FRANCKIE

La salle aux soi-disant milles et une merveilles. Je ne m'y étais aventuré qu'une ou deux fois depuis son apparition au sein du nid, mais l'impatience avait à chaque fois prit le dessus, m'obligeant à sortir me trouver une occupation au risque de piquer une crise tel un gamin souffrant d'hyperactivité sévère. Je n'avais jamais obtenu un quelconque indice sur le secret d'un autre candidat à l'exception de ceux donner à l'attention de la totalité des habitants. Peu importe la piste que je pouvais avoir, mes idées ne pouvaient jamais réellement aboutir par manque d'informations pouvant concrétiser ce à quoi je pensais. D'un pas de conquérant, je m'avance pour atteindre le premier étage, attrapant au passage par le bras Franckie, débusqué dans le couloir. Un parfait barrage à l'ennui et si je suis amené à apercevoir un indice, je préfère que ce soit avec le jeune homme plutôt qu'une autre personne. Cela dit, il ne me semble pas qu'une image ait déjà apparu à un candidat ou bien ceux-ci l'ont secrètement garder pour eux, afin de ne pas éveiller les soupçons. La fonction de la récente pièce apparue dans le château se présente davantage comme un mythe que comme une réalité, mais je ne suis pas contre tenter de perdre quelques heures de ma vie pour m'aider dans la chasse aux secrets. J'entre dans la salle, la main de Franckie emprisonné dans la mienne toujours sans un mot. J'avise l'éternelle lumière rouge se présentant sous la forme d'un point inquiétant sur le mur d'en face, avant de pénétrer entièrement dans ces lieux en jetant des coups d'oeil à droite et à gauche, comme s'il allait soudainement se passer quelque chose d'absolument génial. Rien. Je soupir très légèrement, tandis que je me laisse glisser jusqu'au sol. Ca te dit de me tenir compagnie ? » je lui demande, bien qu'après l'avoir à moitié kidnappé de ces propres activités personnelles, je ne lui ai guère réellement laissé le choix quant à me suivre ou non jusqu'ici.

Pour tout vous dire, je ne savais pas trop quoi faire en ce Vendredi soir. Peut-être parce qu'ayant dîner à dix sept heures (pour cause de très grand creux dans l'estomac) je venais de légèrement casser mon rituel de la soirée. Oui, c'était assez navrant quand on y pensait, devoir attendre inlassablement, seul, regardant l'horloge répéter les mêmes mouvements encore et encore. Finalement, j'avais décidé de sauter sur mes pieds, quitte à ne pas savoir quoi faire par la suite, quitte à en perdre mon chemin pour traverser le couloir. Je fus bien vite attrapé par Elvis qui, d'un regard attentionné m'avait saisi le bras pour m'emmener sans un mot je ne sais trop où. En fait, je ne me posais pas réellement la question, à mes yeux Elvis était très certainement le candidat dont je n'avais rien à craindre, contrairement à la plupart des autres. Lui je savais qu'il ne me ferait pas de mal. Un sourire s'était alors dessiné sur mes lèvres alors que nous traversions la salle aux milles et une merveilles. Salle dans laquelle je ne mettais presque jamais les pieds. « Ca te dit de me tenir compagnie ? » déposant un baiser sur sa joue je ne tardais pas à lui répondre « Bien entendu ! » mon ton se voulait enjoué, comme toujours. Cette semaine encore, Elvis était de nouveau nominés, je craignais une nouvelle fois le pire, semaine de stress en vu. Je ne comprenais réellement pas l'acharnement dont les candidats faisaient preuves à son égard. « Je suis content que tu sois resté cette semaine... et j'espère que ce ne sera pas notre dernière ensemble... ici. » à vrai dire, plus le jeu avancé, plus les taux se resserrer, j'avais moi même peur de me retrouver sur le banc des nominés, encore.

Ces lèvres viennent se poser contre ma joue, juste avant qu'il ne me réponde: « Bien entendu ! » Me voilà rassuré. Il aurait été parfaitement en droit de refuser et de vaquer à d'autres occupations qu'une aussi ennuyante que me tenir compagnie dans une sinistre salle, mais je dois avoué que j'aurais sûrement été légèrement déçu si ça avait été le cas. « Je suis content que tu sois resté cette semaine... et j'espère que ce ne sera pas notre dernière ensemble... ici. » ajoute-t-il. Mon avenir au sein du nid n'avait jamais été aussi incertain que ces derniers temps. Chaque semaine, je me retrouvais sur la sellette et grâce à un miracle ou une intervention divine, je me retrouvais tous les dimanches soirs dans le groupe des rescapés des éliminations. Cependant, la chance tourne et de mon point de vue, l'heure fatidique de mon retour à Glasgow se rapprochait un peu plus au fil des jours dans le nid. Mes nominations en rafales ne m'étonne pas vraiment. Je ne suis ni un candidat charismatique, ni sociable, avant même le début de l'émission j'était intimement persuadé que je n'avais rien à faire au sein d'une télé-réalité. Ma présence entre ces murs était tout simplement insolite. J'hausse les épaules, avant de reprendre: « L'essentiel, c'est que tu restes. » Sans fausse compassion, je le pense très sincèrement. Franckie a sûrement beaucoup plus de raisons de s'accrocher à sa place dans FAKE LOVER que je n'en ai. La notoriété ne m'intéresse pas et je n'ai pas besoin d'amasser une somme colossale d'argent. Si j'ai décider de participer, c'était uniquement pour jauger ma capacité à vivre avec autrui. Et mon secret aussi, auquel personne ne semble s'intéresser. « Ca ne serait pas si terrible... » dis-je avec franchise avant de continuer: « La France et l'Ecosse, tu sais, c'est pas si éloigné que ça. »