pour Faye.

Castiell était assis derrière un immense piano laqué blanc, et touchait les touches sans trop savoir quoi jouer. Ca ne sonnait pas faux, mais ça ne sonnait pas comme une mélodie. A vrai dire, il n’était pas un joueur assidu, et ne connaissait que quelques ballades que sa mère lui avait appris dans son adolescence. Alors, comme si il essayait de se souvenir de ces moments passés avec elle a apprendre comment enchainer parfaitement des notes, il enfonçait les touches sans trop savoir. Derrière lui, la porte du studio de musique claqua et il jeta un regard par dessus son épaule, reconnaissant Faye sans problèmes.

Je n’ai pas eu l’occasion de te le dire, mais je suis content que tu sois restée, lança l’anglais comme ça.

C’était sorti tout seul, naturellement. Pourtant, les deux jeunes gens n’étaient pas si proches l’un de l’autre.

Sauvée, la jolie brune était retournée dans la villa, entourée des autres candidats. Passant par la cuisine, Faye s'était servie un verre d'eau puis, était partie vers sa chambre. Arrivant dans la pièce, Faye se changea afin de remplacer la robe qu'elle portait par un short et un simple tee-shirt. Puis, de même, elle laissa tomber ces talons. Ils ne servaient plus à rien, fallait l'avouer.
Vagabondant dans la villa, Faye passa devant la salle de musique. Entendant du bruit de l'intérieur, la française ouvrit la porte et y découvrit Castiell, derrière le piano. D'ailleurs, celui-ci avait levé la tête, regardant qui venait d'entrer. « Je n’ai pas eu l’occasion de te le dire, mais je suis content que tu sois restée. » Dans un premier temps, entendre cela de sa part fût étonnant. Ils n'avaient jamais vraiment parlés tous les deux. Leur dernière conversation avait d'ailleurs été vite écourtée. Faye ne savait même pas dans quel sens elle devait prendre cette phrase. « Euh, merci ? » répondit la demoiselle en se grattant légèrement la tête. Puis, avançant vers le piano, elle continua : « Enfin, je suis censée le prendre dans quel sens ? Genre, tu le penses vraiment ou genre, dans les autres nominés, y'en a un ou une que tu ne pouvais supporter et que tu préférais encore me voir moi plutôt que cette personne ? ». Question inutile ? Ouais, c'était Faye et sa curiosité. Surtout qu'au final, sa question n'était même pas claire.

La jeune femme avait raison de se poser des doutes quant à la sincérité de Castiell. Bien qu'il ne mentait jamais - ou du moins, quand cela l'arrangeait - il se trouvait que des fois, il faisait preuve d'un peu trop de franchise. Faye et lui n'étaient pas très proches, voir pas du tout, mais restant souvent à l'écart à l'affut de tout, l'anglais avait pu voir la vraie valeur de la candidate.

Genre.. sincèrement, répondit-il avec un sourire timide. Je sais qu'on sait très peu parlé depuis le début, voir pas du tout, mais je sais que les autres t'aiment bien. Le peu de choses que je sais sur toi c'est que t'es plutôt agréable, sympa... pourquoi souhaiterais-je que tu nous quittes déjà?

C'était tout Castiell ça : il ne parlait pas souvent, et lorsqu'il essayait de s'exprimer ou de faire part de ses pensées, il avait toujours du mal. Il se sentait idiot à chaque fois qu'il essayait d'apporter une explication et à cet instant, il préféra détourner le regard de l'habitante, se concentrant sur le mur du fond...

« Genre.. sincèrement. Je sais qu'on sait très peu parlé depuis le début, voir pas du tout, mais je sais que les autres t'aiment bien. Le peu de choses que je sais sur toi c'est que t'es plutôt agréable, sympa... pourquoi souhaiterais-je que tu nous quittes déjà? » avait répondu le jeune homme suite à la question de la jolie brune. Un sourire s'était dessiné sur les lèvres de la jeune femme. Agréable et sympa, pourquoi pas. Après tout, elle arrivait à y faire quand il le fallait mais cela restait tout de même rare. Mais bon, depuis qu'elle était ici, la demoiselle n'avait franchement pas provoquée de vraies engueulades ou autres, ce qui était plutôt bon signe, après tout. « En tout cas, c'est bien la première fois qu'on me dit que j'ai l'air agréable et sympa. » répondit la demoiselle. « En fait, depuis qu'on est là, j'ai l'impression de pas être moi-même. Ou disons, de ne pas faire comme d'habitude. Enfin, je sais pas, c'est bizarre. » Depuis qu'elle était là, dans le jeu, Faye prenait le temps de s'intéresser légèrement plus à ceux qui l'entouraient - même si elle ne le faisait pas tout le temps. Enfin, disons qu'elle y était surtout obligée puisqu'elle n'avait rien de bien passionnant à faire, en fait.