Fake Lover, c’est fini. Hier, j’ai fermé un chapitre de ma vie. Seulement pour en ouvrir un nouveau. Une nouvelle vie, c’était presque le sentiment que j’avais. Parce que tant de choses avaient changées en l’espace de trois mois. Je n’étais plus la même personne j’avais l’impression. Enfin, j’avais encore beaucoup de travail à faire sur ma personne, mais reste que j’avais clairement le sentiment de ne plus être la même. Et c’était mieux ainsi. Parce que j’avais enfin un mère. Je ne suis plus dans le néant, j’ai apprit à la connaître et surtout, j’ai apprit à l’intégrer dans mon quotidien. Et ça, c’est énorme. C’est tout ce dont j’ai toujours espérer. Et y’a aussi Cameron. Là encore, en mettant les pieds dans cette aventure, jamais je n’aurais pensé tomber amoureuse de la sorte, surtout d’un homme de dix-neuf ans mon aîné. Mais c’est comme ça. Et Cameron est probablement une des plus belles choses qui me soit arrivé dans cette émission avec la rencontre de ma mère. Alors peu importe les critiques que je vais recevoir et entendre dans les prochains jours. Cela ne me fera pas changer mes sentiments à son égard. Enfin, toutes les critiques sauf peut-être celles de mon père. Parce que sa réaction à lui, je la redoutais depuis un bon moment maintenant. Surtout après avoir vu ce qu’il a fait au beau visage de Cameron. C’est peut-être pour ça que j’ai demandé à ce dernier si nous pouvions dormir à l’hôtel dès notre sortie après le prime. Je n’avais simplement pas envie d’affronter mon père immédiatement après ma sortie. Je dois avouer qu’il me faisait un peu peur. Même si bon, je ne pourrais pas remettre à plus tard nos retrouvailles. Même si j’aurais grandement préféré. Parce que notre rencontre, en fin d’après-midi le lendemain, fut catastrophique. Je n’ai même pas de mot pour décrire à quel point ce fut pire que tous les scénarios que je m’étais imaginée. Déception et honte sont les deux mots qu’il a le plus prononcés. Ce n’est pas la première fois qu’il me sort ces mots, avec le nombre de conneries que j’ai fait depuis les dernières années. Mais là, c’était différent. Puisqu’il le pensait vraiment. Son ton de voix, son regard qu’il a posé sur moi. Il n’est pas allé jusqu’à dire qu’il me reniait, mais à un certain point, j’étais presque persuadée qu’il me le dirait. J’ai essayé de me défendre, de m’expliquer, mais il n’y avait rien à faire. Il est têtu mon père, je le sais. Et je l’ai profondément blessé, ça aussi je le sais. Mais j’ose croire qu’il va se calmer, qu’il va finir par me pardonner et comprendre à quel point toute cette émission m’a apporté que du bien. Mais bon, là, pour l’instant, il est hors de question que je dorme chez mon père, de toute façon, il est aussi hors de question que je dorme sans Cameron. Alors je monte à ma chambre prendre quelques affaires, de nouveaux vêtements et je redescend en vitesse, prenant tout de même soin d’aller voir Kathleen qui m’a particulièrement manqué. J’ignore Johanna, ma belle-mère, qui doit me détester encore plus qu’avant, comme c’est dommage, et je fous le camps. La bonne nouvelle c’est que je retrouve ma fabuleuse mercedez. Je m’étais tout de même un peu ennuyée de tout ce luxe. Et c’est encore troublée par l’échange avec mon père que je me rend en direction de l’appartement de Cameron en suivant le chemin qu’il m’a indiqué. J’arrive à destination, vérifiant tout de même deux fois si je ne me suis pas trompée d’adresse, ça serait gênant. Puis j’attrape mon sac et file vers la porte, cognant sans attendre plus longtemps. Je regarde autour de moi en attendant qu’il ouvre, me rendant compte qu’on ne vit clairement pas dans le même genre de quartier. Mais je m’en fous complètement. Puis voilà, il ouvre la porte et automatiquement, mon sourire s’agrandit en le voyant en face moi. C’est qu’il m’a presque manqué alors qu’on est séparé que depuis ce matin. N’importe quoi. « Hey ! » Je m’approche sans hésitation vers lui pour venir déposer mes lèvres contre les siennes dans un doux baiser, ma main libre venant à la rencontre de son torse. « Tu sais le poing que t’as eu sur la gueule, et bien, je crois que j’ai eu droit à pire... » Oui parce que ça faisait plus mal que de la violence physique tout ce qu’avait pu me dire mon père. Je suis encore tout près de lui, prête à l’embrasser à nouveau sauf que j’entend du bruit derrière lui. Je me disais bien qu’il avait l’air tendu aussi. Je me doute bien de qui se trouve là, mais je relève tout de même les yeux en penchant ma tête légèrement sur le côté pour apercevoir une jeune fille de quelques années plus jeune que moi. Sa fille. Je prend finalement mes distances avec Cameron, forçant un sourire envers la demoiselle. Je ne suis pas spécialement gênée, mais je ne sais pas à quoi m’attendre comme réaction. Parce qu’elle va réagir, j’en suis certaine. Si elle a le caractère de son père en plus, ça risque d’être explosif. « Euh... Salut ! » C’est un bon début ça, non ? Je regarde à nouveau Cameron. Le pire c’est qu’il m’avait dit qu’elle ne serait pas là ce soir, puisqu’elle avait une soirée avec ses copines. Mais bon, que je la rencontre maintenant où plus tard, ça ne changerait pas grand chose finalement. « Tu m’invites à entrer ou bien... ? » Ouais, parce que y’a un certain malaise à ce que je reste sur le balcon là, non ?

Après l’horrible après-midi que je viens de passer avec mon père, je n’ai qu’une envie, et c’est de retrouver les bras de Cameron. Parce que je sais qu’il réussira à calmer l’angoisse que mon père à éveiller. Peut-être que j’aurais du rester avec ce dernier, essayer encore une fois de lui parler, mais je ne suis pas certaine que cela aurait donné de meilleurs résultats. Il a besoin de temps pour tout digérer et surtout, pour comprendre pourquoi j’ai agit de la sorte. Alors je préfère retourner auprès de Cameron, comme nous l’avions déjà prévu de toute façon. On est pas sortit du nid pour se séparer, non au contraire, j’ai bien l’intention de passer le plus de temps possible à ses côtés. Et c’est pourquoi je me jette dans ses bras doucement lorsqu’il ouvre la porte. « Pourtant t'es là, t'es un peu maso comme fille. Tu me raconteras, enfin si tu veux. » Je rigole faiblement à sa remarque, bien qu’il n’y a pas de quoi rire face à tout ça. « Rien ne m’arrête, c’est bien connu... Mais oui, on en parlera. » Je n’ai pas le choix de lui en parler, puisqu’il est un peu au centre de tous ces problèmes. J’ai une de ses envies de posséder ses lèvres à nouveau, cependant, je suis interrompue dans mon mouvement par une petite surprise. Enfin, c’est plutôt normal que sa fille soit présente, elle habite là après tout. Mais, comme Cameron m’avait dit qu’elle serait absente, et bien, je suis plutôt surprise lorsque je la retrouve devant moi. Et mon sourire forcée le démontre très bien. « T'as pas ramené ton père ? Je suis sûre que je pourrais lui plaire c'est dommage. » La bitch. Je suis sur le point de répliquer, souriant toujours de la même façon avant d’ouvrir la bouche, mais Cameron ne me laisse pas le temps et lui fais clairement comprendre de se la fermer. Bon, d’accord. « Moi aussi je suis heureuse de faire ta connaissance, Haley. » Tout le monde aura comprit, surtout son père, que mon ton est tout sauf sincère que je ne suis pas vraiment heureuse. Enfin, je me dis que je devrais peut-être faire un effort, il s’agit tout de même de la fille de l’homme que j’aime. J’entre finalement à l’intérieur après en avoir fait la demande, puisque Cameron ne semble pas super à l’aise sur le coup. « Bienvenue dans notre humble demeure décoré avec goût par un designer suédois, Monsieur Ikea, tu connais ? » Je serre ma main dans la sienne, laissant un rire léger m’échapper alors que je ne regarde pas vraiment les meubles, mes yeux étant plutôt fixés sur mon homme. « Je connais, oui ! Il est doué ! » En fait, je n’ai jamais mis les pieds dans un Ikea de ma vie. Disons que ma belle-mère a des goûts beaucoup plus dispendieux. Mais une fois que je réussis à regarder autour de moi, je me rend compte que ce n’est pas si pire que ça. En fait, vu la façon dont il décrivait la place, je m’attendais à bien pire que ça. « Ta valise est dans ta voiture ? Donne moi les clés si tu veux j'vais la chercher et j'vais aussi la ranger au garage avec qu'on vienne la voler, d'accord ? » J’étais trop pressée de le voir que je n’avais même pas prit soin de prendre ma valise, c’est bien vrai. « D’accord, mais attention, c’est mon bébé, une égratignure et... » J’approche mes lèvres de son oreille pour que lui seul puisse entendre le reste de ma phrase. « ... et je fais la grève. » Il sait très bien de quelle sorte de grève je parle. Et sur ce il vient m’embrasser, au déplaisir de sa fille. Ouais bah, on s’embrasse tout le temps, alors elle n’aura pas le choix de s’habituer moi je dis. « Je peux vous laisser seule une minute ? Que vous poussiez faire connaissance. Oh que je ne retrouve pas des tâches de sang incrusté dans le tapis c'est la merde à retirer. » Je lève les yeux au ciel, mais oui, c’est vrai qu’on va surement s’entre-tuer. Malgré que... Bon, voilà, il sort à l’extérieur alors que je me retrouve enfin face à face avec la petite blonde. Je me dis que je devrais me la jouer gentille, bien que je ne suis pas certaine qu’elle se dit la même chose vu le regard qu’elle me lance. Et voilà, elle se met à parler. Et je l’écoute, me retenant tout de même pour ne pas sourire, je crois que ça serait un peu déplacée. Surtout que sa dernière phrase me fait un peu rire quand même. « Tu peux respirer, je n’ai pas l’intention de me la jouer belle-mère chiante insupportable. De un, parce que je n’ai que dix-neuf ans, et de deux, si j’étais à ta place, je me détesterais aussi donc... ça serait mal placé de jouer ce rôle qui m’écoeure au maximum. Pour ce qui est de faire de ma vie un enfer... sérieux, ne perd pas ton temps avec ça. » Je lui souris, alors que Cameron revient vers nous. J’ai été gentille non ? Le pire c’est qu’en regardant Haley, je me reconnais énormément et ce, y’a vraiment pas si longtemps que ça. Enfin, j’étais cent fois plus garce, mais reste qu’elle semble être une vraie petite chieuse dans son genre. « Haley range les griffes et va nous chercher des bières mon ange ! » Il ne s’arrange pas pour qu’elle soit de meilleure humeur la petite tout de même. J’en profite alors qu’elle sort de la pièce pour me rapprocher de Cameron, passant mes bras autour de son cou et l’embrassant tendrement. « Elle a un caractère de merde... Comme son père. » Je murmure contre ses lèvres souriant un peu plus. « Est-ce que je devrais avoir peur de dormir ici, et qu’elle m’attaque durant mon sommeil ? » Ça va, on a bien le droit de plaisanter un peu de la situation. C’est assez lourd comme ça. Je l’embrasse à nouveau alors qu’elle risque de revenir d’une seconde à l’autre. « Moi qui pensait pouvoir faire l’amour toute la soirée... mes plans viennent de tomber à l’eau... » Malheureusement. En plus je descend ma main contre son torse en lui disant ça. Je suis mauvaise et je trouve ça drôle.

Je ne sais pas trop pourquoi je dis à Haley que je suis heureuse de faire sa connaissance alors que bon, je n’aurais peut-être pas employé ce terme la précisément. Mais d’une autre côté, je n’ai absolument rien contre elle moi. Mais je me doute bien que ce n’est pas le cas pour elle. En même temps, je vais être immédiatement perçue comme la méchante, la petite garce qui est amoureuse de son père. Je sais pas, je me fais peut-être des idées, mais son regard et ce qui suit me confirme que non. « Pas moi ! Mais j'ai pas le choix. » Je lève les yeux au ciel légèrement exaspérée mais je me contiens surtout lorsque j’entend la réponse que lui offre Cameron. « Tu peux toujours aller rendre visite à tes grands parents si ça te fait chier à ce point ! » Il est impulsif. Mais je ne pense pas que c’est en lui disant ce genre de chose que son comportement à mon égard changera. Je crois qu’il y a plus de chance pour que ça l’enflamme. La dernière chose que je souhaite, c’est qu’elle est l’impression que je suis plus importante qu’elle aux yeux de son père, ce qui n’est absolument pas le cas. Ma main glisse contre le bras de Cameron, un geste simple pour tenter de l’apaiser quelque peu. Je viens d’arriver, je n’ai pas encore mis un pied dans la maison que j’ai l’impression qu’une guerre mondiale est sur le point d’éclater. C’est le début, je savais bien que la première rencontre ne serait pas une partie de plaisir. De toute façon, ça ne me fait pas vraiment peur et surtout, je crois que je serais prête à endurer plusieurs choses pour être avec Cameron. Faut croire que je suis encore plus amoureuse que je ne le pensais. Il me fait finalement entrer et me fait visiter rapidement alors que nos doigts se lient. Je n’ai pas envie de le quitter surtout que je sens le regard de sa fille planter sur nous. Ça ne lui fait réellement pas plaisir que je sois là, c’est bon, je l’ai compris je crois. Puis Cameron propose d’aller chercher ma valise et de ranger ma voiture au garage, ce qui est plutôt une bonne idée. Je ne fais pas super confiance au quartier. Et c’est vrai, ma voiture, c’est super précieux. Mon père me l’a offert pour mon anniversaire l’année dernière. Bref, je ne peux m’empêcher de faire une remarque à Cameron et surtout, de le mettre en garde à ce que je pourrais faire. Ce n’est pas comme si je ne lui faisais pas confiance. J’aime bien faire ma chieuse avec lui, ce n’est pas nouveau. « Oh mais je peux être doux, tu sais bien... Et puis si tu fais grève j'vais pas supporter, je suis malade je te rappelle. » Il murmure contre mon oreille alors je me colle surement un peu trop près de lui. C’est vrai qu’il peut être doux. Je l’aime bien lorsqu’il est doux, aussi surprenant que cela pourrait paraître. Mais c’est plutôt sa dernière phrase qui capte mon attention. Il est malade, non mais oui, c’est ça. Il va l’utiliser souvent cette excuse ? Je ne peux m’empêcher de sourire tout de même. « Ce qui veut donc dire que j’ai un contrôle total sur ta personne... » Mais oui, c’est ça. Je ne crois pas non, c’est bien ce qui est le pire dans toute ça. J’imagine que si je n’arriverais pas à le combler, il irait voir ailleurs. Ça fait mal de penser ainsi, je n’aime pas cette situation, même si je l’accepte. Et puis bon, avec toute cette proximité, ça me donne presque envie de lui, ce qui est extrêmement déplacé vu qu’il y a Haley qui nous dévisage en ce moment même. Je me recule donc et le laisser partir avant un dernier baiser, me retrouvant finalement seule avec sa fille. Et évidemment, elle ne reste pas silencieuse. Mais le pire, c’est que j’ai l’impression d’être gentille avec elle. J’imagine qu’elle ne voit pas la chose du même oeil. « Ça nous fait un point commun si tu te détestes ! Pourquoi parce que ta vie est déjà un enfer ? Laisse moi rire, t'as mère t'as abandonné ? La mienne est morte et je ne la verrais plus jamais. Alors arrête de jouer les martyr pauvre petite fille riche, c'est pathétique... » Elle ose vraiment ? Sérieusement, elle me dit ça comme ça ? Je sens la colère m’envahir, un sentiment incontrôlable que je n’avais pas ressentie depuis un moment déjà. Non mais quelle petite garce. Je veux dire, elle a raison, elle ne retrouvera jamais sa mère, et c’est plutôt horrible. Alors que moi je l’ai maintenant dans ma vie. Par contre, ce qu’elle ne comprend pas, c’est que moi, j’ai vécu avec un sentiment d’abandon. Alors qu’elle, jamais sa mère ne l’aurais laissé derrière elle. Je la fixe intensément, ayant soudainement envie de gueuler. De lui dire que la petite martyr riche, elle l’emmerde. « Je n’embarquerai pas dans ton petit jeu. » Même si je dois avouer que j’en aurais bien envie en ce moment. « Si tu veux jouer les gamines, me détester, me traiter de tous les noms et tout faire pour me soi-disant pourrir l'existence, fais toi plaisir. Mais c’est toi qui sera perdante dans tout ça. » Ouais, parce que ça pourrait clairement être plus simple si elle ne faisait pas sa chiante. Cameron revient quelques instants plus tard, et l’ambiance est plutôt tendue. Il envoie sa fille nous chercher des bières et enfin, nous avons un petit moment tranquille. Je ne perd évidemment pas une seconde avant de me coller contre lui, comme si son corps m’appelait. Je ne me retiens pas pour lui faire comprendre que sa fille lui ressemble, en plaisantant légèrement. « Si seulement elle avait hérité de celui de sa mère mais non c'est terrible. » Je fais une petite moue, parce que je ne voulais pas le tourmenter avec ça. Mais c’est vrai que la situation ne risque pas d’être évidente. Surtout qu’elle me déteste vraiment. « Oh je pense que tu ne crains rien et qu'elle va se tenir éloigné de la chambre le plus possible. » Ah oui, elle doit être traumatisée. Bon, je dirais bien que c’est tant mieux, mais ce n’était pas non plus le but de la traumatiser. Une grimace subtile se glisse sur mes lèvres le temps de quelques secondes alors que je ne peux empêcher mes mains de parcourir tendrement son torse. « La chambre sera mon endroit préféré ici dans ce cas... » Je me risque de sourire. Non mais c’est une blague, il l’aura comprit. Bien que bon, maintenant qu’on parle de chambre, ça me donne bien des idées en tête. Je lui fais part de ma déception avant d’attaquer ses lèvres avec une certaine fougue, étant tout de même arrêté par la remarque de sa fille, qui est de retour. Je ne peux contenir un soupire alors que Cameron lui dit de fermer les yeux, ce qui a un peu le don de m’amuser. J’attrape la bière et en boit une très longue gorgée, en ayant le sentiment d’en avoir besoin. « On va s'asseoir ? » J’hoche automatiquement la tête alors que je le suis au salon. « Bonne idée. » Je me laisse tomber sur ses genoux, alors que je viens me blottir doucement contre lui, capturant ses lèvres rapidement avant qu’il ne puisse dire quoi que se soit. « Tu me racontes ? » Nouveau soupire, ce n’est pas mon sujet de conversation préféré, mais en même temps, je dois bien lui raconter ce qui s’est passé avec mon père aujourd’hui. « Mouais... En fait, je ne sais pas par où commencer tellement ce fut un désastre. Je te jure... Je n’ai jamais vu mon père dans cet état. » Je baisse les yeux, rongée par la culpabilité d’avoir mit mon père autant en colère. « Il était en colère... mais c’est plus que ça. Il est déçu... de moi. Il m’a dit que pour la première fois de sa vie, il avait eu honte d’être mon père. Qu’il m’aime, mais que mon comportement l’a complètement dépassé... » Et il a surement raison. Je peux le comprendre, où au moins essayer. « D’abord, il n’arrive pas à comprendre qu’avec tout ce qu’il a fait pour moi, que j’ai tout de même décidé de rencontrer ma mère. Et surtout, que j’ai réussi à lui pardonner. » Et ça m’emmerde qu’il pense ainsi. Mes doigts caresses distraitement la nuque de Cameron alors que je lève à nouveau les yeux vers lui. « Puis y’a toi... Il est loin d’approuver. Il... Il croit que t’es juste un pervers qui veut me baiser pour combler le manque et le problème mental que t’as. Il dit que tu profites de moi et de mon instabilité... Il n’arrive pas à comprendre comment je peux être attiré envers un homme qui est plus vieux que lui. » J’essaie de rester calme, mais tout cela me trouble beaucoup plus que je ne le voudrais. Il reste mon père, et son avis et opinion de moi compte énormément pour moi. Mais d’un autre côté, je suis tellement bien avec Cameron. Je l’aime... alors... « C’est vraiment loin d’être simple. Pour l’instant, il ne veux même plus me parler. Il est trop énervé, n’arrive pas à passer par dessus tout ça. » Je me mords la lèvre, parce que je n’ai surtout pas envie de fondre en larmes. Ce n’est pas le moment.