Première nuit, premiers problèmes. Je ne partage plus mon lit depuis bien trop longtemps pour me faire à l’idée de devoir en céder la moitié à mon partenaire. En parlant du loup, il est déjà couché lorsque je sors de la salle de bain en nuisette simplement pour le fait de passer quelque chose. Je ne suis pas pudique mais j’ai conscience que dormir nue avec un homme peut porter à confusion et je préfère mourir plutôt que l’on m’imagine en train de batifoler avec le nain blond qu’était mon partenaire. Me glissant sous les couvertures sans un bruit, j’ai conscience que parler pourrait être utile ne serait ce que pour créer une entente tacite sur les règles à respecter dans leur « union » mais je préfère repousser ça à plus tard, bien plus tard. Allongée sur le ventre, je le vois cependant se tourner comme pour intenter une quelconque approche. Sans chercher à connaitre la nature de celle-ci, je me tourne vers lui et chuchote « Je te préviens, tu me touches et je t’arrache ce qui est sensé prouver ta virilité pour te la faire manger. C’est comprit ? » Ces menaces ont beau être presque silencieuses, elles n’en sont pas moins pour autant menaçantes. Voulant être certaine qu’il avait parfaitement saisi la nature de cette phrase, je reste tournée vers lui tout en me débarrassant de la couette pour m’installer par-dessus, ne supportant pas la chaleur de la chambre. Pendant quelques instants, je pense bien à aller dormir ailleurs mais consciente qu’à part le canapé, je n’ai aucune autre option et cela ne me convient que trop peu pour daigner me lever et le rejoindre.

Incroyable. Je ne peux m’empêcher de le regarder sans bouger pendant quelques secondes. Absolument pas pour reprendre mes esprits, juste pour ne pas lui en mettre une. Je ne suis pas contre la violence, contrairement à ce que l’on peut penser elle résout bien des choses, on plie tous face à un seuil de douleur et en ce moment même je ne suis absolument pas contre chercher celui du gringalet qui partage mon lit. Il n’a pas du comprendre la longue portée de ces menaces. Implicitement ça voulait aussi dire tu t’écrases et si tu me cherches, tu me trouves. En tout les cas si tel était son but il avait réussi. Je me relève et m’assois en tailleur avant de darder mon index sur lui. « Je crois que t’as pas compris. Je ne parle pas dans le sens auquel vous les mecs pensez toujours en général mais le sens premier du terme. Ton pied effleure le mien et tu dégages dormir dans le salon, aucune négociations possibles. » L’obscurité de la chambre l’empêche sûrement de constater à quel point mes yeux reflètent mes paroles et je finis par m’allonger de nouveau.

« Ah oui, et bien entendu mes menaces n’étaient pas vraiment à prendre au sérieux, celles de tout à l’heure du moins puisqu’aux premiers abords, les preuves de ta virilité ne se bousculent pas au portillon. Pour le moment je doute encore d’ailleurs … Et la prochaine fois que tu m’ordonnes de me calmer ou que tu me donnes un ordre, tu comprendras que là, je suis loin, très loin d’être énervée. » Allongée sur le dos, je passe un bras sous ma tête attendant sereinement les réponses pitoyables qu’il va me sortir, priant intérieurement pour avoir une raison valable de l’éjecter de ce lit.