Les douches sont silencieuses. Aucun bruit ne vient briser le silence si ce n’est celui de sa respiration. Vu l’heure, c’est tout à fait logique. Elle devrait dormir, à poing fermé même. Rêver de maison en bord de mer et de prince charmant mais elle n’y arrivait pas. Elle avait le cœur lourd et cette sensation de ne pas être à sa place qui l’avait suivit toute la soirée. Après être sortie du lit pour ne pas réveiller Santiago, Aria avait finit par atterrir dans les douches sans trop savoir pourquoi. Le carrelage frais sous ses pieds lui valait quelques frissons mais elle s’enfonça plus profondément dans la pièce. Elle n’avait pas prit soin d’allumer la lumière, elle connaissait parfaitement bien l’agencement des murs après presque un mois. Arrivée au bout de la pièce, elle se laissa glisser le long du mur pour se retrouver assise sous le jet. Les larmes lui piquaient les yeux mais elle se refusait à les laisser couler. C’était sa faute, elle avait choisi et par conséquent n’avait pas le droit de s’apitoyer sur son sort. Mais ses larmes gagnèrent le combat et un sanglot étouffé brisa le silence réconfortant des murs. Aria n’aimait pas pleurer, comme tout le monde mais elle s’autorisa quelques larmes qui se transformèrent bien rapidement en torrent. Une fois commencé, elle n’arrivait plus à s’arrêter. Elle n’aurait su dire combien de temps elle était restée prostrée à terre à pleurer toutes les larmes de son corps mais cela finit par se tarir. Après un dernier reniflement peu glorieux, le calme refit son apparition sous les douches. Le visage figé par l’eau salée, il ne lui faut pas plus de deux secondes pour se décider à prendre une douche. Et pour la première fois depuis son arrivée, elle se décide à enlever tout ses vêtements. Il fait noir, tout le monde dort, elle peut bien s’autoriser ce petit plaisir après tout. Sentir l’eau couler sur son corps est un vrai délice après le supplice quotidien du maillot. Avec le jet d’eau, elle ne se rend pas compte qu’elle n’est plus seule et continue à profiter de l’eau chaude jusqu’à ce qu’elle sente une autre présence. Ouvrant les yeux pour n’y découvrir que des ombres, son souffle s’accélère légèrement devant l’inconnu. Elle est seule, nue et vulnérable. Bien évidemment, elle ne fait pas parti d’une production de films d’horreur et ne va donc pas mourir dans d’atroce souffrance dans les minutes qui suivent mais c’est tout même stressant. « Qui est là ? » Très bonne réplique, rien que pour cela elle mériterait de se faire massacrer dans la foulée. Pas très rassurée, elle coupe pourtant l’arrivée d’eau et reste frissonnante sous le jet d’eau, couvrant sa poitrine inutilement. « C’est Ariana. » Etant donné qu’elle ne voit rien, elle en déduit que son mystérieux compagnon est aussi aveugle qu’elle et préfère déclamer son identité. « Et je suis … » Elle s’éclairci la voix mais murmure presque les derniers mots. « Hum, nue donc si la lumière pouvait rester éteinte… » Supplique à demi mot, elle a déjà donné pour le déballage de son corps cette semaine.

J'ai mal au crâne, la tequila c'est le mal. Un truc inventé par Dieu pour nous punir, nous pousser au vice. Enfin non pas par Dieu, par Satan lui même, ouais, et chaque gorgée descendue nous pousse un peu plus vers lui, l'Enfer et toute ces conneries là. Mais le pire dans cet alcool c'est que plus on le consomme, plus on a envie de le consommer. Heureusement, au bout d'un moment on s'arrête, mais le chute n'en est que plus terrible. J'suis resté un moment allongé sur le canapé du salon dans un état pitoyable à me lamenter sur mon sort, pathétique en somme. Et puis, j'ai eu le courage, une sorte d'élan in soupçonné et insoupçonnable aussi, j'ai pris une douche, et je suis allé me coucher. Mais là, l'enfer m'a submergé. Dans ma tête, je n'étais plus dans mon propre lit mais bien au beau milieu de l'Océan dans une barque de fortune durant une tempête. Ça tanguait, encore et encore. Je m'interdisais de bouger, pour le bien être d'Adie d'abord, parce que même après m'être brossé les dents à deux reprises, je me doute que les reflux d'alcool devaient être encore bien présent. S'en était tel que j'avais l'impression d'être immergé dans la tequila. Une horreur. J'crois que je n'ai pas fermé l'oeil. J'ai eu trop peur de ne pas réussir à garder le contrôle de mes actes. Soit partir totalement en live, en l'écrasant de tout mon poids, ou pire encore, me la jouer Santiago le vomito dans notre lit. L'horreur bis. Et puis j'ai trop mal à la tête. Alors au bout d'un moment je me lève en caleçon, et prends la direction de la salle de bain, doit y avoir de l'aspirine quelque part, un truc pour l'estomac aussi. Je marche au radar, j'pense que je connais suffisamment les lieux pour éviter la lumière, trop douloureuse pour mes rétines endolories. J'entends du bruit mais je ne fais pas réellement attention, j'ai pas l'impression que tout ce que je perçois soit réel. Tout ce qui compte c'est que je trouve cette armoire à pharmacie. Une voix s'élève, je stoppe mes recherches peu fructueuses. Mais le temps que je comprenne la personne me donne son prénom. Ariana. « C'est Slavin. » Est-ce que ça va la rassurer ? Parce qu'elle a l'air paniqué tout de même, sa voix tremble. Ok elle est nue. Pas sûr qu'elle soit rassurée en faite. Enfin j'espère qu'elle ne m'a pas catalogué dans la catégorie pervers sexuel depuis le prime, mais j'ai bien vu ta tête. « D'accord, je vois rien du tout si ça peut te rassurer. » Et c'était vrai, mais en réalité, je pense qu'elle ne me voyait pas plus, elle devait sûrement me croire. « T'as qu'à continuer, je peux attendre encore un peu. » Je souffle, tout en me laissant glisser sur le sol, parce que ma tête recommençait à tourner. « Au point où j'en suis... » Je murmure entre mes dents.