☼ ZHARA

En cette fin de matinée, après avoir fait une heure intensive de sport, je décide de venir me relaxer à la grange. J’ai pas encore eu le temps de tester le SPA. Juste le jacuzzi, que j’ai déjà beaucoup aimé. Le hammam et le sauna, ça, en revanche, je ne connais pas. J’ai jamais eu l’occasion d’en faire de ma vie. Mais je sais que c’est assez bien pour la peau. Ça élimine les pores à ce qu’il parait. C’est donc tout juste vêtu d’un maillot de bain et d’une serviette blanche que je fais mon entrée dans la grange et plus particulièrement le SPA. Je constate que la lumière est allumée. Visiblement, quelqu’un a eu la même idée que moi. Je vais donc voir qui se cache dans le sauna. La petite bouille de Zhara apparait alors dans mon champ de vision. « Salut. Ça ne te gênes pas si me joins à toi ? » Je préfère demander, après tout, même si je suis déjà à moitié entré dans le sauna. Peut-être bien que la jeune femme a envie d’être seule, et est pudique ou.. non. Simple question de politesse. J’ai pas envie de m’imposer.

Depuis le début de la semaine, depuis que j'avais été sauvée en fait, je vivais pour me détendre. La semaine dernière avait été relativement intense étant donné que j'avais été nominée d'office par Madeleine, Rory et Céleste, quelqu'un d'autre aussi peut être mais j'avais oublié. Bref, finalement j'en étais ressortie plus forte, j'étais première dans les votes et ce toute la semaine, ils avaient peut être raison de craindre cette notoriété ? Je n'en savais rien, pour moi c'était un coup de chance et je préférais ne pas prendre la grosse tête. Je m'installai donc tranquillement dans le sauna, vêtue d'un bikini turquoise et lorsque la porte s'ouvrit je vis Sonny entrer timidement, à moitié même  « Salut. Ça ne te gênes pas si me joins à toi ? » je souris et secouai la tête de droite à gauche. « Non non, je t'en prie, viens. » dis-je avec un sourire.

Vêtu de mon légendaire short de bain style hawaïen et d’une petite serviette posée sur mon épaule dénudée, je décide de franchir la porte du sauna. Me détendre un peu ne me fera que du bien. Et au chaud, encore plus. La température ambiante régnant en ces temps-ci n’étant pas des plus agréables. Bref. Je suis forcé de constater que le banc du sauna est déjà occupé. Zhara y est installée et en petite tenue. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de loucher sur son joli bikini. Je dois avouer que je suis plutôt surpris. Dans le bon sens du terme. Je n’avais pas imaginé la candidate aussi bien foutue et sexy. Je détourne mon regard pour ne pas me faire gauler sous tentative de matage, puis, je demande à la jeune femme si ma présence ne la dérange pas. Apparemment, non. Je suis soulagé. Je pars m’installer aussitôt sur l’autre banc de la pièce, en prenant soin d’enlever la serviette de mon épaule, laissant dévoiler ainsi les presque dernières parcelles de mon corps. « Je suis content que tu sois resté. » Si je ne me suis pas trop fait de souci pour la jeune femme quant à sa nomination, je suis tout de même soulagé qu’elle puisse rester une semaine de plus. J’ai apprécié notre précédente conversation et j’ai envie de découvrir la jeune femme un peu plus. « Donnes moi sans réfléchir une couleur, un lieu, une personne, un objet, une odeur. » Jeu puéril tout droit sortant de mon imagination.

« Je suis content que tu sois resté. » avoue le jeune homme après s’être installé, je lui souris, contente de l’entendre dire ça étant donné que je l’apprécie déjà malgré notre entrevue de courte durée. « Merci, ça me touche de te l’entendre dire… » dis-je, sincère. Je passe une main sur le haut de mon crâne, mes cheveux me tiennent chaud, heureusement que j’ai pris la peine de les attacher en chignon sinon j’allais juste pas supporter de les sentir sur ma peau brulante. « Donnes moi sans réfléchir une couleur, un lieu, une personne, un objet, une odeur. » demanda-t-il, je souris et répond du tac au tac « Vert, Cap Town, ma mère, une guitare, la noix de coco. » C’était toute des choses qui me définissaient finalement, bien que le vert et la noix de coco ne soit pas vraiment important lorsqu’on voulait me connaitre ! « A ton tour ! » demandais-je, je savais qu’il ne voulait pas se dévoiler mais j’espérais qu’il ferait un effort pour moi.

Alors que je m’installe confortablement dans le sauna, non loin de Zhara, je décide de lui confier ma joie face au fait que le public l’ait sauvé lors du dernier prime. J’apprécie la jeune femme et je tiens à ce qu’elle le sache. Elle me remercie, d’une manière qui semble sincère. Je lui offre un sourire tandis qu’une idée soudaine me traverse l’esprit. Je décide de laisser place à mon imagination. La candidate se prend au jeu et me répond au tac au tac. Un léger sourire se dessine sur mon visage quand elle souhaite que je réponde à mon tour. « Gris, Pr...Bristol, toi, sauna, monoï. » Putain de spontanéité qui me fait dire n’importe quoi. Je frôle d’ailleurs la catastrophe. Le mal aise m’envahit. Je finis néanmoins assez bien le jeu avec des choses que j’ai sous la main. C’est-à-dire Zhara, le sauna et une huile de monoï, entreposée sur la petite étagère du sauna. « C’est beau l’Afrique du Sud ? » que je demande soudainement, plus par souci de changer la conversation afin qu’elle ne revienne pas sur des éléments de ma liste. Si mes souvenirs sont bons, la jeune femme vient de là-bas. Ça s’entend à son accent prononcé. En plus, elle n’a pas tellement le look d’une Irlandaise.

« Gris, Pr...Bristol, toi, sauna, monoï. » Pr… ? Quoi ? Je n’écoutais que vaguement la suite, me demandant ce qu’il avait voulu dire et si le fait qu’il paraisse si gêné n’était pas directement lié au fait que ce soit en rapport avec son secret. Bref, le jeune homme changea de sujet et je décidai de ranger ça dans un coin de ma tête. « C’est beau l’Afrique du Sud ? » me questionne-t-il, je souris et hoche la tête, un brin nostalgique, déjà. « Magnifique. La nature est absolument incroyable, j’ai déjà pas mal voyager dans ma vie et je ne dirais donc pas que c’est plus beau qu’ailleurs mais c’est différent, surtout d’ici. » Dis-je en souriant. « Et Bristol alors ? tu viens de là ? » lui demandais-je, avide d’en savoir plus sur lui car je l’appréciais beaucoup, sa présence était très agréable mais je ne le connaissais pas.

Me voilà, les fesses sur le banc chaud du sauna, entrain d’apprendre à connaître Zhara d’une manière plus que douteuse. Un jeu tout droit sortit de mon imagination où la jeune femme doit répondre le plus rapidement possible à des catégories données. Elle se prend au jeu et me demande d’y répondre à mon tour. Je joue tellement bien le jeu que ma spontanéité me fait frôler la catastrophe. A ce rythme là, mon secret ne tiendra pas longtemps. Il faut que je fasse plus attention, vraiment. Je décide alors de faire distraction à la jeune femme en lui demandant comment est son pays natale. « J’imagine. Ça me plairait bien d’y aller. » L’Afrique, ses paysages à en couper le souffle, sa chaleur, ses animaux, ses traditions. Tout un ensemble détonnant. « Euh.. ouai. » Je suis soudainement rattrapé par la réalité, du moins par la question de Zhara à laquelle je ne m’attendais pas. Zut. Je ne sais pas trop quoi dire. Mon passé. Non, je ne peux pas. J’ai pas la force de revenir dessus. Pourtant, la jeune femme m’inspire confiance et j’ai presque envie de me livrer à elle. « La ville est synonyme de trop de mauvais souvenirs pour moi, c’est pour ça que j’ai déménagé il y a un peu plus d’un an à Dublin. » Voilà ce fut bref et en même temps consistant.

« J’imagine. Ça me plairait bien d’y aller. » je souris, si il était, comme moi, frileux, l’Afrique allait lui plaire. « Il faudra que tu viennes une fois… » dis-je en souriant, ce serait vraiment bien non ? J’avais déjà proposé la même chose à Sixtine d’ailleurs. Ils pouvaient tous venir, peut être pas en même temps mais bon, voilà. « Euh.. ouai. » répondit le candidat à ma question, je haussai les sourcils, il avait l’air hésitant, réticent même a en dire plus et je commençais à me dire que son secret ou du moins son passé devait vraiment être horrible pour qu’il ait autant de mal à l’évoquer. « La ville est synonyme de trop de mauvais souvenirs pour moi, c’est pour ça que j’ai déménagé il y a un peu plus d’un an à Dublin. » avoua-t-il finalement, je passai une main dans ma nuque, gênée de lui avoir demander. « Ah, je vois, désolé je sais que tu as du mal avec le fait de parler de toi, je ne te poserai plus de questions sur ton passé. » dis-je avec un sourire en coin, ça me gênait un peu de ne pas le connaitre plus que ça mais je ne pouvais pas l’obliger et je ne voulais surtout pas le faire revivre son passé en l’évoquant.

Bon sang qu’on étouffe dans cette si petite pièce et ça foutrement du bien ! Il ne vaut mieux pas être claustrophobe ou cardiaque. Heureusement, c’est pas mon cas. Et ça ne semble pas être celui de la jeune femme qui vient d’Afrique du Sud. La chaleur ça doit effectivement la connaître. « Avec plaisir. » J’offre un sourire sincère à la brune. Je doute que son invitation tienne toujours dans quelques temps. Enfin remarque, ce n’en est peut-être pas vraiment une. Je ne sais pas. De toute façon, si je dois partir en Afrique du Sud, ça sera dans quelques années, quand j’aurais le temps et surtout les moyens de me payer le voyage. « Hum.. merci. » Je finis par avouer, gêné, suite aux propos de la candidate. Parler de mon passé ne m’enchante guerre. A qui que ce soit. Si la jeune femme me parait être une personne digne de confiance, je ne me vois pas trop en dire sur ma vie antérieure. De toute façon, je n’en ai pas trop le droit. Ça serait, en quelques sortes, livrer mon secret sur un plateau d’argent. « T’as déjà fait quelque chose que tu regrettes amèrement mais que tu te sentais obligé de faire ? » Ma question est bizarre, j’en ai conscience. Je traduis seulement mes pensées afin de pouvoir communiquer avec la candidate.

Le jeune homme me remercia de mon invitation et en échange je lui offris un sourire sincère. Je ne disais pas ça en l’air non, ma maison était tellement vaste et mes parents tellement gentils qu’il pourrait venir s’il le voulait. Et puis j’avais confiance en lui, ce qui est le plus important pour mes parents c’est ça. « T’as déjà fait quelque chose que tu regrettes amèrement mais que tu te sentais obligé de faire ? » me demanda-t-il, je levai la tête vers lui et fronçai doucement les sourcils. « J’ai pour habitude de ne rien regretter mais euu… hm, surement, oui. » on a tous ce genre de chose à notre actif non ? Peut être que ça ne saute pas directement a notre esprit mais ça peut arriver.