ft. Vadim ♥
Depuis quelques jours, je n'étais franchement pas bien. J'avais clairement attrapée la mort, au point de ne pas avoir réussi à sortir de mon lit pour suivre le dernier prime qui pourtant était des plus immanquables, d'autant plus que j'aurais voulu être présente pour montrer mon soutiens aux candidats nominés ce soir là, et particulièrement à Vadim, comme on peut s'en douter. J'aurais vraiment voulu être près de lui pour lui prouver, une fois de plus, que je tenais à lui et que j'espérais vraiment le voir continuer cette aventure. Mais apparemment les évènements ne s'étaient pas du tout déroulés comme je le voulais. Pas du peu que j'avais réussi à entendre de la conversation de Micah et du Russe cette nuit. C'est d'ailleurs la raison qui me tenait déjà réveillée à une heure si matinale, j'avais cogité toute la nuit sans réussir à trouver le sommeil. J'avais peur pour mes nominations, j'étais perdue par rapport au blond, je ne savais pas franchement où j'en étais. Descendue dans la cuisine en pyjama, je me servais un verre de jus d'oranges, ouvrant un à un les placard pour sortir ce dont j'avais besoin pour déjeuner. Je déposais tout ça sur la table, tout un tas de pots et de couverts qui me seraient certainement inutiles, avant de m'asseoir sur l'une des chaises, posant mes bras sur la table avant de bêtement laisser ma tête se poser par dessus. J'étais exténuée, et cette nuit ne m'avait carrément pas aidée. A croire que le fait de penser sans arrêts commençait à me jouer des tours.. Je ne restais pas bien longtemps affalée sur la table, me redressant d'une traite après avoir entendu quelqu'un arriver.

Hm. Le moral du Russe n'était pas au beau fixe aujourd'hui. À vrai dire, il ne l'était jamais, mais, son élimination lors du prime de la veille l'avait... fatigué, voire exténué. Bon d'accord, il voulait aller en finale, il avait été éliminé à ses portes, il était mauvais joueur, il avait faim. Où était le mal ? Il se leva du lit, embrassa son petit ami sur les lèvres - priant tout de même pour qu'il reste endormi, hm - et il enfila un simple jean, le temps de déjeuner, il prendrait sa douche après. Il passa dans le couloir, où une horloge était présente. Bordel. Il était tôt. Comme quoi, toute cette fucking histoire l'avait stressé. Il se contenta de se réveiller un peu, passant de temps à autres une main sur ses yeux qui avaient, tout de même, du mal à s'ouvrir. Mais, se connaissant, se recoucher n'était pas une solution envisageable dans le sens où il savait pertinemment que s'il restait dans le lit, à ne rien faire, il allait s'ennuyer, et aurait terminé par attraper un mal de crâne. Et il ne voulait clairement pas ça, huh. Il avança jusqu'à la cuisine, et, d'ailleurs, une jeune femme y était déjà. Il n'eut aucun mal à décrypter Hivana derrière ses courbes assez pulpeuses. Il s'assit à ses côtés. Elle n'avait pas la forme, ça se voyait. Cependant il voulait - et se devait, clairement - de lui remonter le moral. Il embrassa sa tempe. « Je vais te piquer les trucs là. J'espère que je peux, sinon... tant pis ! » Il prit le premier pot et une tartine qui était non loin, se prépara un bol de café et déjeuna, simplement. Cependant, la demoiselle était toujours dans... ses pensées. C'était déconcertant. « Qu'est-ce qui ne va pas petite sœur ? » Affectif. Rah, il l'adorait, cette nana. Il ne pouvait plus s'en passer. Alors d'accord, peut-être qu'au début, ils se détestaient, mais il se rendait compte qu'elle comptait vraiment pour lui. Et il en était content. C'était une fille bien.

Tout ce que j'avais finalement sorti et déposé sur la table ne me servait clairement a rien. Je croyais avoir faim et pourtant je n'avais pas la force d'avaler quoique ce soit de plus qu'un minable verre de jus de fruits. Alors que depuis un certain temps j'avais retrouvé un rythme de sommeil plutôt bon, cette nuit fut un véritable carnage dans mes nouvelles habitudes nocturnes, et ça se voyait certainement. Alors que j'étais en mode zombie a moitié endormi sur la table, Vadim arriva. J'étais contente de le voir, pourtant, je n'arrivais a rien si ce n'est de lui lancer un faible sourire. J'étais particulièrement étonnée de le voir réveillé a une telle heure, a croire que je n'avais pas été la seule a passer ma nuit a cogiter a propos de tout et rien. Je le suivais des yeux, comme si mon regard était accroché a lui, jusqu'à ce qu'il vienne se poser près de moi. Sa voix résonna dans la pièce lorsqu'il me demanda s'il pouvait prendre ce que j'avais sorti, bien que de toutes façons, qu'il en ait le droit ou pas, il le ferait certainement. Tu peux y aller, autant que ça serve a quelqu'un.. lâchais-je faiblement avant de m'affaler une nouvelle fois sur la table, laissant suffisamment de place au Russe pour qu'il puisse déjeuner. J'hesitais a lui parler de ce que j'avais entendu cette nuit.. n'arrivant toujours pas a croire qu'il avait été éliminé de la course. Et finalement, il me fit sortir dans mes pensées sans me laisser le temps de réfléchir a la façon par laquelle j'aurais pu aborder le sujet. Tu.. Je sais pas.. Je suis a mi-chemin entre ma future élimination, et la tienne.. Honnêtement, je ne me pensais pas arriver en finale. Je m'étais retrouvée face a bien trop de gens importants de cette aventure. Andrea, Quinn, sans oublier Micah. Et finalement, meme Shane et Zayne m'effrayaient et je ne me pensais réellement incapable d'avoir accès aux portes de la finale. Puis, c'était tellement illogique. Comment pourrais-je atteindre la dernière ligne droite si meme Vadim ne l'avait pas atteinte ? Je comprends pas.. Pourquoi.. Tu sais.. Consciente que je m'emmêlais les pinceaux, je m'arrêtais un instant. Je suis désolée Vadim, je comprends pas pourquoi tu n'es pas passé. Et ça parait sans doutes ridicule mais ça me tue, que tu ne sois pas en finale, que l'on t'ait disqualifié si près du but. Je suis désolée de ne pas avoir été la aussi, je suis vraiment désolée, c'était égoïste de ma part, j'aurais du être la. Je ne savais que faire d'autre si ce n'est m'excuser mainte et mainte fois. J'étais tant persuadée qu'il resterait, qu'il finirait en haut du podium, j'étais déçue, j'étais bouche bée.. Et surtout, j'avais peur, peur de ce qu'il m'attendait lors du prochain prime. Bien que j'étais quasiment sûre de bientôt rejoindre le banc des éliminés, ça sonnait pour moi comme une évidence..

Hivana, tout un personnage. Haut en couleur, qui plus est. C'était une personne sympathique, peut-être effrayante aux premiers abords, mais ils se ressemblaient beaucoup, tous les deux. Avec le caractère de merde pour la belle en moins, bien sûr. Ce matin, elle semblait fatiguée, si bien que sa tête était presque affalée sur la table. Ne souhaitant pas rajouter une couche, il n'avait pas lâché le "mais tu as vu l'heure ?", vu que, visiblement, elle savait quelle heure il était. Bref. Elle n'était clairement pas dans son assiette, dommage, puisque pendant ce temps là, c'était lui qui profitait des pâtes à tartiner et autres jus d'oranges. Un petit déjeuner copieux qu'il n'aurait jamais eu sans Hivana, merci Hivana ! Mais, à côté de ça, il s'inquiétait pour elle. La fin était proche, la fatigue se faisait ressentir et elle n'avait pas le moral : journée de merde. Lorsqu'elle lui avoua avoir peur de partir - elle ne l'avait pas dit mot pour mot, mais c'était clairement ce qu'elle voulait traduire par là -, il secoua la tête dans tous les sens, avant de la hocher négativement. Qu'elle ne dise pas ça. « Tu n'as pas le droit de dire ça. Tu resteras, quoi qu'il arrive. Je t'attacherai aux barreaux du lit avec des menottes, que tu le veuilles ou non, ça va de soi. Et puis pars pas défaitiste, salope, tu mérites de rester ! Plus que quiconque ! Alors bats-toi, si ce n'est pas pour toi, alors ce sera pour moi. Mais bats-toi, je t'en prie. » Il le pensait tellement et, s'il avait été éliminé et qu'il l'acceptait, à peu près, il ne voulait pas qu'une personne telle qu'Hivana soit éliminée, pas à ce stade, elle méritait d'y aller, de tout remporter et de profiter de tout l'argent qu'elle aura gagner. Et puis, elle ne savait rien. Elle ne savait pas encore si elle allait être éliminée ou si, au contraire, elle allait atteindre la finale. Peut-être qu'elle serait arrivée en première position, comme lors de ses deux précédentes nominations. Elle en était capable, après tout. Son prochain speech eut le don de le surprendre. Un peu. Il savait qu'elle serait triste qu'il fut hors du jeu à présent, mais pas au point d'être désolé. Mais ça le touchait, indéniablement. « Tu n'as pas à être déçue, tu devrais même être plutôt contente de ne pas te retrouver contre moi, ça te laissera une chance de gagner ! (il lâcha un petit rire discret) Non mais ce n'est pas de ta faute. Le public est con cette année, c'est tout. Enfin il doit l'être à chaque saison. Mais ne t'en fais pas, ce n'est pas grave. Tu iras pour moi. Je compte sur toi après tout. Et puis tu étais malade, alors je comprends que tu ais préféré rester dans ton lit, j'aurai fait la même chose. Et... comment sais-tu que je n'ai pas été sauvé d'ailleurs ?! » Il arqua un sourcil. À vrai dire, il ne lui avait pas dit, puisqu'ils n'avaient pas encore eu l'occasion de discuter de ça auparavant. Bizarre.

« J'essayerai.. » J'étais malade après tout, ma force était écrasée sur la bonne crève que j'avais attrapé, et je n'avais pas spécialement l'envie de me battre, je ne pouvais donc rien lui promettre. J'étais simplement capable d'essayer. Pour lui, car, honnêtement, je n'y croyais plus vraiment. « Je sais pas si je compte rester, tu sais, si jamais je suis éliminée jeudi. J'ai envie de quitter Dublin. Si t'avais été finaliste, je serais restée à coup sûr, pour te soutenir, jusqu'au bout. Mais là.. si, je pourrais éventuellement rester pour être derrière Caleb, je l'aime beaucoup. Je sais pas.. » Je me redressais un peu, vidant mon verre de jus d'oranges d'une traite avant d'attraper la tartine que Vadim venait de finir de garnir, si je puis dire. « Je te remercie, ça m'aura évité de le faire. » Je ne pouvais pas dire que j'en avais franchement envie, mais c'était une bonne occasion de l'enquiquiner. Et puis, à ce qu'il paraît, l'appétit viendrait en mangeant. Je commençais donc à engloutir gentiment ce que je venais de prendre au Russe avant qu'il ne me demande comment j'avais su qu'il avait été éliminé au prime d'hier soir. « Je.. » Je me coupais un instant, terminant ce que j'avais dans la bouche avant de reprendre et tournant les yeux vers lui. « Je vous ai vaguement entendu cette nuit avec Micah, tu sais, dans la chambre.. J'étais supposée dormir mais j'ai été réveillée, et je vous ai à moitié entendu. J'ai surtout entendu ça en fait, le reste c'est probablement ressorti aussitôt, mais pas ça.. » En fait, j'avais pu suivre toute leur conversation, mais disons que le simple fait de le savoir disqualifié avait résonné dans ma tête un long moment, assez pour camoufler les reste de leur discussion. Je remplissais de nouveau mon verre de jus avant de me retourner, une nouvelle fois, vers le candidat, l'ex-candidat mais aussi mon ancien partenaire. Quoique.. Il restait mon partenaire, élimination ou pas. « Je pense que je vais aller vivre à Miami, en sortant d'ici.. et toi, tu comptes faire quoi une fois que ça sera fini ? Je te proposerai bien de faire en sorte de trouver un appartement avec deux chambres pour te supporter comme colocataire, mais, j'imagine que tu vas aller t'installer avec ton Américain, non ? » J'avais décidé ça sur un coup de tête, c'était peut-être stupide, je l'ignorais. Mais j'étais certaine de vouloir m'aventurer de l'autre côté de l'océan, de vouloir poser mes bagages en Floride. « M'enfin, si tu veux me suivre, sache que je n'ai rien contre. » Je me doutais déjà qu'il ne me suivrait certainement pas, mais en tout cas, s'il le voulait, je n'avais absolument rien contre. Cela dit, ça paraissait normal qu'il préfère aller s'installer avec Micah, ils étaient ensemble après tout. J'attrapais une biscotte avant de chercher du regard ce que j'allais bien pouvoir mettre dessus. « Et, dis, tu voudrais bien me filer la confiture, s'il te plaît ? » Je tendais la main vers le pot qui était encore un peu trop loin pour que je puisse le saisir d'où j'étais. J'avais soudainement trouvé l'appétit. Peut-être que ce fichu dicton disait vrai finalement.

« Essayer ne fait pas parti de mon vocabulaire. Je ne sais pas mais tu as vécu dix semaines ici, tu as été sauvée deux fois de suite, le public ne se lasse pas de toi alors ne baisse pas les bras maintenant ! Et puis, tu me feras le plaisir de... » Il lâcha tout ce qu'il avait dans ses mains, se tourna vers elle et posa un index sur chaque coin de ses lèvres, de les lever pour former un sourire. « ... faire apparaître un magnifique sourire sur cette jolie petite frimousse. » Hivana était une très belle femme. N'importe quelle personne sensée le remarquerait. Cependant, il était vrai que lorsqu'elle était triste, elle était moche, très très moche, même. Et il ne voulait pas qu'elle le soit. Et puis, son sort n'était pas encore bouclé, peut-être que pendant qu'ils parlaient, elle était en train de gagner des votes. Qui sait. Mais il fallait qu'elle arrête de se recroqueviller sur elle-même, rien n'était encore joué. Et ce n'était pas parce qu'il avait été éliminé qu'elle devait être triste aussi. « Je t'avouerais que de rester ici, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et de devoir se coltiner les mêmes gueules à longueur de journée, c'est assez pesant. Donc, je pense que, si tu es éliminée jeudi et que tu souhaites quitter le nid, je partirai aussi. J'étouffe. » C'était vrai, après tout, ils avaient passés dix semaines ici, et, il était vrai aussi, que l'ambiance devenait de plus en plus calme ces derniers temps. Ce qu'il n'aimait pas, bien sur. Il allait apporter une tartine remplie de Nutella à sa bouche mais visiblement, Hivana était d'humeur joueuse, et avait décidé de faire sa chieuse. Soit. Il se mordilla la lèvre inférieure, légèrement... taquin. « On va faire un autre jeu. Ferme les yeux. » Il attendit qu'elle le fasse - ou non d'ailleurs -, il tartina une autre tartine et, ni une ni deux, elle se retrouvait sur le front d'Hivana, qui, à présent, était recouverte de Nutella. « Ça te donne un air très... sauvage. C'est mignon. » Bon, il était à peu près sur qu'elle allait vouloir se venger c'était pourquoi il s'était reculé de quelques centimètres. Il avait peur, m'voyez. Hm. Dire qu'il n'avait pas faillit s'étouffer lorsqu'elle lui avoua avoir entendu sa conversation avec Micah serait mentir. Parce que non, ils n'avaient pas fait que parler, la veille. « Ah. Donc tu nous as vus en train de... enfin de... Non mais c'est cool, t'es la première personne à nous avoir vu en live, et non pas sur l'écran du salon ! » Bon, c'était légèrement embarrassant sachant que, eux-même, ils l'avaient fait dans le cellier, mais jamais il n'avait pensé à Hivana qui dormait non loin. C'était vrai que, depuis le début, personne ne les avais vu. Bizarre, non ? Pourtant, Sydney ne pouvait s'empêcher d'en parler dans ses chroniques. Comme quoi, on peut dire ce qu'on veut, mais Vadim animait la maison, plus que tous ces abrutis. Bref. Il eut une légère absence lorsqu'elle lui avoua vouloir déménager à Miami. « C'es... Tu y as bien réfléchi ? Je veux dire, assez réfléchi ? C'est dur de quitter ses amis, sa famille... Enfin tu vois quoi. » Il se stoppa net lorsqu'elle lui demanda ce qu'il allait faire ensuite. Il n'y avait jamais pensé. C'était comme... bizarre. C'était un sujet qu'il voulait éviter. Le retour à la réalité le terrifiait, et de savoir s'il voulait emménager avec Micah ou non était une chose de trop... taboue. Pour lui, du moins. « Je... Je ne sais pas, honnêtement. Je n'ai pas envie de le quitter, c'est clair, mais je pense que m'installer avec lui, chez lui, où tu veux mais avec lui, c'est trop tôt. Beaucoup trop tôt. ». Cela faisait du bien qu'elle aborde le sujet, tout de même, car si elle ne l'avait pas évoqué, il n'y aurait jamais pensé. Il ne savait juste pas. Et puis, ce n'était pas une décision à prendre à la légère, ni tout seul. Il fallait qu'il en parle avec Micah. « Oui ! Oui j'habite avec toi, et comme ça, je serai plus près de Micah ! T'es un amour ! (...) Fais gaffe à tes chevilles, elles vont enfler. » Il ne savait pas s'il rigolait ou non, à vrai dire, puisqu'habiter avec Hivana ne le dérangeait nullement. Bref. Ensuite, elle lui demanda la confiture. Non mais elle rêvait, huh ? « Ah c'est ça que tu veux ? Eh bien... viens le chercher. » Il fit glisser le pot jusqu'au bout de la table, il tomba et se brisa sur le sol. Dommage.

Je ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'il posa ses deux doigts aux coins de mes lèvres. Il avait réussi, j'avais souris. « Tu resterais pas pour Micah ? Ca m'étonne.. » Je le comprenais, enfin, en partie. Je saisissais parfaitement ce qu'il voulait dire, le fait de voir toujours les mêmes personnes, de rester toujours enfermer ici, tout ça je le vivais également donc je ne pouvais que comprendre. Pour Micah, un peu moins. Enfin, déjà, il était amoureux, on allait pas non plus trop lui en demander d'un coup. Je posais mon regard vers lui lorsqu'il me proposa un jeu.. Est-ce utile de dire que je le sentais motivé pour faire des conneries ? « Étrangement, je le sens pas, mais vraiment pas. » Je fermais tout de même les yeux, attendant sagement avant qu'il.. m'écrase l'une de ses tartines sur le visage. J'ouvrais mes yeux, lui tirant un regard noir. « Tu vas voir s'il va rester mignon longtemps mon air sauvage ! Saloperie ! » Je le menaçais, sans pour autant me venger. Je préférais attendre, ça sera bien plus drôle de lui faire payer ça au moment où il s'y attendra le moins. Je me contentais alors de dessiner un trait de Nutella sur sa joue avant d'attraper une serviette et de me nettoyer le front au mieux. « J'en ai encore ? » Oui, j'avais encore le courage de lui demander, bien qu'il y avait une chance sur deux qu'il me réponde que j'avais tout enlever alors qu'il devait certainement en rester. « Tu sais.. je.. enfin.. je vous ai entendu.. mais, après j'ai pas.. » Je me coupais un instant, avalant un peu de mon jus d'oranges avant de reprendre. « En gros je t'ai pas vu, je vous ai pas vus, en train de faire ce que tu sais. Je vous ai entendus parler, je me suis retourner et j'ai cogiter par rapport à ton élimination.. j'ai pas fait gaffe au reste.. Je savais même pas que vous aviez.. » Je me présente, Hivana ou la demoiselle assez forte pour ne pas remarquer que deux personnes sont en train de s'accoupler juste devant son nez. Je suis certaine que s'ils avaient eu l'idée de faire ça à côté de moi je ne me serais même pas rendu compte. Une chose était sûre, j'étais vraiment très douée. Quoiqu'en fait, c'était pas plus mal que je n'ai rien vu. A par avoir l'air couillonne en allant squatter l'autre chambre pour les laisser finir leur séance de contorsion tranquilles, j'imagine que je n'aurais pas fait grand chose d'autre. Enfin.. Je terminais la tartine que j'avais piquer au Russe alors qu'il me relançait sur Miami, tenant à savoir si j'étais bien sûre de ce que je comptais faire, si j'y avais assez réfléchis. « J'y pense tous les jours, et je suis sûre de ce que je veux. J'ai envie d'un appart à Miami. Je vais galérer pour l'avoir, je le sais, mais je le veux. Et tu sais que quand je veux quelque chose en général j'arrive toujours à l'obtenir. Après, la famille, les amis.. faudra bien que je les quitte un jour, je vais pas vivre toute ma vie chez les parents. Enfin bref.. » Ca paraissait peut-être fou, mais j'allais le faire. J'étais bien décidée. « Mais j'avoue que ça me fait mal au coeur de quitter mon papa chéri. » Je me penchais vers le Russe, lui tirant un grand sourire. « Si tu sens que c'est trop tôt, tu sais que tu peux venir avec moi. Je te promets de t'emmerder chaque jours de ta vie. Nan je déconne, c'est pas mon genre d'avoir envie de te faire vivre un cauchemar. » Bien sûr que si que ça l'était, mon genre, du moins ça pourrait l'être si j'en avais envie. Il le savait bien. « Mais je serais contente de t'avoir avec moi, en tout cas. » C'était sincère, j'étais habituée à lui, et il me manquerait, une fin l'aventure terminée, c'était certain. C'était peut-être pour ça que j'espérais qu'il veuille me suivre, enfin, l'émission n'était pas encore terminée et je n'étais même pas encore partie en Floride. Je m'attendais à ce qu'il me donne le pot de confiture, oui il m'arrive parfois de rêver, souvent je l'avoue, mais je le vis glisser le long de la table avant qu'il n'aille s'échouer sur le sol. « Tu.. crétin vas. » Je me levais de ma chaise, traînant des pieds jusqu'au pot de confiture cassé et éparpillé un peu partout sur le sol. Je me baissais pour commencer à nettoyer l'oeuvre de monsieur le Russe lorsque, stupidement, j'eus la bonne idée de poser ma main sur un bout de verre. « Aïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïe euh ! » Je me redressais aussitôt en regardant ma main.. Et dire que j'avais vu ce morceau de verre un peu plus tôt, qu'est-ce que j'étais maligne.. Je me rebaissais, attrapais le couvercle du pot et l'envoyais directement sur Vadim. « Tiens, prends ça ! Pour la peine ! Frère indigne ! » lâchais-je en réponse du petite soeur qu'il m'avait envoyé en arrivant dans la pièce. Je m'approchais du lavabo, me lavant les main, autant pour éviter qu'elles collent à cause de la confiture que pour passer ma coupure sous l'eau. Je ne m'étais finalement pas fait grand chose, mais il faut croire que j'avais tendance à être une chochotte quand j'arrivais à me faire mal quelque part, contrairement à ce que je laissais entendre.

« Ça fait seulement deux semaines que nous sommes ensemble, c'est trop tôt. Bien sûr je l'aime mais... enfin laisse, je verrai avec lui ce qu'il va en devenir de notre relation.. » N'importe quelle personne d'un minimum sensée serait incapable de tout quitter, famille, amis - ennemis, accessoirement - pour un(e) petit(e) ami(e) rencontré(e) dans une émission de télé-réalité. Qui plus est, la Russie n'était pas vraiment le voisin le plus proche des USA. Enfin bref, il ne savait pas, mais il ne voulait pas encore y penser, enfin, pas tout seul. Soit. Il avait bien compris que, ce qu'il ressentait à propos de cette aventure, de cet hôtel, ou encore de ces candidats, il n'était pas le seul à le ressentir. Cela devenait pesant et... c'était marrant à dire, mais sa famille lui manquait. Presque. Lui qui aurait pensé qu'il allait se foutre de ses parents, il s'était trompé. « Allez ferme tes neuillllllls euh ! » dit-il, assez amusé par la situation. La seconde d'après, elle se retrouvait avec une assez belle tartine collée à son front. Joli. « Indigène. » Il lui tira gentiment la langue alors qu'il se retrouvait avec une ligne de nutella sur sa joue. Il allait la laisser. Oui bon, il allait bien la retirer un jour ou l'autre, mais pas maintenant. Il manqua de pouffer de rire lorsqu'elle lui demanda si elle en avait encore. « Hm. Attends fais-voir... Non c'est bon. » Naïve. « Dis-donc, t’utilise souvent du Nutella comme botox toi ? » Provocation. Soit. La suite était nettement plus... sérieuse. Et bizarre. Bref. Visiblement, elle ne les avait pas vus en train de baiser. Et, en fait, il ne savait pas si c'était bien ou si c'était mal. Et puis ce n'était pas comme si elle ne l'avait pas vu sous toutes ses coutures. Même les plus intimes. Surtout les plus intimes. « Merde. Je t'aurai signé un autographe. » Il passa le doigt sur son front, récupéra le nutella avant de le lécher. Dégueulasse, pas vrai ? Ouais, il s'en fichait. Allez vous coucher. Bref. Non mais ça le rassurait, en quelques sortes, qu'elle ne les ais pas vus, même s'il disait le contraire. Parce que bon, elle pouvait être jalouse, vous comprenez... Bref. Bien sur, elle ne semblait pas s'arrêter là. Elle avait l'air d'être bloquée sur son idée. Pour elle, c'était l'Amérique. D'accord. Après tout, il ne la contrôlait pas et elle ne lui appartenait pas, c'était clair et net, et puis, elle pouvait faire ce qu'elle voulait, il n'allait pas la juger pour si peu. « Alors je serai à fond derrière toi, parce que tu mérites d'avoir ce que tu souhaites. » Il ne mentait pas, cette fois, il le pensait plus que tout. Sa prochaine remarque eut le don de le surprendre. Non même pas, en fait. Il était à peu près sur qu'elle allait dire ça. « Ah oui ? Et ta mère alors ? » Elle préférait son papounet ou quoi ? Lorsqu'elle lui avoua être contente qu'il la rejoigne, il esquissa un sourire, avant de se rapprocher d'elle et de la serrer dans ses bras. Non pas qu'il en avait forcément besoin, mais il en avait sacrément envie. Là était la différence. Il se détacha finalement d'elle, avant de jeter le pot de confiture au sol. « Oops. » dit-il, assez hautainement. Il avait fait exprès et puis il était à peu près sur qu'elle allait manger au sol avec une petite cuillère. C'était son genre, après tout. Il répondit à son 'crétin' (crétine toi-même) d'un léger sourire, avant de siffler assez fortement. Bien fait. Elle était donc partie le chercher, avant de, visiblement, se blesser. Eh oui, le verre, ça coupe. Retiens-ça petit scarabée. Elle lui avait lancé le couvercle en pleine face, nice. Lorsqu'elle lâcha un cri, il se rapprocha d'elle, légèrement 'choqué' par ce qui venait de se passer. Bon il faisait le comédien, bien sur. « Oh mais... Mais ! MAIS VOUS ÊTES BLESSÉE ! JE... Vite, allez vous soigner ! » Il l'observa un bon moment, fit semblant de sécher des larmes invisibles avant de lui sourire, comme un abruti. Il la tient par les épaules et l'avança vers l'évier où elle allait laver ses mains. Pendant ce temps là, le russe était aller ramasser les débris mais, voyant que ses mains collaient, il a renoncé pour plutôt les poser sur les cheveux d'Hivana. Elle avait les cheveux pleins de confitures à présent, dommage. « Et je suis même pas indigne comme frère, d'abord. » Et il se rejeta dans ses bras.