Rah, je détestais l’air conditionné, ce n’était pas pour rien que je n’en avais pas à la maison. Ma fille et moi, nous étions plutôt confortables dans la chaleur, et comme je détestais le froid, on survivait très bien en cas de canicule. Mais j’étais certaine que j’allais choper un rhume si je restais une minute de plus dans cette villa pleine de courant d’air frais. Brrr! J’aurais très bien pu aller enfiler un cardigan pour me couvrir, mais je préférais encore aller me prélasser sur le balcon et profiter des chauds rayons du soleil, et du vent du sud. Et puis, pas question de mettre mon chandail Hello Kitty au rencard, le pauvre, il méritait d’avoir son instant de gloire. Non, sans blague! Ma fille l’adorait, et c’était de même pour moi. À savoir qui avait transmis cette passion à l’autre, aucune idée.

Quand j’arrivais sur le balcon, je vis Keziah qui semblait bien concentrer à scruter l’horizon et les alentours. Visiblement, il ne m’avait pas entendu – et même si je ne l’avais pas fait exprès, la porte menant dehors avait fortement claqué en se fermant, poussée par le vent. Étrange. Du moins, jusqu’à ce que je me rende compte que ses oreilles étaient obstruées par deux petits trucs blancs que j’identifiais rapidement comme des écouteurs. Oh, la vilaine idée qui venait de me traverser l’esprit. M’approchant de lui à pas de loup – à ne pas confondre avec le candidat du même nom, je passais mes bras d’un seul coup autour de sa taille. La surprise serait tel qu’il risquait de nous balancer par-dessus la balustrade, mais c’était précisément pour ça que c’était à la taille que je m’étais agrippé, et pas ailleurs. Je n’avais pas envie de faire une plongée fracassante dans le jardin…