Soyons très clairs, ça n'était absolument pas dans les habitudes de Jackson de pleurer. Et même, cela s'avérait particulièrement rare. Par le passé, il avait versées bien des larmes, c'est vrai, mais il était surtout devenu plus fort avec le temps, si bien qu'il avait perdu une grande partie de sa sensibilité. Pour autant, ici, c'était trop dur de retenir les larmes qui ne demandaient qu'à quitter ses yeux pour venir s'échouer sur ses joues. Trop dur, oui. Et croyez bien qu'il se détestait infiniment ne pas parvenir à masquer cette immense peine qui le bouffait de l'intérieur. Car Gabrielle allait sans nul doute le considérer comme un type faible désormais. Du moins, c'était ainsi qu'il percevait les choses. Lui qui avait fait tout son possible pour masquer ses émotions tout au long du jeu venait à l'instant de tout faire foirer. Remarquez, faire foirer les choses, ça semblait récurent chez lui. Quoi qu'il en soit, Jackson venait de dire à sa camarade qu'il tenterait de ne la voir que comme une amie. Comme si il le pouvait vraiment, hein. Comme si les sentiments qu'il avait à son égard parviendraient à rester sagement de coté. Bien sûr que non. Ainsi, c'était particulièrement idiot de sa part que de prétendre qu'il allait ne serait-ce qu'essayer. Parce qu'il n'essaierait sans doute pas, non. De souffrir, il en avait un peu sa claque vous savez. Ainsi donc, il était fort probable qu'il soit amené à tout simplement oublier Gabrielle d'ici quelques temps. Cela serait sans nul doute plus facile pour lui. Bien sûr, elle resterait toujours dans un coin de son esprit - et surtout de son cœur - mais il s'emploierait malgré tout à estomper ce qu'il ressentait pour elle, si tant est que ce soit possible. Il l'avait perdue, elle était avec un autre désormais. Basta. D'ailleurs, et tandis qu'il s'armait de beaucoup de courage pour ne pas partir en courant, tant il avait honte de s'être laissé aller de la sorte devant Gabrielle, Jackson se risqua à avancer qu'il avait bien envie qu'elle lui promette une chose. Pour le coup, il n'était pas sûr d'avoir la force de continuer. Parce que la chose qu'il voulait qu'elle lui promette, et bien, ça le ferait à nouveau souffrir, en tout cas dans l'immédiat. Mais soit, puisqu'il n'avait rien trouvé de mieux que de l'ouvrir, autant aller jusqu'au bout maintenant. Ainsi, face à l'impatience de sa camarade, il reprit la parole, d'une voix plutôt timide. « Promets-moi ... que tu seras heureuse. Ou plutôt, que tu laisseras Syssoï te rendre heureuse. Il pense peut être ne pas en être capable, mais je sais qu'il l'est. » Notez s'il vous plait que les larmes avaient cessé de couler sur ses joues, hein. Quoi que, certaines menaçaient encore de s'y écraser. Jackson respira donc lentement. Il avait été suffisamment con pour aujourd'hui, et même pour la semaine. « Vous méritez d'être heureux ... tous les deux » articula-t-il ensuite. On pourrait croire que sa langue brûlait d'avoir dit ce genre de choses, mais pas tellement en fait. Bien sûr, il avait mal de devoir se faire une raison aussi brutalement. Mais d'un autre coté, il avait légèrement envie de se réjouir pour eux. Légèrement, hein.