the demon i cling to.

C'était la première fois depuis un nombre considérable de jours que, pour une fois, je n'avais rien planifier au sujet de ma journée. La première fois depuis longtemps que je n'avais alors prévu de ne rejoindre personne à la plage, ou que je n'avais programmer un footing avec l'une de mes voisines. Car oui, je faisais régulièrement quelques sorties avec quelques unes de mes connaissances de Floride. La chose est, je ne comptais pas m'installer ici pour uniquement converser avec les oiseaux et mon chien, alors, de nature sociable, j'avais rapidement su me trouver quelques personnes avec qui sortir, enfin.. Ce matin donc, j'avais décidé de ne pas me précipiter, au point alors de m'accorder un bon petit-déjeuner sur le canapé, à glander bol de céréales en mains devant les dessins animés made in United-States of America, de prendre une douche qui avait surement eu l'air interminable pour les locataires d'à côté et de me poser sur le balcon quelques temps afin de tenter brièvement de lire un magasine que j'avais acheter environ deux mois plus tôt.........mieux vaut tard que jamais, comme on dit. C'est drôle mais, à rester enfermée dans mon appartement, même si cela ne faisait pas des lustres, je commençais sincèrement à m'ennuyer. Vivre seule, c'est pas forcément le pied, en fin de compte. J'attrapais mon verre de jus d'oranges, le liquidais puis quittais alors mon petit coin extérieur pour aller rincer mon gobelet à la cuisine. Je traversais le logement, verre dans une main, bouquin dans l'autre avant que Sweat Pea ne me surprenne, me faisant ainsi lâcher ce que je tenais, notamment le verre, qui se brisa quelques centimètres plus bas. « Bien, et là, je te félicite aussi ? » lâchais-je alors en me mettant en colère après elle. Je soupirais et la poussais, espérant que l'idée saugrenue d'aller jouer dans les morceaux de verres n'allait pas lui traverser l'esprit. Je reprenais mon chemin, continuant d'appeler le chien pour qu'elle ne s'approche pas de la scène du crime et allais chercher de quoi balayer. Pelle, balai, et me voilà alors accroupie au sol à ramasser le carnage, qui était depuis le temps partie rejoindre l'entrée, se collant précisément contre la porte, à l'instant même où la sonnette se fit entendre. C'était un bruit auquel je ne me ferai probablement jamais, trop désagréable à mon goût, mais qui pouvait en vérité se rendre plutôt utile. Je me relevais, posant la pelle à moitié remplie sur le comptoir avant d'enjamber ce qu'il restait pour aller ouvrir. Je tournais les clés dans la serrure, attrapais la poignée et l'actionnais, tirant la porte vers moi, interrogée sur la personne que j'allais pouvoir trouver sur le pallier..

Médiocre, sorry.....

« Peu importe. À.. dans quelques temps. » Depuis la fin de Fake Lover, Vadim avait une boule au ventre. Passer d'une vie presque tranquille à une aventure totalement loufoque avec des habitants aussi épatants dans leurs médiocrités qu'intéressants, pour finalement revenir à une vie à peu près normale, forcément, ça l'avait chamboulé. Mais la pire chose, là dedans, devait être que ces habitudes n'étaient plus les mêmes que celles qu'il avait lorsqu'il n'était pas encore dans le jeu. Avant, il n'avait pas affaire aux paparazzis (bon soit ils sont moins présents aujourd'hui puisque deux saisons sont passées au dessus), avant, il regrettait de devoir se taper ses parents et sa sœur à longueur de temps. Maintenant, il regrettait de ne pas pouvoir les voir autant qu'il le voulait. Mais, heureusement que Micah était là. Sans lui, il serait retourné en Russie, tout seul, tout en continuant sa vie de misérable tandis que sa sœur se serait éclatée à Miami. Sans lui, il n'aurait pas connu l'amour, ou tout un tas d'autre chose qu'il sous-estimé avant de rentrer dans Fake Lover. Maintenant, on pouvait dire qu'il avait bien changé. Cependant, lâcher prise avec ses habitudes d'avant n'était pas quelque chose de simple et le russe le savait très bien : sa famille lui manquait. Surtout une personne, il fallait bien l'avouer. Fermant la porte de son appartement, il pénétra dans ascenseur, ses deux valises à ses mains, prêt à rejoindre le taxi qui l'attendait en bas de l'immeuble. La porte se ferme, il sourit. Débarquer à l'improviste est totalement son genre.

Il n'aimait pas l'avion. Voilà ce qui en ressortait de son voyage. Il se demandait bien où le pilote avait choppé son autorisation pour conduire un avion mais ça devait pas être légal. Ou alors ils étaient louches. Probable. Enfin soit. Miami, neuf heures seize du matin, le soleil tape à fond et il a encore envie de faire pipi. Visiblement les chiottes de l'avion lui avait pas suffi. Fallait dire qu'il pouvait pas beaucoup y aller, y'avait deux personnes en train de jouer au Monopoly à l'intérieur, et bordel c'en était ridicule : c'est comme si des gens baisaient dans un cellier.. ridicule, oui. hm. Il reprit un taxi, qui le déposa devant l'immeuble de sa sœur. Elle avait intérêt à être là, il n'avait pas fait tout ce chemin ni tous ces transports pour finalement discuter avec une porte. Ca il pouvait le faire ailleurs. Il monta alors à l'étage adéquate. Il se souvenait de tout, où elle habitait, quel étage, quelle porte, la taille de l'appart, tout. Il fallait dire que, lorsqu'elle avait emménagé, Vadim était la première personne prévenue. À croire qu'ils étaient devenus les meilleurs amis du monde maintenant, ce qui était tellement mieux. Il aimait sa sœur, donc forcément, ça aide, hein. Il était donc arrivé à bon port, devant sa porte, avant de lâcher l'une de ses valises pour sonner. Les quelques secondes entre le moment où il avait appuyé sur la sonnette et où Hivana avait ouvert la porte paraissaient des heurs. Mais lorsqu'elle le fit, il lui tomba dans les bras, littéralement. En fait, il n'avait même pas vu si c'était elle ou pas, mais bon. « TU M'AS TELLEMENT MANQUE ! ESPÈCE DE.. DE.. J'TROUVE MÊME PAS D'INSULTES TELLEMENT JE SUIS CONTENT DE TE VOIR PETITE SOEUR ! » Vadim qui ne trouve pas d'insultes ? Comme quoi c'était possible. Il se retira alors de son étreinte, pour finalement sourire face à elle. Elle était tellement belle. En quelques mois, elle n'avait pas changé.