Dublin. En ce week end, je me retrouvais dans la capitale irlandaise pour assister au mariage d’une des amies d’Evey. Une fille que j’avais simplement rencontrée une fois. Les mariages, comment dire…Ce n’était vraiment pas mon truc. Encore moins quand il s’agissait de personnes inconnues. Alors je n’avais pas le moins du monde envie d’y aller. Pourtant, allez savoir comment, Evey avait réussi à me convaincre de l’accompagner. Le fait que la cérémonie se déroulait à Dublin, y était peut être pour quelque chose. Esher y habitait. Depuis que mon petit trip à Las Vegas avait été publié dans les tabloïds, je n’avais plus aucunes nouvelles d’elle. Elle ne répondait tout simplement plus à mes coups de téléphone. Je n’étais pas du genre harceleur, alors au bout du troisième coup de fil, j’avais tout simplement arrêté d’essayer. Qu’elle aille au diable. Si elle avait envie de faire la gamine, et jouer les mortes, très bien. Enfin les mortes…Bien qu’elle jouait au silence radio avec moi, j’avais toujours possibilité de la voir à la télévision, puisque mademoiselle était animatrice sur FL. A croire qu’elle ne voulait plus le quitter ce jeu. Mais bon, de toute façon, je regardais très rarement l’émission. Tout ça pour dire que c’était une chieuse. Voilà. Elle n’avait aucune raison de me faire la gueule, vraiment. D’accord, j’avais peut être omit de lui parler mon mariage express…La belle affaire. Ce n’était pas grand-chose…si ? Du coup j’avais décidé que je n’irais pas la voir. Non hors de question. C’était à elle de faire le premier pas. Et pourtant, voilà qu’en ce début d’après midi, je me retrouvais devant sa porte. En costume. Avec chemise et cravate rose. J’avais assisté à la cérémonie ce matin, et manger au buffet. C’était censé durer jusqu’à ce soir, avec fête et tout, mais bon, je pouvais bien m’absenter une ou deux heures. De toute façon, c’était carrément chiant. Pour couronner le tout, y avait une espèce de code couleur, voilà pourquoi je me retrouvais à porter ce truc. Je n’avais pas menti à Evey, elle savait où je me trouvais. Ça ne l’enchantait pas forcément, mais elle ne s’y opposait pas. Encore heureux. Maintenant que j’étais devant la porte d’Esther j’hésitais à sonner. Je fus pris d’un terrible doute. Etait ce vraiment une bonne idée ? Seulement je m’en voudrais si je n’essayais pas de la voir, en sachant que je me trouvais en ville. Les probabilités qu’elle soit chez elle maintenant étaient surement faibles, mais tans pis. De plus il y avait aussi des chances que je tombe nez à nez sur Connor, m’enfin je prenais le risque. Ainsi, prenant mon courage à deux mains, j’actionnai le bouton de la sonnette. Il n y avait plus qu’à attendre maintenant.

C’est un samedi comme un autre. Rien de vraiment spécial à l’horizon. Je ne suis pas pressée de sortir du lit, Connor non plus. C’est tellement rare que nous pouvons faire la grâce matinée ensemble, que lorsque le moment se présente, nous ne manquons pas l’occasion de nous prélasser et seulement profiter du repos. Enfin, ça c’est avant que Syssoï hurle dans tout l’appartement pour qu’on bouge et qu’on fasse quelque chose de notre journée. Comme c’est gentil de sa part. Bref, les garçons sont partit depuis plus d’une heure pour préparer leur chronique pour le prime de demain et moi j’en profite pour faire un peu de ménage. Mais la motivation n’y est pas vraiment, je décide donc de laisser tomber et attrape quelques magazines avant de m’installer confortablement au salon. Cheveux remontés en un chignon lâche, seulement vêtue d’un short de jeans et un t-shirt, je sursaute lorsque la sonnette résonne dans tout l’appartement. Je reste figé un moment, me demandant qui peut bien me rendre visite. Surement personne pour moi, ce doit être un ami de Connor ou peut-être simplement sa soeur. Oui, il y a de fortes chances que ce soit Ciara. Je me lève donc rapidement, passant près de m’accrocher les jambes dans le tapis, puis j’accours pour ouvrir la porte. Et là, je tombe face à face avec... Cooper. Boom. Je crois que mon coeur vient d’arrêter de battre. Impossible ? Pourtant, je suis certaine que c’est le cas. Je suis figée. Incapable de bouger, je le regarde fixement le temps de quelques secondes. Cela me dure une éternité, alors qu’en réalité, ça ne l’était pas tant que ça. « Coop’... » Un simple murmure, à peine audible, sort d’entre mes lèvres. Il est surement la dernière personne que je m’attendais à voir derrière cette porte. « Qu’est-ce que tu fais ici... ? » demandais-je ensuite, automatiquement, me rendant compte que cela sonne presque comme un reproche à son égard. Mais ce n’est pas le cas. Il m’a manqué. Beaucoup, maintenant que je l’ai devant moi. Je suis surprise de le voir. Puis, quelque chose me revient en tête, comme si frappé d’une éclair, je me souviens. J’ai arrêté de lui parler pour une raison particulière. Il ne m’a jamais avouer s’être marié avec Evey à Las Vegas. Il a fallu que je l’apprenne comme tout le monde, en lisant une revue de potins Irlandaises. J’étais donc si peu importante à ses yeux ? C’était ce qui m’avait traversé l’esprit à ce moment même. C’est pourquoi je n’avais plus décrocher le téléphone à ses appels. Ça paraît enfantin ? Je le sais. Je l’assume. Est-ce qu’il est ici pour s’expliquer, où va-t-il agir comme si de rien n’était. Je vais surement le savoir assez tôt. Faudrait peut-être que je bouge par contre, parce qu’en ce moment, je ressemble à une vrai statut. Je baisse les yeux pour remarquer son habillement, puis je remonte mon regard vers son visage. Mon dieu, ce qu’il est beau. Non, non je n’ai pas le droit d’avoir une telle pensé. Je rougis faiblement, me maudissant mentalement. « Pardon. Tu... veux peut-être entrer, non ? » Il ne va pas rester sur le bord de la porte éternellement, non. Mais en même temps, ça me fait drôle qu’il soit ici, chez Connor et moi. C’est vraiment étrange. Je m’efface derrière la porte pour lui laisser de la place pour entrer, puis passe devant lui pour me rendre à la cuisine. Je me rend compte de mon habillement, sentant une soudaine gêne s’emparer de moi. Je ne suis pas des plus habiller, merde. Je me retourne pour lui faire face, alors que je lui souris faiblement. Je ne suis pas censé lui en vouloir ? Oui, mais évidemment, devant Cooper, je perd tous mes moyens. Décidément, il y a vraiment des choses qui ne changeront jamais. « Alors... » demandais-je, sans vraiment poser de questions. Je suis curieuse, mais aussi anxieuse. Je suis soulagée que Connor ne soit pas présent cet après-midi, non pas que je vais lui cacher la visite de Cooper, plus jamais je ne fais cette erreur, seulement, le malaise qu’il y aurait eu s’il avait eu à ouvrir la porte à Cooper. J’aime mieux ne pas imaginer. Reste que la situation n’est pas plus détendu en ce moment non plus. Je n’aime pas ça, me sentir ainsi. Faut que je me détende, que je respire un peu. Et qu’il dise pourquoi il est chez moi aussi. Il s’ennuyait ? Moi je m’ennuie de lui.

Mine de rien, j’étais quelque peu nerveux à la perspective de revoir Esther. Je triturais ma cravate, en attendant que la porte s’ouvre, ou que rien ne se passe. Finalement j’entendis du bruit à l’intérieur de l’appartement. Il y avait bel et bien quelqu’un. Le problème étant de savoir si c’était Connor ou Esther. Je survivrais si c’était sur la gueule de l’irlandais que je tomberais. Bien que je n’avais aucunement envie de lui taper la discut’. Mais par chance, ce fut la bouille d’Esther qui ne tarda pas à apparaitre devant moi. « Salut… » Le temps sembla se suspendre quelques instants, alors que nos regards se croisaient. Ne plus voir sa tête ou entendre le son de sa voix m’avait manqué. La jeune femme semblait complètement de ma surprise en ces lieux. En même temps, pas étonnant. Je devais bien être la dernière personne sur laquelle elle s’attendait tomber. Il fallait dire que je ne venais pas exactement lui rendre visite souvent. Pour tout vous dire, c’était même la première fois que je débarquais ici. J’aurais pu la prévenir de ma venue, mais comme de toute manière elle ne répondait plus à mes appels, cela aurait été vain. Valait mieux jouer sur l’effet de surprise. Impossible de s’échapper. « Qu’est-ce que tu fais ici... ? » Oh rien, j’ai vu de la lumière alors je suis passé. Cela me semblait plus qu’évident ce que je faisais ici. « J’étais dans le coin » me contentais je de répondre. Et sinon, elle attendait quoi pour me faire entrer ? Remarquez, comme elle ne prenait plus la peine de me donner de ses nouvelles, peut être qu’elle allait me claquer la porte au nez, me renvoyant chez moi. J’en doutais ceci dit. C’était plus simple de m’en vouloir quand nous étions séparés, mais en ma présence…Je connaissais la demoiselle quand même. Non elle allait me faire entrer. Bon il faudrait d’abord qu’elle revienne sur Terre, parce que là elle semblait comme figée. Pour x raisons, ses joues prirent une teinte légèrement rosée. Tiens, ça aussi ça m’avait manqué. « Pardon. Tu... veux peut-être entrer, non ? » Aaah ça y’est, on avait retrouvé Esther. « Ça pourrait être pas mal, oui. » Elle se décala alors pour me laisser passer, ce que je fis aussitôt. « Connor n’est pas là ? » demandais je en entrant. Peut être qu’il attendait gentiment installé sur le sofa. Mais à priori il n’était pas en ligne de vue. Je jetais un rapide coup d’œil à l’appart. Spacieux. Très spacieux. Moderne. Elle n’avait pas de quoi se plaindre. Puis je reportais mon attention sur Esther. Je me sentais quelque peu trop habillé. Mais je n’avais pas eu le temps de me changer. Et puis à quoi bon, puisqu’il faudra que je retourne là bas. Une pensée qui m’enchantait à l’avance. « Alors… » fis je en reprenant ses mots. « Il se trouve que tu me manquais. » avouais je. Z’avez vu comme j’avais grandi ? J’arrivais à mettre des mots sur mes sentiments, oui oui. « Et comme tu ne réponds plus à mes appels, il fallait bien que j’utilise les grands moyens. » Cette dernière phrase sonnait comme un reproche. S’en était un.

Je n’arrive pas à y croire. Peut-être que je suis entrain de rêver finalement. Que tout ceci n’est que le fruit de mon imagination et que Cooper ne se retrouve pas réellement face à moi. Ça me semble presque impossible. Pourtant, je devrais bien y croire, parce qu’il n’y a pas de doute. Mon ancien partenaire de jeu est bien ici, là, maintenant. Comme ça fait du bien de le revoir. Je crois qu’à force de ne plus lui parler, je m’étais presque faite à l’idée de ne plus l’avoir à mes côtés. Alors qu’en ce moment, cette pensé me semble plutôt impossible. Pendant quelques secondes, je me trouve même idiote d’avoir ignoré ses appels. Mais non, j’avais une bonne raison. Une très bonne raison même. J’hoche faiblement la tête lorsqu’il répond à ma question. Il était dans le coin, habillé ainsi ? C’est pas un peu étrange ? Je ne pose pas de question sur le moment, encore sous le choc de sa visite surprise. Mais je ne tarderais pas à le lui demander. Alors que nous nous regardons toujours de façon aussi intense, je me rend compte de mon absence de bonne manière, invitant finalement Cooper à entrer. Je ne sais pas si je l’aurais fais, si Connor avait été présent. Peut-être. Ou pas. Cela aurait certainement été une situation des plus délicates. Alors que je guide Cooper à l’intérieur, je ressens un mélange de toutes sortes d’émotions. Des émotions beaucoup trop fortes, qui me donne surement un air étrange. J’essaie du mieux que je peux d’être normal, souriant de façon timide à Cooper. « Non... Il n’est pas là. Il est partie pour l’après-midi avec Syssoï. » dis-je en secouant la tête. Il doit être soulagé par ma réponse. À sa place, je le serais, parce que je ne crois pas qu’il aurait été le bienvenue sinon. Un nouveau moment de silence plane dans la pièce, me demandant ce qui amène Cooper ici. Ce qui est con. Puisque visiblement, il est venu pour me voir, pas besoin d’une raison longue comme un bras. « Il se trouve que tu me manquais. » Qui est cet homme devant moi qui m’avoue sans détour que je lui manque ? Non sérieusement, j’ai de la difficulté à le croire. Comme de raison, mon coeur manque un certain battement, ce qui n’est pas des plus normal, mais je tente de ne pas lui faire attention, parce que mon coeur, il est vraiment con parfois. Je souris un peu plus, ayant soudainement envie de lui dire qu’il me manque énormément à moi aussi, mais je ne dis rien puisque la suite de sa phrase n’est pas en ma faveur. Bon, ça sonne comme un reproche, et je suis prête à mettre ma main dans le feu que s’en est un. Je baisse les yeux, me sentant soudainement gênée. Et pour plusieurs choses en plus de cela. Mais chaque chose en son temps. Je soupire d’une façon plus ou moins subtile avant de relever les yeux vers lui. « Tu veux quelque chose à boire ? De l’eau, du jus, une bière ? » demandais-je, cassant totalement l’ambiance du moment, et évitant par le fait même de répondre à ce qu’il vient de me dire. C’est lâche, je le sais. « Je suis désolée... » enchaînais-je finalement, de façon franche. Désolée de mon comportement, en général, je crois. Je me déçois aussi, de l’avoir ignoré ces derniers mois. Mais j’étais en colère. « J’étais très occupé avec FL et tout... je n’ai pas eu le temps de retourner tes appels... » C’est totalement faux. Un énorme mensonge même. Et Cooper le sait, il me connait trop bien. Et puis, je suis une mauvaise menteuse, c’est reconnu. « Mais bon, heureusement, avec tous les potins qu’on retrouve à la télévision et dans les magazines, je suis au courant de ce qui se passe dans ta vie... » lançais-je. C’était plus fort que moi. Je n’avais pas été capable de tenir ma langue et de passer ce détail sous silence. Je l’ai sur le coeur, qu’il le comprenne. Évidemment, je regrette ce que je viens de dire, je n’ai pas envie de me prendre la tête avec lui, alors que je suis véritablement heureuse qu’il soit venu de lui-même me rendre visite. Ça ne m’étonnerait pas qu’il décide de tourner les talons et de partir. Merde.

Esther m’informa que son petit ami était absent, étant parti avec Syssoï. Je ne pouvais nier que cette nouvelle me soulageait. Parce que si monsieur aurait été présent, il nous aurait empêché de parler librement. Déjà je n’étais même pas sur que j’aurais pu mettre un pied dans l’appartement. Voilà peut être trois mois que je n’avais plus vu sa tronche en vrai, et pour tout vous dire, il ne me manquait pas le moins du monde. C’était déjà bien suffisant de tomber sur lui de temps en temps, quand FL passait à la télévision. Généralement quand me fille était branchée dessus. Bref, je donnais à Esther la raison de présence. Elle me manquait, c’était aussi simple que ça. Et je voulais aussi qu’on règle nos différents, puisqu’à priori, elle m’en voulait. Mais avant de me répondre, elle me proposa à boire. Dans le genre je gagne du temps. « Je veux bien une bière, je te remercie. » Tant qu’à faire. Puis finalement, elle s’excusa de ne pas avoir répondu à mes appels. Sauf qu’elle me sorti l’excuse la plus pourrie du monde. Elle avait été très occupée avec FL. C’est vrai qu’animer une rubrique sur le prime tous les trente six du mois, ça devait être très très prenant. Et quand bien même, cela voudrait dire que je comptais si peu, qu’elle ne pouvait même pas libérer 5 minutes pour moi de son emploi du temps de ministre ? Allez à d’autre. « T’aurais pu au moins essayer de trouver un mensonge un peu plus crédible. » Bon, fallait dire que je débarquais par surprise aussi, pas le temps de chercher. « Mais bon, heureusement, avec tous les potins qu’on retrouve à la télévision et dans les magazines, je suis au courant de ce qui se passe dans ta vie... » Et voilà, je m’y attendais à celle là. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’on évoque mon mariage. Après tout c’était bien la raison pour laquelle elle ne me donnait plus de nouvelles. Mais le problème était ce que je ne lui en avais pas parlé ? Ou le mariage en lui-même aurait fait quelque peu son petit effet ? De manière inconsciente, je jouais avec l’alliance autour de mon doigt. « Ecoute, je sais que j'aurais dû t'en parler... » Je ne précisais même pas, parce qu’on savait très bien de quoi il retournait. « Mais pour ma défense, j'en avais parlé à personne. Pas même ma mère, c'est pour dire. Alors ça n'a rien à voir avec toi. » Non rien a voir. « Parce que je te connais, tu te dis surement, que si je t'ai rien dis, c'est que tu ne dois pas être très importante pour moi. Mais c’est faux. » Alors qu’elle arrête de bouder maintenant oui. « On a voulu jouer la politique de l'autruche tu sais. Ignorer la réalité, comme si il ne s’était rien passé. Parce que tu te doutes bien, que me marier, ce n’était pas tellement prévu au programme… » Mais alors vraiment pas. Déjà moi en couple plus d’un mois, c’était déjà énorme, alors… « Mais bon, le déni ça va 5 minutes, mais à un moment donné il a fallu assumer...Simplement les médias l'ont fait pour nous avant qu'on est pu le faire. » Au finale, ce n’était peut être pas une si mauvaise chose. Cela nous avait forcé à prendre nos responsabilités. A assumer. A en parler. Impossible de se cacher plus longtemps. Obligé de se comporter en adultes. « Donc t'arrêtes de faire la tête, c'est bon ? »

Je suis nerveuse, et je ne sais pas trop pourquoi. Enfin, si je sais exactement pourquoi, mais je préfère ne pas y penser pour l’instant. Je ne pensais pas revoir Cooper aussi tôt, puisque je faisais tout pour éviter ses appels et donc ainsi, ne pas avoir LA conversation. Il semblerait cependant qu’aujourd’hui s’annonce comme étant le jour J. C’est ce qui me stresse. Alors qu’il me balance en plein visage que je fais tout pour l’ignorer, ce qui n’est pas faux, finalement, je décide de lui offrir à boire, à la place d’attaquer le sujet. J’ouvre donc délicatement la porte du réfrigérateur, faisant dos à Cooper, essayant par le fait même de paraître plus calme et détendu que je ne le suis vraiment. Y’a que moi qui trouve cela étrange, qu’il soit ici, dans cet appartement ? J’imagine que non, lui aussi ne pas être des plus à l’aise. Je me retourne à nouveau vers lui en prenant soin de lui tendre sa bière de ma main droite, déposant la deuxième devant moi. Je ne vais pas le laisser boire tout seul, tout de même. Puis vient le moment où je lui mens en pleins visage. Mais mon mensonge ne fait pas long feu, puisqu’il me fait immédiatement une remarque sur le sujet. Je soupire, parce que ça m’énerve, d’agir ainsi avec lui. Je suis incapable d’en vouloir à Cooper lorsqu’il se trouve devant moi. C’est... physique. Psychologique aussi, bref, ça ne s’explique pas. J’ai finalement droit à des explications. Après tout ce temps, il se décide à me parler de son mariage à Las Vegas. Je l’écoute, je suis attentive et j’essaie de garder un air neutre, de ne pas démontrer mon agacement face à cette situation. C’est surement peine perdue, parce que je n’arrive pas à contrôler mes émotions, mais je fais tout de même un effort. Et puis, qui, dans la vie, se marrie à Vegas ? Je croyais que ce n’était que dans les films ces histoires là. « Et annuler le mariage, ça ne vous a pas traversé à l’esprit ? » demandais-je automatiquement lorsqu’il me fait part que le mariage était loin d’être prévu. S’il ne le voulait pas, pourquoi rester marié dans ce cas. Je me suis fait dire qu’il est aussi facile d’annuler un mariage que de le faire à Las Vegas. Cela me paraissait une bonne solution dans l’optique qu’il parlait. Esther et l’art de se mêler de ce qui ne me regarde pas. Mais c’est plus fort que moi. Mais bon, en repensant à ce que je viens de lui dire, je me rend compte à quel point tout cela sonne comme de la jalousie. Pourtant, ce n’est pas ça. C’est juste... Mon dieu que c’est compliqué dans ma petite tête en ce moment. « Désolé... C’est simplement que... pour moi, un mariage... C’est énorme. Ce n’est certainement pas quelque chose que l’ont fait lorsqu’on est complètement saoul. » C’est une explication logique à mes yeux. Mais je ne lui en voulais pas pour ça. Et puis, je crois qu’il est assez grand pour savoir ce qu’il fait. Mais je reste protectrice envers lui, comme il l’est aussi énormément envers moi. « Je pensais que tu voulais me le cacher... Que tu ne voulais pas que je l’apprenne. Bref, ça m’a mis en colère. » Je n’ai pas vraiment besoin de lui dire ça, puisqu’il l’a deviné tout seul. « Donc t'arrêtes de faire la tête, c'est bon ? » Je bois une gorgée de bière en baissant les yeux. J’ai arrêté de faire la tête au moins où j’ai ouvert la porte, mais je me retiens de le lui faire comprendre. « C’est bon, oui. Mais... Faut que tu me promettes, toi, de ne pas faire la tête pour ce que je vais t’annoncer. » Et ça, c’est mission impossible. Je lui demande, et je sais que sa réponse sera positive, mais lorsqu’il saura de quoi cela en relève, il ne pourra s’empêcher de faire un commentaire. Et d’un seul coup, je me sens un peu hypocrite de lui avoir fait la gueule pendant tout ce temps, alors que d’un côté, je ne suis pas vraiment mieux que lui. Je ne sais pas... J’ai d’un seul coup plus envie de ne rien dire. Mais si je garde cela secret, il va finir par l’apprendre d’une autre manière, de la même que moi. Et là, il ne voudra plus jamais me parler. Mais les mots ne veulent pas sortir. Je suis figée encore une fois, à le regarder, me perdre légèrement dans son regard avant de baisser les yeux. Baisser les yeux sur l’énorme diamant posé sur l’annulaire de ma main gauche. Il n’a surement pas remarqué, sinon j’aurais eu le droit à une réaction beaucoup plus tôt. Je suis gênée, je n’ai absolument pas à l’être. Mais je suis comme ça. Et l’opinion de Cooper compte tellement pour moi, que je sais à l’avance que sa réaction m’affectera. C’est pourquoi je reste muette, attendant encore un peu avant de lui annoncer. « Alors, comment va Ruby ? » demandais-je en forçant un sourire, essayant de porter son attention sur quelque chose d’autre. Je me sens soudainement idiote. Et j’ai raison de l’être face à mon comportement de gamine.

En bonne hôtesse qu’elle était, Esther me servit donc une bière. Je la remerciais en attrapant la bouteille qu’elle me tendait. Une fois débouchée, j’en bus une gorgée. Bien fraîche, ça faisait du bien. Ce n’était qu’un petit interlude avant d’attaquer dans le vif du sujet. Ça lui avait fait gagner quelques secondes, tout au plus. Je ne tardais pas à lui reprocher son silence radio de ces dernières semaines. Au lieu d’assumer, la seule chose qu’elle trouva à faire fut de ma balancer un mensonge plus gros qu’elle. Pinocchio, ton nez s’allonge. Elle-même avait surement conscience de l’absurdité de ses propos. Je ne me gênais donc pas de lui faire remarquer qu’elle ne dupait personne. Logiquement, on en vint donc à mon mariage. Le nœud du problème. Et annuler le mariage, ça ne vous a pas traversé l’esprit ? Hm très bonne remarque. Ceci dit venant d’elle…Je n’aimais pas tellement sa question. Parce que ça sonnait un peu comme si elle aurait préféré qu’on annule. De là à parler de jalousie…D’ailleurs elle dû se rendre compte de la portée de ses propos et de la manière dont ils pourraient être interprétés, puisqu’elle s’excusa, et tins à s’expliquer. « Désolé... C’est simplement que... pour moi, un mariage... C’est énorme. Ce n’est certainement pas quelque chose que l’ont fait lorsqu’on est complètement saoul. » Peut être dans son monde, mais pas dans le mien. Enfin non pas que je m’imaginais que pour se marier il fallait être obligatoirement saoul. Quoi que. « Bien sur que j’ai pensé à l’annulation. » C’était même la première chose qui m’avait traversé l’esprit, pour tout vous avouer. On parlait de moi là, hein, ne l’oubliez pas. Mariage et Cooper étaient deux mots qui n’allaient pas ensembles. C’était peu de le dire. « Mais c’est une procédure assez chiante, et qui peut être longue » Surtout qu’en en plus t’es pas du pays. « On a préféré laisser couler. Et puis au final…Puisque c’est fait, autant nous laisser une chance. » Très romantique tout ça n’est ce pas ? Ah ce qu’elle était veinarde cette Evey quand même. Heureusement qu’elle était comme moi de ce côté-là. « On est pas tous comme toi, à idéaliser le mariage. A vouloir la belle cérémonie et tout le tralalala. » Et oui. Vraiment je crois que j’étais tombé sur la perle rare en fait avec Evey. La demoiselle, continua ensuite. « Je pensais que tu voulais me le cacher... Que tu ne voulais pas que je l’apprenne. Bref, ça m’a mis en colère. » Oui, je la connaissais assez pour savoir comment elle pensait. Tout comme je me doutais qu’elle ne pourrait pas m’en vouloir bien longtemps. D’autant que là je ne m’estimais pas vraiment fautif. Par le passé, je m’étais déjà comporté avouons le comme un salaud avec elle, et elle m’avait pardonné. Là franchement ce n’était rien. Sauf que si je n’avais pas décidé de faire le premier pas, allez savoir combien de temps encore mademoiselle m’aurait boudé ? « De toute façon, si je te l’avais caché intentionnellement juste à toi, tu sais que cela aurait été pour t’épargner, rien d’autre. » Même si j’avais réellement voulu ne rien lui dire exprès, cela aurait été plus pour la protéger, connaissant ses sentiments à mon égard. Mais pas parce qu’elle ne comptait pas pour moi. SI il aurait fallu une raison, ça serait celle là oui. Bien que là, ce n’était pas le cas. Tout ceci pour dire que c’était ridicule qu’elle me fasse la gueule. C’est bon, oui. Mais... Faut que tu me promettes, toi, de ne pas faire la tête pour ce que je vais t’annoncer. » De quoi ? Qu’est ce qu’elle me racontait là ? Que voulait-elle m’annoncer ? Elle m’inquiétait là. Je plongeais mon regard dans le sien, attendant une réponse qui tardait à venir. Je n’allais rien lui promettre, car ça serait mentir. La voilà gênée, qui semblait avoir peur de me faire son annonce. Elle baissa les yeux, et je suivis le chemin de son regard, pour finir sur…Une bague ? De fiançailles ? Non non non, ce n’était pas ce que je croyais, non. Pas possible. « Alors, comment va Ruby ? » Me dit-elle finalement. Elle était sérieuse là ? « Elle se porte comme un charme. Elle grandit tellement vite, c’est affolant, mais tu le saurais, si tu daignais répondre à mes coups de fil » Ah mais attendez, je m’égarais là, pourquoi même je lui répondais ? « Tu te fou de ma gueule là ? Rassure moi, ta bague là, ce n’est pas ce que je crois… » fis je en la désignant de la tête.

« Bien sur que j’ai pensé à l’annulation. » Bon. Au moins,il n’était pas tombé sur la tête. Il y avait au moins pensé, c’était déjà ça. Ça ne me soulageait pas vraiment, je restais avec un certain goût amer de ce mariage, bien que je n’avais aucune raison de réagir ainsi. Ça me prend la tête ce mariage, alors que cela ne devrait pas. Et puis, on s’entend que s’il avait fait un mariage traditionnel, je n’aurais certainement pas osé pointer mon nez à la cérémonie. Mais là n’est pas le sujet. Je continue donc à écouter ses explications, n’émettant aucun commentaire pour l’instant. Je me retiens, je me mords presque la langue pour ne rien dire. Faut que j’arrête à un certain point d’être déplaisante. Ils se sont laissé une chance. Wow, c’est bien dit. Connor dirait ça de notre couple, je ne suis pas certaine que je prendrais bien la chose. Mes traits se tendent, alors que je n’aime pas plus que ça l’entendre parler de Cooper et d’Evey de cette façon. C’est bien simple, je ne serai jamais réellement habitué à tout ça. Je n’aime pas Evey, c’est bien connu après tout. Puis il me parle de ma façon de voir le mariage, évidemment. Je lève les yeux au ciel, c’est plus fort que moi. Mais je suis aussi terriblement gênée face à cette remarque. Surement plus qu’il ne peut se l’imaginer. « Je ne rêve pas d’un mariage de princesse. Mais on s’entend pour dire qu’un mariage à Vegas n’est pas ce qu’il y a de plus romantique. Mais toi et le romantisme, de toute façon... » lâchais-je en soupirant. Cette phrase était de trop ? Oui, définitivement. Mais il est trop tard j’imagine. Lorsque Cooper est près de moi, j’en viens à agir comme une autre personne. Comme s’il avait un certain pouvoir sur moi. Certes, ce pouvoir est beaucoup moins grand que lorsque nous étions à l’intérieur du nid, j’ai changé depuis. Mais il est là, que je le veuille ou non. Pour toujours ? Je ne sais pas. Je prend une gorgée de bière, passant nerveusement ma main dans mes cheveux. « De toute façon, si je te l’avais caché intentionnellement juste à toi, tu sais que cela aurait été pour t’épargner, rien d’autre. » Je fronce les sourcils. Ça ne me plait pas. Cette façon qu’il a de me protéger. Pourquoi est-ce qu’il agit ainsi avec moi ? Je sais, je suis pareil. Mais le fait de vouloir m’épargner. Non, je ne l’accepte pas. « C’est vrai... Je suis tellement faible... » dis-je faiblement, une pointe de sarcasme se faisant sentir dans mon ton de voix. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec Cooper, là maintenant. Il n’est certainement pas venu ici pour ça et je suis trop contente de le voir pour gâcher le moment. C’est pourquoi je décide de ne pas relever, et de ne plus faire la gueule. Je ne peux pas lui en vouloir pour le restant de mes jours, surtout avec ce que je dois lui annoncer. Non, clairement, cela serait très mal vu. Je deviens soudainement nerveuse, sentant mon coeur battre un peu plus vite. C’est qu’il n’est pas question d’une petite nouvelle, dans le genre: Hey Coop’ t’as vu le nouveau canapé que Connor et moi avons acheté. Non, c’est le genre de nouvelle qui ne lui plaira pas. Le genre de chose à laquelle il sera catégoriquement contre. Alors que je lui demande de me promettre de ne pas réagir fortement, promesse à laquelle il ne répond absolument rien, ma main droite joue de façon distraite avec ma bière. Mon regard lui est posé sur ma bague. La bague. J’ai soudainement plus envie d’en parler avec lui, préférant m’informer sur Ruby. Il est loin d’être con Cooper, je le sais. Il se fait même un plaisir de me remettre en plein visage le fait que je l’ai ignoré. Géniale. « Tu te fou de ma gueule là ? Rassure moi, ta bague là, ce n’est pas ce que je crois… » Et voilà. Il l’a remarqué. Plus moyen de retourner en arrière. Je reste figé un instant, incapable de sortir un seul mot. Je répond quoi à ça ? Il est déjà en colère, je le sens très bien. Ça se bouscule dans ma tête, je ne peux réfléchir proprement. J’ouvre la bouche, je la referme. Je l’ouvre encore. Non, rien. Un nouveau coup d’oeil à ma bague. « Je l’aime... » sont les seuls mots que je suis capable de prononcer. Il n’y a rien de plus clair. Ça veut tout dire. « Plus que tout... » ajoutais-je, pensant soudainement à Connor. À quel point j’en suis folle. Ça paraît complètement fou, justement. Je le sais, et je l’assume. « Il m’a fait la demande... Et... » Et il se doute de quelle fut ma réponse. J’attendais maintenant, parce que je sentais les reproches se pointer le bout du nez dans quelques instants. Je connais Cooper, je sais exactement son point de vu face à tout ça, il m’en a même fait part avant même de savoir cette grosse nouvelle que je venais de lui annoncer. Oh seigneur, j’en suis toute étourdie.

« Je ne rêve pas d’un mariage de princesse. Mais on s’entend pour dire qu’un mariage à Vegas n’est pas ce qu’il y a de plus romantique. Mais toi et le romantisme, de toute façon... » Quoi moi et le romantisme ? Non mais oh, elle se permettait bien des choses. « Et alors ? Ce n’est pas à toi que je me suis marié à ce que je sache. » Elle n’était pas Evey non ? A elle ça lui convenait, alors qu’est ce qu’elle venait m’emmerder ? Je n’étais peut être pas le mec le plus romantique de la planète, mais c’était le problème d’Evey, pas le sien. Et ne me dites pas qu’elle se sentait mal pour ma pauvre femme qui devait se farcir un mari comme moi. Je doutais qu’elle plaignait la demoiselle. Pas de très grandes amies ces deux là. D’ailleurs, c’était à se demander pourquoi. Evey était pourtant adorable non ? Alors pas la moindre raison de se prendre en grippe, vraiment hm. Je buvais une nouvelle gorgée de bière. « C’est vrai... Je suis tellement faible... » répliqua t’elle quant au fait que si il y avait une raison pour laquelle j’aurais cherché à lui cacher juste à elle, cela aurait été à cause de ses sentiments à mon égard. Evidemment il fallait qu’elle le prenne ainsi. J’aurais mieux fait de ne rien rajouter. Halala moi et ma grande gueule. « Arrêtes, ce n’est pas ce que je voulais dire. » Mais bon d’accord, la prochaine fois je ne l’épargnerais pas et puis voilà. Puis j’aperçois la bague. Vous savez ce petit caillou qui scintillait à son annulaire gauche. Qui ressemblait à une bague de fiançailles. Mais je n’en étais pas sur. C’était peut être juste une bague comme une autre, qu’elle avait décidé de mettre à ce doigt là, c’est tout. Mouais. Le simple fait qu’Esther ouvrait la bouche, pour la refermer, ne sachant que dire, suffisait de me convaincre que j’avais raison. Mais si j’aurais pu encore nourrir le moindre doute, son ‘’je t’aime’’ était plus qu’explicite. Plus que tout… Il m’a fait la demande... Et... » Pas besoin de me faire un dessin, j’avais compris. Elle avait accepté, bien sur. « Je te trouve particulièrement hypocrite quand même, de me faire la gueule, parce que soit disant je te cachais mon mariage, alors que toi de ton côté, c’est la même chose. Je ne serais pas venu ici aujourd’hui, je l’aurais surement appris dans les journaux. » Vraiment très hypocrite. L’hôpital qui se foutait de la charité en somme. A croire qu’ils voulaient nous copier et faire concurrence. Outre le fait qu’elle se foutait clairement de moi, je trouvais ça vraiment précipité. Surtout qu’elle n’avait que 22 piges. Elle était encore…bref. Mais je ne dirais rien là-dessus. Parce que oui, je serais mal placé pour en parler. Bien que ça n’en restait pas moins précipité. Tout comme le mien. « Je suis invité au mariage ? » Oui il avait fallu que je demande, désolé. Dans une sorte de provocation surement. Je savais pertinemment que ma présence ne serait pas souhaitée. Mais j’étais son ami non ? Et les amis on les invitait à son mariage ? Mouais.

« Et alors ? Ce n’est pas à toi que je me suis marié à ce que je sache. » Il marque définitivement un point. Cooper: 1 Esther: 0. Je ne sais même pas pourquoi je lui ai lancé une telle remarque. Il est comme il est. Et s’il y a bien une chose que je lui ai toujours fait comprendre, c’était que je l’appréciais, même avec ses défauts. « Non, t’as raison. Désolé. » Faut que je m’excuse. C’est un incontournable, avec Cooper, j’ai l’impression. Enfin, pas qu’avec lui. Toute ma vie, je me suis excusée pour tout et envers tout le monde. Alors même si je fais des efforts, je n’y arrive pas vraiment. J’ai encore et toujours ce besoin vital d’être apprécié de tous et chacun. Mais ce n’est pas en lançant ce genre de réplique que je vais me faire apprécier de Cooper et je le sais. Et il est là, chez moi, je n’ai certainement pas envie qu’il parte maintenant et ce, par ma faute. Peut-être devrais-je donc ne pas l’informer de l’énorme nouveauté dans ma vie. Parce que j’ai peut-être l’impression que cela va lui donner envie de partir. Ou pas, je ne suis pas certaine. On parle ensuite qu’il voulait m’épargner en me cachant son mariage avec Evey. Mais non, je ne suis pas faible. J’ai l’impression qu’il me dis cela, simplement pour essayer de me rassurer, mais qu’il ne le pense pas réellement. Je n’ai pas vraiment le temps de relever la remarque, que soudainement notre attention se porte sur la bague de fiançailles qui orne mon annulaire gauche. C’est définitivement difficile de manquer ce bijou. Il attire toute l’attention. J’ai soudainement la tête qui tourne. Je ne suis pas de ces personnes qui aiment justement avoir l’attention sur moi. Et le sujet qui brûle les lèvres de Cooper, je ne suis pas certaine que j’ai envie de m’y plonger tête première. « Je te trouve particulièrement hypocrite quand même, de me faire la gueule, parce que soit disant je te cachais mon mariage, alors que toi de ton côté, c’est la même chose. Je ne serais pas venu ici aujourd’hui, je l’aurais surement appris dans les journaux. » Je soupire. Le simple fait qu’il me traite d’hypocrite me fait mal. Ce n’était pas dans mon intention de lui cacher. Mais je me voyais mal l’appeler simplement pour lui dire cela. Pourquoi avoir autant peur de sa réaction aussi. C’est que s’en est même lourd. « C’est assez récent Coop’. Personne n’est au courant, sauf Syssoï, Gabrielle, Alix et Neve. Je n’étais pas pour te le cacher... c’est juste que... Je sais bien que tu n’es pas d’accord. Tu n’as rien dit, mais je te connais assez bien pour reconnaître ce regard réprobateur. » dis-je en fronçant les sourcils, une petite moue se formant sur mes lèvres. « Et nous sommes fiancés, pas encore mariés. C’est pas comme toi. » ajoutais-je comme pour lui faire comprendre que c’était loin d’être la même situation que lui. Mais ça change pas grand chose, de toute façon. Nous nous regardons un moment, fixement, sans dire un mot. Je n’aime pas ce silence, il est pesant et je sais qu’il a l’intention de dire quelque chose. « Je suis invité au mariage ? » Ah, mais oui. J’aurais du m’attendre à une telle question. Surtout venant de lui. Il cherche quoi exactement ? Créer un malaise chez moi parce que je ne sais absolument pas quoi répondre à cette question. Pour être franche, je n’avais pas encore réfléchie à ma liste d’invités. Je baisse les yeux un moment avant de replonger mon regard dans le sien. « Tu voudrais venir ? » demandais-je avec une légère hésitation dans la voix. Pourquoi est-ce qu’il voudrait venir. Il n’aime pas Connor, je suis déjà au courant. « Je ne sais pas si c’est une bonne idée... Mais en même temps, tu es tellement important pour moi... Que je ne peux pas m’imaginer ne pas t’inviter... » Je n’étais pas la seule à prendre ce genre de décision, de plus. Connor aurait son mot à dire, cette journée est aussi importante pour lui que pour moi. Pour nous. « Tu me trouves folle, n’est-ce pas ? » C’est une question, pourtant, celle-ci sonne plus comme une affirmation à mes oreilles. J’aurais presque besoin qu’il me dise que je ne m’apprête pas à faire une bêtise. Je crois que c’est peine perdue, venant de lui.