Sixtine ; 12H20

Mardi ~ Sir Artie s’était réveillé ce jour-là avec une force supplémentaire, il ne savait ni comment, ni pourquoi. Il enfila rapidement sa chemise blanche, préférant son pantalon chino qu’a son jean, il dévala les escaliers avec fureur et se calma lorsqu’il s’installa prêt de la table à manger avec deux autres candidats qu’il ne connaissait pas vraiment. Ces derniers temps, il avait l'habitude d'être le premier à se réveiller, et aussi le premier à dormir donc il économisait une grande partie de son énergie vitale, ce qui l’aidait, sans le sentir, à être plus actif, plus viril et plus impliqué dans le jeu. Mangeant ses tartines, il réfléchissait au planning d’aujourd’hui, il avait aussi besoin d’un petit tour à la bibliothèque afin d’emprunter quelques livres de chevets, puis il passa en vue tous les scénarios possibles, choisissant finalement de faire une petite ronde à l’extérieur, qui n’allait lui faire que du bien. Il regarda l’heure affichée sur le cadran de sa montre : 11h55, leva ses yeux vers le ciel, un temps parfait, un soleil qui peinait à faire sa place mais qui s’installait doucement dans cette vaste étendue de gaz… L’extérieur du château était pour lui tout seul, il s’extirpa de l’embrasure de la porte puis se faufila vers la falaise ou il aperçut, à son plus grand étonnement un spectacle grandiose…

Je commence à avoir le blues. Le mal du pays vous voyez, mes espaces verts me manquent. Merde, ça fait à peine une semaine et demie et je mets déjà à gémir. Je le savais bien pourtant, que ça allait me peser de rester dans un lieu clos pendant tout ce temps. J’ai pour habitude d’être active, d’enfourcher mon vélo et sentir le vent dans mes cheveux, d’aller boire un verre au pub d’à côté avec des amis, de mettre la pâtée à mon prof de gym au paintball –le laser game c’est pour les chochottes-, de danser toute la nuit sans me préoccuper des autres s’il le faut. Je suis capable d’enchaîner le tout entre mon boulot et mes réunions écologiques. Je suis ce que l’on appelle plus communément une boule d’énergie. Rester immobile, m’ennuyer, sont des choses particulièrement difficiles pour moi. Voilà pourquoi je n’aime guère compter les nuages, allongée sur ce transat’ posé sur la terrasse. Comme si on allait pouvoir prendre le soleil dans cet endroit lugubre. Je décide alors de partir pour un peu d’exploration, avec un peu d’espoir je vais découvrir un recoin caché de la bâtisse, une porte invisible –quoique me cogner pendant ma balade ne me plairait pas vraiment-. Ma promenade est cependant écourtée par de vertigineuses falaises qui s’étendent devant moi. Le bout du monde. Mais cet air est délicieux, et cette vue à couper le souffle est juste splendide. Voilà pourquoi la nature a besoin de nous, vous voyez là ? Ai-je envie de crier aux spectateurs, au monde entier. Mais à la place je reste silencieuse –eh oui ça m’arrive-, j’ai presque envie de chialer, mais je me rends compte que je ne suis pas seule. Le lord est perché un peu plus haut, constatation qui m’extirpe un sourire. Chouette, un peu de compagnie. Je me glisse dans son dos, agrippant son bras tandis qu’il détaille la scène, le bousculant légèrement. Oups, faut pas qu’il tombe quand même. « Lord Artie, ça faisait longtemps. Cette situation te plaît-elle davantage que la précédente ? » je l'interroge en plantant mon regard amusé dans le sien. « Je viens sans boue, promis ! » je lève mes mains comme pour lui prouver mes propos. Puis j’affiche un air plus sérieux les sourcils froncés, reprenant son bras dans le mien. « Tu n’étais pas très réactif aux défis à ce que j’ai pu constater. Je devrais te punir de nous avoir fait perdre autant de points, misérable. » Non non, je ne menace pas de le jeter dans le vide ! Quoique . . . Ca marche plutôt bien dans les films, le type suspendu au dessus du balcon. Mais bon, il sait sans doute que je plaisante. Je suis peut-être un peu folle, mais pas une meurtrière.

Sir Artie entendit un son étrange, il ne se retourna point. Le spectacle qui lui était proposé formait un paysage magnifique, l’envoutant au point qu’il ne songeait plus à prendre ses précautions. S’il chutait, il était mort.

Il recula, une jeune femme agrippa son bras et le poussa dans son élan, il reprit son équilibre et tourna pour voir de qui il s’agissait plus exactement. Elle le lâcha finalement, il fut étonné de voir Sixtine, toujours aussi resplendissante. Elle était belle, mais son comportement l’était moins, cela suffisait quand même à ce que monsieur Artie lui prête un quelconque intérêt. Elle n’était pas très vulgaire, il sentait juste en elle une flamme qui dépassait les bornes des fois, mais rien de bien méchant. Elle le taquinait. Elle l’arnaquait avec sa voix aiguë. « Lord Artie, ça faisait longtemps. Cette situation te plaît-elle davantage que la précédente ? » A vrai dire, cela ne faisait pas très longtemps, il la rencontrait quotidiennement, sans se lasser de voir sa frimousse dorée. Peut être qu’elle insinuait qu’il n’avait parlé depuis la soirée. Peut être… Il se retourna, mais la jeune blonde l’arrêta avec son sourire charmeur. Elle lui rappela leur dernière rencontre qui ne s’était pas terminé comme elle l’espérait. Il ne savait plus pourquoi il avait subitement quitté les lieux, l’avait elle prit assez méchamment ? Surement non vu qu’elle n’avait pas changé de comportement ces derniers temps. Il fut rassuré, mais pas trop. Essayant de détourner son regard, elle l’attira à nouveau. Artie jugeait parfois que ses propres yeux avaient une beauté sans égal, mais là, il était détrôné, complètement rabaissé à un voile inférieur, quoiqu’il puisse prétendre à une seconde place, ce n’était pas toujours plaisant mais il se consola une nouvelle fois. « Cette fois c’est on peut plus mieux ! Tu ne trouves pas que le paysage est magnifique ? » Il inspecta quand même ses mains pour en être rasséréné. « Tu n’étais pas très réactif aux défis à ce que j’ai pu constater. Je devrais te punir de nous avoir fait perdre autant de points, misérable. » Il décida d’outre passer cette remarque, trouvant comme simple prétexte le fait que les défis n’étaient pas vraiment à la hauteur de sa personne. Il lui serra cette fois les mains qu’elle avait si joliment entretenue pour l’inviter à sa hauteur, lui laissant un moment de répit pour qu'elle puisse goûter aux délices de cette mer mouvementée « Alors, à ce qu’il parait, tu voulais me parler non ? » Il laissa planer un air calme, la sonorité de la mer était banale, Sir Artie trouvait qu'elle gâchait le moment…

La remarque du jeune homme fait briller mon regard azuré. Je suis submergée par une vague d’apaisement. Je suis heureuse de constater qu’il fait attention à ce genre de choses, la plupart des gens trouve cela beau un instant sans même prendre le temps de le faire remarquer. Lord Artie m’invite à rejoindre son point de vue, j’avance d’un pas afin d’admirer la mer en contrebas, qui s’écrase nerveusement contre les rochers. Je me tourne vers lui. « C’est pour ce genre de merveilles que je me bats avec mes pancartes. Les gens ne se rendent pas compte que la beauté les entoure constamment. » Et il faut la préserver, à tout prix. La mort de sept milliards de personne me serait presque égale, après tout la nature avait été là en premier, nous offrant des délices que nous avions piétinés avec nos gros sabots. Non, je ne suis pas aussi extrême dans mon combat, contrairement à d’autres écologiques radicaux dont certains trouveraient une certaine utilité à posséder la bombe atomique entre leurs mains. J’ajoute d’une voix douce et rêveuse. « Ils vivent égoïstement en oubliant qu’ils ne sont pas seuls sur cette planète. » Mais Lord Artie n’est certainement pas là pour entendre mes beaux discours sur l’importance de la préservation de l’environnement. Je lui adresse un sourire pour briser cette réflexion trop sérieuse, me laissant captiver un instant par son regard hypnotique. Sa question me fait presque sursauter tant je me suis laissée égarer. Je papillonne des cils et me racle la gorge. « Ah bon, qui est le petit doigt qui t’as renseigné ? » Peut-être Oona, elle est la seule avec qui le Lord est entré dans la conversation. Je lui ai en effet confié qu’une question m’a brûlée les lèvres sans que je ne puisse la formuler. C'est le moment ou jamais, n’est-ce pas. « Ca me trotte dans la tête depuis le début. » Mon pied dérape légèrement. « On a déjà dû te le demander mais . . . tu dois être du genre à ne manquer de rien, financièrement parlant, n’est-ce pas ? » Je l’interroge du regard, son air distingué semble me répondre à sa place. Je ne l’imagine pas autrement que vivant dans une vaste demeure de cinq étages avec des femmes de chambre et des valets qui s’affairent aux quatre coins. Vous avez regardé Downton Abbey ? C’est exactement comme ça que me le représente. « Alors pourquoi tu participes à cette émission au juste ? La plupart des candidats sont là pour l’argent. » C’est une question peut-être indiscrète. « Tu n'as pas assez de prétendantes sur ton île ? » je ris un peu, histoire de l’encourager. Il ne doit pas manquer de greluches là-bas. Séduisant, bien éduqué, et sa fortune ne doit rien gâcher, s'il en a vraiment une.

La jeune femme qui s’était adonnée à la boue une semaine auparavant était donc une fervente et loyale guerrière qui se battait pour la bonne cause. Il ne douta pas un seul moment de sa capacité combative, il allait même affirmer que ce rôle lui allait à merveille tellement elle collait avec ce monde proche d’Ushuaia. Avoir des protecteurs de la nature était une bonne chose, il fallait quand même que quelqu’un porte le flambeau non. Les humais étaient censés se compléter, chacun était prédestiné à un domaine bien particulier, et celui de la nature n’était pas une dévotion pour le Sir. Bref, pour sauver la planète, il allait finalement compter sur des gens comme elle pour faire le boulot. Il se contenta de hocher la tête positivement, signe approbateur afin de soutenir la jeune femme dans sa lutte acharnée « Je vois que tu te prends assez de mal pour les défis, garde ton sang-froid, si tu veux sauver la planète, fais le avec modération. Je te filerais plus tard des contacts, cela pourra t’aider si tu y tiens vraiment. » Il connaissait effectivement un bon nombre de militants qui vouait un attachement semblable à celui de Sixtine, des militants bien placés et mieux influant qu’une jeune femme soulevant une petite pancarte en carton, c’était comme ça qu’il la voyait et ôta subtilement cette image de sa mémoire. Un petit coup de pouce ne pouvait lui faire que du bien « Oona m’a parlé brièvement de toi, vous êtes très proche l’une de l’autre non ? » Peut être préférait elle les femmes, tout était à suggérer et il pouvait se tromper à n’importe quel moment. Puis elle posa la question que tout le monde lui posait, à dire les réels motifs de sa participation. Cela ne regardait à vrai dire personne, mais il ne voulait pas paraître des plus déplaisant, il répondit sincèrement « Je suis venue ici pour rencontrer des gens. » Il marqua une pause, reprenant avec le même ton silencieux et serein qu’avant « Des gens comme toi par exemple, comme Moore, comme Oona, comme Evey et bien d’autre. Je cherche quelque chose de plus profond, un équilibre intérieur, une certaine évaluation, un dosage de mon être… Je veux me connaître réellement, et rien de bien mieux que d’être présenté devant une quarantaine de candidats tous différents et un public contant des milliers de téléspectateurs… » Il avait expliqué son cas avec ingéniosité, il en était satisfait. Maintenant, il fallait voir si Sixtine avait bien assimilé. «[ ….] La plupart des candidats sont là pour l’argent. » Il se retourna vers le paysage, toujours son regard dirigé vers la vague, il rappliqua « Je ne suis en aucun cas l’un des ces candidats que tu stéréotypes… » Les questions fusaienit de son côté, elle était de nature très curieuse, ce qui ne l’épata pas vraiment « Tu n'as pas assez de prétendantes sur ton île ? » Il se tourna cette fois-ci vers elle, sondant du regard ses pupilles bleuâtre, lachant par magie un sourire qui arracha son sérieux habituel « Mon île, comme tu semble t’obstiner à la décrire, compte principalement deux majordomes, trois femmes de ménages, un grand père, une mère, un père et un Artie. Ai-je assez répondu à ta question ou bien t’attendais tu à une autre formule ? » Il resta muet, reprenant son authenticité emblématique de tous les jours, faisant mine de réfléchir, alors qu'il n'en était rien...

Le sang-froid, c’est une chose dont je manque parfois. Je me laisse envahir trop facilement par les émotions, je suis une fille guidée par son instinct et son ressenti. En cela, je suis sans doute très différente de Lord Artie qui semble au contraire tout en retenu, posé et réfléchi. Mais cela serait bien ennuyeux si nous étions taillés dans le même bois, n’est-ce pas ? « Je suis modérée crois-moi. Certains aimeraient juste éradiquer la race humaine en un clin d’œi et mènent des actions plus que douteuses. » L’éco-terrorisme est une chose assez répandue, et l’utilisation de bombes pour détruire des barrages ne les effraie pas. Beaucoup de personnes me prennent pour une folle furieuse trop investie dans ma lutte contre la destruction de notre écosystème, mais je suis une jeune fille particulièrement pacifique. Je suis simplement très impliquée, passionnée, et je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça. Je ne suis en rien une radicale, même si mon potentiel a parfois été chassé par ces individus. « Ceci dit je ne cracherais pas sur tes contacts, je te remercie ! » Des contacts, c’est de ça dont nous avons besoin pour avancer. Certains membres de mon association ont quelques numéros de téléphone utiles, mais atteindre les plus hautes sphères est un défi particulièrement délicat. Je m’appuie un instant contre l’épaule du Lord, puis recule. La remarque à propos de la jeune danseuse me retire un sourire. Y’a-il un sous-entendu là dessous ? Il est vrai que je me suis moi-même posée des questions, mais je garde le silence sur ce point. « Nous avons eu quelques échanges qui m’ont assez plu je dois dire, j’ai un bon feeling avec elle. Mais elle a agi assez bizarrement au prime, ça me tracasse. » Ce baiser qu’elle m’a volé a eu l’air de la perturber passablement, et j’espère que son comportement ne changera pas à mon égard. Après tout, il a été de son fait et non du mien. J’observe un instant les vagues à nos pieds, des centaines de mètres plus bas, continuant à se battre avec la roche dans un combat perdu d’avance. Cela me sert de distraction quelques secondes avant que la voix du jeune homme n’attire à nouveau mon attention. « Je vois, c’est une expérience de vie si j’ai bien compris. » Il cherche à s’ouvrir au monde, à se découvrir. Savoir de quoi il est capable, ce qui le définit. C’est une assez bonne raison de participer à FAKE LOVER, les miennes ne sont pas aussi nobles. J’avoue que l’argent s’agite devant mon radar et m’attire comme un aimant. Mais au départ je suis censée y trouver d’autres raisons de me battre, et sortir de ce château avec un désir de me consacrer davantage à moi, à des problèmes secondaires. Pour l’instant, cela fonctionne de façon sporadique. Je me sens bien quelques temps, puis les cris des manifestants me manquent et je n’aspire qu’à retourner parmi cette foule revendicative. « Il faudrait que tu essaies quelque chose de nouveau alors, que tu te surpasses, non ? Quelle est la chose la plus folle que tu ais faite dans ta vie, qui a emballé ton coeur ? » Je l’interroge du regard, je tente de le sonder avec l’énergie de mes yeux bleus. On me dit souvent que je mets les gens mal à l’aise avec eux, mais je m’en moque. J’ai envie de savoir si ce jeune homme est capable de faire des folies, ou s’il s’est toujours contenté de suivre le chemin sans encombre qu’on lui a tracé. A l’évocation de sa famille je ne peux m’empêcher de rire. Je me demande un instant s’il ne plaisante pas, mais je décide de considérer cela comme une vérité. Je note, en passant, que je suis parvenue à lui arracher un mince sourire et m’en félicite intérieurement. C’est un pas vers l’avant. Je m’éloigne de lui et exécute un tour sur moi-même, les bras écartés. « Ca doit être bien, une famille unie comme la tienne. » Je fais simplement remarquer cela, détournant mon regard. Je m’imagine une vie de château avec une personne à ma disposition pour m’apporter un bon café sans que je risque de me brûler. Mais je suis certaine que je ne ferais rien d’autre que tyranniser le pauvre homme. Finalement, ce qui me semble le plus agréable dans son existence, c'est la présence de ses proches autour de lui.

[désolée pour la longueur >.< J'ferais plus court après !]

Sixtine devenait sans le savoir agaçante et persistait à évoquer ses réflexions sur la nature, sur l’écologie, sur les attentas bioterroristes patati patata. Il se demanda si cela figurait vraiment parmi les indices qu’il pouvait récolter sur elle ou bien non, l’un de ces nombreux indices qui le mèneraient certainement à son secret, il ne savait pas vraiment par ou commencer, il n’avait pas posé les véritables questions qu’il devait lui poser, il s’était juste contenter de lui parler normalement et de grignoter par-ci et par là quelques informations sur elle. Il avait d’ailleurs oublié cette chasse au secret même si cela était loin ces priorités. « Nous avons eu quelques échanges qui m’ont assez plu je dois dire, j’ai un bon feeling avec elle. Mais elle a agi assez bizarrement au prime, ça me tracasse. » Selon elle, la jeune danseuse avait agi assez bizarrement en venant embrasser Sixtine, mais il la comprenait quand même, et en regardant plus profondément, cela n’était pas tracassant loin de là vu que le défi consistait à embrasser le ou la personne avec qui elle était le plus proche, il voyait qu'elle avait juger nécessaire de signer leur relation amicale en un simple baiser, cela n’avait en aucun cas l’air choquant, du moins pour lui « Tu parle de l’incident du prime, ne t’inquiète pas ce n’est qu’amical je crois… Elle a simplement jouer le défi comme elle le sentait, faudrait pas non plus le prendre comme un délit, même si ce contact t'as réellement perturbé » Du moins pour lui, il comprenait la jeune Oona avec qui il compatissait un peu vu que sa meilleure connaissance, à dire Sixtine, commençait à douter d’elle. Perdue dans ses réflexions, il fut interrompu par la jeune femme qui repliqua « Il faudrait que tu essaies quelque chose de nouveau alors, que tu te surpasses, non ? Quelle est la chose la plus folle que tu ais faite dans ta vie, qui a emballé ton coeur ? » Encore une fois, elle n’avait pas tord, comme toujours, mais elle ne s'était pas très bien exprimé. Il était venu en ces lieux pour vivre de nouvelles expériences, loin de son quotidien, peut être des expériences morales plus que matérielles car il trouvait que faire la fête ou bien faire le fou pendant une journée n’avait rien de bien intéressant vu que le moment passé disparaissait dès le lendemain, un moment en autre éphémère et rapide qui n’était pas inscrit dans la durée, alors que les expériences morales tel que les connaissances, les apprentissages, les nouvelles, les secrets, les vérités etc.. avaient plus d’impact et l’intéressait plus « Je crois que tu n’as pas bien compris le sens de mes phrases ma petite Sixtine… Je cherche à faire des connaissances, des expériences de la vie, essayer de vivre en communauté… En autre ce que je recherche et plus spirituel, le matériel ne m’intéresse pas vraiment. » Il s’arrêta encore un moment, prenant des pauses l’aidait à réorganiser ses phrases, mieux les structurer, réfléchir avant de parler était toujours un petit plus qu’il avait par rapport aux autres « Les choses folles que j’ai faites sont bien nombreuses… Tu penses que je suis si congelé que cela, que je vis dans une île paradisiaque avec trente milles prétendantes... ? »Il lâcha un rire indiscret, fort amusé. Il fallait dire qu'il ne riait que rarement, mais cette jeune femme arrivea à le faire. Bravo. Et Malgré le fait qu’il était sage, il vivait quand même sa vie pleinement et comme il le souhaiter. Il n’allait pas s’arrêter sur les nombreux moments qu’il avait foutus avec ses proches, avec ses amis… Bref, juste le fait d’embêter la voisine avec son avion radio-télécommandé était un moment fort pour lui, donc autant ne pas venir lui poser cette question car sinon, il avait une tonne de chose à dire et il n'allait pas s'arrêter de la journée.

La jeune femme s’était détaché de son regard et commença à tournoyer sur elle-même, il nota sa joie qu’il enviait, il aurait vraiment aimé avoir son corps, elle était belle, légère, flottante, jeune, elle devait avoir un avenir après ce jeu, il l’espérait grandement pour elle, il commença à l’apprécier, même s'il la trouvait avant un peu agaçante et peu mature. « Oui c’est soulageant d’avoir une famille derrière nous… Qu’est il arrivé à la tienne, tu sembles être seule… » Il la voyait seul, sans père, ni mère, heureuse dans une maison, non plutôt un potager entouré de jardins et de plantes, où les arbres sont des corans et où les animaux sont des bibles sacrés, voilà là comment il s'imaginait son quotidien à présent, et ce n'était pas trop mal, comparé à ce qu'elle s'imaginait, elle sur lui…

Hj : T'inquiète