One step beyond 28.11.10. 15h25

Sujet: One step beyond 28.11.10. 15h25 Sam 27 Nov 2010 - 23:33

pour deirdre

Je le sais, me doucher nue pourrait en choquer plus d’un, pourrait mener des adolescents pré pubères en mal de reconnaissance à s’adonner à quelques actes peu catholiques mais cela ne m’empêche pas de m’effeuiller consciencieusement avant de pénétrer sans aucun vêtement sous la douche. Il n’y a rien de plus désagréable que de se doucher avec un maillot sur le dos et je refuse de m’adonner à cette activité peu agréable. Dos aux caméras, je ne m’éternise pas et commence à me savonner, sans essayer de plus sensuelle que ce geste pouvait être en lui-même. Peu encline à sauver l’environnement mais plus par un souci d’économie tout simplement, je me rince rapidement, éteint l’eau et me retourne pour attraper ma serviette et protéger mon corps de tout regard néfaste. Je croise le regard de la brune avant de m’en détourner assez rapidement. Je sais qu’elle a assisté à ma douche, je l’ai entendue au moment où son corps sibyllin s’est introduit dans la salle de bain. Après avoir enfilé mes sous-vêtements, je mets ma serviette à sécher et attrape ma crème hydratante que je tends à cette jeune femme qui se complet autant que moi dans le silence. Attendant qu’elle s’en empare, je me tourne pour lui présenter mon dos. L’ordre semble clair et je ne demande rien d’autre qu’un léger passage de crème. J’ai l’habitude de donner des ordres mais surtout d’être obéi et le fait qu’elle n’en a peut-être pas envie ne m’effleure même pas l’esprit tout simplement. Croisant les bras, je ne passe pas trois heures à épiloguer sur le pourquoi du comment de ce que j’aimerais qu’elle fasse. Ce serait s’épancher sur trop de choses inutiles qui ne rimeraient à rien.

Sujet: Re: One step beyond 28.11.10. 15h25 Sam 27 Nov 2010 - 23:56

Transcendée, Deirdre n'avait rien pu manquer. Elle n'avait rien voulu manquer non plus. Depuis l'effeuillage jusqu'à la douche en elle-même, aucun détail, aucune courbe, ne lui avait été épargné. Son regard avait eu loisir à parcourir la silhouette de cette femme, femme au demeurant bien consciente de ses charmes et des conséquences qu'une telle nudité avait sur le commun des mortels. Et même sur elle. Sur Deirdre. Comme les deux personnalités ne semblaient aucunement s'offenser tant de l'exhibitionnisme que du voyeurisme, elles se dévisagèrent pendant quelques secondes, insouciantes. Les regards se frôlaient, et s'anéantissaient dans le silence. Rien de plus. Des milliers de gens qui auraient pu assister à cet instant, ces deux-là ne s'offusquaient de rien. Aussi Deirdre s'empara-t-elle silencieusement du flacon, dont elle fit couler quelques gouttes sur ses doigts fragiles. La main épousa naturellement la peau, et les deux femmes se confortèrent dans cette intimité momentanée. N'importe qui serait entré qu'il aurait certainement considéré le geste comme un entendement tacite. Et si Deirdre n'avait pas été si emprunte de convoitise pour les belles femmes, certainement n'y aurait-il rien eu que cela. Mais ce n'était pas le cas. Et pourtant, sans indécence, ses doigts filaient sur la peau, parcourant chaque centimètre de peau jusqu'à l'avoir couvert de ces soins hydratants. Pourtant, notre jeune irlandaise n'était en rien troublée. En vérité, elle semblait même s'être assagie d'une certaine indifférence. Elle voyait bien comme ses doigts couvraient la peau d'une femme que tant d'hommes auraient aimé posséder avec force et violence, mais cela lui inspira une sourde tranquillité. « Ce n'est pas ta couleur. » Contournant son interlocutrice, Deirdre lui fit comprendre qu'elle parlait de la couleur de ses sous-vêtements. Ainsi, elle lui remit le flacon entre les mains, s'approchant du lavabo au plus près, où elle alla défaire ses mains du gras imprégné de la crème.

Sujet: Re: One step beyond 28.11.10. 15h25 Dim 28 Nov 2010 - 0:15

Docilement, la jeune femme s’exécuta et ses mains filèrent rapidement le long de son dos afin d’y étaler la crème. Le silence perdure naturellement comme une tacite entente entre elle et moi. Aux premiers abords elle ne semble pas vivre dans le même monde que moi mais pourtant il me semble qu’après cet intermède elle m’y a laissé entrer, ou que nous avons trouvé le notre, quelque part coupé du monde, silencieux. Mais comme tout bonne chose elle a une fin et ce monde s’écroule lorsqu’elle ouvre la bouche. Le silence devient quelque chose de plus en plus rare, comme si parler devenait indispensable, comme si un silence ne valait plus des millions de mots. Qui plus est sa phrase me semblait presque inconnue. Pas dans le sens où nous n’étions pas assez intimes pour qu’elle aborde la couleur de mes sous vêtements mais plus dans le sens où je sais que le noir me va bien et que sa remarque n’a en ce cas pas lieu d’être. Muée pour autant par un élan de doute, je m’observe dans la glace quelques secondes. Mis à part un corps parfaitement conditionné pour répondre à mes besoins, je n’y voyais pas de quelconques couleurs qui ne m’allaient pas. « Utilise l’eau chaude. » Il est de nature commune qu’il vaut mieux utiliser l’eau chaude pour se débarrasser de toute substance huileuse et elle serait plus vite débarrassée ainsi. Ne m’attardant pas plus sur le problème, je me munie à mon tour de la crème pour enduire le reste de mon corps. Au bout de quelques instants, n’y tenant plus je me tourne à nouveau vers elle pour guetter ma réponse. « Et quelle couleur m’irait le mieux ? »

Sujet: Re: One step beyond 28.11.10. 15h25 Dim 28 Nov 2010 - 0:31

Obéissant docilement, Deirdre ouvrit donc un peu mieux le robinet d'eau chaude, laissant ses doigts se couvrir de divines perles qui vinrent bientôt lui brûler la peau. Elle avait abusé, elle le savait, mais elle n'en récupéra pas ses mains pour autant. Au contraire, elle s'attarda. La brûlure fût si fugace et si superficielle qu'on eut presque cru qu'elle allait en nourrir une quelque déception. Cependant, son attention fût nouvellement attirée par sa comparse, dont le corps s'exposait encore à la vue de tous, et plus encore des objectifs. Elle était des plus à l'aise, si consciente de ses charmes que les regards semblaient lui tailler des atours d'autant plus cruels pour l'œil ingénu. Ingénue, Deirdre ne l'était plus depuis longtemps. « Le rouge. » Éteignant l'eau, elle s'essuya les mains en levant les yeux vers son interlocutrice. Poussant le vice de ses certitudes à la dévisager un peu mieux, son regard finit naturellement par couler sur son corps, s'attardant sur chaque courbe, et dessinant encore longuement les attraits de la dentelle. Fine dentelle. Aussi Deirdre hocha-t-elle la tête, certaine. « Rouge carmin. » Comme s'il n'y avait rien eu de plus naturel, elle approcha même, ses doigts s'élevant doucement jusqu'à se glisser sous la bretelle, qu'elle fit doucement remonter sur la peau. Il lui sembla que, ainsi, tout était parfaitement ajusté. Quand l'ouvrage lui sembla adéquat, son regard se planta encore dans celui de la sibylline créature qui, bien sûr, ne se serait jamais laissé déstabilisée par de tels gestes. A vrai dire, les deux femmes devaient s'être trouvées avec une évidence presque condamnable ; qui en aurait supporté tant en tel instant ? « Le rouge est ta couleur. » Et quand elle eut confirmé, Deirdre s'éloigna simplement.

Sujet: Re: One step beyond 28.11.10. 15h25 Dim 28 Nov 2010 - 19:38

Ne pensant pas qu’elle me répondrait, je lève un regard inquisiteur vers elle lorsque sa voix s’élève dans la salle de bain. « Le rouge. » Le rouge. La couleur du sang, de la passion. Tout aussi funeste que le noir en quelque sorte en restant plus vive. Un funeste vif en quelque sorte. Ma gamme de couleur reste la plupart du temps dans le sobre, je n’aime pas trop dévier des couleurs ternes mais rouge, c’est la seule couleur qui déroge à cette règle, le seul ensemble de couleur osée qui s’est infiltrée dans ma valise. Coïncidence ou pas je ne sais mais toujours est-il que j’ai donc en ma possession ce que je peux désormais appeler « ma couleur ». L’observant sans la voir, je ne remarque que fugacement son regard inquisiteur sur mon corps dénué de toute pudeur. Mes doigts cessèrent de s’activer sur ma peau dès lors que celle-ci due subir les caresses d’une autre. Je ne prends pas cet élan d’affect au rang qui lui convenait de prime abord. Ce n’est qu’en relevant la tête que je comprends que sa proximité, notre proximité semble bien trop personnelle pour être anodine. Ce n’est pas pour autant que j’esquisse le moindre geste, ne sachant comment réagir. Préférant finalement garder tout contrôle sur la situation, je régule tant bien que mal les battements de mon cœur et chasse le rouge qui me monte aux joues à grands renforts de pensées hautement sordides. Soulagée de la voir reprendre une distance politiquement correcte. Un sourire aux lèvres, je me demande vaguement comment le reste de la maison avait pu réagir face à un tel comportement, et si, bien entendu, mon attitude avait pu sembler déplacée. Ne pouvant répondre moi-même à cette question, me torturer l’esprit n’est pas à l’ordre du jour et je classe rapidement l’affaire en détournant mon regard du sien, bien trop perçant à mon goût. « Et quelle est ta couleur ? » Au moment où ces quelques mots franchissent la barrière de mes lèvres, j’ai conscience de mon erreur. J’aurais du détourner la conversation, me taire ou même quitter la pièce mais non, je me suis un peu plus enfoncée dans cette situation que je ne peux gérer. D’une certaine façon je me rends compte que si cette proximité me dérange c’est parce qu’elle me fait peur tout en me fascinant. En laissant cette brune un peu trop fantasque pénétrer mon intimité, c’est comme lui laisser les pleins pouvoirs sur moi ce que je ne peux supporter mais en même temps l’idée est alléchante. Elle chamboule le maigre quotidien que je me suis installée depuis deux jours. Sans la regarder, j’attends sa réponse presque déchirée entre deux parties de moi-même que je n’arrive que trop peu à dissocier.

Sujet: Re: One step beyond 28.11.10. 15h25 Dim 28 Nov 2010 - 20:59

Jamais la fragile poupée aux songes d'argile ne s'était offusquée de ses atteintes à la décence. Souvent, il lui arrivait même de pénétrer des cercles d'intimité que la plupart des gens se serait bornée à seulement observer. La pudeur, Deirdre ne la connaissait qu'à peine. Souvent, son corps trop maigre était surexposé sans qu'aucune rougeur ne lui monta aux joues quand on œil stupide, et sordide, se posait sur ces seins pauvrement découpés dans le tissu trempé. Elle avait coutume de son corps décharné, et elle n'aurait compris que sa peau fût si monnaie courante sans que la réciproque ne fût toute aussi vraie. Elle était offerte au monde, et le monde lui était offert. Alors pourquoi son regard n'aurait-il pu s'attarder sur les galbes infinis ? Pourquoi ses doigts n'auraient pu connaître le contact glacé d'un corps qui méprise par sa seule distance ? Les réponses ne la satisfaisaient pas, et voilà pourquoi elle s'était approchée, bien loin de l'animal farouche qui semblait si familièrement l'habituer. Et quand la prudence envahit la créature qui s'était ainsi que trop découverte à ses yeux, Deirdre n'en fût qu'un peu affermie de certitude, et d'envie. D'envie, surtout. Pourtant, elle s'était finalement détachée, pour recouvrir un positionnement distant, comme l'eut fait à peu près toute personne saine d'esprit en ce bas monde. Et s'agissant de sa couleur... Un sourire énigmatique suspendu à ses lèvres, le petit pantin s'anima d'un sursaut qui parut tout aussi malicieux que fallacieux. Intensément, elle dévisageait bien son interlocutrice, le regard obscurci par la manière qu'elle avait de doucement reculer sans jamais la quitter des yeux. Presque trop naturellement, les doigts de Deirdre descendirent la fermeture-éclair de son jean pour découvrir le blanc nacré d'un boxer en coton. Pour autant, elle ne s'arrêta pas là puisque son index se glissa sous le tissu à laisser le diaphane de son aine paraître peu à peu. Le geste fût, en lui-même, bien plus incongru que finalement indécent, d'autant que la jeune irlandaise se para nouvellement de ses vêtements, replaçant le bouton de son jean comme si rien n'avait été de ces quelques secondes arrachées au commun des mortels. Puis les doigts de la belle plongèrent dans ses poches tandis que, immobile au plus près de la porte, ses lèvres s'entrouvrirent encore pour s'écorcher de briser un silence si sublime. « On ne déshabille pas une femme vêtue de sa couleur. On la contemple. On la convoite. Mais on ne la touche pas. Elle est trop bien pour le monde et le monde le sait bien. » Un nouveau sourire vint teinter les lèvres d'une Deirdre qui reculait encore en direction de la sortie.

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