Un mois : c’était le temps qui s’était écoulé depuis ma sortie de cette aventure. Ma sortie officielle, car mon aventure à moi avait prit fin bien plus tôt. J’en avais seulement profité pour la prolonger un peu en retournant dans le Nid. Décision que je n’avais pas regrettée. Au moins, j’avais pu supporter Zhara jusqu’au bout, et malgré la déception de l’avoir vu échouer juste avant la finale, j’avais le sentiment du devoir accomplit. Puis… il y avait eu Cooper, qui s’avérait être la plus grande surprise que Fake Lover m’avait réservé. Comme si je m’étais attendu à ça. Jamais. Oui, nous nous étions revus à l’extérieur, contre toute attente. Il avait suffit d’une dizaine de jours avant que l’un de nous ne craque et téléphone à l’autre. Moi, en l’occurrence. Mais je crois qu’il était content d’avoir de mes nouvelles… très content, même. Notre soirée de retrouvailles à Dublin restait encore bien clairement inscrite dans ma mémoire. Il m’avait clairement prévenu que ça n’avait en rien l’allure d’une sortie galante, mais disons que nos discussions et nos gestes, ce soir-là, démentirent le tout. Bon d’accord, rien d’officiel ne nous unissait vraiment, même s’il avait été question d’exclusivité. J’avais même fait connaissance de sa fille Ruby – que j’avais rapidement croisé lors de notre dernier prime. Une rencontre plutôt étrange, vu l’ambigüité de notre relation, mais, je crois que le tout s’était bien déroulée. C’était un premier contact après tout. Et j’allais devoir m’y faire, si je souhaite avoir moindrement une place dans sa vie.
Un mois : c’était le temps qu’il m’avait fallu avant de proposer à Cooper, d’une façon tout à fait subtil, de m’accompagner pour un voyage de quelques jours à Las Vegas. Un voyage que je m’étais toujours promis de faire. J’avais ses billets depuis quelques semaines, mais personne pour m’accompagner. Aucune surprise de ma part lorsqu’il laissa sous-entendre que ça pourrait l’intéresser. De toute façon, en dehors de lui, qui aurait accepté de me suivre dans ce coup de tête ? Personne. C’est donc là-bas que nous nous trouvions depuis quelques heures à peine, et malgré le décalage horaire terrible, je n’avais qu’une envie : faire la fête. Nous étions dans la ville du vice, du péché et du jeu. Pourquoi m’en priver, dites-moi ? Une courte sieste, une bonne douche, un repas servit à la chambre suffirent à me remettre d'aplomb. Après avoir enfiler une tenue pour la soirée, voilà que nous étions fin prêt à profiter de ce que la ville avait à nous offrir. Et qui parle de Vegas parle de ces nombreux casinos. Impossible de passer à côté. J’avais envie de faire des folies, j’avais envie de dépenser des sommes d’argent pas possible rien pour me gâter – enfin, nous – et profiter de tout ce qui m’entourait. Je célébrais ma liberté retrouvée. Une table de roulette se trouvait devant nous, et je m’y avançais, bien déterminée. « Cinq cent sur le rouge ! » Je tournais la tête vers Cooper, souriante. « Ok, c'est pas raisonnable... mais qui sait. » Et j'avais eu raison, car voilà que j'avais misé sur la bonne couleur. Je m'empressais de récupéré mon gain, avant d'en mettre la moitié dans les mains de mon compagnon. « À ton tour. » que je lui lançais, agrémentant le tout d'un clin d'oeil. Un serveur passa à proximité, en j'en profitai pour commander de l'alcool. Du vin, du champagne, du fort, peu importe. J'avais déjà quelques verres de vin dans le corps, quelques verres supplémentaires ne seraient pas de refus.

Fini Fake Lover. Depuis un bon petit mois. Pourtant, on continuait à m'en parler quasiment tous les jours. Que ça soit les gens qui m'accostaient dans la rue, les commerçants, les journalistes... Impossible d'y échapper. A ma sortie, je m'étais prêté au jeu des journalistes. Je vous avouerais avoir négocié quelques interviews dans des magasines, j'ai même dû me retrouver à poser pour des photographes...Ceci dit je ne m'étais pas rabaissé à leur donner du sensas', et certainement pas exposer ma vie privée. D'ailleurs on m'avait proposé une belle somme d'argent pour m'avoir en couverture avec ma fille...Mais non. Il y avait des limites que je ne pouvais pas dépasser. Hors de question de l'exposer au monde entier. J'avais pu récupéré mon ancien boulot au garage, mon ex boss ayant eu la gentillesse de me reprendre. Ou peut être s'était il dit que ça attirerait plus de clients avec ma présence. Peut importait. Petit à petit, ma vie retrouvait un cours normal. Au début, j'avais eu du mal à me réadapter à ce rythme de vie. 24H/24 dans un château pendant plusieurs mois, ça marquait quand même. Mais finalement ça revenait tout seul. Je n'avais revu que très peu de personnes depuis la fin de FL. Je n'avais plus la moindre nouvelle d'Esther, et je doutais d'en avoir avant longtemps... Elle me manquait oui. Mais c'était la vie. En revanche il y avait une personne avec qui j'avais gardé le contact. Evey. On s'était téléphoné, on s'était revu...Elle avait même rencontré ma fille. Je ne saurais vous décrire ma relation avec elle. On n'était pas officiellement un couple, mais ça s'en rapprochait, plus ou moins. Après tout, quand on parlait d'exclusivité l'un envers l'autre, c'était bien qu'il y avait quelque chose. Plus que ça même. Quant on savait qu'elle était la seule fille avec qui j'avais couché en 4 mois. Alors que j'aurais eu tout le temps de me rattraper après FL... Mais non. J'étais resté bien sage, alors qu'une ribambelle de filles ne demandaient que ça. Ça voulait tout dire.
Il y a de ça quelques jours, la blondinette avait émit l'idée d'aller faire un petit voyage à Las Vegas. Problème, elle n'avait personne pour l'accompagner. Or, ça serait vraiment dommage de gâcher un billet d'avion déjà payé, vous ne trouvez pas ? Je m'étais donc proposé, plus pour rendre service qu'autre chose bien sur. Il se trouvait qu'en plus ça tombait bien, ma fille se trouvait en déplacement à ce moment là, avec sa classe. Donc j'étais libre comme l'air. C'était la première fois que je mettais les pieds sur le continent américain. J'essayais d'éviter de la jouer gosse complètement émerveillé, même si je n'en étais pas loin. En même temps fallait dire que je n'avais jamais eu l'occasion de quitter mon Irlande natale. Ni ne serait ce que de prendre l'avion. Que de nouveautés pour ma petite personne. Fatigués par le voyage, on était resté à l'hôtel le temps de se reposer un peu. Puis direction la fiesta ! Première étape, le casino, forcément. On se trouvait à une table de jeux. « Cinq cent sur le rouge ! » misa Evey. 500 quoi ? Dollars ? Mais elle avait perdue la tête ? C'était donc à ça que ressemblait un riche ? On balançait du fric comme ça, et tans pis si on le perdait ? J'aimerais bien pouvoir en faire autant. Voilà qu'elle remportait en plus. Bon en même temps c'était du 50/50. Elle me refourgua dans les mains sa récolte. « À ton tour. » Moi ? Mais... « Si tu veux...C'est ton argent après tout » Tout de même plus simple de parier sur l'argent d'un autre hein. Et puis je vous avouerais que j'avais bien envie de jouer. Bon, petit problème, je ne connaissais pas vraiment toutes les règles de ce truc... A part le poker, tout ceci m'était inconnu. Mais bon je pouvais bien faire semblant. Et puis ça n'avait pas l'air si compliqué. Je plaçai mes jetons sur la case impair. Combien il y avait ? Je ne saurais dire en fait. J'étais pas très familier de ces petits jetons. « Je parie sur les numéros impairs » Et hop la petite roulette qui tournait. Mine de rien c'était excitant ce truc. Et..et...victoire ! J'en embrassais ma camarade.  « Je pourrais très vite y prendre goût » dis je un sourire aux lèvres. Du jeu, bien sur, voyons. J'attrapai au passage, le verre que le serveur venait d'apporter. De l'alcool, ça n'avait jamais fait de mal à personne, si?

Quand je lui tendis l’argent, lui proposant, d’à son tour, miser sur le jeu, il parut plutôt surpris. Soit par ma proposition, soit par le nombre d’argent qu’il avait entre les mains. Il est vrai que nous venions de deux univers complètement différents, lui et moi. Et dans le mien, l’argent coulant à flot. Pas mon argent, bien sûr. Celle de mon père. Mais c’était du pareil au même. « Si tu veux… C’est ton argent après tout. » J’esquissais un léger sourire. « Je te l’ai donné, c’est le tien maintenant. T’en fais ce que tu veux. » fit-je en haussant les épaules. Oui, il m’arrivait souvent comme ça de donner mon argent à n’importe qui… Comme si Cooper était n’importe qui ! J’avais un peu trop tendance à gâter les personnes qui m’était proche, il allait l’apprendre assez vite à ses dépens. D’ailleurs, le voilà qui se laissait porter par le jeu. « Je parie sur les numéros impairs. » Mon regard scruta un moment le croupier, puis revint vers Cooper. Alors que la roulette tournait, je pu même lire sur son visage l’excitation du moment, cette frénésie que pouvait éveiller en nous l’appât du gain dû au hasard. Même pas besoin de regarder la table de jeu pour savoir ce qui s’y passait. L’air qu’affichait mon camarade suffisait parfaitement. La joie et la déception passait une après l’autre, et c’est finalement la première qui triompha. Victoire! Dans un élan spontané, Cooper se tourna vers moi et s’empara de mes lèvres. J’en restais les yeux ouverts tant j’étais surprise. Mais c’était toujours aussi agréable. Quand nos deux bouches se séparèrent l’une de l’autre, je vis même apparaître sur ses lèvres un sourire. « Je pourrais très vite y prendre goût. » Prendre goût à quoi? Au jeu du hasard, au gain d’argent facile… ou à ce geste qu’il venait de poser, à ce baiser sorti de nulle part, guidé par son seul instinct. « Fait attention, on devient vite accro. » répondis-je seulement, entrant dans son jeu, sans préciser ce dont je parlais. Parce que c’était notre truc, non ? Les sous-entendus, les messages cachés, les jeux de rôles… À croire qu’on ne perdait pas de bonnes vieilles habitudes. Le serveur profita de ce moment pour revenir vers nous, et je récupérai le verre qui m’était destinée. Cooper en fit tout autant. « Santé! » fis-je en faisant cogner mon verre contre le sien, avant d’en prendre une longue gorgée. Oulà, je ne sais pas ce que le barman avait mis dedans cette boisson, mais c’était du fort, pour sûr. Ceci dit, pas complètement mauvais, et l’arrière-goût était fort agréable. J’allais sûrement en reprendre un autre. Peut-être deux, même. Soyez-pas étonnez, je vous ai dit que j’avais envie de faire la fête, ce soir! M’accrochant au bras de mon compagnon de voyage, je nous éloignais des tables de roulettes. « T’as envie de quoi ? Blackjack, poker, machine à sous? C’est pas le choix qui nous manque. » le questionnais-je, cherchant à savoir ce qu’il lui plairait de faire, là, tout de suite. Au casino, bien sûr.

« Je te l’ai donné, c’est le tien maintenant. T’en fais ce que tu veux. » Qu'elle me dit. Ouais mais hm c'était bizarre quand même. Je n'avais certainement pas l'habitude de tant de générosité. Mais je n'avais rien fait de spécial pour mériter ça, ou même... c'était pas très glorieux non ? Limite si je me faisais pas entretenir par mademoiselle. Pas génial pour la fierté, l'égo tout ça. Mais soit, je saurais la faire taire le temps d'une soirée. Autant profiter de ce qu'il venait sans me poser de question ni me prendre la tête. Alors j'avais misé, et gagné. Dans un élan complètement spontané, j'embrassai Evey. Et pourquoi pas après tout ? « Fait attention, on devient vite accro. » répliqua t'elle, de la même façon que moi. De sorte que ses propos pouvaient être interprétés de plusieurs manières. Mais ça marchait pour les deux. Le jeu, et ses lèvres. Bien qu'il y avait plus de chances que je devienne accro à ses baisers, qu'au jeu. J'étais proche de l'être déjà à vrai dire. Le serveur nous apporta alors nos boissons. On fit tinter nos verres l'un contre l'autre.  « Santé » Et je bus une gorgée du breuvage. Ça arrachait ce truc. Mais pas mauvais. Je n'aurais pas de mal à finir mon verre. Evey m'attrapa alors le bras. Notre prochaine destination ? « T’as envie de quoi ? Blackjack, poker, machine à sous? C’est pas le choix qui nous manque. »  « De toi. » répondis je automatiquement. Hm ah non merde, ça ne faisait pas parti de ses propositions. Dommage.  « Va pour les machines à sous ! Ça doit être grisant d'entendre les pièces tomber. » Encore fallait il qu'elles tombent bien sur. Mais je me sentais en veine ce soir.

C'est complètement nul

À croire qu’on ne perdait pas si vite de bonnes vieilles habitudes prises pendant les trois derniers mois, n’est-ce pas. Encore des sous-entendus, des phrases à double sens. C’était devenu une habitude, voire presque une routine entre nous deux. Et ce n’était pas parce que nous avions retrouvé notre liberté, ni parce que maintenant le monde extérieur s’offrait à nous que cela changerait. Nous n’étions pas très différents de ceux que nous avions été à l’intérieur, tout compte fait. « Santé. » fit-il en m’imitant, alors qu’en presque une seule gorgée, je vidais la moitié de mon verre. Le reste suivit bien assez vite. J’ignore ce que c’était, mais je fis signe à un serveur qui passait près de nous d’en faire deux supplémentaires. À voir le verre presque vide entre les mains de Cooper, ça ne serait pas de refus, je crois. Bref. Je nous entrainais déjà loin des roulettes chanceuses – qui aurait très bien pu ne plus l’être par la suite – pour nous diriger vers… je ne sais pas, en fait. Il y avait tant à voir dans le coin. Même si le plus intéressant se trouvait à mon bras. Je demandais d’ailleurs son avis à ce dernier. J’étais curieuse de savoir ce dont il avait envie. « De toi. » lâcha-t-il sans trop vraiment réfléchir et un sourire coquin étira mes lèvres. Je ne l’avais certes pas proposé dans mes choix, mais cela ne voulait en aucun cas dire que cette idée ne m’avait pas traversé l’esprit. « Va pour les machines à sous ! Ça doit être grisant d’entendre les pièces tomber. » Il s’était ravisée, et une moue déçue vint de dessiner sur mon visage. « Tu sais, on peut aussi revenir à te première idée. » fit-je en haussant les épaules, prenant un ton tout à fait innocent. Moi, avoir une idée derrière la tête ? Bah, voyons. Ce n’était pas mon genre. Je m’étais arrêtée de marcher et mon regard était dirigé dans sa direction, mais en fait, c’est plutôt quelque part derrière lui qu’il s’accrochait. Je scrutais quelque chose, attendant le bon moment d’agir… et quand ce fut le cas, j’attrapais Cooper par le bras, l’entraînant de force à suivre mes pas. Je me faufilais dans un couloir, puis derrière une porte – qui semblait être celle d’une salle de pause pour les employés - que je m’empressais de refermer derrière moi, la verrouillant au passage. Me retournant, je m’adossais sur celle-ci, alors que mon regard plein de malice cherchait celui de Cooper, dans lequel il s’accrocha. Il ne fallut que quelques secondes supplémentaires pour que je fasse les trois ou quatre pas qui nous séparaient, mes lèvres plongeant sur les siennes, mes bras entourant son cou, mon corps se collant au sien. Fougueusement, intensément.

Naturellement, je lui déclarais avoir envie d'elle. En même temps c'était vrai. Mais pas que là. J'avais envie d'elle à peu près...tout le temps. Seulement mes pensées très loin d'être chastes devront attendre. Nous n'étions pas là pour ça après tout. Place au jeu. Ou pas, finalement. Puisqu'alors que j'optais pour les machines à sou, Evey ne semblait pas d'accord. « Tu sais, on peut aussi revenir à te première idée. » Qu'elle me dit sur un ton tout à fait innocent. Aaah mais ça m'intéressait beaucoup plus d'un coup. Non parce que tourner des roues, miser sur des chiffres et tout ça, c'était bien sympa, mais comparé à ce qu'on sous entendait, y avait pas photo. Je sentis alors la demoiselle distraite...Hm, que préparait elle ? J'allais bien vite le découvrir. Subitement, elle m'attrapa le bras, pour m’entraîner d'un pas énergique vers un couloir. Au passage, j'eus juste le temps de finir mon verre et le déposer à la va vite sur le plateau d'un des serveurs qui passait par là. Evey me fit entrer dans une petite salle, où l'inscription « personnel only » sur la porte, signifiait clairement qu'on avait pas le droit d'être là. Mais bon, je n'étais certainement pas celui qui allait protester, craignant quelques sanctions. Vous m'avez bien vu ? Et surtout au vu de ce qui m'attendait... Bien évidemment j'avais très vite compris les intentions d'Evey. Elle ne m'avait pas emmené ici pour faire une partie de carte ou visiter les lieux. Y avait qu'à voir son regard qui en disait long. Nos corps trouvèrent rapidement le chemin l'un de l'autre. Avec toute la passion dont on pouvait faire preuve. Même pas dix secondes qu'on était dans cette pièce, que la voilà déjà débarrassée de sa robe, qui gisait non loin de nos pieds. C'était comme si nos vêtements nous brûlaient la peau Mon Tshirt suivit très vite le même chemin. Juste durant cet instant que mes lèvres quittèrent les siennes, mais elles revinrent aussitôt reprendre la place qui leur étaient dû.

Clairement, il ne s’attendait pas à ça, et pourtant, avec moi… on pouvait s’attendre à tout. Quand j’agissais sur des coups de tête, j’étais imprévisible. Et quand j’avais une idée derrière la tête, c’était pire. Je bravais des interdits, me fichait bien des lois et des règlements quand au bout du compte, je réussissais à obtenir ce qui m’avait poussé à agir de la sorte. Ce n’était pas dans un excès de folie que je nous avais conduits dans cette salle des employés – un lieu où nous ne devrions pas être, de toute évidence – et nous y avait enfermé. J’étais loin d’être innocente dans toute cette histoire, mais je devais tout de même mettre la faute sur Cooper qui avait, sans le savoir, réveillé la flamme qui sommeillait en moi. Je ne lui en voulais pas pour ça. Tôt où tard, ça se serait produit. C’était comme ça, entre nous, l’avais-je constaté au fil de nos rencontres dans le mois qui suivit la fin de l’émission. Une passion dévorante nous consumait l’un et l’autre quand nous étions à proximité. Et je me rendais de plus en plus compte que j’avais envie de lui… tout le temps. Et pas rien que sexuellement parlant (même s’il y avait beaucoup de place pour ça dans mon esprit). Ça me tuait de le savoir loin de moi, de savoir qu’il vivait toujours avec la mère de sa fille… j’étais jalouse, quoi. Était-ce malsain de vouloir qu’il ne soit qu’à moi ? De vouloir que ses lèvres ne se posent que sur les miennes, que ses mains ne caressent que mon corps ? Non, ce ne l’était pas. Il s’agissait probablement d’une suite… logique à ce qui se passait entre nous.
Nos deux corps se retrouvèrent bien vite, comme de vieux amis, lorsque finalement, je fis les derniers pas qui nous séparaient. Nos lèvres et nos langues étaient incapables de se défaire l’une de l’autre, alors qu’elle dansait un ballet des plus langoureux. Je sentis ses mains s’affairer sur mon corps et le défaire de l’emprise de la robe que je portais, qui glissa jusqu’à terre, mais peu importe. Les miennes allaient trouver la base de son t-shirt, se faufilèrent dessous et entreprirent de retirer ce vêtement qui gênait. Il allait bien vite retrouver ma robe. Mes doigts s’attardèrent un moment sur le torse de Cooper, puis descendirent à la base de ses pantalons, m’empressant à mon tour de le défaire de ce qui lui restait de vêtements. Sa ceinture quitta bien vite son repère et j’entrepris de le débarrasser de ses pantalons, ma main s’aventurant au passage en dessous de ceux-ci. Je fus stoppé dans mon geste quand je sentis un obstacle derrière nous, sur lequel nous venions de buter. Un sofa. Je détachais un moment mes lèvres des siennes, et un fin sourire les étira, l’espace de quelques secondes, avant que je ne pousse Cooper à s’y asseoir. Je vins bientôt l’y rejoindre, m’installant sur lui à califourchon, ma bouche allant fougueusement retrouver ses lèvres. Et pendant que ses mains caressaient mon corps, les miennes s’affairaient à me défaire de mon soutien-gorge, que je lançais bien loin derrière moi.

Je n'allais pas me plaindre de l'idée d'Evey. Surtout que n'était ce pas moi qui avait lancé avoir envie d'elle ? Ce n'était pas des paroles en l'air, mais la stricte vérité. Elle venait juste de trouver un moyen de répondre à mes envies, nos envies, sans avoir à attendre quelques heures de plus. Pleines de ressources cette demoiselle. Et puis l'idée de braver les interdits ne rendait les choses que plus excitantes n'est ce pas ? Au pire qu'est ce qu'on risquait ? Se faire virer du casino ? Être banni à vie ? Ce n'était pas comme si je comptais y remettre les pieds un jour de toute façon. Heureusement que la salle de repos des employés se trouvait être vide. Cela aurait été con de débarquer, alors qu'un type pionçait tranquillement sur l'un des canapés. Fallait croire que la chance était avec nous. Peu de temps après notre entrée, sa robe, clairement de trop dans l'affaire, fit un petit vol plané dans la pièce. Tout comme mon Tshirt. La demoiselle s'attaquait déjà à mon pantalon – alors que nos lèvres ne se quittaient plus – lorsqu'on buta sur un obstacle. Un sofa. Hm qu'est ce que ça venait faire là ça ? Remarquez, ce n'était pas plus mal. Evey m'y poussa, me retrouvant ainsi en position assise, ma compagne à califourchon sur moi. Mes mains parcouraient son corps, la caressait, tandis qu'elle se chargea d'ôter son soutien gorge. Libérant ainsi sa poitrine qui ne demandait qu'à respirer. Mes lèvres quittèrent finalement les siennes, pour aller se poser sur son cou. Je descendis lentement, la couvrant de baisers. Je finis par la faire pivoter et la coucher sur le divan, pour me dégager d'elle. La seule manière pour moi d'ôter chaussures, pantalon, et par la même occasion boxer. Me voilà complètement nu. Evey ne tarderait pas à l'être aussi, ne vous inquiétez pas. Je repris ma place auprès d'elle, récupérant fiévreusement ses lèvres. Qui aurait cru, il y a quelques semaines de ça, qu'aujourd'hui je me retrouverais à Las Vegas ? En compagnie d'Evey, à faire des cochonneries dans une salle de repos ? Complètement improbable, et pourtant c'était le cas. La vie nous réservait bien des surprises. Et pour une fois, c'était à mettre dans la catégorie des bonnes choses.

Il ne fallut que quelques secondes avant que Cooper n’inverse les rôles, maintenant que nous étions conformément installées sur ce sofa. On aurait presque dit qu’il nous attendait… Je me demandais même s’il n’en avait pas vu passer d’autres avant nous. Ça ne m’aurait pas surpris. Des employés entre eux, ou d’autres téméraires qui aimaient braver les interdits. Comme nous. Il faut dire que ça avait franchement de quoi d’excitant. Cooper se débarrassa bien vite de ses derniers vêtements et le dernier morceau de tissu qui couvrait mon corps trouva rapidement le même chemin que tout le reste. Ces lèvres, fougueusement, s’empressèrent de venir retrouver les miennes une fois cette salle besogne faite. Nos deux corps nus brulaient l’un contre l’autre, et ce sentiment s’amplifia lorsqu’ils s’unirent l’un à l’autre. J’en poussais un râle de plaisir alors que mes lèvres se détachaient un court moment de celles de mon amant, mais elles retrouvèrent avec empressement leurs chemins vers celles-ci. Impossible de me détacher de lui. Maintenant ou plus tard. Je pense qu’il était évident que rien au monde ne pouvait être plus important à mes yeux que ce qui se passait ici, en ce moment, dans cette insipide salle de repos. Et lorsque ce fut terminé, je dus prendre quelques secondes pour m’en remettre. Comment voulez-vous rester impassible devant ce moment d’extase que nous venions de vivre. Mais il le fallait. Nous n’avions point le droit d’être ici, et ces murmures dans le couloir ne me disaient rien qui vaille. Récupérant en vitesse mes sous-vêtements que j’enfilais, j’en étais à remettre ma robe quand la porte s’ouvrit sur nous. Devant l’air interloqué des deux employés qui nous faisait face, pour sûr qui ne s’était pas attendu à tomber sur nous. « Hey ! Vous n’avez pas le droit d’être ici ! » menaça le plus jeune alors que les lèvres de l’autre s’étirèrent d’un fin sourire. Il devait avoir compris. Attrapant mes chaussures qui traînaient d’une main, je tendis l’autre vers Cooper, le forçant à nouveau à me suivre, même s’il était plus ou moins prêt à le faire. Je bousculais les deux hommes en passant entre eux, puis alors que je m’éloignais de l’endroit, j’éclatais de rire devant l’absurdité de la situation. Je ne m’arrêtais que lorsque je trouvais un lieu plus calme pour remettre mes talons hauts et laisser le temps à mon compagnon de souffler un peu. Lorsque mon regard croisa le sien, je ne pus m’empêcher de sourire. Puis de m’accrocher à nouveau à ses lèvres pour l’embrasser. Dire que cette soirée ne faisait que commencer. Elle s’annonçait prometteuse et j’avais bien hâte de voir ce qu’elle nous réservait...

le lendemain.

Je poussais un léger gémissement alors que j’émergeais difficilement du sommeil. Il faut dire que vu l’état dans lequel je me trouvais, mieux aurait valut que je dorme encore quelque heures de plus, mais visiblement, mon corps avait décidé du contraire. Ou plutôt ma tête qui m’élançait. Hm. Un lendemain de veille digne de ce nom, en toute franchise, avec cette douleur lancinante au niveau des tempes et le néant qui régnait dans mon cerveau. Je me souvenais de notre début de soirée, de notre petite escapade dans cette salle des employés, mais ensuite, que de vagues images que j’arrivais plus ou moins à distinguer. Rien d’alarmant en soi, j’avais connu chose similaire dans le passé. Attrapant le drap qui couvrait le lit – et dévoilant un Cooper dénudé toujours profondément endormi sous celui-ci (une vision des plus agréables, soit dit en passant), je l’enroulais autour de moi, puis me levait du lit afin d’aller me rafraichir dans la salle de bain. J’ouvris le robinet à plein volume et m’en aspergeait le visage. Puis plaçant mes mains en coupe, je bus quelques gorgées de l’eau, et enfin, je refermais le courant. C’est en attrapant le linge à main que je remarquais que quelque chose clochait. Je stoppais un moment mon geste, avant de finir rapidement de m’essuyer et de retourner dans la chambre, allant rejoindre Cooper sur le lit. En d’autres circonstances, j’aurai opté pour un réveil plus… délicat, si vous voyiez ce que je veux dire. Mais là, je me contentais de délibérément le secouer, sans ménagement. « Cooper, merde ! Arrête de faire la marmotte et réveille-toi. » Il avait intérêt à le faire de suite, sinon, c’est un grand verre d’eau glacée qui l’attendait. Et là, je sens qu’il n’apprécierait pas. Mais pas du tout. Ceci dit, la nouvelle que je lui réservais risquait de le choquer davantage.

Spoiler:

Le désir était à son paroxysme, nos corps s'unirent finalement, comme s'ils avaient toujours été fait pour être ensemble. Nos corps s'embrasaient, mon cœur battait la chamade. Lorsque ce fut terminé, je ne quittai pas ses bras. J'avais l'impression que je ne pourrais jamais être assez rassasié de la demoiselle. Il n y avait nul part ailleurs où je voudrais être en cet instant. Je serais bien resté plus longtemps contre elle, seulement certaines personnes ne semblaient pas d'accord. En effet, on entendit du bruit venant du couloir...Ho ho, il serait temps de déguerpir je crois. Evey se leva prestement pour renfiler ses affaires, et je fis de même. J'étais en train de remonter mon pantalon, lorsque la porte s'ouvrit sur deux employés. Interloqués de nous voir ici, évidemment. Pas difficile de comprendre ce qu'on venait de faire. Surtout que j'étais à moitié débraillé et puis de toute façon, qu'est ce qu'on aurait pu faire d'autre là dedans ? Evey m'attrapa par la main pour me sortir d'ici. J'eus tout juste le temps de choper mes chaussures.  « La place est tout à vous messieurs » dis je aux deux mecs, tout en sortant de la pièce. Quelques mètres plus loin, on éclata de rire. N'empêches, ils seraient arrivés deux minutes plus tôt... Je remontais tout de même la fermeture éclair de mon jean, le boutonner et remis mes chaussures. Un baiser plus tard, nous repartions bras dessus bras dessous, vers de nouvelles aventures. J'étais bien loin de me douter de ce que le futur allait nous réservait...

Le lendemain.

Je dormais profondément lorsque quelqu'un trouva à me secouer, tout en hurlant à mes oreilles. Tout du moins cela sonnait comme ça.  « Hm » Je poussais un grognement. Qu'est ce qu'on me voulait ? On ne pouvait pas me laisser tranquille ? Vu que j'étais secoué sans ménagement, je n'eus d'autre choix que d'ouvrir les yeux.  « Parle moins fort veux tu, j'ai l'impression que ma tête va exploser » dis je en me massant le front. Wouah, la gueule de bois était violente. Je me redressais tant bien que mal, et pour la première fois depuis mon réveil, posai mon regard sur Evey. Et là comment dire...elle avait l'air plus que paniquée.  « Qu'est ce qui se passe ? » Cela avait l'air sérieux son truc. Hey mais attendez, j'étais nu comme un ver là ! Hm bon en fait ça n'avait rien d'étonnant. Ceci dit, je ne me rappelais absolument pas être revenu dans cette chambre. A vrai dire j'avais comme qui dirait un gros trou noir. Et ma tête...god. C'est possible d'avoir mal même aux cheveux ? Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas prit une telle cuite. Une éternité à vrai dire. Depuis que j'avais ma fille, j'essayais de me comporter de manière beaucoup plus responsable. Là en l’occurrence c'était raté. Mais bon elle n'était pas là pour voir ça, tant mieux. J'étais en train d'essayer de remettre mes souvenirs en place, mais j'avais beaucoup de mal. Après ce petit passage dans la salle des employés, c'était le brouillard total. Peut être qu'Evey allait pouvoir me rafraîchir la mémoire. Mais au vu de sa tête c'était plutôt inquiétant.