DION

La fin était proche, plus que quelques jours encore entre les murs du nid d'amour. Tout cela allait réellement me manquer. Nous en avions traversé, des épreuves, comme par exemple le départ de Wendy Vendredi dernier alors que je ne m'y attendais pas une seule seconde. Mais je savais que j'allais la revoir, je n'avais de toute façon pas réellement le choix. J'avais par la suite glissé ma main dans celle de Dion, un sourire aux lèvres, l'entrainant lentement et sans un mot vers la cascade, la première fois où j'avais déposé mes lèvres sur les siennes. Je trouvais ça romantique, de revenir à la place de notre première réelle rencontre. « On se baigne ? » lui demandais-je alors comme un enfant tout excité de découvrir une nouvelle face de l'univers. Bon, j'avais par le passé déjà plongé dans les eaux de ce bassin, mais... je ne sais pas. Peut-être allions nous réellement le prendre, ce bain de minuit. Sans attendre sa réponse, je fis passer mon pull par dessus ma tête, faisant subir quelques secondes plus tard, le même sort à ma chemise. Puis, je défis ma ceinture et retirais mon jean pour le lancer un peu plus loin avec le reste de mes affaires, me retrouvant uniquement en boxer. Finalement, j'avançais lentement, un sourire aux lèvres, dans le bassin. Un frisson me parcouru lorsque les pointes de mes pieds frôlèrent l'eau qui était tout de même assez froide. Mais il fallait que je m'y habitue, je n'avais pas le choix, de toute façon j'avais envie de fraicheur, je ne saurais trop vous expliquer pourquoi. Finalement, une fois dans l'eau, je rapprochais mon corps de celui du jeune homme, le prenant dans mes bras en un sourire « Je compte bien sur toi pour me réchauffer, haha. »

Les semaines étaient passées à une vitesse affolante. Je n’avais eu la faculté de me rendre compte du temps qui file, et encore plus cette fois-ci. J’avais l’impression que jamais cela ne se finirait, et une boule me montait à la gorge quand, dans des moments de lucidité, la réalité me faisait face. Si, ce serait bientôt la fin. Je ne savais pas ce qui allait découler de cette émission. Si ce que j’avais fait été bien ou non. S’il y aurait des antécédents. Néfastes ou fastes. Je n’en savais rien, et ça m’inquiétait quand j’y songeais. Mais la plupart du temps j’oubliais tout simplement que c’était bientôt la fin. Le plus dur moment fut quand Wendy, et Keziah, furent éliminés. Je ne m’y attendais pas vraiment, espérant qu’ils resteraient jusqu’à la fin, ou jusqu’à ce que je parte au moins. J’avais changé de partenaire et ça me dérangeait de ne pas la connaître du tout. Je savais seulement qu’Alix l’appréciait. D’ailleurs, quand ce dernier prit ma main, je le laissais m’entraîner à sa suite, heureux qu’il me sorte de mes idées noires. J’étais curieux de savoir où il m’emmenait, et un grand sourire éclaira mon visage quand je reconnus la cascade. Il n’avait pas oublié, tout comme moi. C’était fou quand si peu de temps certains endroits du nid aient une signification aussi intense. Le vrai départ de notre relation. « On se baigne ? » Je ris face à son excitation, mais je n’étais pas mieux. J’avais tellement envie de tout me souvenir, de tous ces moments si précieux. Je le regardais quelques instants se déshabiller, avant de sortir de ma contemplation une légère rougeur sur les joues et de commencer moi-même à enlever mes vêtements. Je le rejoignis bien vite dans l’eau. L’eau était fraiche, mais j’adorais ça. Je n’étais pas un frileux – merci mon dieu, il ne m’aurait manqué plus que ça pour paraître encore plus frêle. J’entourais sa taille quand il me prit dans ses bras. « Je compte bien sur toi pour me réchauffer, haha. » Je ris à sa remarque avant de passer mes mains sur son dos, le frictionnant pour le réchauffer. Enfin, j’essayais d’activer mon esprit pervers qui avait vu mille sous entendus à sa phrase. Je tentais vainement de ne pas rougir, mais c’était loupé. « Il ne faudrait pas que tu attrapes froid … Pas de bataille de chatouilles aujourd’hui, juste un câlin ? » Je faisais référence à notre petite baignade dans la mer, où nous nous étions livrés une bataille féroce – tout dans l’exagération. Je rapprochais nos visages, lui offrant un petit bisou esquimau, friand de ce genre de tendresse. « Je suis content d’être là. J’ai pu tenir ma promesse comme ça. » Je lui déposais un doux baiser sur les lèvres. Je ne m’attendais pas à accéder la demi-finale, loin de là. Et j’étais heureux de pouvoir être encore un peu avec lui.

Le jeune homme ne tarda pas à m’imiter, retirant ses vêtements avant de se précipiter à son tour dans l'eau. Puis, lorsque je le pris dans mes bras, il passa ses fines mains sur mon dos, essayant de me réchauffer comme il le pouvait alors qu'un léger rire s'échappait de mes lèvres. « Il ne faudrait pas que tu attrapes froid … Pas de bataille de chatouilles aujourd’hui, juste un câlin ? » c'est en un sourire apparent que je lui répondis « Ça dépend, tu en veux, des chatouilles ? » je doutais clairement qu'il réponde par l'affirmatif et pour tout vous dire, à près de minuit, je ne savais pas si j'avais la force de couvrir son corps de ce genre de choses. Finalement il rapprocha son visage du mien avant de lier le tout en un baiser esquimau, un même sourire ornant toujours les coins de mes lèvres « Je suis content d’être là. J’ai pu tenir ma promesse comme ça. » dit-il en déposant finalement ses lèvres sur les miennes. Je le serrai sans le vouloir un peu plus contre moi, comme si il était ma chose, comme si il m'appartenait « Et maintenant il faut prier pour continuer ou partir ensemble. » dis-je d'une moue pensive « Dans tous les cas, si tu es qualifié et moi non, je resterai jusqu'à la fin, pour toi. Je doute que je serai capable d'affronter l’extérieur sans toi à mes côtés, ça peut paraitre assez pathétique dis comme ça, d'ailleurs. » un léger rire s'échappa de mes lèvres. Wendy, elle, était déjà dehors, je me demandais bien comment cela se passait pour elle. Je déposais à nouveau mes lèvres sur les siennes avant de descendre lentement sur sa mâchoire, puis sur son cou, déposant de doux et furtifs baisers, alors que de mes mains avait fini par se mêler à ses cheveux, jouant avec quelques unes de ses mèches.

Je ressentis son étreinte de renforcer, et je me blottis un peu plus contre son torse. J’étais juste bien là. « Et maintenant il faut prier pour continuer ou partir ensemble. » Je souriais silencieusement. C’était peut-être étrange comme réaction, mais j’étais heureux qu’il pense ainsi, comme la dernière fois. Son envie d’être à mes côtés me faisait plaisir à un point inimaginable. Il aurait très bien pu s’en ficher complètement, et vouloir juste gagner. Mais non, pour lui c’était important de rester avec moi, comme pour moi. « Dans tous les cas, si tu es qualifié et moi non, je resterai jusqu'à la fin, pour toi. Je doute que je serai capable d'affronter l’extérieur sans toi à mes côtés, ça peut paraitre assez pathétique dis comme ça, d'ailleurs. » Un léger frisson parcourut mon échine. C’était vraiment tout ce que je voulais entendre. Enfin, je doutais qu’il ne parte avant moi. Il était évident que le public l’appréciait énormément, et je le voyais très bien gagner le jeu rien qu’avec son charme déchirant. J’appréciais la caresse de ses lèvres sur les miennes puis sur ma peau. Je me remis à jouer avec ses cheveux. Une sorte d’obsession m’avait emparé pour eux. « Et tu crois que moi je vais te laisser tout seul ici ? Je compte bien rester jusqu’au bout avec toi … » Et le jusqu’au bout ne signifiait pas que la fin de l’émission. Au fond de moi, j’espérais sincèrement qu’il y aurait une suite à tout ça. Que ce n’était pas juste un petit moment dans ma vie partagée avec lui. J’étais de plus en plus sûr que c’était pareil pour lui, mais nous n’en avions jamais réellement parlé tous les deux. Je me rappelais alors que Wendy était partie cette semaine. Je me sentais encore bizarre de son départ, l’appréciant énormément, et ayant pris l’habitude de me réveiller tout près d’elle. C’était étrange de tomber sur un autre visage quand mes yeux s’ouvraient le matin. « C’est triste que Wendy soit partie … J’aimais bien dormir avec elle. » Je lui fis un sourire taquin, conscient que ma phrase pouvait avoir plusieurs significations.

Le jeune homme sourit, continuant à jouer avec quelques mèches de mes cheveux alors qu'un sourire naissait sur mon visage. « Et tu crois que moi je vais te laisser tout seul ici ? Je compte bien rester jusqu’au bout avec toi … » j'étais heureux de savoir qu'il pensait la même chose, nous étions tout les deux sur la même longueur d'onde et cela ne pouvait pas être plus parfait. « C’est triste que Wendy soit partie … J’aimais bien dormir avec elle. » dit-il ensuite, me rappelant une énième fois que celle ci n'était plus dans l'aventure. Pour tout vous dire, j'avais imaginé que ma réaction serait bien pire que celle que j'avais actuellement, mais au final, j'avais fini par me dire que nous n'allions pas réellement passer longtemps loin de l'autre, oui, j'avais plutôt bien digéré la nouvelle, ou du moins, aussi bien que cela me l'était permis. « Tu la reverras bien vite, ne t'en fais pas. » lui dis-je en un sourire réconfortant avant d'ajouter « Et puis, Faye n'est pas de si mauvaise compagnie. » dis-je en me rappelant qu'il y a peu, celle ci n'avait pas voulu me faire à manger « Enfin, ça dépend... » finalement un léger rire s'échappa de mes lèvres. Finalement je reposais mes prunelles dans les siennes, balayant délicatement de mon pouce sa joue. « Il n'y a aucune raison de t’inquiéter. » tout était dit, je ne savais pas trop quoi lui répondre de plus. Replongeant mes lèvres dans les siennes, je collais finalement mon front contre le sien, un sourire mutin aux lèvres. J'étais bien avec lui, même si le vent se disait frais et que mes poils se hérissaient à chacune des caresses du jeune homme. Doucement, mes mains vinrent à la rencontre de son torse, le caressant délicatement alors que mes lèvres se posaient à nouveau sur les siennes. Je n'aurais voulu être nul part d'autre qu'avec lui à ce moment précis. L'eau nous arrivait à peine au genoux, je pouvais sentir les légères vagues caresser ma peau. Finalement, je soulevais le jeune homme, passant mes bras dans son dos et sous ses jambes en un rire, marchant lentement jusqu'au léger banc de sable, déposant délicatement son corps sur le sable fin avant de le recouvrir du mien en un sourire. « Je t'offre mon corps et mon âme. » dis-je en un sourire. Bon je l'avoue, c'était un peu cliché comme paroles, mais j'avais toujours été fan des vieilles séries romantiques, que je trouvais pleines de charmes. Peut être était-ce le bon moment ? A vrai dire je n'avais jamais su évaluer ce genre de choses, je n'y pensais d'ailleurs même pas, me contenant simplement de suivre mon instinct, ne sachant trop si sur ce coup là, le jeune homme allait me suivre. Après tout, il ne m'avait que très peu parlé de ses précédentes relations. Je déposais délicatement mes lèvres sur les siennes.

Je me demandais ce qu’il ressentait par rapport au départ de Wendy. Après tout il était bien plus proche d’elle que je ne l’étais. « Tu l'as reverra bien vite, ne t'en fais pas. » Apparemment, il n’était pas si triste que ça. Enfin, tout du moins, il le cachait bien. Je me doutais bien qu’il ne devait pas non plus être immensément heureux de son départ, bien au contraire. Mais je songeais aussi que ce ne devait pas être un sujet qu’il voulait aborder tout de suite. Et puis, je le trouvais adorable de me réconforter comme il le faisait, si bien que j’oubliais un peu mon pincement au cœur pour la belle blonde. Il aurait pu me faire oublier n’importe quoi. C’était assez impressionnant. « Et puis, Faye n'est pas de si mauvaise compagnie. » Oui, évidemment. Mais je ne la connaissais absolument pas et c’était assez gênant finalement de dormir avec une parfaite inconnue – ou presque. « Enfin, ça dépend... » Je fronçais les sourcils avant de comprendre que ce n’était qu’une blague, si bien qu’un sourire détendit mes traits, surtout quand j’entendis son rire, que j’idolâtrais un peu trop pour mon propre bien. Je fermais quelque peu les yeux alors qu’il me caressait la joue de son pouce. « Il n'y a aucune raison de t’inquiéter. » Et je me sentis totalement détendu rien que par ses paroles. C’était affolant, mais je ne me rendais pas encore bien compte du pouvoir qu’il avait sur moi. J’étais prêt à le croire pour tout et n’importe quoi. C’était peut-être naïf, mais je n’avais pas l’intention de douter de lui. Je me sentais bien trop en sécurité à ses côtés. Je frissonnais assez violemment lorsqu’il commença à caresser mon torse en même temps que de m’embrasser. Son sourire mutin juste avant m’avait quelque peu troublé. Je riais avec lui – autant de gêne que d’euphorie – lorsqu’il me souleva. J’avais été surpris, mais jamais l’idée de me débattre ne m’était venue. C’était définitif : je ne pouvais pas avoir un teint normal avec lui, il devait être systématiquement rosé, voire rouge. Je sentis mes joues me brûler lorsqu’il me déposa sur le sable avant de se placer juste au dessus de moi. J’avais une vue magnifique, cela va sans dire. Et pourtant, je restais concentré sur son visage, trop gêné pour en profiter. « Je t'offre mon corps et mon âme. » J’en ris nerveusement, parce que ça me gênait, ça me faisait plaisir, et ça faisait extrêmement vieux livre à l’eau de rose. Et puis, surtout la signification de ses mots, pour mon esprit trop réfléchi et littéraire pour son propre bien, était assez effrayante. Je songeais alors qu’il ne se rendait pas compte de ce qu’il disait. Que c’était dans l’instant, dans le vent, pour faire joli, pour compléter la scène. Qu’il s’amusait, alors que moi je voulais y croire, pour de vrai. J’abandonnais quelque peu mon raisonnement lorsqu’il déposa ses lèvres sur les miennes. J’approfondissais de moi-même le baiser quelques instants, avant de me détacher de lui, pour le dévisager. « Vrai de vrai ? » La question était bizarre dite comme ça. Je ne voulais pas qu’il croit que je doute de lui. J’avais toujours eu un don sordide pour me faire des films, bien éloignés de la vérité, mais qui me semblaient très probables. Peut-être qu’il pensait vraiment ce qu’il avait dit, non ? A croire que j’aimais me compliquer l’existence avec des pensées idiotes. « Tu … Tu dis ça en le pensant vraiment ? » Je détournais les yeux, ne voulant pas lire dans son regard quoique ce soit. Peut-être que j’étais blessant, non ? J’avais beau lire des livres d’histoire d’amour rocambolesque, j’avais toujours eu ce sale doute persistant quand il s’agissait de sentiment. Je voulais toujours être stupidement sûr. Alors qu’en amour, on n’est jamais sûr de rien. Pour alléger l’atmosphère, je passais ma main sur son visage, le caressant lentement. « Parce que j’aimerais vraiment que ce soit vrai. Parce que pour moi, ça l’est. »

Après avoir déposé le jeune homme sur le sable, celui ci prolongea le baiser que j'avais entamé avant de reprendre la parole suite aux miennes « Vrai de vrai ? » je restais quelque peu troublé par cette question, ne sachant trop quoi lui répondre. Devais-je lui certifié que je lui disais la vérité, ou non, de peur qu'il ne parte en courant. J'avais toujours cette plage de doutes qui m'envahissait lorsque je me retrouvais en sa présence, c'était inexplicable. Pourtant, il me semblait avoir dit l'absolue vérité, je voulais être à lui, qu'importe ce qui puisse arrive, cela me paraissait la meilleure chose qui puisse être. Mais peut-être ne partageait-il pas mon avis, finalement. « Tu … Tu dis ça en le pensant vraiment ? » continua t-il en déposant une main sur mon visage, le caressant en délicatesse. J'allais reprendre la parole lorsqu'il compléta enfin ses pensées « Parce que j’aimerais vraiment que ce soit vrai. Parce que pour moi, ça l’est. » un soupir imperceptible de soulagement s'échappa enfin de mes lèvres. J'étais finalement heureux de voir qu'il le voulait également. Toujours au dessus de lui, un léger rire s'échappa de mes lèvres, alors qu'une de mes mains caressait son épaule avant de descendre le long de son bras. « Main droite sur la bible, je le jure. » ironisais-je en un sourire avant de reprendre « Tu n'as pas à douter de mes sentiments pour toi Dion, ils sont bel et bien réels. » j'aurais également pu lui dire les mots magiques, mais j'avais encore une fois peur qu'il ne décampe en une poignée de secondes, trouvant peut-être qu'il était trop tôt pour lui en faire part. Mais au final ma précédente phrase les reformulaient très bien. Il n'avait pas à avoir peur, ou du moins pas autant que moi, jamais je n'oserais lui mentir, ou même lui faire croire quelque chose que je ne pensais pas, non, je tenais bien trop à lui pour lui faire un coup bas de la sorte. Je voulais qu'il croit en moi, en nous, qu'il ne pense pas que tout ceci n'est qu'un passage de notre vie à mes yeux, qu'en sortant je le laisserai. Il était devenu mon addiction du moment. Addiction qui serait très certainement présente après le jeu également. Jamais je n'aurais imaginé rencontrer quelqu'un comme lui ici, c'était impensable, surtout devant des milliers de spectateurs, des milliers de yeux rivés tous les jours sur nous. Pour tout vous dire, il m'en faisait même oublié le contexte de l'émission, à ses côtés, j'avais l'impression de devenir plus faible, plus vulnérable, de m'ouvrir. Et j'aimais cette sensation au moins autant que j'aimais sa présence à mes côtés. Alors oui, il était hors de question que je le laisse partir, sans moi. « Je te le promets. » finis-je finalement avant de rapprocher lentement mon visage du sien. Mes jouées avaient d'ailleurs, aussi surprenant que cela puisse être, prises un couleur plus écarlate qu'à leurs habitudes. Finalement, mes lèvres se déposèrent une énième fois sur les siennes, partageant un langoureux baiser avant que je ne les détache quelques secondes plus tard, les déposant sur sa mâchoire, avant d'embrasser délicatement son cou, descendant sur son torse, puis sur le bas de son ventre. Finalement, je remontais en un sourire qui se voulait apaisant, embrassant son front, son nez puis ses lèvres. « Je te le promets, d'accord ? » me répétais-je pour accentuer mes paroles alors que mes mains redécouvraient son corps une nouvelle fois, parcourant lentement son torse, une d'elles jouant dangereusement avec l'élastique de son boxer, ne voulant aller plus loin sans son accord, qui m'importait plus que tout au monde.

Pourquoi riait-il ? Je n’en avais aucune idée. Ce n’était pas vraiment drôle comme situation, enfin selon moi. Je le questionnais donc du regard, sentant mon cœur allait à mille à l’heure alors que je ne savais pas interpréter son rire. Ca commençait à m’angoisser, même si sa main passait le long de mon bras. Même si sa présence en elle-même était réconfortante. « Main droite sur la bible, je le jure. » J’arrêtais de le dévisager rassuré, même si son ton ironique me laissait encore quelque peu perplexe. Riait-il encore ? Ou parlait-il sérieusement ? J’avais du mal à suivre. Tout simplement parce que j’avais vraiment envie que ce soit vrai. « Tu n'as pas à douter de mes sentiments pour toi Dion, ils sont bel et bien réels. » J’essayais de cacher un petit soupir de soulagement. Je ne voulais pas qu’il croit que j’avais douté de lui, ou quoique ce soit – même si mes questions lui ont sûrement mis la puce à l’oreille. Je cachais mon soulagement difficilement, cependant, et un lumineux sourire prit place sur mon visage, loin de l’expression d’anxiété que j’arborais avant. C’était comme si l’avenir, le nous, était maintenant clairement possible, et même envisageable. Et ça faisait du bien. Ca enlevait un peu de flou, de brouillard, même si nous nagions toujours en eau trouble. Après tout, nous ne nous connaissions en définitive que très peu, si bien qu’aucun de nous ne savait à l’avance comment l’autre allait réagir. Et puis, ce qu’il m’avait dit me suffisait déjà. Je n’avais pas besoin de plus pour me sentir bien et rassurer. De toute façon, tous les mots doux, les mots forts, les mots purs, avaient le temps de venir sortir de nos lèvres. Je partais toujours du principe – peut-être faux et absurde – qu’on a toujours le temps. C’était évidemment une pensée utopiste, idéaliste, mais je ne pouvais changer ce principe de vie que j’employais pour tout. « Je te le promets. » C’était bien plus que je n’avais espéré. Certains disent que les promesses ne sont que du vent. Faux. C’est bien plus que cela. C’est une projection dans l’avenir, c’est une sorte d’engagement. Surtout en amour. C’est bien plus que seulement des paroles. C’est donner l’espoir à l’autre. C’est garder la flemme allumée. Je constatais avec ravissement que ses joues avaient la même teinte que les miennes, ce qui ne gâchait rien à son charme incroyable, bien au contraire. J’étais subjugué, je pense, encore plus depuis que l’euphorie m’avait gagné à l’entente de ses mots. Je ne savais même pas comment lui répondre. Je répondis avec tout mon cœur à son baiser, persuadé que cet instant ne devrait jamais se terminer. Il était précieux. Bien plus précieux peut-être que tous ceux que nous avions déjà partagés. Je me mordillais les lèvres, euphorique et gêné, alors qu’il parcourait mon abdomen de ses lèvres, avant de remonter pour embrasser mon visage. « Je te le promets, d'accord ? » Je le fixais du regard, mais j’étais totalement ailleurs, concentré sur la caresse de ses mains, mais surtout sur celle qui flirtait avec l’élastique de mon seul vêtement. Je me sentis haleté avant d’avoir un éclair de lucidité. Cela suffit à briser la bulle qui nous avait englobés, qui m’avait sorti de toute réalité. Je détournais vivement la tête, et je pris sa main dangereuse pour la remonter sur ma poitrine, la gardant dans ma main. Je m’en voulais d’avoir brisé l’instant. Mais je me rappelais que, même si nous en avions l’impression, nous n’étions pas seuls. Songeant qu’il n’avait pas du comprendre mon comportement, ou mal l’interpréter, je le regardais à nouveau, atrocement gêné, et penaud. Je caressais de mon pouce sa main que j’avais enlacée. De l’autre, je dessinais des courbes dans son dos. Oui, j’aurais vraiment voulu que le moment perdure, mais on ne pouvait pas. Je haïssais presque ma bonne conscience. « On n’est pas … On n’est pas vraiment tous seuls, Alix. » Je me mordais encore la lèvre inférieure. L’argument sortit comme ça paraissait presque stupide. « C’est pas que … c’est pas que j’en ai pas envie, au contraire, mais … » Je rosissais. « Mais j’aimerais qu’on soit seulement toi et moi. Juste nous, sans caméra, sans spectateurs, sans émission. Je veux juste que ça n’appartienne qu’à nous … » Je détournais à nouveau le regard. Peut-être que pour lui ça n’avait aucune importance. Peut-être que j’étais en train de briser quelque chose. « Je suis juste stupidement romantique … » soufflai-je.