Le prime que je redoutais le plus venait de passer, la semaine dernière j’avais été ajouté sur le banc des nominés. Je me préparais à un possible départ depuis ce fameux jeudi pendant lequel Cupidon s’était manifesté. Je n’aurais pas eu de regrets en cas d’élimination, j’avais vécu cette aventure à fond, j’avais participé à la recherche des secrets même si ça n’avait pas été fameux et il m’était arrivé de mettre un peu d’ambiance. Sauf que le public en avait décidé autrement, il me voulait encore dans l’aventure pour une semaine. Lorsque mon nom avait été annoncé j’avais sauté de joie, j’étais fier de rester encore un peu. C’est donc nettement plus apaisé qu’en fin de semaine dernière que je me réveillais hélas sans Madeleine, son départ m'avait brisé le coeur et j'avais eu du mal à retenir mon émotion lorsqu'elle était venue me dire au revoir. De toute manière il était prévu que j'aille la voir, je n'allais pas oublier ce qu'elle m'avait dit et puis... J'avais même son adresse dans ma valise. Bref, comme je le disais, je me réveillas, il faisait beau dehors, j’avais pris une bonne douche encore chaude, enfilé un simple t-shirt avec un bas de survêt gris et une paire de baskets, j’étais en mode cool aujourd’hui. Profitant de quelques minutes de liberté pour m’envoyer une petite cigarette devant l’entrée du château je décidais ensuite de me préparer quelque chose à manger. Une fois à la cuisine je me trouvais nez à nez avec le beau Ruben. La semaine dernière nous nous étions quittés en mauvais termes. M’approchant du frigo pour voir ce qu’il y avait de bon, je tournais la tête. « Que dirais-tu d’un plat de pâtes pour enterrer la hache de guerre Rubinou ? » Je lui adressais un sourire. S’il y avait quelque chose à savoir me concernant c’est que je n’étais pas rancunier. Je poussais ma gueulante et après j’oubliais.

Il avait beau être quinze heures, j'avais la dalle. Mais genre la grosse dalle qui fait que votre ventre gargouille comme un dingue jusqu'à ce que vous daigniez enfin lui donner quelque chose à bouffer. Mon ventre en avait décidé ainsi : je devais manger, et vite. Il fallait savoir aussi qu'exceptionnellement, je n'avais rien mangé ce midi. Il parait qu'il ne faut sauter aucun repas. Et bien, disons que mon repas du midi sera pris à quinze heures, voilà tout. Je fis alors mon entrée dans la cuisine, et m'arrêtai quelques instants devant le réfrigérateur. Je ne l'ouvris même pas, car je savais très bien ce que celui ci contenait... Disons que j'avais pris l'habitude de fouiller dedans à plusieurs reprises, dans la journée, depuis le début de l'aventure. Je m'en foutais, de toute manière mon métabolisme faisait que je ne prenais pas un gramme, même en m'empiffrant comme quatre. Le truc, c'est que si j'avais une faim de loup, je n'avais vraiment pas envie de me faire à bouffer. C'te bonne vieille flemme de préparer de la bouffe... Alors que je restais immobile dans la cuisine, en me demandant ce que je pourrais bien manger sans me compliquer la vie, Baptiste entra. On ne s'était pas vraiment parlé, lui et moi, depuis notre petit accrochage d'il y a une semaine. Très franchement, je n'avais vraiment pas envie de rester en mauvais termes avec lui, car il était l'un des seuls que j'appréciais ici. Baptiste s'approcha du frigo, puis tourna la tête vers moi. « Que dirais-tu d’un plat de pâtes pour enterrer la hache de guerre Rubinou ? » J'étais soulagé. Pas qu'il me propose de faire à manger, mais qu'il m'ait appelé "Rubinou". Cela pouvait paraitre tout à fait anodin pour vous, mais ça ne l'était pas pour moi. C'était le surnom qu'il m'avait donné, et lorsqu'il m'appelait comme ça je savais que tout allait bien. « Oh avec plaisir Baptistou ! Tu ne t'imagines même pas à quel point mon ventre crie famine, là, tout de suite. » C'était un fait : Baptiste tombait vraiment à pic, et sa gentillesse n'était désormais plus à prouver. Bah oui, vous en connaissez beaucoup vous des candidats qui arriveraient le sourire aux lèvres pour vous proposer à manger ? Des pâtes, en plus ! Le truc bien chiant à préparer mais dont j'avais tellement envie sur le moment. Okay, manger des pâtes à quinze heures pouvait sembler étrange, mais à moi ça me paraissait tout à fait normal.

J’étais surement un mec bien compliqué à comprendre, je m’énervais très facilement et lors du prime de la semaine dernière je ne m’étais pas fait prier. Allez savoir pourquoi mais Ruben s’était vraiment mal comporté à mon sens, je n’étais personne pour me permettre de le lui faire savoir. Après tout, mise à part lui avoir roulé une pelle ou deux et l’appeler Rubinou qu’est-ce que je faisais avec lui ? Il s’en était pris à Moore et même si elle était bien capable de se défendre j’étais intervenu. J’avais bien compris qu’il l’avait très mal pris, il faut dire que tout le monde était contre lui ces derniers temps mais ça, je m’en étais rappelé le lendemain. Depuis je n’étais pas retourné le voir, j’avais déjà oublié cette histoire mais s’il le souhaitait je serais prêt à m’excuser même si, à mon sens ce que j’avais fait été correct. On ne peut pas dire que je l’avais évité, pas du tout, je n’étais pas ce genre de mec mais j’attendais la bonne occasion pour tâter le terrain, elle était là, je saisissais ma chance. Je lui proposais donc de faire à manger, et attention… Pas n’importe quoi, des pâtes. C’était peut-être le truc le plus simple à faire mais je n’avais pas envie de lui faire un hamburger, j’en faisais tous les jours dans ma vraie vie, celle où j’étais employé au McDonald du coin. « Oh avec plaisir Baptistou ! Tu ne t'imagines même pas à quel point mon ventre crie famine, là, tout de suite. » Je souriais, j’étais heureux qu’il ne m’en veuille pas et prêt à me mettre en quatre pour lui préparer le meilleur plat de pâtes de sa vie. « Okay… Allons-y et puis… J’ai un petit creux moi aussi. » Je partais dans le cellier prendre un paquet de spaghettis, emportant avec moi des briques de sauce tomate, des épices, des légumes et un peu de viande hachée. Je revenais vers lui déposant le tout sur le plan de travail. « Je vais te préparer les meilleures pâtes de ta vie… Ou les pires à voir. » Je lui souriais, remplissant une grosse casserole d’eau que je mettais sur le feu. Je m’activais, préparant une sauce que j’aimais appeler Bolognaise même si elle était beaucoup plus… Disons… Relevée, je coupais des morceaux de tomates, des oignons, des poivrons pour donner un peu de goût. Je passais régulièrement du sel et du poivre ainsi que d’autres épices spéciales. Je levais la tête, Ruben me regardait. « Tu ne crains pas les épices rassures-moi ! »

« Okay… Allons-y et puis… J’ai un petit creux moi aussi. » La préparation du plat de pâtes débuta, et Baptiste y mettait vraiment de toute sa personne pour le réussir. On devinait tout de suite qu'il souhaitait plus que tout les réussir, ses pâtes. Quant à moi je regardais mon Baptistou faire, presque admiratif. Moi qui ne savait même pas faire cuire un œuf, je voyais le jeune homme faire sa petite popote avec assurance. « Je vais te préparer les meilleures pâtes de ta vie… Ou les pires à voir. » J'espérais que ce soient les meilleures, et non les pires, mais j'avais de toute manière confiance en Baptistou. Il semblait plutôt doué en cuisine, alors à mon sens je n'avais pas grand soucis à me faire. Je n'avais par contre encore jamais gouté l'une de ses préparations, alors aujourd'hui serait une grande première. « Si j'ai le choix, je préfère encore gouter les meilleures pâtes de ma vie plutôt que les pires. » Je le charriais. Bien sur on ne pouvait jamais prévoir un accident culinaire, et de toute manière j'avais tellement faim que j'étais capable de manger absolument n'importe quoi. Alors bon, que ce plat de pâtes soit réellement excellent ou qu'il ait quelques défauts ne m'empêcherait de toute manière pas de n'en faire qu'une bouchée. Baptiste sortit alors tous les ingrédients dont il aurait besoin pour s'atteler à la préparation de ses pâtes. Voir tout cela étalé sur le comptoir me donna subitement l'eau à la bouche. Baptiste leva alors la tête. « Tu ne crains pas les épices rassures-moi ! » Si je craignais les épices ? Oh non, alors. Un plat sans épices, ou du moins sans assaisonnement, perdait selon moi tout son charme. Donc Baptiste pouvait y aller, j'avais la bouche solide. « Non, non ! Vas-y, fais péter les épices Baptistou ! » En espérant qu'il n'ait tout de même pas la main trop lourde sur les épices, car nous aurions vite fait de nous retrouver la bouche en feu lors de la dégustation de ses fameuses pâtes. J'étais un adepte de la cuisine Indienne, réputée épicée, donc à priori il ne devrait y avoir aucun soucis.

La cuisine si on pouvait appeler le type de plats que je préparais toute la journée faisait partie de ma vie. Au McDonald je ne faisais que ça, des hamburgers, des frites, des nuggets, des glaces… Je passais ma vie à faire et à servir de la nourriture rapide à des familles, parfois j’en plaignais certains qui auraient mieux fait de prendre une salade mais je n’y pouvais rien, nous avions besoin de ces personnes pour notre chiffre d’affaire, c’était ceux qui venaient le plus souvent après tout. Du coup, en simultané j’avais appris à faire bien plus, des pâtes, de la viande même si j’évitais d’en manger sauf dans les sauces ou lorsque je n’avais pas le choix. J’étais peut-être loin d’avoir trois étoiles de cuisine, mais on va dire que j’étais capable de concocter des plats intéressants. « Si j'ai le choix, je préfère encore gouter les meilleures pâtes de ma vie plutôt que les pires. » Je rigolais, poursuivant ma gentille petite préparation avec amour. Je laissais cuir la viande hachée dans une casserole que j’avais au préalable humidifié à l’aide d’une huile un peu trop grasse mais tant pis, on faisait avec les moyens du bord. Je coupais chaque petit morceau de légumes, laissant le résultat en plan dans un gros bol. Je m’occupais maintenant de faire revenir les oignons sur le feu jusqu’à ce qu’ils deviennent transparents. Je questionnais mon petit Rubinou rien qu’à moi sur les épices, je n’aurais pas l’air con s’il détestait ça. « Non, non ! Vas-y, fais péter les épices Baptistou ! » Je lui souriais rassuré, ajoutant une nouvelle petite dose d’épices dans la casserole avec la viande hachée. J’arrêtais la cuisson des oignons, prenant une nouvelle casserole pour y vider la sauce tomate y ajoutant les oignons puis la viande hachée, un bouillon et enfin les légumes. Le tout allait reposer pendant une bonne dizaine de minutes. En attendant je mettais l’eau à chauffer me retournant vers Ruben. « Tu sais Rubinou… Je suis désolé pour dimanche… Franchement je ne voulais pas te blesser, c’est juste que tu t’es emporté et je voulais surtout pas que tu dises des conneries que tu ne pensais pas. »

La cuisine épicée, c'était vraiment mon truc. J'avais l'habitude de bouffer Indien, donc tout ce qui arrachait un peu la gueule, ça me connaissait. Le curry, le poivron... Bon fallait juste s'attendre à passer la nuit aux chiottes, par contre. Le plat de pâtes qu'était entrain de me concocter mon Baptistou me donnait l'eau à la bouche. Je le voyais ajouter les épices, couper les légumes, préparer la sauce tomate... Bref, plus les minutes passaient, plus j'avais la dalle. Et le fait qu'il était plus de quinze heures ne me freinait en rien. Baptistou non plus, d'ailleurs. Alors qu'il portait son eau à ébullition, Baptiste se tourna vers moi, d'un air désolé. « Tu sais Rubinou… Je suis désolé pour dimanche… Franchement je ne voulais pas te blesser, c’est juste que tu t’es emporté et je voulais surtout pas que tu dises des conneries que tu ne pensais pas. » C'était mignon de sa part. C'était bien le seul à être venu s'excuser, et très franchement il n'avait pas fait grand mal. Bon, c'est sur, sur le coup j'avais été un peu froissé que mon Baptistou s'en soit pris à moi. Mais cela pouvait se comprendre, avec du recul. Ce soir là je n'étais clairement pas dans mon assiette, et j'avais dit des choses que je ne pensais pas. Alors oui, c'est vrai, je me suis emporté. Je voulais bien le reconnaitre, car cela aurait été mentir que de dire que le tord ne revenait qu'aux autres. Je regardai alors Baptiste dans les yeux, un sourire au coin des lèvres. « T'en fais pas Baptistou. Je sais que j'ai dis des choses que, franchement, je n'aurais jamais du sortir. T'as bien fait d'intervenir, tu sais. J'étais tellement en rogne ce soir là que j'aurais vraiment pu partir en vrille. » Je savais ce que ça donnait quand mes nerfs lâchaient, et ça n'était vraiment pas beau à voir. Je repensais à ce fameux soir, durant lequel j'avais clairement pété les plombs. Que ce serait-il passé si certains candidats n'avaient pas tenté de me calmer ? Je n'ose l'imaginer. Baptiste n'avait rien à se reprocher. Absolument rien.

Même si j’avais tendance à beaucoup manger au McDonald suite à mes services ce n’était pas pour autant que je détestais la bonne bouffe bien assaisonnée. J’avais été éduqué avec ma grand-mère qui, je le rappel était un véritable cordon bleu, elle touchait à toutes les sortes de cuisine avait succès, ses plats avaient toujours été très forts en épices et c’est de cette manière qu’était né mon plaisir de manger des plats mexicains qui avaient de la gueule. En attendant que l’eau soit portée à ébullition comme je le désirais j’avais fait un gros effort pour m’excuser auprès de Ruben. Il fallait le reconnaitre, je n’étais pas fan de ce genre de scènes peut-être à cause de mon égo ? Je n’en savais rien mais je n’étais pas trop fier lorsque je me sentais coupable de quelque chose. « T'en fais pas Baptistou. Je sais que j'ai dis des choses que, franchement, je n'aurais jamais du sortir. T'as bien fait d'intervenir, tu sais. J'étais tellement en rogne ce soir là que j'aurais vraiment pu partir en vrille. » Je me contentais d’hocher la tête, je le comprenais et je ne lui en tenais pas du tout rigueur bien au contraire. Il m’était déjà arrivé par le passer de péter les plombs et ça m’arriverait surement encore, lorsque j’étais dans un état second il était plus prudent d’éviter de me croiser. Je pouvais être vraiment stupide et blessant. « T’inquiètes ça arrive à tout le monde, il faut juste avoir quelqu’un pour te calmer à ce moment-là. » Je lui adressais un petit clin d’œil, l’eau était suffisamment chaude j’ajoutais donc les pâtes, prenant un morceau de pain pour gouter la sauce. « Parfait ! » Je laissais les pâtes baigner dans cette eau bouillante puis je m’occupais de vider le contenu de la casserole. Je sortais deux assiettes, vidant une partie des pâtes dans l’assiette de Ruben puis dans la mienne surmontant le tout d’une couche de sauce, je lui amenais son assiette, déposant la mienne juste en face de lui. « Bon appétit Rubinou. »

Si il y en avait bien un qui me soutenait dans cette "épreuve", oui tout de suite les grands mots, c'était bien mon Baptistou. « T’inquiètes ça arrive à tout le monde, il faut juste avoir quelqu’un pour te calmer à ce moment-là. » A cela il ajouta un clin d'oeil, et je lui rendis un sourire. On se comprenait parfaitement, et étions visiblement sur la même longueur d'onde. Peu de personnes ici étaient parvenues à me comprendre, et beaucoup n'essayaient tout simplement pas. Je faisais face aux critiques, plus ou moins blessantes, et rares étaient ceux qui se souciaient de comment est-ce que je vivais ça. Heureusement, je pouvais compter sur Baptiste. Lorsque l'eau fut bouillante, il y ajouta les pâtes. Puis, il se saisit d'un bout de pain et gouta la sauce. « Parfait ! » Elle était donc comme il la souhaitait. On risquait de se régaler ! Une fois les pâtes cuites, Baptiste sortit du placard deux assiettes. Il nous servit, m'amena mon assiette et disposa la sienne juste en face. Il prit alors place. « Bon appétit Rubinou. » Ce petit plat de pâtes me semblait suculant, à tel point que je n'avais plus qu'une envie : l'attaquer illico presto. « Bon appétit Baptistou » lui répondis-je, avant de jeter à nouveau un coup d'oeil à mon assiette. « Bordel, ça sent trop bon. J'ai trop faim, allez je passe à l'attaque ! » Je me saisis alors de ma fourchette, pris une poignée de pâtes et me mis à déguster le tout. Les épices, la sauce tomate... tout était fait pour sublimer ces pâtes. Je ne pouvais dire qu'une chose : « T'as gèré Baptistou. C'est vraiment extra. » Je mis un peu de sauce tomate sur ma chemise. Mince. Je ne pouvais m'empêcher de manger comme un cochon. « Ah le con ! Un vrai goret ! » Je n'étais pas vraiment réputé pour manger proprement. Je voulais faire bonne impression sur Baptiste, mais je crois bien que là j'ai foiré.

S’il y avait quelque chose pour lequel j’étais fait, c’était bien pour donner tout mon soutien aux autres. On pourrait croire qu’un mec qui soutien tous les autres ne pouvait qu’être un faux-cul, un looser qui n’ouvrait jamais sa gueule mais ce n’était vraiment pas le cas. J’étais loin d’être comme ça et ceux qui me côtoyaient le savaient. Il n’y avait pas plus franc que moi, quoique j’avais été fort surpris par les candidats de cette édition même si je me posais toujours la question de savoir s’ils étaient sincères où s’ils faisaient simplement le show. Enfin bref, tout ça pour dire que je détestais les gens qui se mettaient tous contre un mec, surtout un gars aussi gentil que Ruben, il suffisait juste d’être sympathique et de lui prouver qu’on valait le coup. Je pense que j’avais réussi ce test puisqu’il me donnait un peu d’affection et vice versa. « Bon appétit Baptistou » Les pâtes sont prêtes et je suis plutôt satisfait de ma production finale. Tout est parfaitement assaisonné ou presque, le résultat est bien loin d’être dégueulasse… Je vise la perfection ! « Bordel, ça sent trop bon. J'ai trop faim, allez je passe à l'attaque ! » Je souris, son optimiste me fait très plaisir puisque j’ai mis mon cœur à l’ouvrage. « Je te suis j’ai la dalle. » Je rigole et m’approche pour prendre une première bouchée de ce petit plat fait maison. « T'as gèré Baptistou. C'est vraiment extra. » Je lève la tête vers lui, heureux que ce plat lui plaise. « Je sais… Je suis le meilleur pour cuisiner les pâtes… Et les hamburgers. » Je lui tire la langue et remarque qu’il vient de se mettre de la sauce tomate sur la chemise. « Ah le con ! Un vrai goret ! » Je souris, dépose ma fourchette au bord de mon assiette et m’approche de lui. Il fallait vite mettre quelque chose dessus pour empêcher la tache de trop s’imprégner dans le tissu. J’avais un vieux remède de grand-mère qui était très simple et efficace. Je n’avais aucune gêne avec lui, je lui déboutonnais donc sa chemise me donnant une vue fortement appréciable sur son torse énormément musclé et sexy. « Je m’en occupe, continue de manger. » Je lui adresse un clin d’œil, nettoie rapidement la tâche à l’eau froide et met sa chemise à sécher. « Une fois qu’elle est sèche passe ta chemise à la machine, ça devrait s’en aller. »

« Je te suis j’ai la dalle. » Baptiste avait assurément aussi faim que moi. Nous nous mîmes donc à manger, comme si nous n'avions rien bouffé depuis trois semaines, et dégustâmes ainsi les délicieuses pâtes relevées d'épices et de sauce tomate de Baptiste. Y'avait pas à dire, il gèrait vraiment en cuisine. Enfin, il savait au moins faire cuire des pâtes. Je connaissais mon niveau de cuisinier, et y'avait franchement pas photo. Les pâtes, quand c'est moi qui les faisais, étaient toutes collantes ou encore crues. C'est sans doute pour ça que je préfèrais emmener mes futures conquêtes au restaurant pour un premier rendez-vous, plutôt qu'à la maison. Une ambulance n'était jamais bien loin quand je passais derrière les fourneaux. Je ne m'étais pas gêné pour le complimenter. « Je sais… Je suis le meilleur pour cuisiner les pâtes… Et les hamburgers. » Baptiste me tira alors la langue, avant de remarquer que je venais de pitoyablement cochonner ma chemise. Tel un gros porc qui ne savait même pas manger. « Je m’en occupe, continue de manger » fit-il alors, après s'être approché de moi. Il déboutonna alors ma chemise, bouton par bouton, et à ce moment je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard aguicheur tout en arborant un sourire en coin qui en disait long, très long sur mes pensées du moment. « Oulala si quelqu'un rentre à l'improviste dans cette cuisine, qu'est ce qu'il va penser... » Cela serait vraiment drôle, pour le coup. Si en général je détestais ceux qui se tapaient l'incruste sans prévenir, je m'imaginais une situation vraiment hilarante dans ma tête. Trève de plaisanterie, j'écoutais maintenant avec attention les conseils de mon Baptistou. « Une fois qu’elle est sèche passe ta chemise à la machine, ça devrait s’en aller. » En voilà un qui semblait savoir ce dont il causait. Personnellement je n'y connaissais rien à tout ce qui concernait la lessive, et je n'allais pas pouvoir demander conseil à ma partenaire pour ça. Baptiste était vraiment génial, non seulement il cuisinait comme un chef, mais en plus il était très serviable. « Merci Baptistou ! Même si j'aurais voulu que cette tâche ne s'en aille pas. Au moins j'aurais gardé un souvenir de ces délicieuses pâtes que tu nous a concocté. »