~ starring malo and aj

Il avait travaillé hier toute la soirée et il n'avait pas fermé l’œil de la nuit. Tellement absorbé par le travail qu'il était déjà le petit matin lorsqu'il avait terminé le bas de la robe. Une nouvelle création. C'était la seule façon de se délivrer de ses pensées noires. Comme si ses créations lui servaient de moyen de ne pas être seul avec sa tête, surtout avec ses démons. Depuis le début de l'aventure, les images étaient devenues de plus en plus vivaces dans sa mémoire. Il ne le comprenait pas pourquoi. Depuis trois années, il n'avait jamais cessé de réprimer sa douleur, de refouler toute cette tristesse. Cette hargne qui continuait de transformer ses rêves en des cauchemars sans fin. Il lui arrivait parfois de bouger dans son sommeil et de prononcer son nom dans un élan de souffrance. Il souffrait, mais ses émotions ne le trahissaient guère. La seule fois qu'il s'était laissé aller, il avait fini par mettre une personne mal à l'aise. Il s'était juré de ne plus recommencer. Surtout en la présence de cette personne en particulier. Il faillit s'endormir près de sa machine à coudre, mais il entendit la voix de sa partenaire le supplier de venir se coucher. Il s’exécuta. D'abord, il devait tout ranger avant de se mettre en pyjama. Une fois le vestibule impeccablement rangé, il se déshabilla pour mettre un bas de pyjama. Il s'approcha du lit commun, puis se glissa dans les draps sans réveiller sa partenaire. Il retira ses lentilles qu'il entreposa à l'intérieur de son étui. Il ferma les yeux, puis s'endormit. Laoise s'était déjà levée du lit laissant son partenaire dormir d'avantage. Malo s'agrippait fermement au tais d'oreiller, son visage s'était crispé et de la sueur perlait sur son front. Il faisait un cauchemar. Il remuait dans le lit de manière compulsive. Sa respiration était saccadée. Il ne sentit pas une main délicate venir caresser son front. Une main qui se voulait affectueux. Au contact soudain de cette main, il ouvrit brutalement les yeux. Par une vive impulsion, il saisit le poignet d'une jeune fille et l'attira contre lui avant de la renverser sur le lit. Il était à présent au-dessus d'elle et elle en-dessous de lui. Elle pouvait sentir son souffle haletant contre son visage. Il reprit ses esprits et détailla l'intruse. C'était Aj. Il murmura d'une voix tremblante : - Aj ? Ce n'était pas une illusion. C'était bel et bien elle. - Qu'est-ce qui s'est passé ? Tout d'un coup, il remarqua que quelque chose n'allait pas. Il était dans une position qui pouvait prêter à confusion. Il recula manquant de tomber hors du lit. - Excuse-moi, Aj. Excuse-moi ... Son regard égaré laissait paraître sa surprise.

Je sors de la douche. Douche froide malheureusement. Les autres sont vraiments radins, en fait, non, c'est la production qui est radine, je devrais encore avoir de l'eau chaude à dix heures trentes du matin, ça me parait légitime quand même. Je sors, et je m'enroule dans une serviette. Je vais d'abord me sécher les cheveux, j'y passe pas mal de temps, je commence même à avoir mal au bras à force de le tenir levé au dessus de ma tête, j'eteins mon sèche-cheveux, et je le range, je suis ordonnée avec mes affaires faut dire. Je me dirige, à moitié vêtue dans le dressing, et je m'habille derrière le paravent, qui ne cache de rien, j'ai testé, franchement. J'enfile mon jean, je galère un peu parce que mes jambes sont encore humides, je le tire, et sautille, avant de finalement le boutonner enfin. Je passe un simple débardeur vert émeraude. Je vais faire sécher ma serviette, enfin, à ma façon, c'est à dire rouler en boule dans un coin de l'immense salle de bain. Je repassa dans la chambre, pour aller faire mon lit, et donc par la même occasion, pour voir si Elise s'est enfin levée, je vois Malo qui s'agite dans son lit. Il bouge. Et ça m'interpelle. Je m'approche de son lit, mes doigts effleurent gentiellement son frond, repoussant ses mèches blondes, rebelles. Il ouvre brutalement les yeux, j'suis surprise, et m'attrappe le poignet, j'ai pas le temps de réagir qu'il m'attire vers lui, avant de nous renverser, et en une seconde, je suis sous lui. Il semble définitivement se réveiller là, il me demande ce qu'il se passe. « Depuis quand as-tu acquis ce genre de reflexe ? » je lui demande de ma voix rauque. Il recule et manque de tomber du lit, je le retiens par le bras, avant qu'il ne se casse la figure, la face sur le sol. Il s'excuse. «C'est rien. » je lui réponds d'un vaste geste. « Mais qu'est-ce qu'il t'as pris ? » l'interrogeais-je en fronçant presque les sourcils, réellement surprise par sa violente réaction.

Ce n'était qu'un rêve, ce n'était qu'un rêve, tentait-il de se convaincre en se déposant la tête dans les mains. Ses doigts effleurèrent les mèches rebelles pour les passer en arrière. - Depuis quand as-tu acquis ce genre de reflexe ? C'était un geste réflexif, une impulsion qui n'était guère volontaire. Cela arrivait souvent, surtout lorsqu'il faisait d'horribles cauchemars. Il ne fallait surtout pas le toucher. Les images de ses cauchemars étaient tellement violentes que son corps réagissait en conséquence. - Mais qu'est-ce qu'il t'as pris ? Ses réactions étaient dues à un profond traumatisme suite à l'accident survenu il y a trois ans de cela. Il en gardait un souvenir impérissable. Dans ses cauchemars, il revivait les différents moments de l'accident. De la collision jusqu'à son réveil à l’hôpital. Il ressuscitait de vieilles chimères à chaque fois qu'il fermait les yeux. Le poids de sa culpabilité était tel qu'il s'obligeait à prendre des calmants pour apaiser les battements terribles de son palpitant et la douleur lancinante de sa jambe invalide. Il formulait dans sa tête une phrase quasi cohérente car il était encore un peu sonné. Peu à peu, il retrouvait le contrôle de tout son corps. - J'ai fais ... un mauvais rêve ... c'est tout., murmura-t-il les yeux baissés. Il reposa son regard sur Aj, la dévisagea. Les traits de son visage s'adoucirent. - Je ne t'ai pas fais mal j'espère ? En tout cas, tu as de meilleurs réflexes que moi. Merci de m'avoir sauvé d'une chute terrible. Il préférait ne pas parler de son cauchemar, surtout à pas elle. Donc, il essayait de faire comme si de rien n'était. Il se laissa tomber sur le lit à côté d'elle. Sans lever la tête des draps, il marmonna : - Pourrais-tu me passer les lunettes qui sont sur la table de chevet, s'il te plaît ? Les mots étaient assez audibles pour qu'elle l'entende clairement.

Heureusement que la couette a amortie ma chute, plutôt violente sur le coup. J'avoue avoir sous-estimé la force de Malo, mon dos cogne brutalement sur le matelas alors qu'il est sûr moi, d'ailleurs, il s'en va rapidement et manque de tomber dans la précipitation, mais je lui évite la chute de justesse. Il se reprend assez rapidement reprenant le contrôle de ces gestes, c'est bien mieux ainsi. Il prétexte un mauvais rêve, je fais la moue, légèrement septique, et peu dupe, j'envisage de lui laisser le bénéfice du doute, avant de me dire que non, ça cache quelquechose. Parce qu'un mauvais rêve ne peut pas vous faire réagir de la sorte, y a quelquechose en plus, là dessous. « Un cauchemar ? » je répète, un brin insistante, histoire de voir s'il va dévier ma question, j'imagine que oui. Il s'excuse encore une fois, en espérant ne pas m'avoir fais mal. « Tu m'as pas fais mal, juste surprise. » je le rassure. Plus que surprise même. Il se laisse tomber comme une masse, je me décale un peu pour lui laisser de la place, sa tête est dans ses dras, je ne peux pas voir son visage, il n'offre au spectateur que son dos, et rien de plus. Il me demande ces lunettes, ma main frôle son dos sur le trajet, et je m'empare des lunettes. « Tiens. » lui dis-je en posant ses lunettes à côtés de lui, lorsqu'i daignerait enfin lever la tête, je me demande quand d'ailleurs. Je pose un bras sur le matelas, et j'appuie ma tête, je me tourne vers lui, et donc me mets sur le coté pour l'observer.

Il savait qu'il ne pouvait pas tromper la jeune femme avec un tel bobard. Elle avait été témoin de ses vives agitations. - Un cauchemar ? Il grimaça au mot qu'elle venait de prononcer de sa voix délicieusement rauque. Il ne répondit pas. Il se contenta de lui demander de lui donner ses lunettes de vue. Au passage, elle le rassura en disant qu'elle n'avait eu aucune séquelle. Il avait bien conscience de sa force. Il pouvait se montrer parfois brusque dans ses gestes. Elle s'exécuta, il sentit son bras effleurer son dos. Il frissonna, il ne savait pas pourquoi. - Tiens. Elle les déposa près de lui. Il se retourna pour les prendre et les enfiler. Il observa Aj qui prenait place à ses côtés. Elle s'allongea de tout son long sur le lit. Les bruissements des draps sous ses jambes. Elle avait quitté son pyjama pour des vêtements plus confortables. Il détailla sa tenue d'un regard discret avant de plonger ses yeux bleus dans les siennes. Il n'était habillé qu'un bas de pyjama. Son torse s'exposant à la vue des caméras et des spectateurs avides de connaître la suite des événements. Ils étaient à présent face à face. Il tendit son bras. A son extrémité, sa main vint toucher les cheveux mouillés, les caressa imbibés d'eau. Il prenait la mauvaise habitude de la toucher. Il savait qu'il ne devait pas. Il ne pouvait s'en empêcher de palper. De s'imprégner d'elle. Sa raison lui disait fermement de ne pas aller dans ce sens. Cela avait comme résultat de le faire souffrir d'avantage. C'était peut-être ce qu'il voulait. Souffrir. Ressentir. A contre cœur, il reprit sa main pour la placer le long de son corps. - Oui. J'ai menti. C'était un cauchemar., finit-il par avouer en ne quittant pas du regard le visage opalin, constellé de taches de rousseur. Son visage se crispa au souvenir des illusions macabres. - Un horrible cauchemar., murmura-t-il. Il se ressaisit en étirant de quelques centimètres ses lèvres. - Je ne veux pas t'embêter avec cela. Donc, oublie ce que tu as vu. Les yeux dans les yeux, ils étaient enfermé dans une forme d'intimité. Dans une bulle que eux-seuls pouvaient créer.

Il grimace, ça me fait presque sourire. J'ai raison, d'ailleurs, il ne me répond pas, j'avais raison. Je sais pas vraiment si c'est une bonne chose. Il détaille ma tenue, je le vois bien, c'est sûr que c'est pas avec mes fringues qu'il va pouvoir se régaler visuellement. Je fais dans le simple, jean et compagnie. Faut pas trop m'en demander. Je regarde que maintenant qu'il n'est que torse nu, peu importe. Il tend la main vers moi, et touche mes cheveux légèrement humides encore. Je recule pas, je reste en face de lui. « Je m'en doutais. » je lui réponds simplement en haussant les épaules. « Tu veux m'en parler ? » je lui demande en plongeant mon regard dans le sien. Je tente, s'il veut me parler il peut, bien évidement. « Ou pas. Fais comme tu veux. » je lui réponds simplement. Il tente de sourire. Il se force. Il arrive néamoins à étirer ses lèvres. Je tends la main vers lui, pour effleurer son pseudo sourire, mais finalement le bout de ses doigts s'arrêtent à quelques centimètres, je me rétracte, j'ose pas en fait. « Arrête de me demander à chaque fois d'oublier. » je me prononce. Je tente moi aussi un sourire, mais ça ressemble à rien je crois. Je ramène mes jambes vers moi, dans ce changement l'un de mes pieds se cogne contre sa jambe, je suis recroquevillée sur le côté. « Désolée. » je lance calmement.

- Tu veux m'en parler ? Il n'y arriva pas. Les mots ne pouvaient décrire ce qu'il ressentait à chaque fois qu'il faisait un cauchemar. Cela lui était impossible. Les mots n'étaient pas suffisants pour apaiser la douleur. - Ou pas. Fais comme tu veux. Il appréciait sa sollicitude, sa compassion. Tout ce qu'elle voulait c'était l'aider. Il le ressentait au plus profond de son âme. Sa sincérité en était touchante, qui faisait que l'anglais s'attachait de plus en plus à elle. Désormais, il ne pouvait plus faire marche arrière bien que sa raison continuait à l'importuner mais elle l'aidait à garder le contrôle sur ses pulsions. - Je t'en parlerai quand le moment sera venu. Pour l'instant, je veux juste profiter de ta compagnie. Mais ce que la vie lui avait apprit, c'était que nous n'étions jamais réellement prêts. Il se sentait un peu embarrassé car il connaissait peu de choses sur Aj. Cela le troublait, car en espace d'une semaine, elle avait été mise dans la confidence. Avec Laoise, c'était normal car ils étaient partenaires donc ils devaient se faire confiance. Avec cette fille, tout était différent. Différent, dans le bon sens. Il la vit tendre sa main vers lui, pour le toucher. Elle s'abstint. Il eut une sorte de pincement au cœur, mais c'était mieux ainsi pensait-il. Il sentit un des pieds de d'Aj cogner avec maladresse sa jambe invalide. - Désolée. Il feignit de gémir de douleur : - Ce n'est pas bien d'attaquer un boiteux., dit-il sur un ton plaisantin. Il ne voulait pas parler de lui ce matin. Il préférait écouter la voix rauque de la belle le bercer d'histoires de sa vie. - J'ai l'impression de parler que de moi. Ça me gène un peu, tu sais. Au final, je connais très peu de choses de toi. Il lui sourit, croisa ses bras et commença à réfléchir à une question. Il trouva : - Au premier abord, je n'aurai jamais deviné que tu as été à l'armée. Qu'est-ce qui t'a poussé à faire une carrière militaire ?

« D'accord, j'attendrai le moment venu donc. » j'annonce avec l'esquisse d'un sourire discret. Je n'insiste pas plus, je laisse couler. De toute façon, il m'en parlera lorsqu'il en ressentira le besoin, et là, apparement, c'est pas le cas. Je le cogne, sans faire exprès, et Malo feint la douleur, j'imagine, parce que mon mouvement est assez doux là, pas une trace e violence.
- Ce n'est pas bien d'attaquer un boiteux dit-il. J'arque un sourcil, et je me marre. « Si t'appelle cela une attaque .. » je réponds amusé, je commence à lui matraquer les côtes du bout de mes doigts, le chatouillant légèrement. J'arrête une minute plus tard, avant de ranger mes mains sous ma tête tandis qu'il continue à parler. « J'aime bien quand tu me parles de toi. » je confirme en hochant légèrement la tête. Il fait parti des rares candidats qui ont grâce à mes yeux, qui m'interessent, c'est pour dire. « Et puis pourquoi gâcher le mystère.. » j'annonce avec un rictus amusé, en le regardant. Je me mets sur le dos et me soulève légèrement, m'appuyant désormais sur mes coudes, tandis qu'il me pose sa question, sur moi, sur l'armée. « En Israël, tu es obligée d'aller à dix huit ans à l'armée, pendant deux ans seulement ... Au départ je n'avais pas le choix, je devais y aller. » je commence. « Mais finalement, quand j'ai essayé de commencer des études après, je me suis rendue compte que je me plaisais plus là-bas, c'est ce que j'aime. C'est carré, et sportif, et j'ai besoin de me défouler, donc j'ai décidé d'y rester en fait. » je lui réponds simplement. J'ai essayé les études, mais ça n'a jamais été mon truc, j'ai tenté dans le journalisme, ça ne m'a pas plut, je me suis aussi essayée à la psychologie, non plus. J'ai compris que l'armée, ça me correspondait bien. Je passe vaguement une main dans mes cheveux, pour discipliner ma tignasse. Enfin, j'essaye.

Il la regarda arquer ses sourcils. - Si t'appelle cela une attaque ... Son rire résonna dans la chambre. Elle posa ses doigts sur ses côtes. Un léger frisson parcourut son corps, l'irradiant de sensations singulières. Il rit sous le contact froid de sa main sur sa peau d'albâtre. Il ferma les yeux, tout en riant un peu. D'une petite voix, elle avoua : - J'aime bien quand tu me parles de toi. Elle était une auditrice douée, elle buvait ses paroles avec attention. Avec cette lueur de sincérité dans ses yeux émeraudes. Elle dégageait une aura tellement mystérieuse ; elle était tel un énigme pour lui. - Et puis pourquoi gâcher le mystère... Il acquiesça tout en la couvant de son regard bienveillant. Il retira ses lunettes qui posa sur un oreiller derrière lui, tout ne la quittant pas des yeux. Elle allait s'exprimer : - En Israël, tu es obligée d'aller à dix huit ans à l'armée, pendant deux ans seulement ... Au départ je n'avais pas le choix, je devais y aller. Elle était alors israélienne. L’Israël. Il n'y était jamais allé à cause des conflits politiques qui s'y déroulaient. Le pays semblait instable. Les israéliens étaient sur la défensive, en attente de toute attaque palestinienne. Malo n'était pas au courant des événements actuels. Non pas qu'il s'en fichait éperdument. Son travail lui prenait beaucoup plus de temps qu'il ne pensait. Il n'avait pas le temps pour jeter un coup d'oeil à l'actualité. - Mais finalement, quand j'ai essayé de commencer des études après, je me suis rendue compte que je me plaisais plus là-bas, c'est ce que j'aime. C'est carré, et sportif, et j'ai besoin de me défouler, donc j'ai décidé d'y rester en fait. La jeune femme était désormais allongée sur le ventre. Ses coudes supportaient son appui sur le matelas. Il s'était rapproché mieux l'écouter. Il pouvait entendre sa respiration. Il hocha de la tête en silence, puis demanda : - Comment cela se passait avec les hommes ? Je veux dire. Y avait-il de la misogynie de la part des messieurs ?

Mes doigts glacés effleurent sa peau, je pense que je dois bien le réveiller, ainsi, même si c'est pas tellement agréable, je le conçois. J'arrête tandis que je l'entends rire, un léger sourire taquin s'installe définitvement sur mes lèvres, alors que je le dévisage discretement. Il veut me questionner, en savoir plus, je le sais, c'est d'ailleurs ce qu'il avait essayé de faire la dernière fois, dans la salle informatique. Enfin, il avait essayé. Il se rapproche de moi, je peux entendre son souffle, sa respiration. Comment cela se passait avec les hommes ? Je veux dire. Y avait-il de la misogynie de la part des messieurs ? '' me dit-il. Je le regarde, et je fronce légèrement les sourcils. « Au départ, simplement quelques remarques, mais rien de grave, puis après, j'ai fais mes preuves et j'ai prouvé que j'avais ma place ici autant qu'eux. » j'annonce simplement tandis que je le regarde reposer ses lunettes. Bon, il les met, il les repose, il faut savoir à la fin. « Mais après, j'y ai pas fais attention, j'veux dire, je suis là pour servir mon pays, et pas pour me faire accepter par eux. » je lui réponds. Mais j'ai jamais eu de mal pour me faire accepter, je m'entends mieux avec les hommes, c'est comme ça. C'est pour ça que la gente masculine occupe presque quatrevingt-dix pourcents de mon quotidien. Mais j'avoue, que je m'attendais à pire en rentrant dans l'armée, par exemple à cause de ma silhouette, mais certains hommes s'étaient pris d'affection pour moi, et avaient facilité mon intégration. Je veux dire, après le service militaire obligatoire, une fois que je suis rentrée dans l'armée définitivement. Mais j'ai pas su les remercier, la preuve, je me suis barrée comme une voleuse pour aller en France, sans prévenir, sans rien dire, sans explications. Je baisse légèrement la tête, me remémorant tous ces évenements, je crains.