cooper.

Le prime s’était enfin achevée et c’est avec une joie non dissimulée que j’avais quitté le plateau. Non, mais c’était de pire en pire, ces soirées du dimanche. Il faut dire qu’avec la bande de Drama Queen qui me servait de colocataires, c’était loin d’être surprenant. Ils prenaient tout au pied de la lettre et chaque moindre petite situation prenant des dimensions exponentielles qui me donnait franchement mal à la tête. J’étais passé par la salle de bain en sortant du plateau, avait vite fait de me changer pour enfiler un pyjama tout simple, puis j’avais avalé deux comprimés d’acétaminophène pour prévenir l’éclosion de cette migraine que je sentais venir à cent miles à l’heure. Oh, joie. J’allais finalement me refugier sous les couvertures de mon lit, vide pour l’heure. Pas de présence de Jackson à l’horizon. Ah, mais j’y pensais : il ne viendrait pas. Ni ce soir, ni les autres jours. Avec tout ce brouhaha au prime, j’en avais presque oublié Cooper. Où était-il, d’ailleurs? Remarquez, son absence dans le lit conjugale ne me déplaisait pas : j’avais toute la place pour moi, et comme ça m’avait manqué au cours de la dernière semaine, j’en abusais.

Fin du prime. Il était temps. Supporter toute cette bande d'énergumènes en même temps, mon dieu. On avait pas idée de tous nous regrouper dans la même pièce, cela ne faisait jamais bon ménage. Encore heureux ce n'était qu'une fois par semaine. Enfin deux si on comptait les soirées. Juste après je m'étais empressé d'aller me griller une cigarette dehors. Je l'avais bien méritée. Je fis ensuite un tour par la salle de bain, j'aimais bien me coucher tout propre. Une petite douche rapide, et un brossage de dents plus tard, je rejoignis ma chambre en boxer. Je m'écroulai sur mon lit, avant de me rappeler, que merde, j'étais censé le partager avec Evey. Je levai la tête, et l'aperçue, seule, dans le sien. Je doutais qu'elle voudrait ramener ses fesses jusqu'ici. Je décidai donc de me déplacer. En plus elle serait surement extrêmement ravie de me voir débarquer. Mademoiselle en avait profité pour s'étaler de tout son long. Pas de bol pour elle me voilà.  « Ton partenaire que tu attendais tant est arrivé » dis je un sourire aux lèvres, avant de me coucher à ses côtés, la poussant au passage, pour me faire de la place.  « Bouges tes fesses, chérie »

« Ton partenaire que tu attendais tant est arrivé. » Cette voix, je la reconnais tout de suite. Ce ton qu’il a, comment dire, est reconnaissable d’entre tous. Cooper, bien sûr, qui daigne enfin rejoindre ma couche – parce qu’entendons-nous bien, c’était mon lit, pas le sien. Certes, le notre pour la semaine, mais je restais la propriétaire légitime de ce matelas, de ces couvertures et de ces oreillers. Ruben et Jackson combiné n’avaient pas réussi à se débarrasser de moi, il y avait donc fort à parier qu’il en serait de même pour lui. « Oh, tiens, je ne t’espérais plus. » lui fis-je seulement d'un ton ironique en relevant la tête vers lui, alors qu’il affiche sur ces lèvres un large sourire. Ayant surement que je lui donnais mon accord, il s’invite dans le lit et s’étend à mes côtés, cherchant à me dégager de mon territoire. « Bouges tes fesses, chérie. » Je suis du genre très territorial, mais je préfère encore céder une parcelle de ce qui m’appartenait plutôt que de lui déclarer la guerre. Je n’en ai pas l’envie, ni la force, à cette heure. Néanmoins, je laisse entendre un léger grognement en me roulant de mon côté de lit, qu'il sache mon mécontentement. N’allez pas croire que j’étais contrariée du sort qui m’avait jumelé avec Cooper, mais pour l’heure, j’étais loin d’avoir envie de lui faire une déclaration d’amour.

 « Voyons, comment pourrais je me passer de ta présence ? » répliquais je avant de m'installer. Si elle espérait pouvoir profiter du lit pour elle toute seule, pas de bol pour elle. D'ailleurs je la sentis réticente à vouloir me céder du terrain. Mais n'ayant guère le choix elle finit par se pousser, non sans un grognement. Trop aimable de sa part.  « Tu ne ronfles pas j'espère » dis je avant de rabattre la couverture sur moi. En faisant bien évidemment exprès de tout prendre pour moi, découvrant ainsi la demoiselle. Moi chieur ? Jamais Si s'endormir tout de suite était dans ses intentions, croyez bien qu'elle allait avoir du mal avec moi à ses côtés. Je n'avais pas le moins du monde sommeil. En même temps, comment voudriez vous dormir, avec une femme aussi sexy dans votre lit ? Le pire qui pourrait arriver, c'est que je la fasse fuir, mais dans ce cas ça voudra dit le lit pour moi tout seul, héhé. Donc c'était tout bénef.

« Voyons, comment pourrais-je me passer de ta présence ? » Je levais les yeux au ciel, exaspérée. Vraiment, des deux, je me demandais qui était le pire. Jackson et son absence d’émotion ou Cooper et son attitude de fendant? Bonne question. Très bonne question. J’allais surement être en mesure d’y répondre à la fin de la semaine, pour sûr. « Tu ne ronfles pas j’espère. » Je n’eus même pas le temps de répondre que je sentis la couverture glisser sous mes bras et complètement s’éloigner de ma portée. Bordel, il n’allait pas lâcher son bout, lui, et me laisser dormir en paix! Grr. Me retournant pour lui faire face, mon corps découvert en l’absence de draps, je lovais ma tête dans le creux de ma main, m’accoudant tout contre le matelas. « T’as de la chance, je ne ronfle pas. Mais j’ai des tendances somnambules par contre ; j’ai dû tabasser une bonne dizaine de fois Jackson en dormant. » Baliverne. Je ne l’avais jamais été, mais voilà, le prétexte était trop beau : comme ça, si l’occasion se présentait, je n’aurais aucun remord à lui balancer un ou deux coups en feignant de dormir. Et je comptais bien en profiter.

Étrangement, Evey ne protesta pas lorsque je lui piquais la couette. Bien qu'elle ne devait pas en penser moins. Du coup, plus rien ne la couvrais, et même si ce n'était pas l'effet désiré à la base, avouons le, ce n'était pas plus mal. La demoiselle n'était pas désagréable à regarder. « T’as de la chance, je ne ronfle pas. Mais j’ai des tendances somnambules par contre ; j’ai dû tabasser une bonne dizaine de fois Jackson en dormant. » Devais je comprendre qu'elle avait l'intention de me filer des coups dans la nuit ? Volontairement ou pas, ça je ne saurais guère dire. Cela pourrait être vrai, comme un terrible mensonge, destiné à me martyriser en toute impunité.  « Ce n'est pas grave, j'ai des tendances maso » répliquais je du tac au tac. Oui bien sur, t'avais qu'à tendre le bâton pour te faire taper aussi.

Spoiler:

« Ce n’est pas grave, j’ai des tendances maso. » J’arquais un sourcil quand il laissa entendre ces derniers mots, pas nécessairement par surprise, mais plutôt parce qu’il semblait sérieux. Mais bon, avec lui, tout était faux et vrai à la fois : difficile de faire la distinction entre les deux, tant il jouait le jeu. Par chance, le jeu, ça me connaissait bien. Quitte à embarquer dans ces délires, aussi bien s’y mettre à fond, que ça en vaille un peu la peine. « Tu dois aimer te faire dominer, j’imagine. » Personnellement, l’idée de le voir soumis allume une petite flamme dans mes yeux. Lui qui se considère comme un homme, un vrai, voilà qu’il se retrouverait à la merci d’une créature plus faible que lui, en l’occurrence une femme. L’idée est tentante. Je me relève légèrement, replaçant une mèche rebelle de mes cheveux derrière mon oreille, puis j’affiche un sourire énigmatique sur mes lèvres. Cooper est étendu sur le dos et sans attendre d’invitation, je m’installe à califourchon sur lui, agrippant au passage ses poignets que je capture dans l’étau de mes mains. Je me doute qu’il ait ouvert volontairemet la porte vers une telle situation, mais je me questionne quant à son envie de pousser le jeu jusqu’au bout. Le meilleur moyen de le savoir, c'est de le provoquer, de le mettre au défi. Je suis prête à toute éventualité.

« Tu dois aimer te faire dominer, j’imagine. » Forcément, ma réplique ne pouvait provoquer qu'une telle réponse de sa part.  « Va savoir » Peut être bin que oui, peut être bin que non. Cela tendant plus vers le non quand même. Seulement mon problème n'était pas que j'aimais me faire dominer, mais plutôt que j'aimais un peu trop jouer. Ce qui d'ailleurs, semblait le cas de la demoiselle. Sans la moindre invitation de ma part, elle se redressa, pour finalement se mettre à califourchon sur moi. Elle captura au passage mes poignets, ce qui devrait m'immobiliser. Du genre je suis à sa totale merci et je ne peux plus rien faire. Je la laissais faire, bien que si je le désirais, évidemment je me dégagerais en peu de temps pour le dire. Je soutenais son regard.  « C'est le moment où t'es supposée m'attacher là ? » Rhoo mec, fallait arrêter. C'était à cause de ce genre de délires que je m'étais retrouvé à devoir me travestir en femme lors du prime. Manquerait plus que je donne une nouvelle fois des idées à Cupidon. Pourtant que voulez vous, c'était plus fort que moi.

Il soutint mon regard alors que je m’installais sur lui, empoignant du même fait ses poignets pour les immobiliser. Rien de totalement efficace, j’en étais consciente, mais mes mains étaient tout ce que j’avais pour le moment. « C’est le moment où t’es supposée m’attacher là ? » Je ne sais s’il cherchait à me provoquer ou s’il me croyant vraiment capable d’une telle chose. En fait, si, c’était tout à fait dans mes cordes. Si vous saviez tout ce que j’avais pu expérimenter avec mes ex, vous seriez moins sceptique à mon sujet. « Si j’avais réussi à subtiliser les menottes de Cupidon, oui. » Aussi bien être franche avec lui, car les avoir réellement eu en ma possession, Cooper n’aurait peut-être pas autant apprécié la situation. Mais ce n’était pas le cas et je relâchais la pression que j’exerçais sur ces poignets, le libérant de mon emprise. Je restais cependant sur ma position, ne serait-ce que je m’étais légèrement relevée. « Il ne faudrait quand même pas que je te retourne abimée à ta partenaire. Elle risquerait de m’en vouloir. » J’ignorais la relation même qui unissait Cooper à Esther, à savoir s’ils étaient proches ou pas. Néanmoins, je n’avais pas l’intention de me mettre qui que ce soit à dos… pas pour une raison aussi futile. Ça aurait été stupide.

Si j'avais parlé de m'attacher au lit, c'était bien parce que je savais pertinemment qu'elle n'avait pas les moyens physiques de le faire. Du moins je l'espérais. A moins qu'elle ne cachait dans ses affaires personnelles une paire de menottes. Après tout pourquoi pas. « Si j’avais réussi à subtiliser les menottes de Cupidon, oui. » Alors je pouvais remercier Cupi' d'avoir la sage idée de les récupérer. Parce que pour tout vous avouer, me me faire attacher au lit ne me branchait pas vraiment. J'avais déjà donné par le passé et...non. J'avais encore le souvenir d'une très mauvaise expérience avec une folle furieuse. Finalement Evey relâcha la pression sur mes poignets, me « libérant ». Pour autant elle se trouvait toujours sur moi. « Il ne faudrait quand même pas que je te retourne abimée à ta partenaire. Elle risquerait de m’en vouloir. » Je ne voyais pas vraiment ce qu'Esther venait faire la dedans. Ouais elle était ma partenaire, mais ça s'arrêtait là. Je n'avais aucuns comptes à lui rendre. Du reste, je doutais que ça la dérangerait.  « Quelle partenaire ? C'est toi ma partenaire » répliquais je un sourire aux lèvres.