit, héhé.