evan & adie

Il fait chaud. Enfin d'ailleurs parce qu'on est tout de même mi-juillet et le soleil commençait à se faire désirer. Les semaines dernières avaient été rythmées par la pluie, les orages, les gros nuages noires et si Adie avait profité de chaque rayon de soleil pour sortir ici et là dans le parc et ses environs, elle ne disait pas non à ce vrai beau temps. Et d'ailleurs, elle n'était pas la seule vue la vitesse avec laquelle les autres candidats s'étaient également éparpillés ici et là, au lac, dans le labyrinthe, dans la forêt... Adie, elle, avait pourtant choisi la proximité et avait préféré rester dans le parc, sur un des bains de soleil si confortables, de l'écran total plein la peau parce que bon, quand on est blanche comme elle, il vaut mieux prendre ses précautions sous peine de devenir une écrevisse grandeur nature. Allongée depuis facile une bonne demi-heure, la jeune femme décida alors de se dégourdir les pieds, n'oubliant pas sa bouteille d'eau qu'elle tenait à la main. C'est ce que le médecin n'avait pas arrêté de lui répéter quand elle l'avait vu. Boire, boire et boire. De l'eau bien sûr et encore plus lorsqu'il fait chaud. Alors elle s’exécutait comme une bonne petite élève et c'était bien la première fois qu'elle était aussi assidue. Se baladant, elle vit alors qu'un des transats du parc était occupé et en se rapprochant, elle reconnut directement Evan de dos. Elle s'approche, placée à l'arrière du transat et donc d'Evan en même temps. « Il fait chaud hein ! » lui dit-elle ayant bien évidemment une petite idée derrière la tête. Elle vérifia cependant avant qu'il n'était pas entrain de fumer et finalement, ne lui laissant pas le temps de répondre, elle commença à verser le contenu de sa bouteille sur sa tête et sa nuque. Age mental, 5 ans... oui, oui.

Première vraie belle journée depuis, hum, j'sais plus, mais ça fait longtemps quoi qu'il en soit. Puisque je ne m'en rappelle pas. Alors comme tout le monde vraisemblablement j'ai sauté sur l’occasion en profitant du moment. Limite j'crois que j'ai un peu trop profité puisque j'ai même sorti le bermuda, ouais, ouais j'suis un fou moi, je me découvre au premier rayon du soleil. Enfin c'est vrai qu'en défaisant ma valise hier, je me suis rendu compte que j'avais apporté des fringues que je n'ai même pas eu l'occasion d'utiliser tant le temps fut à chier. Note aux prochains candidats : ne pas apporter de fringues trop légère, l'été en Irlande ça n'existe pas. Au pire, la production aura pitié de vous en vous refilant des fringues de leur sponsor. Ouais ici on est multi-tâche en plus d'être un candidat servant à divertir les membres de la prod' ô combien sadique on sert de porte-manteau géant et surtout gratos pour les marques du coin. Tout bénef. Mais entre nous ça fait des fringues pas trop mal dans votre poche. Enfin dans votre valise, et si vous n'avez plus de place, le sponsor de valoche se charge de vous en fournir une. Trop la classe cette émission. C'est à ce demander pourquoi on se fait chier à faire la lessive finalement. Mais ce n'est pas le propos puisque de toute évidence, là, il est question de moi qui s'allonge sur l'un des transats pour bronzer. Bon à cette heure là c'est un peu con, mais que voulez-vous, le soleil a tendance à griller les neurones, et comme j'suis resté sous ce soleil de plomb toute la sainte journée, j'suis un peu plus con en soirée logique. Les lunettes de soleil sur le nez, tranquillement installé, j'entends des pas, mais je ne m'en familiarise pas, les vas et vient sont monnaie courante par ici. Ceci dit. La personne se rapproche, me faisant de l'ombre par la même occasion, je lève les yeux et y découvre une Adie, alors je lui souris, ça faisait longtemps. Oh oui, au moins, deux heures. Bouh. Il fait chaud qu'elle me dit. Perspicace ma partenaire, et c'est ce que j'aurais pu lui répondre si elle n'était pas entrain de me verser de l'eau sur la tronche. Oh mon dieu. « C'est une manie chez vous de me verser de l'eau sur la tronche ? » Je me contente de répliquer non sans sourire, me secouant légèrement la nuque, parce que c'était froid ça. Je me redresse, et elle est toujours là. Contente d'elle en plus, visiblement. Je me mets de biais sur le transat, prêt à bondir. « Bah quoi t'es pas entrain de fuir ? » Je lui lance alors que je la défi du regard. Parce qu'il est évident que j'vais répliquer. Quand j'aurais trouvé de l'eau ça va de soit.

En général, elle ne faisait pas ça. Vider une bouteille sur la tête des gens alors qu'ils sont tranquillement au soleil, à profiter de la chaleur, tout ça. Peut-être parce qu'à Londres, il n'y a pas franchement besoin de ça pour se retrouver trempé ou alors aussi parce qu'elle côtoie des gens pas forcément avec l'humour adéquat pour ce genre de blague. Enfin à la plage, pourquoi pas, à Londres, ça rend tout de suite moins bien. Mais là, il fait beau, chaud, Evan est tranquille dans le parc et comme elle doute qu'il ne risque pas de le prendre mal, autant s'amuser. D'autant plus que ces derniers temps, leurs moments à deux avaient plutôt été... larmoyants. Pas forcément de façon visible mais au fond, Adie était triste de se dire que, peut-être, c'était la dernière fois, dans le nid tout du moins. Et puis, depuis dimanche, les choses avaient changées. Certes, il y avait des pertes lourdes mais c'était le jeu et elle n'allait pas s'arrêter de vivre pour autant. Elle était en demi-finale, Evan aussi, ce qui signifiait qu'ils avaient deux semaines de paix devant eux et après, Adie était prête à sortir. Oui parce qu'elle ne se faisait pas d'illusion, elle se doute bien que la demi-finale est déjà une grande victoire et que la finale est un rêve. Mais là, dans le parc, au soleil, elle ne pense pas à ça. Elle profite, c'est tout. Et si en plus elle peut s'amuser, pourquoi s'en priver ! Alors qu'Evan soit dans le coin, c'est juste parfait. Elle aurait bien osé avec d'autres, bien sûr mais Evan, c'est mieux. Derrière lui, elle le prévient de sa présence en l'interpellant et sans attendre une quelconque réponse, elle commence à verser le liquide sur son partenaire se retenant de pouffer comme une gamine de 14 ans. C'est les hormones qui font ça ou quoi ? « Parce que y'en a d'autres qui le font ? Jsuis pas d'accord ! » Bah oui, aux dernières nouvelles, Evan c'est le sien, personne ne fait ce genre de choses, ni rien d'autres d'ailleurs et puis c'est tout. La mine boudeuse, elle le regarde se redresser sans bouger d'un iota. Pas qu'elle soit folle mais elle a déjà sa petite idée en tête. Bien sûr, il s'attendait à ce qu'elle se mette à courir mais non, de toute façon, lui il n'a pas d'eau. « Bah non parce que je suis enceinte et donc si fragile, ce serait trop dangereux, tu ne peux rien faire, c'est con ! » dit-elle le sourire en coin tout en sachant que cet argument n'est pas valable, c'est pas comme si elle en était à 8 mois... Elle attend donc, quelques secondes sauf que le temps s'écoulant, Adie comprend bien qu'il ne va pas la laisser s'en tirer trop facilement. Elle tient encore et puis d'un seul coup, elle se barre en courant. Le problème c'est que vu sa carrure et celle d'Evan, elle ne risque pas d'aller bien loin...

Décompresser, s'amuser, changer d'air, se sentir vivre tout simplement, c'était tout ce dont j'ai besoin maintenant. Pas que j'commence à déprimer ou quoi. Non, mais la semaine a été éprouvant nerveusement, et là, on est tous plus ou moins à penser à dehors. L'annonce des demi-finale laisse pantois, c'est le moment du bilan, des remises en questions, des questions sur la suite du jeu tout ça. Et franchement, aujourd'hui, sous ce soleil, j'ai envie d'autre chose, de me détendre. De m'amuser, ouais, voilà. M'amuser. Sauf que tout seul, c'est compliqué, aussi parce que les autres semblent occupé, et puis je n'ai pas d'idée particulière. Alors je me vois mal allez voir les gens pour leur demander s'ils veulent s'amuser avec moi. Mais bon, il semblerait que le seigneur ait entendu mes prière puisqu'il vient de me rapporter Adie. Sa voix rieuse et sa bouteille d'eau. Oh oui, merci mon dieu, que ça fait du bien de savoir qu'elle n'est pas le cliché de l'anglaise légèrement coincée. Pas que j'ai des doutes, j'ai même aucun doute sur le fait qu'elle ne soit pas coincé à tous les niveaux, même si la libido est sans doute liée de près à la grossesse. Néanmoins, elle ne s'est jamais montré très joueuse lors des soirées, alors autant dire que la voir agir ainsi ici, dans des délires similaires aux miens c'est plutôt bon signe je trouve. Evidemment, elle s'insurge lorsque j'annonce comme une fatalité que ça m'est déjà arrivé de me prendre de l'eau pas plus tard que la semaine dernière. Je souris, parce que sa jalousie m'amuse, et que sa moue me fait craquer. « Tweedy, mais c'était un accident monsieur le Juge, je le jure. » Je réplique, amusé, plaçant ma main sur mon coeur, comme pour authentifier mes propos. J'étais juste au moment endroit au moment moment, un peu comme dans la salle de bain, hier d'ailleurs bref. Je lui conseille de courir, mais tout ce qu'elle me trouve à dire c'est que j'peux rien lui faire parce qu'elle est enceinte. La bonne blague. « Oh petite chose fragile qui ose mentir en mettant en cause son pauvre petite bébé qui n'a rien demandé, mais quelle femme cruelle tu fais ! » Je feins l’indignation, ça va, elle n'est pas en sucre, et n'est pas sur le point d'accoucher non plus. J'suis toujours assis, prêt à bondir, et elle est toujours là. Sauf que non, elle se met finalement à courir, mais ne bon seigneur, je lui laisse de l'avance. Et finalement je me lève d'un bond et pars à sa poursuite. Et ne mets pas très longtemps à la rattraper, riant aux éclats, comme un gosse. Je la saisis par la taille en prenant quelques précaution, même si sous l'impact ses pieds se lèvent du sol quelques secondes. « Tu fais moins ta maligne maintenant. » Je lui souris, et la regarde comme si je m'apprêtais à lui faire subir milles souffrances, quelque peu sadique, avec une idée derrière la tête. Une idée que je commence à mettre en pratique. « Dis moi si tu peux résister à une attaque de chatouille surpuissante ? » Et là, j'passe mes mains sous son haut pour commencer ma douce torture.

Avant de jouer à la plus maligne, Adie aurait peut-être du étudier la situation et ses différentes variantes comme elle, 1m56, fine, musculature pas franchement développée et de l’énergie à partager en deux, entre elle et son bébé. Et puis lui, facile 1m80 voir plus, imposant, une force impressionnante et de l’énergie pour lui tout seul. Autrement dit, dans cette histoire, Adie a zéro chance de s’en sortir indemne et donc, verser de l’eau sur la tête d’Evan devient alors une très mauvaise idée. Pourtant, c’est bien ce qu’elle cherche en quelque sorte, elle sait qu’il l’attrapera, se vengera et pour tout dire, ça ne la gène pas plus que ça et surtout après une semaine stressante passée dans le nid, un peu de jeu reste le bienvenue. Toujours face à lui, elle s’offusque d’apprendre que d’autres s’amusent également avec lui et il réagit en conséquence, non sans un peu de moquerie, jouant la pauvre victime d’un tribunal, main sur le cœur. Cette image laisse échapper un sourire sur les lèvres d’Adie qui pour une fois jouait plus de sa jalousie que le contraire. Elle ne répond pas ni ne bouge, attendant gentiment sa réaction que ne tarde pas à arriver. Il la fait sourire et elle s’amuse de sa réponse, en même temps, c’est la première fois qu’elle prend prétexte de sa grossesse pour se sortir d’une situation sachant d’ailleurs tout à fait pertinemment que ça ne passera pas. « Oh mais non, je ne pense qu’à sa sécurité ! » rétorque-t-elle alors continuant dans la même veine. Les secondes passent lentement et Adie remarquant bien le regard d’Evan, elle finit par s’enfuir. Sauf que lui ne bouge pas, bon sang mais… il fait quoi ? Elle ralentit et…ah non, il vient de partir, le fourbe ! Rapidement donc, Adie est rattrapée par Evan et d’un seul coup, elle sent ses mains emprisonner sa taille la stoppant nette. Fier de lui, il la nargue alors qu’elle se débat pour se défaire de son étreinte. Dans une réelle agression, elle aurait mis les ongles et les pieds à contribution mais là, quand même, mieux vaut éviter. Il la menace de chatouilles et glisse ses mains sous son tee-shirt commençant à jouer de ses doigts pour la torturer. « NAN ! Naaaannn ! Arrête !!! Arreêêêêête ! Jvais me pisser dessus sinon ! Jrigole pas, jte jure, j’ai la vessie pleine et bébé s’amuse à appuyer dessus ! » Et cette fois-ci, ce n’est pas une excuse.

La situation est plutôt parfaite, sans prise de tête, sans trop de sérieux et avec beaucoup d'amusement. De quoi se changer les idées après une semaine de dingue. Une semaine où le stress était à son paroxysme. De plus, il nous restait une semaine de battement, une semaine où nous ne risquerions rien, alors autant en profiter pour lâcher du leste. Etre léger. D'autant que la fin de l'aventure arrivait, et l'heure des bilans avec. Non, cette fin d'après-midi s'annonçait parfaite. Vraiment parfaite. Et l'eau, même si je m'en étais offusqué, ne me dérangeait guère. Au contraire. Mais évidemment, si j'avais joué l'indifférent, rien n'aurait été pareil, bien au contraire. Et j'imagine qu'en venant me trouver, Adie savait ce qu'une telle chose pouvait engendrer. J'suis joueur, et j'aime jouer, tout le temps, à tout type de jeu, aussi machiavélique qu'idiot. Je ne manque pas de dénoncer Tweedy qui m'avait déjà fait subir un pareil châtiment. Elle sourit mais ne réplique pas, y'a rien à redire vraisemblablement. Néanmoins surenchérit lorsqu'elle met en cause sa grossesse. Non mais sa sécurité, qu'est-ce qu'il ne faut pas attendre. Je lève les yeux au ciel. Ouais, à d'autres. Je ne réponds pas, me contentant de sourire. Elle court ensuite, elle court et moi j'attends. J'attends, et finalement, lorsqu'elle ralentit pour vérifier que j'suis là, je bondis de mon siège. Et ne mets que quelques secondes, minutes, pour la rattraper. Je me mets à rire, la menace. Elle se débat, vite fait, juste pour éviter de me laisser gagner. Et là, je me mets à la chatouiller. Sauf qu'au bout de quelques minutes, elle me supplie d'arrêter. Sauf que je n'arrête pas, jusqu'à ce qu'elle me dise qu'elle va se pisser dessus. Et aussitôt, j'enlève mes mains mais sans la lâcher. Je la regarde, légèrement perplexe. « C'est vrai ? » Est-ce qu'il s'agit d'une ruse ? J'suis pas sûre, mais sait-on jamais. « T'oserais pas me duper ? Tu sais que je serais incapable de te risquer l'humiliation publique ? Dis moi, t'oserais pas hein ? » Je la regarde, les yeux plongés dans les siens, alors que je la sers contre moi. J'suis clairement entrain de profiter de mon regard tendre, mais bon, j'suis totalement sincère alors forcément. J'peux jouer un peu non ?

Le temps de latence aura été de courte durée et l'erreur d'Adie se trouve certainement être cette légère pause qu'elle a faite, surprise de ne pas le voir se lancer à sa poursuite. Quoique, même sans pause, il l'aurait rattrapé et c'est presque vexant de voir à quel point elle est lente et nulle. Adie n'a jamais été douée en sport mais quand même, c'est la honte. Il l'attrape et ses mains se referment sur elle comme une pince si bien qu'il est inutile de se débattre. Pourtant, elle le fait quand même, histoire de dire et surtout de l'ennuyer pendant quelques minutes même si pour lui, elle doit avoir une carrure comparable à celle d'une mouche, du genre à pouvoir lui briser un os rien qu'à la force de ses mains. Immobilisée, Adie est donc à la merci d'Evan qui peut faire n'importe quoi d'elle à présent. Lui, cependant, n'a pas de bouteille d'eau et donc, ne peut pas l'arroser. Mais vraisemblablement, Evan a une toute autre idée derrière la tête, une idée bien moins engageante pour Adie qui aurait alors largement préférée se faire arroser finalement. Dommage, elle allait devoir subir les chatouilles sauf que ce genre de choses chez elle à une conséquence toute trouvée et très rapide. Et si l'on y ajoute un utérus gonflé qui fait pression sur une vessie, certes pas totalement remplie mais assez pour engendrer une légère envie, l'idée d'Evan devient tout de suite moins drôle. Elle s'agite alors, le mettant en garde. Si précédemment elle avait pu mettre en avant sa grossesse pa intérêt, là, ce n'est pas du bluff, vraiment. Pour autant, Evan ne semble pas très sur de ce que sa partenaire lui annonce, il faut dire qu'avec ce qu'elle lui a dit quelques minutes auparavant, sa réaction est logique. Néanmoins, il s'arrête et tout de suite, Adie se sent un peu mieux. « Mais oui c'est vrai, jte jure. Tu veux un cours d'anatomie peut-être ? Deux poches au même endroit, si l'une grossit, elle fait forcément pression sur l'autre. Tu veux que jte prête mon super bouquin ? Y'a des schémas et tout, c'est très instructif ! » Et flippant aussi au passage mais cette partie là, elle n'y est pas encore rendue. Pendant ce temps, malgré qu'Evan ait stoppé les chatouilles, il ne la libère pas pour autant, la tenant toujours fermement contre lui. Un peu plus et elle le soupçonnerait presque d'en profiter. En plus, c'est carrément son genre. Et puis, Adie reprend alors conscience de ce qu'elle a toujours dans la main : sa bouteille d'eau dans laquelle il reste un fond. Elle est un peu cabossée à cause de la course mais elle fait encore l'affaire. Elle lève alors délicatement la main et la bouteille puis se décale rapidement, lui envoyant le reste d'eau en pleine figure. Effet fraîcheur garanti. « C'est pour l'effort, tu commençais à transpirer. » dit-elle sérieusement, ajoutant un sourire fier en fin de phrase.