Franchement, en général ce regard bleu fort intense ne laissait aucune demoiselle indifférente. Alors de deux choses d'une, soit Valentina n'avait rien à voir avec ce qu'elle laissait percevoir - elle était tout sauf une fille en somme - ou bien elle ne parvenait tout simplement pas à considérer la vraie beauté des choses. Une beauté sans doute un peu superficielle, mais à mon image avant tout. J'étais le premier à prétendre que rien chez moi n'était réellement naturel, et pour cause le naturel renvoyait aux autres, à la populace, à tout ce que je n'étais pas. Moi j'étais différent, mais surtout supérieur. Il semblait évident que je venais d'une autre planète, et que donc rien qui puisse se trouver chez moi n'était naturel. Qu'on m'explique quand même ce qui n'allait pas chez cette fille - parce que pour me résister comme elle venait de le faire, il fallait vraiment le vouloir. Peut-être s'était-elle fait violence, tout simplement. « Pauvre filles.. » Ah non, au contraire toutes ces filles étaient bien chanceuses. Et flattées également, car une jeune femme ne pouvait que l'être après que je me sois permis de m'intéresser quelque peu à elle. C'était un peu comme si la perfection, en personne, venait frapper à votre porte. Autant dire que ça n'arrivait pas à toutes les demoiselles, et que Valentina n'avait pas su saisir la chance qui avait été la tienne. Son t-shirt désormais ôté, elle alla nager un peu plus loin sans dire un mot de plus. Ah ouais, sérieux ? Si elle croyait pouvoir me laisser en plan comme ça, elle se trompait lourdement je peux vous le dire. Il ne me fallu pas dix secondes pour la rejoindre de l'autre côté du bassin, légèrement irrité. « Je suis pas à l'aise. Je voulais pas que tes yeux magnifiques me scrutent encore. Un peu d'espace c'est tout ce que je voulais pour pas me sentir trop mal à l'aise. » Si elle venait de reconnaitre que ce regard était en passe de faire de véritables ravages, sur elle comme sur ses copines, je n'aimais pas trop le fait qu'on puisse se foutre de ma gueule. C'était bien ce qu'elle faisait, on est d'accord. Je gardai les sourcils froncés, tandis qu'elle poursuivit « T'es pas croyable dès qu'on ne te regarde plus tu boudes. » L'italienne entreprit de remonter sur le bord, tandis que je ne la lâchai pas du regard. J'aimerais bien comprendre ce qu'elle me reprochait, là. Le fait de vouloir, constamment, être le centre d'attention ? Bah oui, mais j'étais comme ça aussi. Avec elle comme avec les autres - et puis merde, j'avais quand même fait pas mal d'efforts aujourd'hui. « Je préfère pas passer une seconde de plus avec toi tu demande bien trop d'attention. » À ces mots, elle se saisit d'une serviette qu'elle enroula bientôt autour de son corps de fillette. Ses vêtements ramassés les uns après les autres, j'eus finalement droit à un dernier regard et quelques mots en prime. « T'as de gros problèmes Andreas, peut être bien aussi gros que les miens. La seule différence c'est que moi j'en ai conscience. » Elle quitta finalement l'enceinte de la piscine, tandis que je me retrouvais comme un con dans ce bassin. Seul. En sortir maintenant serait me montrer faible, alors je décidai d'y rester encore un peu. Ce que je pouvais faire, dans un premier temps, c'était de nager, d'y faire quelques longueurs. Mais entre nous, mon esprit était ailleurs. Ou comment me prendre la tête dès quinze heures de l'après-midi. Je me contentai d'un simple « Pfffff » que personne, à part moi, n'aurait pu entendre. Allez, c'est parti pour un peu de natation. Il fallait bien entretenir ce corps d'athlète. Que serait mon si beau regard sans lui, je vous le demande. L'un n'allait pas sans l'autre - je vendais vraiment du rêve.

sujet terminé pour Andreas.