Siomhà ; 18H00

Artie retrouva le nid après avoir longuement siéger au fond de la chapelle… Il s’était enfin décidé à rester, complètement défoncé par ce qui semblait être un excès de paroxysme lorsqu’une une bande de mollusques invertébrés vint déranger sa séance de profonde spiritualité. Il ne savait pas vraiment pourquoi il devait toujours y’avoir deux ou trois cons pour venir le déranger, toujours, sans exceptions ; à chaque fois qu’il décidait de plonger dans ses réflexions –plutôt une hibernation digne d’un ours polaire- il devait trouver, sous son nez un guignol, ou plusieurs guignols bilingues avec un S marquant le pluralismes de leurs présences bien que fortuites, mais très agaçante quand la coïncidence perdure et où elle fait instinctivement place à l’habitude, des victimes de la tectonique crânienne qu’il aurait bien aimé balayer d’un revers de la main, un plaisir qu’il ne laisserait pour rien au monde s’il devait un jour lui être offert ; ils était trop nombreux dans ce château et ce surnombre faisait qu’il ne pouvait plus méditer tous seul, à l’aise, loin des regards indiscrets, fallait même avouer que même quand il se mettait avec Oona, il fallait que deux abrutis débarquent pour leurs poser des questions et tous les emmerdes qui vont avec… Il en avait marre de ces dérangements consécutifs, c’est pour cela qu’il se décida, après une énième tentative de fuir leurs présences, de se planquer dans le château, de se faire oublier, dans la cave, ou la bibliothèque, peut importe, un lieu sombre, là ou on ne viendrait pas lui dire Tiens Sir, vous pouvez me racontez vos exploits durant la bataille de Waterloo… Des conneries du genre, des gens qui feraient semblant de s’intéresser à lui, juste par ce qu’il est Sir et qu’il vient d' un monde ou 'aristocratie' est une fatalité et non un don, sortant des balivernes pareil juste pour se faire démarquer et lui faire savoir qu’ils connaissaient la bataille de Waterloo, alors que c’était complètement out avec lui… Pour lui, ceux qui voulaient s’intéresser à lui était déjà présélectionnés à l’être, il n’y’avait plus l’ombre d’un doute là-dessus et les hypocrites, qu’il reste à leur place, ça fait déjà un mois qu’il cohabite avec ceux qui méritent d’être cohabités, les autres, qu’ils sortent avec leurs malles et leurs valise, vous recevrez peut être deux Bye bye, mais ça s’arrête là, laissez place aux combattants qui méritent cette aventure… Il se dirige donc vers sa chambre, surement pour se déshabiller car pour lui, on changeait de tenue chaque vingt minutes, non pas qu’il en avait beaucoup, mais il s’était dit qu’il avait suffisamment de chemise pour vivre deux mois de plus, avec cette même cadence… Il pénètre donc dans sa chambre, non plutôt celle qu’il partageait avec ses autres partenaires comme un vulgaire jouet… Il aurait bien aimé être seul, mais non… Vous demandiez l’impossible quand vous parlez d’être seul ou non-accompagné, et là, c’est à Siomhà qu’il avait à faire, cette catin surexcitée qui cherchait dans sa sexualité une raison d’exister… Au moins, elle ne parlait pas celle là et ne vomissait pas des déchets sonores… « Bonsoir… Pardon » Toujours élégant le bon Lord...Elle semblait se déshabiller, le spectacle était plutôt tentant, mais il avait encore mieux à faire, lui aussi il devait se déshabiller, coïncidence encore une fois ? Il ôte donc son t-shirt, sortant de sa valise une chemise qui équivaut, dans la moyenne, à deux cagnottes…Noté.

Parcourant les lieux de long en large et en travers, elle se demandait si elle allait un jour découvrir un truc qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Une marque sur un mur. Une petite cachette dans le coin d'un couloir. Un craquement de plancher. Quelque chose. N'importe quoi. Tant que cela lui indiquait que tout bougeait, rien ne restait le même, que rien n'était permanent. Et naïvement sans doute, elle se baladait dans le château à la recherche de cette petite chose qu'elle avait raté. Puisqu'il devait bien en avoir une, pas vrai ? Au moins une. Elle ne pouvait pas avoir tout observé et tout imprimé dans son esprit. Et c'est sans doute cela qui rendait l'exercice si difficile. Comment savoir ce qu'elle avait raté si elle ne savait pas avec précision tout ce qu'elle n'avait pas manqué ? Mais passons. Elle se rendit dans la chambre, à la recherche de son maillot de bain. Ou disons plutôt le maillot de bain qu'elle s'était appropriée dans les premières semaines. Un maillot de bain qui ne lui avait pas appartenu dans un premier temps, mais qu'elle avait rapidement fait sien. La chose étrange était tout de même qu'elle ne savait pas nager et qu'en toute logique, elle n'avait pas la nécessité d'un maillot de bain. Et pourtant... Oui, pourtant, elle en avait piqué un à la première cruche qui avait tourné le dos. Soit. Et bien sûr, elle ne comptait pas enfiler un maillot de bain juste pour le plaisir de le faire. Non, elle avait décidé qu'elle visiterait un peu la grange et plus précisément le jacuzzi. Peut-être pas tout de suite, mais autant s'habiller en conséquence tant que l'envie était là. Ainsi donc, elle venait d'enlever sa veste ainsi que son débardeur quand quelqu'un entra dans la chambre. Artie donc. Il la salua, s'excusa. Elle leva les yeux au ciel, retira son jean. Et tout était parfaitement normal dans le meilleur des mondes. Eh ouais.