J’ai faim, mais vraiment quoi et comme manifestement cette fois-ci la production à jugé bon de ne pas mettre de cellier, je dois me taper l’épicerie. Bah ouais les placards sont vides donc je suis là dans les rayons avec une espèce de vieux chariot qui grince et je balance des paquets de biscuits dedans en en vidant un direction mon estomac au passage. Au détour d’un rayon mon regard s’accroche à la chevelure rose de ma partenaire, elle marche devant moi sans même se retourner, je la suis, je sais que tout être humain normalement constitué ne résistera pas à l’envie de tourner le regard vers moi. Et au bout de quelques secondes c’est ce qu’elle fait. « Tu vas râler encore longtemps ? » Je demande, les avants bras posé sur la barre du chariot où je suis censé mettre mes mains.

« Mhh...je comptais râler encore le lundi, le jeudi, le vendredi et le samedi. Mais t'ignorer le mardi et te détester puissance 79 le mercredi et le dimanche. Et nous sommes... » Elle lève les yeux, manifestement une profonde réflexion qui, si elle n’y prend pas garde, pourrait lui faire mal au cerveau. « Lundi...donc je râle, oui. » Ca aurait pu être pire : on aurait plus être mardi. « Magnifique… » Commentais-je dans ma barbe (que je n’ai pas, au passage). Elle se penche alors dans mon chariot et prend un pot au hasard. « Exactement ce que je cherchais, merci. » fit-elle avant de disparaitre. J’entends ses pas juste à coté de moi : probablement le rayon suivant et je m’attends a ce qu’elle réapparaisse tôt ou tard dans mon champs de vision. Bingo. « C'est quoi en fait ? » je me retourne vers elle en abandonnant mon chariot mais pas mon paquet de biscuit : j’ai toujours autant la dalle. « Des cornichons, c’est pour Malik et Asmaa j’ai cru comprendre qu’ils aimaient bien ça. » Mais on s’en fou à la limite que j’ai été sympa et que j’ai profité de mon petit tour par l’épicerie pour choper l’ingrédient favoris de la tarée et du gentil Egyptien. « Ce que j’ai entre les mains est bien meilleur si tu veux mon avis. » Je fais en baissant le regard sur mon paquet de biscuit, j’en prends d’ailleurs un et commence à le grignoter en faisant marche arrière jusqu'à mon chariot.