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 Fuori dal mondo (06/10-19h48)

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Mads

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MessageSujet: Fuori dal mondo (06/10-19h48)   Fuori dal mondo (06/10-19h48) EmptyMar 2 Oct 2012 - 15:05

    » fuori dal mondo
    (06/10-19h48)
    ft. Gaspard

Fin de semaine, fin de la journée, fin d‘une pensée… Oui, ce soir tout à un arrière gout de fin. Une fin non-contrôlée, peut être même non-voulue, mais juste une fin. Je ne saurais trop la qualifier. Cependant, c’est une fin qui laisse toujours place à un début, un nouveau commencement. Inévitablement. Parce que tout est cyclique de notre condition jusqu’à la rotation de la planète sur laquelle nous vivons. Mais, présentement, c’est cette péripétie confuse, cette fraction sourde, cette fin nébuleuse que je vis, qui retient l‘entièreté de mon attention, de mon aliénation. Et, si je dois considérer la vie comme un film, je dirais que j’ai mis pause sur une scène coupée au montage. Parce que, d’une vision pragmatique, cette scène n’apporte rien, pas plus qu’elle ne favorise l’avancement de l’intrigue. Et paradoxalement, c’est la scène que je trouve intéressante, la plus fascinante. Car, c’est la scène de tout les détails… Je ne suis pas pragmatique. Aussi, je ne saurais trop dire depuis combien de temps je suis là, figée, calée contre sur l’un des rebords de la fenêtre à observer le déclin progressif du soleil, à en contempler le couché. Ce moment magique flottant dans un indistinct intermédiaire où rien n’est à sa place ni le soleil, ni les étoiles, ni le clair, ni l’obscur. Brisant ainsi les chimères manichéennes. Ce moment magique où l’astre solaire disparait et cède sa place, ce moment magique où il laisse derrière lui, sur son passage, plusieurs sillons pastel dans le ciel. Extérieurement indifférente et impassible. Intérieurement émerveillée et captivée. On ne saurait dire exactement où l’on se situe et c‘est le plus sublime. Fait-il encore jour ? Ou est-ce la nuit ? Est-ce encore blanc ou désormais noir ? Non, pas de séparation stricte, pas de conception tranchée et arrêté. Est-ce le bien ou le mal ? Que dalle, on s’en fout. C’est gris. C’est simplement: le crépuscule. C’est une lueur atmosphérique présente deux fois dans la journée. Au levé, au couché. C’est tout. Je cligne sensiblement des yeux suivant un autre fil de réflexion, remarquant alors que plus le soleil s’approche de l’horizon, plus sa lumière se tamise, et plus la largeur du spectre diffusé augmente laissant une trainée rougeâtre dans un ciel déjà éclectique. C’est beau, c’est tellement beau. Je pourrais ne jamais me lasser d’un tel panorama, et rester ici éternellement à attendre impatiemment que ça se reproduise encore et toujours… Néanmoins, toutes les bonnes choses ont une fin, surtout les plus pures. Aussi, une fois le spectacle atmosphérique achevé, je prends quelques secondes pour réaliser avant de reculer. Puis, avec ce respect que je porte aux choses d’autrui, je retire mes chaussures afin d’aller m’installer à même le tapis élimé, face à la cheminée. Je finis par glisser en arrière jusqu’à m’allonger sur le dos, les prunelles rivées vers les poutrelles. Longtemps. Jusqu’à ce qu’une brise glacée s’invite, me fasse légèrement frissonner, et, dans le même temps, lever une main vers le plafond, au niveau de mes yeux, jouant de la basse lumière artificielle de mes fins doigts qui ne cessent de s’écarter et se refermer.
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MessageSujet: Re: Fuori dal mondo (06/10-19h48)   Fuori dal mondo (06/10-19h48) EmptyMar 2 Oct 2012 - 20:37

Il en est ainsi depuis les débuts de l'écriture, les histoires qui n'ont rien de tragique et où personne n'est en danger de mort ou ne meurt (même d'amour) ne méritent pas l'attribut du sérieux. La narration dite « longue, poétique, touchante » ne s'occupe pas des récits de vies où tout se passe pour le mieux, en clair, le bonheur n'a jamais et ne pourra jamais susciter la purgation des passions, la fusion en un orgasme lacrymal des nobles sentiments que sont la terreur et la pitié, la catharsis totale. La normale où rien ne se passe qui puisse susciter la terreur et / ou la pitié n'intéresse pas le lecteur. En quête d'action, d'armes, de sang, de pleurs, de guerres ; de poésie, que diable ! Celui-ci n'a que faire des récits joyeux, qu'il classe immédiatement dans la catégorie « vaudeville » ou encore « comique », si l'on a la chance de narrer une vie avec un tant soit peu de talent. Qu'est-ce qui vous excite, à vous spectateur ? Quelles sont vos attentes les plus intimes, celles que vous n'osez exprimer en présence des autres ? La transgression. La transgression des règles et de la morale, la perte de l'espoir et la subsistance des idéaux, la guerre et le sang mêlés à la chair et l'amour. La trahison et l'abandon. Le grandiloquent. La perte de l'innocence et les mains sales. Vous aimez que l'on vous montre et que l'on vous lise, que se jouent sous vos yeux et vos sens les spectacles de la cruauté, ceux qui ignorent la morale autant qu'une vache ignore le cogito ergo sum, vous aimeriez que l'on vous montre ce que vous n'avez jamais osé observer les yeux fermés. Vous faire peur, mais sans oublier de vous exciter. Amateurs de spectacles et de sensations fortes, vous n'êtes pas les bienvenus ici. Afin de vous repaitre jusqu'à plus soif et bien plus encore de tous les spectacles dont vous n'osez rêver, encore eut-il fallut que vous logiez dans mon esprit. J'ai dans ma tête des scènes et des images à me mettre l'humanité dans la poche, j'ai des paroles à faire éternuer les anges et diriger les âmes, je suis un magicien comme il n'en existe plus. J'erre comme un fantôme trop plein de vie dans un brouillard gelé qui m’emmène à des kilomètres de là, je me fonds au milieu des pavés ensanglantés de la petite histoire, martelés des pas pressés des badauds, les yeux dans le gris éternel du ciel, je peins mon rêve comme la vie se dessine sous mes yeux gris. Parfois, je me prends des chocs, j'ouvre subitement les yeux sur une réalité que je n’attendais pas. J’en ris, rire d’effroi et de surprise, éclat de peur aux nuages, je fais fuir l’inconnu, je l’assimile en moi. Je suis la clé de la porte au changement, à la perception, au ça de l'affaire. Ce soir l'inconnu est là devant moi, allongé, carpette sur carpette, pensant ce que j'ignore et ce à quoi je n'ai aucun accès. L'inconnu a des cheveux d'un rouge aussi vif que le feu qui danse dans l'âtre, et la peau aussi blanche qu'une aube d'hiver, ou d'ivoire. Elle est belle, ainsi, se croyant ignorée du monde et jouant avec la lumière qui lui rend un peu de son éclat. L'interrompre serait comme déchirer en deux la partition, glisser une brindille de bois entre les cordes du violon. Mains dans les poches, tête légèrement penchée, l'observe les reflets des flammes dans ses cheveux et les mouvements de ses mains dans les rayons du soleil, quand une candidate dont j'ignore l'identité vient à passer dans la pièce en poussant un rire suraigu. L'inconnue se retourne et croise mon regard, j'ai l'impression que tout se fige dans un éclat de verre. « Désolé... » Je m'excuse à la place de la candidate, j'en suis obligé, je suis navré d'avoir interrompu son instant. Parce que oui, j'en suis également responsable: je suis l'œil traitre qui l'observait sans le lui dire, je suis le regard devant lequel elle ne sera plus jamais seule, et plus jamais pleinement elle-même.
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MessageSujet: Re: Fuori dal mondo (06/10-19h48)   Fuori dal mondo (06/10-19h48) EmptyJeu 4 Oct 2012 - 0:16

Malgré, ce corps épousant difficilement -pas du tout- le sol, ces iris mise au supplice par ces halos intempestifs de lumière qu’elles ne parviennent ni à refréner ni à éviter, je poursuis. Je continue. Mécaniquement, machinalement, lumière, pas lumière, lumière, pas lumière… L’oranger de mes doigts à l’aveuglement de mes prunelles. De l’affliction de mes rétines, du plissement de mes sourcils à la délivrance cachée dans l’ombre du faisceau. J’en viens même à pousser le vice en accélérant le mouvement de la mécanique jusqu’à ce que mes yeux s’y habituent, jusqu’à ce qu’elles s’endoctrinent au point de ne plus subir, ni même ressentir l’agression, les choses arrivant même à s’inverser. Habituées à la pénombre, c’est la clarté qu’elles en viennent à chercher afin de s’en délecter, afin de s’en aveugler… Encore une fois, c’est cyclique, c‘est répétitif, itératif. Parce qu’en réalité, je ne cours jamais après la lumière, seulement l’ombre du soleil. L’histoire de ma vie. Toujours la même mine jamais les mêmes traits. Toujours la même base jamais les mêmes phases. Je secoue sensiblement la tête. Le bras fendant toujours l’air, je ferme les yeux et s’en est douloureux. J’ouvre les yeux et ce n’est franchement pas mieux. Mes lèvres s’entrouvrent légèrement pour échapper un souffle de vie mais rien ne se formalise. Et, je n’étouffe même pas, j’ai juste froid. Cruellement froid, intérieurement froid. Si bien que mes pensées deviennent fragiles, dociles. Mais j’ai froid et je ne pense plus qu’à ça. J’ai froid de ce froid qui t’épuises, de ce froid qui te démunis, de ce froid corrosif, de ce froid nocif, de ce froid qui t’écrases, t’oppresses, te détruis et t’enterres mais le pire, c’est que tu respires encore. Toujours. De ce putain de froid qui te laisse là, seule et abandonnée, échouée. La fin ? Jamais de fin. Car pour qu’il y’ait une fin, encore faut-il qu’il y’ait eu un début. Et, plus rien ne compte parce que plus rien n’a d’importance. Plus rien ne me parvient parce que je n’entends plus rien. Je ne saisis que trop bien ce qu’il m’arrive, je n’ai que trop conscience de cette situation que je vis et revis, et ca me paralyse. Peut être même un peu trop et ca me terrorise. Je me sens vide et plus rien ne m’emplit. Et même le feu frétillant, hurlant, dans l’âtre ne m‘atteint pas, plus. Même les éclats de rire n’arrivent plus à consoler mélancolie et nostalgie. Aussi, ce rire cristallin qui résonne n’a rien de divin, il n’est plus rien parce que mes oreilles n’arrivent plus à en apprécier le son ni même l’éclat. Alors, il disparait aussi vite qu’il eut tinté. Néanmoins, je me retourne. La contradiction de mes ressentis et mes actions ne me percute même plus. C’est alors que mes tympans captent une voix, que mes prunelles se posent sur une silhouette qui s’excuse. Au contraire, c’est moi qui devrait dire merci. Cependant, murée dans le silence, j’observe avec une crainte dissimulée. La crainte d’avoir été surprise, la crainte d’en avoir trop montré de ce bordel fomenté normalement séquestré, confiné, tant la puissance m’étreint. « Tu... es là depuis longtemps ? » je me force à articuler, je tente de m’assurer.
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MessageSujet: Re: Fuori dal mondo (06/10-19h48)   Fuori dal mondo (06/10-19h48) EmptyVen 5 Oct 2012 - 20:21

Le cri qui m'a révélé est survenu trop tôt, sans que Mads ne se soit délestée de cette enveloppe d'inconnu qui la recouvre, sans qu'elle cesse à tout jamais de n'être qu'une étrangère pour qui la lumière n'est qu'un jeu de dupe. Déjà, cette courte révélation d'elle-même que je n'ai pas eu le temps de saisir s'envole comme un oiseau qu'on fait fuir en s'approchant trop près, et son regard se voile. Nous retombons dans l'ennui des présentations, dans le « je » dominant le « tu », dans le chiasme paradoxal du « nous ». Je suis déçu tandis que son regard inquiet se pose sur moi, me révélant alors comme l'étranger, celui qui ne vient pas de chez nous. Puisque le charme est rompu, je m'avance et m'approche à quelques centimètres d'elle, m'accroupis au-dessus de son visage terrassé par des flots d'angoisse légère, transparente et venimeuse. Elle a perdu de sa beauté précieuse du temps où elle m'ignorait. « Non », je murmure à ses yeux pour en apaiser les eaux troublées. Mais j'aurais tout aussi bien être là depuis une éternité. Un siècle et même deux. J'aurais pu l'observer dans l'ombre jouer avec le temps, son mystère serait resté intact. Elle est de ces femmes muettes dont l'esprit tisse des toiles inaccessibles desquelles vous n'apprenez rien à l'œil nu. Elle n'est pas de celles, sanguines, qui portent leur état inscrit sur leur visage. Celle dont l'âme sort par les prunelles des yeux. Je pourrais la regarder vivre une vie, je ne saurais rien d'elle. Mon regard parcourt, dès qu'elle détourne le sien, les tâches de son qui ornent sa peau laiteuse, ses lèvres pulpeuses que le froid ambiant a rendues légèrement violettes ; ce n'est pas qu'elle soit belle, de cette beauté qu'ont porté au summum les marques d'aujourd'hui, pas ce charme de nymphe qui laisse les sens béats et flambants devant lui. C'est la profondeur de l'humain qui repose sur chacun de ses traits, mélange d'infinie douceur et de complexité, d'animalité perdue et d'élévation mystique. Un second rire aigu frappe mes tympans et m'arrache à ma contemplation. Agacé, je me lève et me dirige vers la porte, que je ferme d'un coup sec. C'est comme si chaque intrusion dans son instant de solitude – un des rares auxquels elle a droit dans ce jeu – le réduisait à néant et l'obligeait à tout recommencer. Je ne le permettrai pas. Elle n'a pas bougé lorsque je reviens à elle et me penche à nouveau, mais cette fois, son regard ne se dérobe pas au mien. Je me révèle incapable de la toucher, incapable de poser une main sur la sienne ou de créer un quelconque contact avec elle. Si étrangère qu'elle en devient étrange. « Si tu le souhaites, je repars comme je suis venu. »
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MessageSujet: Re: Fuori dal mondo (06/10-19h48)   Fuori dal mondo (06/10-19h48) EmptyDim 7 Oct 2012 - 5:01

Je ne suis plus tout à fait certaine de l’expression que j’affiche, des traits qui s’étirent, se dessinent, et de ce qu’ils forment à présent sur mon visage. Tandis qu’à l’intérieur, c’est assez clair, c’est le total émoi. L’affolement et l’égarement sous leur forme la plus humaine. Humaine mais dissimulée ? Dissimulée car supposé intérieure. Ca me semble d’être criant de logique. Néanmoins, c’est dans son regard à lui, à cet inconnu qui me fait face que j’essaie de trouver les réponses, de trouver mes réponses. Celles qui me permettront d’avancer, celles qui me permettront de m’adapter. M’adapter à cette situation, m’adapter à cette nouvelle bulle dans laquelle la mienne se fond progressivement. Mais également et surtout m’adapter à ce regard qu’il pose sur moi, à ce regard qui me détaille et m’observe avec une attention non feinte. Ce regard que je n’arrive à apprivoiser, que je n’arrive à comprendre afin de réagir. Ce regard qui, au final, possède un quelque chose de gênant, de dérangeant. Car, j’ai l’impression qu’il essaie de voir, percevoir, plus loin que ce qu’il devrait, que à quoi il est autorisé, et ce dont il devrait se contenter. J’ai l’impression qu’il essaie de voir, voir trop, et j’ai peur qu’il y arrive. Pourtant, je sais qu’il n’y arrivera pas, c’est impossible. Je le sais. Mais son insistance parvient à me fait douter, et, c’est de ses iris clairs dont je me méfie présentement. Ces prunelles et tout ce corps en mouvement, en mouvement vers l’avant, vers moi. Craintive, j’entamerai presque un mouvement vers l’arrière s’il m’en était possible. Si son regard ne surplombait pas le mien. Si l’azur ne s’imposait pas au mien. Et, fatalement, rien. J’attends sa réponse. Non. Non, il n’est pas là depuis longtemps. Dois-je le croire ? Ce doit être à ce moment que j’essaie de me soustraire, de disparaitre, de la manière la plus grossière qu’on ait jamais vu ou pensé: fermer les yeux, détourner le visage. Mais n’en reste pas moins de ce même regard qui désormais pèse… Puis, je me vois délestée de ce poids lorsqu’un nouveau rire cristallin éclate à l’image d’une porte contre le battant. Lorsqu’il revient, c’est toujours l’immobilité qui m’anime, et mes prunelles décidée à lui rendre la pareille. A poser sur lui ce regard perçant, troublant. Parce que désormais, elles s’y confrontent. Parce que désormais, elles veulent, elles-aussi, comprendre. Et, dans le fil de ma contemplation silencieuse, j’aperçois ses lèvres qui s’entrouvrent, détaille ce lent mouvement, j’entends sa voix qui s’élève, la suite de sons harmonisés qui en sort. Repartir ? « Puis-je te faire confiance ? » je demande alors dans un souffle, sans réel lien direct avec sa parole précédente. Et qui, pourtant, sonne cruciale dans mon esprit. Loin d’être anodine.
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MessageSujet: Re: Fuori dal mondo (06/10-19h48)   Fuori dal mondo (06/10-19h48) EmptyDim 7 Oct 2012 - 17:18

Ses iris sondent les miens autant que les miens sondent les siens, mais au travers ce fil invisible que nos tendons entre nous, rien ne circule si ce n'est la défiance, la volonté implacable et irréalisable de nos éloigner l'un de l'autre. Aucune compréhension divine, immédiate ne se crée de elle à moi, de moi à elle. Inconnue jusqu'au bout des ongles, je n'ose rien faire qui lui fasse encore plus peur que ma seule présence. Je me demande si la proximité forcée de cet endroit ne nous force pas à devenir sauvages, à fleur de peau, comme une femme seule marchant sur un trottoir en pleine nuit, sentant son cœur bondir dans sa poitrine à la vue d'un homme parcourant les pavés en face d'elle. L'idée seule du croisement où tout comme rien peut arriver suffit à la faire changer de trottoir. Elle pense éviter le pire pour gagner le rien, elle a peut-être laissé passer le mieux. Je ne suis pas de ceux qui changent de trottoir devant l'étranger dans la nuit. Pas de ceux qui reculent ou détournent le regard devant l'étrange. Je suis de ceux qui portent sur eux leur étrangeté et l'affichent aux yeux du monde. J'ai pris des claques pour n'avoir pas baissé le regard, je me suis battu pour le droit d'emprunter les chemins qui me plaisent. Dans ma banlieue berlinoise dominée par les skins aux rangers et couteaux, j'ai brisé tout ce qui entravait ma liberté. Je ne fais que ce qui me plait. Avec la lenteur digne des premières rencontres, mon regard s'extrait du sien, referme la porte entrouverte sur son âme et redevient celui du passant, du poli qui n'entre pas et reste au palier. Je frappe avant d'entrer, puisqu'elle me voit comme intrus, puisqu'elle n'ouvre pas sans savoir. Sa voix s'élève alors dans le silence, aussi crépitante et craintive que le feu qui ronronne dans l'âtre, et sa question m'arrache un sourire. Je ne serai pas celui qui lui mentira, pas celui qui lui fera croire que je suis là, rassurant et apaisant. Je ne lui ferai pas croire que je suis celui qu'elle espère. Parce que ce n'est mon rôle de l'inciter, pas mon rôle de décider pour elle qui je suis et ce que je suis. Je la regarde sans enfoncer les portes, me contente d'effleurer la surface transparente de ses pupilles. « Non. Je suis l'inconnu, tu commences dans le noir et tu termines dans la lumière, pas l'inverse. » Non, je ne ferai pas lumière sur mon être pour rassurer ma présence, je ne me déguiserai pas pour cacher à ses yeux ma vérité. Tâtonner dans le noir, se raccrocher aux murs qu'on ne voit pas, suivre ma main tendue dans la pénombre, seule capable de nous guider l'un vers l'autre, c'est ça, l'inconnu. C'est ce que je suis.
Mads

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MessageSujet: Re: Fuori dal mondo (06/10-19h48)   Fuori dal mondo (06/10-19h48) EmptyDim 7 Oct 2012 - 18:14

La confiance ou le noyau dur de toute relation humaine, de toute interaction humaine. J’ose croire que ces interactions ne sont jamais anodines, jamais fortuites. Aussi, c’est ensuite la confiance qui va permettre de donner son importance à l’interaction. Ainsi que sa profondeur. C’est la confiance qui va permettre l’évolution. Peut importe de quel côté va tendre cette évolution. Vers le plus ou le moins. L’infini ou le néant. En effet, le plus sera guidé par la présence de confiance, et, à l’inverse, l’absence de confiance engendrera le moins. La confiance ou le sentiment de sécurité. Parce qu’au fond, on doit tous être un minimum insécure. On a tous besoin d’élément tangible pour se sentir rassurer. Au-delà de ça, on a tous besoin d’un ancrage dans la réalité pour se sentir exister. Exister dans un vrai espace-temps, un espace-temps dans lequel tout le monde est en mouvement, un espace-temps qui ne se limite pas, qui ne se dissocie pas. Aussi, je laisse mes prunelles plonger dans les siennes. Je les laisse se perdre sans rappel. Parce qu’à son image j’essaie de comprendre, j’essaie de trouver, j’essaie de lire. J’essaie. Car, il est de ces gens avec lesquels un simple regard suffit à les comprendre. De ces gens aux visages sur lesquels tout ce lit. Sauf qu’avec lui je me vois reléguée à l’entrée, au bord d’une abime à ne pouvoir jauger le fond. Je ne vois rien. Fatalement, je ne comprends rien. Mais est-ce que je cherche réellement à comprendre ? Je ne sais pas. Et, peut être est-ce parce que je ne le laisse rien entrevoir non plus. Les deux mouvements faisant barrage à l’autre. Une combinaison contraire qui ne culmine pas, qui n’aboutit pas. J’ai l’impression d’être face à un mur. Un mur qui finit par sourire. Et, mon sourcils qui se déforme pour s’arquer, pour laisser transparaitre un semblant de perplexité. Puis, ses lèvres s’animent, et sa voix s’élève. « Alors, reste » je réponds spontanément, -je demande ? je ne sais pas- me redressant pour enfin lui faire face. Pour qu’enfin ne subsiste plus la différence mais que s’instaure l’égalité.

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