Une semaine s'était écoulée depuis la fin du jeu et si à l'intérieur du nid le temps semblait s'être arrêté, à l'extérieur, il filait à toute vitesse. Si bien qu'en seulement quelques jours, Adie n'avait pas eu un seul moment pour elle. Il y avait eu les interviews, les séances photo à n'en plus finir et constamment, les sollicitations pour un autographe, une photo, n'importe quoi en somme. Mais s'il n'y avait eu que ça, la jeune femme l'aurait certainement bien vécu, le soucis étant qu'en affichant sa grossesse de façon médiatique, les gens semblaient à présent investis d'une mission et prenaient des libertés que avaient le don d’énerver Adie au plus haut point. Non, ils ne pouvaient pas toucher son ventre, non ils ne pouvaient pas connaître ses idées de prénoms et encore moins le sexe de l'enfant (qu'elle ne pouvait d'ailleurs pas encore connaître elle-même) et non, ils n'avaient pas à émettre de jugements sur tout et rien et encore moins sur sa relation avec Evan. Petit à petit donc, Adie découvrait l'ampleur de la médiatisation de Fake Lover et des conséquences en découlant et si au départ, Evan l'avait assez bien guidée, son absence se faisait à présent de plus en plus sentir. Dormir seule, vivre seule, se lever le matin seule, la solitude avait rapidement miné le moral d'Adie qui avait donc rapidement pris la décision de finir la semaine chez ses parents. Toute autre ambiance, certes mais nécessaire pour que la jeune brune ne finisse pas par tourner folle. Néanmoins, les deux amoureux étaient en contact quotidien, chose qui ne suffisait définitivement pas. C'est pourquoi il avait été prévu qu'Adie se rende chez Evan rapidement, chose qu'Adie attendait impatiemment d'autant plus qu'à Paris, on l'ennuierait certainement moins et dans tous les cas, elle ne comprendrait rien, avantage non négligeable. Elle avait aussi prévu d'y trouver un médecin qui puisse suivre sa grossesse étant donné qu'il était fort possible qu'elle accouche en France et non à Londres. Le départ programmé, Adie avait donc fait ses valises et avouons-le, elle s'était peut-être un peu trop enflammée. Il faut dire qu'elle ne savait pas combien de temps elle allait rester, ni quel temps il faisait à Paris alors elle avait chargé ses valises. Ses deux valises en réalité, chose peut-être légèrement inconscient pour une jeune femme enceinte. Un peu plus d'une heure dans l'Eurostar et Adie foulait à présent le sol français. Malheureusement, Evan était absent mais n'avait pourtant pas oublié Adie qui avait eu droit à un trajet en taxi avec un chauffeur qui parlait anglais, chose qui n'était certainement pas du au hasard. Collée à sa vitre, Adie ne manqua pas un seul détail de la capitale française lors de son trajet, elle qui avait été au bout du monde mais jamais aussi prêt. La voiture s'était ensuite arrêté devant un immeuble typiquement parisien et avec l'aide du chauffeur, Adie avait monté ses valises jusqu'à l’ascenseur. Arrivée, Adie sonna à la porte de l'appartement d'Evan, un peu fébrile, l'entrée dans Fake Lover lui ayant paru bien moins stressante en réalité...

« Oui je sais qu'on est pas dans un office de tourisme mais c'est important que le chauffeur parle l'anglais... Quoi ? Vous vous foutez de ma gueule ? Oui anglais j'ai dit ! Non anglais, mais vous êtes con ou quoi ? J'en ai rien à foutre que la course soit plus chère. Très bien. Bon, gare du nord, Eurostar en provenance de Londres. Brune, pas très grande et enceinte. Voilà, merci. » Oh putain mais quel con ce type, les taxis ce n'est plus ce que c'était. Bref, Adie arrive, bientôt, mais j'peux pas aller à la gare et ça me fait chier, je vous jure que ça me fait chier. La semaine s'est écoulée plus ou moins rapidement, j'ai quitté Dublin le lendemain de la finale, je suis retourné à Paris et Adie à Londres, on s'est appelé tous les jours. Et puis Skype c'est sympa mais ça reste virtuel. Bien sûr, j'ai pris soin de la mettre en garde contre les paparazzi, les fans un peu trop envahissant, je lui ai donné toutes les astuces que j'ai pu apprendre pour sortir presque tranquillement, mais j'suis pas là et la savoir livré à elle même dans l'inconnu me stresse. J'suis pas mal occupé moi durant la journée, j'ai quelques interviews, les gens m'abordent à nouveau dans la rue, mais l’engouement ici est moins important qu'il doit l'être de l'autre côté de la manche je présume. Ou alors c'est parce que je suis habitué, et que je vis les choses différemment. J'en sais rien, de toute façon j'ai eu à rattraper trois mois d'absence, j'ai du travail par dessus la tête, des rendez-vous et des séances à honorer, alors je n'ai pas eu une minute à moi. Maiwenn a bien géré, mais elle ne peut pas me remplacer pour les photos par exemple. J'ai encore des choses à terminer, l'appartement à arranger mais mon fils est malade et il ne veut plus quitter mes bras, sa mère doit passer le prendre mais elle est en retard et la pression commence doucement à se faire sentir. J'suis un peu tendu, parce que Adie va bientôt arriver, je jongle entre le biberon et la préparation des affaires des enfants. J'sais pas du tout comment les retrouvailles vont se passer, mais je n'ai pas le temps de me poser de questions que déjà la porte sonne. « Putain, j'ai cru que t'allais jamais arriver... » Je déclare soulagé en ouvrant la porte pensant qu'il s'agit de Maiwenn qui vient récupérer les enfants sauf que ce n'est pas elle mais Adie. J'ouvre la bouche puis la referme. J'reste un moment silencieux, y'a Mahé qui s'agrippe à mon cou, et ça me fait sourire. « Bonjour mademoiselle, on avait rendez-vous ? » Je demande tout sourire avant de déplacer légèrement mon fils afin que je puisse m'approcher pour l'embrasser. Je profite de ses lèvres mais trop brièvement à mon goût puisque déjà je dois me détacher. « Rentre, je t'en prie... » Je me décale légèrement pour la laisser pénétrer dans l'appartement, puis j'attrape la poignée de l'une de ses valises puisque je ne peux pas prendre les deux, mon bras étant occupé déjà. D'ailleurs Mahé se tortille, il se cache contre mon épaule, légèrement timide, il sourit mais se cache grâce à son petit lapin en peluche. Alors qu'on pénètre tous les trois dans le salon. « Ton voyage s'est bien passé ? Je te fais visiter toute suite ou tu préfères t'asseoir un peu, tu veux boire quelque chose peut être ? » Je suis entrain de l’assaillir de questions la pauvre. « Oh et ce petit bonhomme que tu impressionnes c'est Mahé. » Quand il entend son prénom il sert ses bras un peu plus et niche sa tête contre mon cou.

C'est très étrange en fait comme sensation d'aller dans un pays étranger comme ça, de se retrouver dans un taxi puis devant une porte d'appartement sans savoir ce qu'on y trouvera derrière, si les attentes seront les mêmes et si, surtout rien a changé. Pourtant, Adie devrait être habituée, elle qui s'était toujours définie comme une globe-trotter, à ne jamais dire non à une virée quelque part dans le monde. Sauf que là, c'était différent, ce voyage là n'en était pas vraiment un et Adie espérait beaucoup de cette relation. Elle voulait vraiment que ça marche et ce même si il allait à présent falloir faire avec l'extérieur et tous les obstacles qui allaient se trouver sur leur passage. Devant cette porte donc, Adie était anxieuse, impatiente certes mais anxieuse. Et si quelque chose s'était passé lors de cette semaine d'éloignement ? Et si les sentiments exacerbés du nid avaient changés ? Et si, et si, et si... Adie aurait pu en écrire un livre tellement elle se posait de question, chose idiote d'ailleurs étant donné qu'ils n'avaient cessé d'être en contact depuis le départ d'Evan que ce soit par téléphone, textos ou conversations internet. Ayant à peine frappé, l'anglaise entendit alors une voix à l'intérieur et bien qu'elle la reconnut immédiatement, elle ne comprit rien de ce qu'elle pouvait dire. Le français... Encore une nouvelle épreuve tiens. La porte s'ouvre et vraisemblablement, Evan s'attendait à voir quelqu'un d'autres vu sa réaction. Adie plisse les yeux alors qu'il parle de rendez-vous, elle est sensée être de bonne humeur pourtant non ? « Parce que t'en a souvent des rendez-vous à domicile avec des demoiselles ? » Ok, ça commence bien et Adie se rend vite compte qu'il va falloir qu'elle mette de l'eau dans son vin si elle veut que ça marche. Il faut dire que l'humour d'Evan a quelques tollés à son actif avec Adie et alors qu'elle attend ce moment depuis une semaine (ce qui est très long, en quelque sorte), ça, ce n'est pas ce à quoi elle s'attendait. Il s'approche alors déposant un baiser sur ses lèvres, trop court cependant pour elle qui s'en languissait depuis des jours. « Bonjour. » sort-il finalement, un peu penaude face à la situation. Elle s'attendait bien à voir ses enfants un jour, certes mais là, comme ça, elle se sent un peu prise de court. Il récupère l'une de ses valises et Adie se débrouille pour traîner l'autre à l'intérieur de l'appartement. Quant au fils d'Evan, il ne semble pas plus rassuré à l'idée de voir une étrangère dans sa maison ce qui n'arrange rien. D'ailleurs, elle doit faire quoi ? Lui dire bonjour aussi ? Lui faire un bisou ? Elle a le droit de le toucher ou... ? Ce sera tellement plus simple avec le sien en fait... Mais pas le temps d'y penser qu'Evan l'assaille de questions. Adie sourit, au moins, il a l'air aussi nerveux qu'elle. « Oui, non et oui. Je suis restée assise pendant des heures donc ça va merci mais je veux bien de l'eau s'il te plaît. » Elle sourit à nouveau et jette un œil autour d'elle. « En tout cas, j'imaginais totalement ton appartement comme ça, je vois que je ne me suis pas trompée. Surtout pour le bazar en fait. » dit-elle en riant, consciente qu'il n'y est certainement pour rien. Evan lui présente alors son fils qui se cache inlassablement dans les bras de son père. C'est attendrissant ces choses-là en fait. « Je vois ça, je suis si horrible que ça?! » dit-elle en riant, toujours incapable de savoir quoi faire face au petit garçon. Et puis, il en a de la chance lui mine de rien à se cramponner à son père. Ce serait ignoble de vouloir qu'il aille dormir afin qu'elle aussi puisse se coller contre Evan ?

J'suis jamais stressé, quand je dis jamais c'est vraiment jamais, je me fous de tout, de tout le monde, ou presque. Les prises de tête je ne connais pas, je fais tout pour arranger les choses, je les prends plutôt bien aussi. Sauf que là j'suis plutôt anxieux, ça me terrifie, l'idée que tout ne se passe aussi bien que dans le nid, ça me fous la trouille. Surtout parce qu'au départ j'avais décidé de tirer un trait sur tout ça, la vie de couple, la monogamie. Mais visiblement j'ai rapidement tout remis en cause c'est pour cette raison que je ne peux m'empêcher d'être inquiet par rapport au déroulement des choses. Je sais que je ne le vivrais pas bien du tout si ça venait à se terminer. Mais je préfère chasser toutes ses pensées négatives, surtout lorsque la sonnette retenti. Elle me rapproche un peu plus près du moment où je la reverrais. Et je ne peux pas être plus proche puisque c'est bien Adie qui est là et non Maiwenn et franchement, j'serais presque déçu d'être là avec mon fils dans les bras, puisque normalement on aurait dû se retrouver seuls tous les deux. Je ne suis pas entrain de dire que j'peux pas être à la fois avec Adie et mes enfants puisque ça risque d'être problématique mais on ne s'est pas vu depuis une semaine, elle débarque, j'aurais préféré qu'elle s'installe avant de la jeter dans le grand bain. Mais elle est là, et je fais preuve d'humour pour la saluer, bon c'est vrai que j'aurais pu trouver autre chose mais je n'aurais pas été totalement moi même n'est-ce pas ? Il va falloir que j'apprenne à me contrôler néanmoins, Adie n'est pas la personne la plus réceptive mais je le sais. « Oh oui t'as pas idée. Mais c'était dans une vie antérieur, si ça peut te rassurer. » Je souris, préférant préciser ma pensée pas qu'elle s'imagine que j'ai fais appel à des jeunes femmes durant cette semaine d'absence. Pas que je fasse appel à qui que ce soit de cette façon, néanmoins, beaucoup sont passées par ici. Inutile de s'éterniser là dessus puisque de toute évidence, c'est du passé. Je l'embrasse et l'invite à entrer, j'aurais aimé faire plus mais j'suis un peu coincé, surtout que Mahé m'agrippe un peu plus. Il la regarde discrètement, il est assez aventurier sauf avec les inconnus, il est plus timide, mais après ça va mieux. Enfin j'espère, parce que sinon ça risque d'être complexe. Finalement, lorsqu'elle est entrée, je l'assaille de question, la pauvre. Elle me répond, sauf que j'sais déjà plus l'ordre dans lequel j'ai demandé tant ça venait assez spontanément. . « Je dois le prendre comment pour la déco, en bien ou en mal ? » Quant au bazar qui n'en est pas tant que ça, puisqu'il s'agit de jouet légèrement éparpillé, je n'y suis pas pour grand chose. « Pour le désordre, détrompe toi, j'suis très maniaque, j'supporte pas que mon appartement sois en bordel, un vrai petit homme d'intérieur, tu serais surprise. Ca là, c'est parce qu'avant d'être collé à moi, il jouait avec sa soeur. » Qui est où d'ailleurs ? Non, mais j'suis pas un monstre, ils peuvent jouer tout de même, puis elle dit ça, mais elle verra lorsque son bébé sera là. Un enfant, ça chamboule tout, même un appartement, surtout lorsqu'il commence à galoper. Je lui présente ensuite Mahé, qui se cache toujours. Je ris face à sa remarque. « Non, il lui faut juste un temps d'adaptation, dans dix minutes ça ira mieux déjà. » Ceci dit, j'espère qu'elle verra ça une autre fois, et puis y'a aussi le fait qu'on parle une langue qu'il ne comprend absolument pas, ça peut perturber. Bon le verre d'eau, non je n'ai pas oublié, je m'avance juste vers le canapé et y dépose Mahé, pour être plus libre de mes mouvements, il commence à chouiner. « Pleure pas mon coeur, je suis juste là... » Je lui fais un bisou et lui donne son petit lapin, il n'est pas trop content, mais arrête de pleurer. « Ton verre d'eau... » Je lance tout sourire puis me dirige vers la cuisine qui est juste à côté, l'invitant à me rejoindre ensuite. « Voilà la cuisine, mon univers, c'est là que je te préparerais de bon petit plats. Le réfrigérateur est toujours plein, les placards aussi. Dans ce coin, il y a la vaisselle, là c'est le placard de Mahé avec tout ce qu'il a besoin. Le placard à cochonnerie, genre friandise tout ça, c'est celui là. » J'ouvre les placards tour à tour pour lui montrer le tout, le B.A-BA, en somme. Puis je lui sors un verre et l'eau du réfrigérateur et le lui tend. « Quant au distributeur de baisers, il se trouve là, pareil, il est toujours plein, disponible à tout moment de la nuit ou de la journée, dès que t'as un petit creux, n'hésite pas. » J'indique ma bouche légèrement malicieux me rapprochant légèrement d'elle. Profitant d'avoir les mains libres, j'enroule sa taille de mes bras. Je l'observe, les yeux pétillant, sans cesser de sourire, et puis approche ma bouche de sa nuque sur laquelle je dépose quelques baisers. « Tu m'as manqué. » Je murmure non loin de son oreille.

Enfin arrivée, Adie n'attendait qu'une chose, se coller à Evan et ne plus le lâcher pour au moins quelques heures. Sauf qu'elle avait oublié une variante importante : les enfants. Elle ne l'avait pas fait exprès mais après trois mois où leur présence n'était évoquée que par la parole, Adie avait fini par calquer sa relation avec Evan comme ce qu'ils avaient pu vivre dans le nid. Autant dire donc qu'elle avait été rapidement ramené à la réalité même si elle devait bien avouer que la vision d'Evan et de son fils dans les bras était assez attendrissante. Accueillie par une petite blague dont son partenaire (petit-ami?) a le secret, Adie, elle aussi, ne met pas longtemps à retrouver son naturel et c'est sans vraiment réfléchir qu'elle réagit avec vivacité. Mais heureusement, Evan contourne assez bien le problème et il a de la chance, Adie n'est pas du genre à être jalouse du passé. Y'a des filles comme ça qui sont même jalouses des exs ce qui doit vraiment pourrir la vie. Adie, elle, est jalouse du présent (et du futur aussi par extension) ce qui est déjà, en soit, suffisant. Elle ne lui répond pas donc, préférant ne pas imaginer non plus la horde de mannequins parfaites ayant du fouler le sol de l'appartement du photographe. Non, non, elle n'est pas jalouse. Elle sourit seulement, terminant de ramener sa valise à l'intérieur, puis se laissant embrasser sans grande résistance. Alors qu'Evan s'occupe de son fils, Adie en profite pour observer les lieux et rapidement, elle lui fait savoir qu'elle avait tout juste. « En bien. J'étais sûre que ce serait comme ça. Grand, moderne, épuré, noir et blanc. Jsuis douée quand même ! » lâche-t-elle un sourire en coin. « On verra ça alors ! » continue-t-elle en référence au vrai petit homme d'intérieur. Elle plaisante mais en réalité Adie n'est pas trop à son aise, étonnement. Elle est dans un lien qu'elle ne connaît pas, un pays dont elle ne connaît pas la langue et surtout, il y a les enfants d'Evan dans le coin et rien que ça, c'est flippant. Ça ne fait qu'une semaine qu'elle est sorti du nid et son adaptation n'est pas encore tout à fait terminée même si le fait de ne pas avoir été harcelée à la gare de Paris l'a tout de même rassurée. Ce qui n'est pas le cas de Mahé qui ne semble toujours pas très enclin à accepter une inconnue dans sa maison. Evan tente de la rassurer, ce serait mieux en effet qu'il ne lui fasse pas la misère vu qu'elle risque d'être souvent dans le coin. Adie sourit seulement alors qu'Evan dépose son fils sur le canapé qui immédiatement proteste. Evan lui parle en français et... mon dieu, ça veut dire qu'ils ne parlent pas anglais ? Petit soucis... « Ils ne comprennent pas l'anglais ? Tes enfants je veux dire. » demande Adie d'une voix légèrement stressée. Evan est américain quand même alors Adie en avait déduit qu'elle n'aurait pas de soucis de ce côté là en fait... Ils se dirigent ensuite vers la cuisine ce qui n'est pas pour déplaire à Adie qui a chaud, très chaud et commence à se dessécher. Il lui fait alors la visite complète des placards, à ce rythme là, ils ne sont pas couchés. Puis il insiste sur le placard à friandises. « Pourquoi tu me montres celui-là en particulier ? Vous voulez tous m'engraisser en fait hein. Et me dis pas que c'est parce que tu préfères les obèses, tu me l'as déjà faite celle-là ! » Sans grand succès d'ailleurs. Mais bon, après sa mère, son père, ses amis proches, son médecin, tout le monde veut la voir prendre du poids. Il faut dire que depuis sa sortie, Adie a plutôt fait l'inverse ce qui dans son état n'est pas forcément une bonne chose. Le stress parait-il. Evan lui tend alors le verre d'eau qu'Adie boit d'une traite puis reprend, lui présentant ce qu'il appelle le distributeur de baisers. Adie sourit, amusée alors qu'il se rapproche d'elle et enfin libéré, il encercle sa taille et commence à embrasser sa nuque. Adie frissonne et aurait bien répondu mais là, tout de suite, y'a comme un truc qui la gène. Peut-être bien les enfants à côté. « Je t'en supplie, n'appuies pas sur le bouton on maintenant sinon, ça va être compliqué pour moi de... gérer. » Il est au courant pourtant... qu'il y a des choses à ne pas faire sinon... A moins que ce soit ce qu'il cherche. Elle se retourne alors, l'entourant à son tour de ses bras et déposant ses lèvres sur les siennes avant de se coller contre lui, posant sa tête contre son torse. « Tu m'as manqué aussi. » Si elle pouvait, elle resterait là, comme ça, pendant des heures. Sauf que ce n'est pas possible et surtout quand des pleurs d'enfants commencent à se faire entendre...

On est dans l'appartement maintenant, les valises au milieu du salon, Mahé, qui ne veut plus quitter mes bras, qui se cache comme il le peut contre moi. Adie contemple mon appartement, et j'suis septique, j'sais pas si c'est un compliment ou non alors je l'interroge. C'est vrai que c'est assez masculin, y'a des photos sur les murs, à mon image. Je ris lorsqu'elle se congratule. « Je suis sûr que tu t'es basé sur ma grande robe pour te faire une idée ! » Je ris, bon, ou pas, parce que bon, j'suis pas le roi de la modernité ni de la classe internationale. Inspiration loft new-yorkais, c'est dans les racines de toute façon, enfin en théorie non, mais j'y ai vécu un temps alors bon, bref. Elle ne semble pas forcément croire mon affirmation concernant mes petites manies. Je n'ai pas vraiment dévoilé ces aptitudes dans le nid, bien que je ne rechignais pas à faire la vaisselle comme le prétendait Nora, à tord, je cuisinais tous les soirs, de manière anonyme, et ... C'était à peu près tout. Je lève légèrement les yeux, espiègle mon sourire ne cessant jamais de s'étirer. J'suis pas vantard, enfin si, juste pour plaisanter, mais du coup j'dis rien, elle verra bien par elle même. En plus, je dépose Mahé sur le canapé, espérant avoir un peu de répit pour profiter d'Adie. Sauf qu'il se met à pleurnicher, il n'est pas super ravi que je le laisse là, comme si j'allais disparaître à tout jamais de la surface de la terre. Je tente de la rassurer, en français bien évidemment. C'est naturel, logique presque plus logique que de parler ma langue maternelle. D'ailleurs, elle m'interroge à ce sujet, c'est vrai que c'est bizarre pour elle, particulièrement handicapant aussi, débarquer dans l'inconnu. « Si, enfin non, Loann est bilingue, enfin presque, mais Mahé non, il est un peu petit encore, mais, ça va venir, plus vite avec toi je pense. » Il n'a que dix-huit mois, il parle peu, ma fille était une vraie pipelette à son âge mais lui est plus lent, mais c'est clair que ça viendra, parce que ça me tient à coeur et que c'est un avantage pour eux. D'autant qu'on retourne aux Etats-Unis assez régulièrement depuis Secret Story. Je laisse mon bébé râler un peu pour conduire la jeune femme jusqu'à la cuisine, pour éviter qu'elle ne se déshydrate. Je lui fais la visite des lieux en omettant aucun placard et insistant particulièrement sur le placard à friandise, tout en lui servant son verre d'eau. Je souris face à sa remarque. « Oh non, je suis prévoyant, j'ai eu deux enfants je te rappelle. Alors les fringales à quatre heures du mat', je connais, les envie hallucinantes aussi. » Je me moque un peu, d'autant qu'elle ferait peut être partie des femmes sans envies et lubies étranges, mais on peut dire que j'ai été servi, surtout pour la deuxième grossesse. Elle vide le verre d'une traite. Et rapidement je m'approche d'elle, et l'enlace, son corps m'appelle, et j'suis aimanté, vers lui. Sa nuque dégagé, j'en profite pour lui déposer de petits baisers malgré l'effet que ce genre de chose a tendance à produire sur elle. Elle me le fait savoir rapidement d'ailleurs. « Pourtant, il faut que tu gères... » Je murmure, une lueur de malice brillant dans mes yeux, un dernier baiser et j'arrête parce que j'suis pas un sadique. Enfin si, j'peux l'être là dessus, mais pas dans l'immédiat. Non, surtout sachant que deux petits yeux noirs sont posés sur nous. Adie se retrouve et me réserve le même sort, ses bras entourant mon bassin, sauf qu'elle scelle ses lèvres aux miennes, dans un baiser définitivement trop court encore. Elle est dans mes bras, sa tête collé contre mon torse, je profite de la sensation, cette petite bulle qui pourrait nous envelopper, mais la réalité refait surface, puisque Mahé recommence à pleurer. Je soupire. « Je t'assure qu'il n'est pas toujours aussi grognon. Je reviens. » Je me détache à contre coeur, dépose un bref baiser sur ses lèvres et me rejoins à nouveau mon fils que je prends dans mes bras. Il se calme au bout de quelques secondes, je le berce, et s'agrippe à moi, de peur que je l'abandonne à nouveau au canapé bouffeur d'enfants. Et là, miracle, la porte sonne. Un sourire illumine mon visage qui avait fini par se ternir de désespoir. « Loann, tu viens ma chérie, maman est là, et Adie aussi d'ailleurs. » Elle arrive dans la seconde, à croire qu'elle était planqué dernière une porte attendant que je l'appelle. J'ouvre la porte tandis que la petite tête blonde se dirige tout sourire vers ma petite amie pour lui faire un bisou très enthousiaste. Maiwenn est dernière la porte. Il était temps, elle s'excuse du retard, récupère Mahé à qui je fais un bisou, la blonde n'a même pas le temps de rentrer dans l'appartement ni de réellement prendre le temps de saluer Adie que je la pousse vers la sortie. Un dernier bisou aux enfants, le lapin rendu, le sac qui attendait près de l'endroit sur l'épaule de ma meilleure amie et nous voilà seuls. Aussitôt je me retourne auprès d'Adie. « Désolé pour ça. » Je murmure haussant légèrement les épaules, impuissant.

Sa garde-robe ? C'est une blague, oui certainement. Non parce que si elle s'était fié à sa garde-robe, Adie aurait imaginé un appartement biscornu aux couleurs improbables avec des petits machins dans tous les coins et du bordel, du bordel partout. Non, son appartement là serait plus à l'image de ses looks de prime en fin d'aventure, les costumes donc. Et même si Adie avait beaucoup aimé ce genre de tenue, elle ne le voyait pas non plus en costume cravate sept jours sur sept. D'autant plus que c'est légèrement impossible avec ses enfants et surtout, il souffrirait trop le martyr. Il se met à rire, validant donc qu'il s'agit bien d'une blague. Adie ferait bien de prendre des cours d'humour en plus du français même si elle est tout de même rassurée de savoir que sa fille, au moins, la comprendra elle. « Jme doute bien qu'il parle pas encore, mais comme tu lui parles en français, je me demandais juste si tu lui parlais aussi en anglais en fait. » dit-elle, un peu perdue. Il paraît que c'est comme ça qu'il faut faire avec les enfants dont les parents parlent plusieurs langues, un dans une langue, l'autre dans la seconde. Enfin, Adie n'est pas experte d'autant plus qu'elle ne parle qu'anglais elle, un peu d'hindi aussi mais ça, ça ne servira pas à grand chose. Donc étant donné que Maiwenn, la mère des enfants risque de parler français, Adie en avait conclu qu'Evan parlerait certainement anglais, d'où sa surprise. Et puis en plus de ça, Adie n'a pas vraiment eu l'opportunité d'être entourée d'enfants. Elle est fille unique, ses parents aussi donc pas de cousins et parmi ses amis, elle est la première enceinte alors elle ne sait pas trop quoi faire, dire, comment se comporter, surtout vis-à-vis des enfants de son petit-ami. Elle n'aimerait pas prendre trop de libertés et qu'il lui en veuille par la suite. A présent dans la cuisine, après qu'Evan ait laissé son petit bout tout perdu sur le canapé, il commence à lui faire visiter et Adie réagit bien rapidement sur le cas du placard à friandises. Les fringales ? Ah oui aussi. « Pour le moment je n'ai eu droit qu'au poulet et à la jelly, ce que j'ai toujours détesté d'ailleurs, c'est très étrange. Mais comme j'imagine que ce truc n'existe pas en France. » C'est vrai, y'a que les Anglais pour inventer ce genre de trucs visqueux. « Mais on s'en fout. » Dans le genre conversation de retrouvailles, on a déjà vu mieux... Il lui tend alors le verre, elle le boit avant de finalement céder aux retrouvailles qu'elle attendait avec hâte. Elle le met en garde contre les effets de ses hormones bien que pourtant, il devrait déjà être au courant. Et puis comme il le dit, il a déjà deux enfants, il doit connaître mais c'est cruel de faire ça, vraiment. Les hommes devraient faire l'expérience de ça une journée pour se rendre compte... Elle l'embrasse une nouvelle fois, se love contre lui et finalement, ce doux moment est interrompue. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle n'arrive même pas à en vouloir à Mahé avec ses petits yeux larmoyants. Qu'est-ce que ça va être quand son bébé sera là... Evan soupire et s'excuse, en quelque sorte. « C'est pas grave. » dit-elle en souriant, après tout, il ne le fait pas exprès. Adie reste alors dans la cuisine, le temps qu'Evan calme son fils et c'est alors que la sonnette se fait entendre. Adie ne comprend pas tout de suite et ce n'est que lorsqu'Evan appelle sa fille qu'elle comprend qu'il s'agit très certainement de leur mère arrivant. Loann arrive alors en trombes, s'accrochant aux jambes d'Adie qui se baisse et se voit offrir un bisou de la petite fille. Au moins une qui n'a pas peur d'elle, 50% donc, bon score. Adie s'attend alors à rencontrer Maiwenn, autre moment de solitude du style 'bonjour, je suis la nouvelle copine du père de vos enfants', situation assez inédite dans le genre pour l'anglaise. Sauf que, non. Evan lui refile les enfants rapidement et ne l'invite même pas à entrer. Dans le genre récupération express, on ne peut pas faire mieux ce qui fait sourire Adie, se doutant alors bien qu'il est aussi impatient qu'elle de se retrouver en tête à tête. La porte fermée, le calme retrouvé, Evan revient auprès d'Adie et s'excuse. « Arrête de t'excuser, c'est pas grave. Et puis on dirait moi. » Ahem. Et puis, c'est bizarre, se retrouver seuls à nouveau alors qu'ils ne sont pas dans le nid. Adie en chercherait presque les caméras, il faut dire que trois mois à être épié, ça rend légèrement parano. Elle s'approche plus près et l'embrasse une nouvelle fois mais cette fois, plus longuement, plus doucement aussi, un vrai baiser en somme, sans aucun regard pour venir le parasiter. Ses lèvres se détachent et elle sourit, un peu gênée. « On continue la visite alors ou pas ? » Oui parce que la cuisine, c'est pas très sexy en fait.

J'ai beau me le répéter sans cesse, je sais que j'dois éviter les plaisanteries, les blagues tout ça, sauf que c'est une seconde nature. Pourtant, j'sais que Adie va tiquer, même si elle ne dit plus rien, j'suis sûr qu'au premier abord elle s'est posé la question. Bon, on va finir par s'habituer tous les deux... J'espère, je souris exagérément, me sentant un peu idiot. Mais heureusement le sujet change, sauf que cette fois-ci c'est moi qui tique, d'ailleurs, je me gratte légèrement la tête. « Hum non pas vraiment, jamais, le français est un peu un vieux réflexe. Mais c'est bien grâce à toi il va apprendre plus rapidement. » Je souris une nouvelle fois, un sourire sincère, tendre. Parce que bon, j'dis pas que j'suis devenu réfractaire à l'anglais, je n'ai juste pas l'occasion de le pratiquer souvent alors ce n'est pas naturel c'est tout. Mais avec Adie ça va être différent, tout va être différent et ça passera par un changement d'habitude. La preuve, j'alterne entre les deux langues, de même façon que j'alterne entre ma petite amie et mon fils. La langue agit comme un symbole, et c'est bizarre d'y penser de cette manière, je présume que les choses vont se mettre en place au fur et à mesure, d'autant que j'ai tout fait pour qu'on se retrouve tous les deux. Il est vrai que mes plans ont quelque peu foiré puisque Maiwenn, ne brille pas par sa ponctualité. On s'éclipse vers la cuisine qui n'est qu'à quelques pas du salon, je lui fais la visite des placards afin d'essayer d'occulter les protestations de Mahé sur le canapé. Rapidement je fais référence aux petites habitude de femmes enceinte. Je ris légèrement. « Bien sûr qu'on peut en trouver bon peut être pas dans l'épicerie ouverte 24h/24 du bas de la rue, mais c'est faisable. » Cette épicier m'a vu un nombre incalculable de fois durant la grossesse de Maiwenn, j'imagine qu'il ne sera pas dépaysé de me voir à nouveau à quatre heures du matin, la tête dans le cul. Le verre d'eau expédié assez rapidement, on en profite pour se retrouver un peu, sauf que ce n'est que de courte durée. Mahé pleure de plus belle, et je retourne auprès de lui, je le prends dans mes bras, la sonnette retentit. Loann arrive et se dirige vers Adie. Sa réaction est telle que je la prévoyais, elle se jette dans ses jambes pour lui faire un bisou, je souris. Pendant ce temps, je passe le petit à sa mère, et plusieurs bisous et câlin plus tard, je fais comprendre à la blonde qu'il est temps de déguerpir, et son regard en dit long. Je sens que je vais avoir droit à un sms dans peu de temps. Je retrouve rapidement ma partenaire, m'excuse et l'enlace à nouveau. « Ok, non mais c'est que je la connais, elle veut te connaître, donc elle t'aurais posé des questions et ce n'est pas vraiment les retrouvailles auxquelles je m'attendais... » Je lance légèrement mystérieux, et bien, viens le moment DU baiser, un vrai, avec de l'intensité, de la passion, ce genre de baiser qui vous fait planer. Et évidemment il faut se détacher et Adie enchaîne sur la visite. « J'avais prévu de te faire l'amour sur le plan de travail sur le champs, mais t'as raison, on sera mieux dans la chambre. » Je souris, mi-sérieux, mi-amusé, avant de finalement lui attraper la main pour la guider vers le salon. « Alors face à toi se trouve la pièce à vivre comme dirait Stéphane Plaza, ah oui mais toi tu le connais pas. Salon/salle à manger si tu préfères. A côté de l'entrée, des toilettes fonctionnels, petits mais pratique. Au bout du couloir si tu me suis, tu découvriras la chambre des enfants, avec salle de bain communicante, décorée avec soin. Si tu veux bien me suivre... » On pénètre dans le couloir, alors que je prends le ton du parfait petit agent immobilier qui ferait visiter une maison à des acheteurs potentiels. Et j'ouvre successivement les portes, une chambre aux couleurs acidulés pour Loann, ambiance princesse de contes de fée, puis dans les ton verts, petits animaux et compagnie pour Mahé. « Tu peux constater que les décorateurs sont particulièrement talentueux et soignés. » Je plaisante même en dévoilant notre travail à Maiwenn et à moi, c'était sympathique d'ailleurs.

Spoiler:

Ayant rencontré Evan dans une émission anglophone se déroulant en Grande Bretagne, Adie a parfois du mal à imprimer que d'une, il n'est pas anglais mais américain et surtout, qu'il réside la plupart de son temps à Paris où bien évidemment on ne parle pas l'anglais. Pas totalement en tout cas. Il y a sa vie, ses amis et surtout sa famille alors oui, qu'il parle français, que ce soit un réflexe, il n'y a rien de plus logique. Pourtant, ce n'est pas ce qu'Adie retient de sa phrase mais plutôt la seconde partie qui prouve une nouvelle fois qu'Evan n'a pas pour projet de la jeter à la rue après s'être amusé avec elle quelques mois. L'âge peut-être. Les sentiments aussi. Et c'est horriblement agréable. Adie sourit timidement, sans savoir quoi trop répondre, elle qui quelques moins auparavant ne voyait pas son avenir de manière aussi radieuse. Comme quoi la téléréalité n'a pas que du mal. Irène et Andreas, Tweedy et Finnick, elle n'est pas la seule à avoir trouvé chaussure à son pied après tout. S'occupant tout à tour d'elle et de son fils, Evan emmène ensuite Adie à la première étape de la visite ce qui fait rapidement virer la conversation sur ses envies de femme enceinte et plus particulièrement ce truc visqueux au goût chimique que les anglais adorent tant. Ale sourit à nouveau, attendrit par les attentions d'Evan à son égard et rassurée de voir qu'il est aussi comme ça à l'extérieur et pas seulement dans le nid. Surtout que c'est principalement ça qui l'aura fait flanchée et aura commencé à lui donner le béguin. Comme lorsqu'elle avait ses nausées et qu'il venait de lui même l'aider malgré le tableau peu ragoutant qu'elle devait lui offrir, lorsqu'elle avait été malade comme un chien, clouée au lit et qu'il lui apportait ses repas ou tout autre réconfort, ou encore lorsque, trop bourré, il s'infligeait le canapé au lieu du lit moelleux juste pour que l'odeur ne l'insupporte pas. Certes, peut-être que si elle n'avait pas été enceinte, tout ceci ne serait pas arrivé mais ça, Adie ne voulait pas y penser, elle était bien trop heureuse en cet instant. « De toute façon, je crois que c'est passé. J'attends le prochain épisode ! » dit-elle en riant légèrement, espérant pour elle, comme pour lui que ce ne soit pas trop glauque. Et alors tout s'enchaîne. Mahé se met à pleurer, la porte sonne, Loann sort de sa cachette et l'embrasse, Evan récupère les deux petits monstres, les refourguent à leur mère et Adie a à peine le temps de distinguer le visage de Maiwenn que la porte est déjà fermée et qu'Evan s'excuse, à nouveau. Pourtant, aussi horrible que cela puisse paraître, Adie est presque contente de ce revirement de situation, elle qui se sera languie pendant une semaine sans Evan, chez elle, en Angleterre. Il se rapproche, l'enlace et ils s'embrassent enfin. Pas comme les petits baisers chastes d'il y a quelques minutes, non, plutôt ceux de sous la couette dans le nid. Il parle des retrouvailles et elle fronce les yeux, intriguée. « Parce que tu avais prévu quoi comme retrouvailles ? » demande-t-elle innocemment avant d'enchaîner sur la visite. Chose qui semble presque déplaire à Evan vu sa réponse pour le moins... déroutante. Inspirante certes, mais déroutante. « Mais... » A peine a-t-elle le temps de protester, un léger son sortant de sa bouche qu'il lui attrape la main en direction du reste de la maison. Tant pis. Il se met donc à débiter des tas de paroles, citant le nom d'un gars qu'elle ne connait ni d'Eve ni d'Adam, ouvrant les portes une à une afin de lui montrer tous les recoins de l'appartement. Salon, toilettes, chambres des enfants, salle de bain des enfants... Il ne s'arrête alors que pour vanter les mérites d'un certain décorateur et étrangement, le ton qu'il emploit ne paraît pas si anodin à la jeune femme. Commencerait-elle enfin à déchiffrer le Evan ? « Quelque chose me dit que c'était toi le décorateur. Avec Maiwenn, non ? » Même si il y a un léger soucis de perspective dans le coin droit mais bon, autant garder ce détail insignifiant pour elle. « Et sinon, là, c'est quoi ? » demande alors Adie en pointant du doigt la porte au bout du couloir, l'une des dernières qui leur reste à ouvrir donc. Surtout qu'Adie a une petite idée de ce que ça peut bien être et de plus, Evan a une promesse à tenir. En quelque sorte.

Spoiler:

Les envies farfelues de la future maman sont rapidement évoqué face à la découverte des placards, pas de gelé en vue, tant mieux parce que ce n'est pas la plus simple à réaliser. C'est toujours faisable mais dans l'urgence difficilement gérable. Les enfants sont partis, et j'vais pas dire que j'suis soulagé parce que j'adore mes enfants, j'pourrais plus jamais vivre sans eux. Parce que j'suis heureux d'être papa, mais là, dans l'immédiat, je suis bien conte qu'ils soient avec leur mère. Adie et moi n'avons été séparés qu'une seule semaine mais l'attente à été longue, particulièrement insupportable. Il faut dire qu'on a pas été habitué à être séparé, au contraire, on vivait ensemble tout le temps, on dormait ensemble aussi et imposer une rupture aussi brève c'est assez difficile. Bien plus que les paparazzi, les gens qui pensent que sous prétexte que vous passiez sur sa télé tous les jours il peut se permettre toutes les familiarités du monde. Puisque les liens créer dans ce genre de lieu, malgré ce qu'on peut en dire, sont sincères, amplifiés, et même si ça peut effrayer, ils sont souvent plus fort et s'étalent sur la durée. J'parle en connaissance de cause puisque les amis que je me suis fait la première fois sont toujours là, et les liens sont indéfectibles c'est clair. Alors évidemment, j'ai vraiment envie de profiter d'Adie, toute suite sans personne pour nous déranger, sans personne pour attirer mon attention. Elle est contre moi, j'ai pas vraiment envie de la lâcher, j'serais bien rester comme ça encore un petit moment sauf que Adie me propose de reprendre la visite. Ah oui c'est vrai. Mais non moi j'ai autre chose en tête, oui bon, plus ou moins. « Des retrouvailles qui nécessiteraient moins de couches de vêtements, parce qu'il fait chaud, très chaud. Et puis des baisers, pleins de baisers. Mais, on verra plus tard, viens... »Alors je le lui dis, sauf que finalement, avant de lui laisser le temps de répliquer, je l'entraîne vers les chambres des enfants. Je fais l'état des lieux, j'suis sûr qu'elle s'en tape de la peinture, mais j'fais bien les choses. Elle comprend très vite l'allusion. Je souris fièrement et bombe le torse, même si moi, finalement je n'ai pas fait grand chose. Elle semble ensuite s'intéresser à la pièce du fond, sauf que, ce n'est sans doute pas ce qu'elle s'imagine. Oh ça non, du coup je ne peux m'empêcher de sourire, légèrement en coin. « Là derrière ? Ma chambre noire. Tu t'es découvert une passion soudaine pour la photo ? » Je demande légèrement moqueur, alors que je la tire légèrement vers le salon où se situe l'escalier qui mène à l'étage où l'on trouve principalement ma chambre, entre autre. Je la mène jusque là, je m'occuperais de ses valises plus tard. J'ouvre la petite porte légèrement en retrait. « Là, ce n'est pas où tu dormiras, mais par contre, si tu le souhaite, je peux tout virer et on pourra l'aménager pour ton bébé. Enfin si tu veux rester jusqu'à ton accouchement, et même après, ou revenir plus tard. C'est comme tu veux, en tout cas ça reste une option, et il y a de la place. » Hum, oui bon c'est vrai qu'elle a dit qu'elle prendrait un appartement, mais c'est aussi vrai que je lui ai dit que j'étais doué pour me faufiler haut du lit pour donner des biberons au beau milieu de la nuit. Et puis cette pièce est tout près de la mienne, là où elle pourra l'entendre. Puisque c'est principalement ce qui inquiète les nouveaux parents, ne pas entendre lorsque leur bébé se réveille. Bref, je m'éclaircis la voix, toussote légèrement puis me place devant elle alors que mes bras viennent entourer sa taille une nouvelle fois. Mes lèvres effleurent doucement les siennes avant de se détacher, tout aussi délicatement. « Je te montre le reste ? » Je murmure non loin de son oreille, mes lèvres effleurant cette fois-ci le lobe de son oreille.