Je ne pensais vraiment pas être balèze au tennis, franchement pas. Gaspard m'aura au moins appris un truc aujourd'hui, que je savais jouer au tennis, diablement bien même. Il m'avait embarqué, cherchant quelqu'un pour jouer au tennis. Tout volontaire que j'étais pour une fois, malgré que bouger mon petit cul n'est pas mon activité favorite, j'avais été partant pour une petite dose -bien sûr j'avais eu mon petit bonus rince-oeil, il avait joué torse nu face à moi, le bonheur, le pied total. Finalement c'est peut-être son torse qui m'a aidé à le battre à plate couture, le Gaspard. J'avais des réflexes de fou en fait, mais c'était peut-être inconsciemment (ou consciemment) pour l'épater, ce beau gosse bien sympathique. Faire passer la balle au-dessus des draps que nous avions joliment tendu dans la fête foraine abandonnée paraissait tellement facile, ça paraissait gagné d'avance. Je devrais jouer plus souvent à des sports lorsque l'adversaire est à moitié à poil, ça me donne du courage, du mental. Essoufflé, admirant mes réflexes et ma technique tout juste naissante, il me propose une trêve. Je suis essoufflé moi aussi, il faut dire que je n'ai pas de condition physique, du moins pas pour le sport. « Avec plaisir. » Je fais avec un grand sourire essoufflé, retirant mon marcel quelques minutes histoire de me rafraîchir avec ce bon petit vent, remontant même jusque qu'entre mes jambes via mon short. Je le regarde, rayonnant de lui avoir foutu une raclée alors qu'il semblait dix fois plus apte à faire du sport que moi. Il me propose une pomme-caramel pour fêter ma victoire, j'hoche la tête avec un air content. « Je te laisse l'honneur d'aller nous les chercher, pas que ce soit loin mais.. » je fais en posant mes mains sur mes hanches, reprenant mon souffle en souriant toujours. Je le regarde alors partir vers les bonnes petits saveurs qu'il va nous ramener, je ne me gêne pas pour mater son déhanché et son dos sculpté. Un vrai délice, cela aussi. Je lui ferai sans doute remarquer à son retour, mais j'ai peur qu'il ne le prenne mal, jusqu'ici avec lui, je n'avais encore fait aucune allusion homo comme j'en ai l'habitude de le faire tout le temps, étonnant. Faites qu'il ne prenne pas peur, je le trouve trop sympathique et bon perdant pour ça.

Le regard de Sven sur mon torse ne m'échappe pas. Ça ne me dérange pas, ça ne m'a jamais dérangé tant qu'on ne me fout pas la main au cul comme si j'étais une poule de luxe. Je ne sais qui ça peut déranger excepté les pédés refoulés, et j'insiste sur le terme « pédé ». Parce que celui qui choisi l'homophobie n'est qu'une putain de pédale refoulée, rien à voir avec l'univers gay assumé et masculin. En tant que producteur chez Universal, je vois passer de tout: du rap homophobe comme des artistes efféminés, je prends tout tant que c'est bon. J'ai jamais compris comment des mecs peuvent être dégoûtés par la sexualité des gays. Comme si bouffer une chatte était plus distingué que sucer une queue. Comme si l'homosexualité était un choix, une décision inconsciente, un péché du à un traumatisme. Je crois que la médecine a mis longtemps avant de retirer l'homosexualité de sa liste des maladies mentales. Je crois que tout le monde s'en fout, que des homosexuels aient été déportés à Auschwitz, c'est rien comparé aux Juifs. Tout comme on se fout de Porajmos et du génocide tzigane. On s'intéresse toujours à la généralité, la globalité, au plus grand nombre. En producteur, je m'intéresse aux exceptions. Et dans ce nid à secrets remplis de filles en chaleur et de mecs qui pensent avec leur nez, les exceptions s'appellent parfois Sven, parfois Lulu. Exceptions si criantes qu'elles débarquent et que tout le monde les regarde sans même savoir exactement pourquoi. « Différent » clignote au-dessus de leur tête et dans leur sourire franc. J'attrape deux pommes caramélisées et les ramène jusqu'au terrain, où Sven a repris sa respiration. Il est torse nu aussi et je remarque que son squelette est plus petit que le mien, plus maigre mais il reste aussi sec que moi. Pas un bout de gras nulle part. J'apprécie. Les gros m'agacent, ils dégagent toujours une impression de somnolence, d'apathie. Je n'ai jamais vu un gros courir de toute son âme pour attraper le bus. Jamais vu un gros se battre pour défendre son honneur ou ses potes. Les gros que je connais vont mal. Et les types secs, maigres, si, souvent, les choses vont mal pour eux, ils n'ont pas le temps de s'en rendre vraiment compte, trop occupés à courir partout, à en oublier de s'éterniser. Je regarde Sven et je crois me souvenir qu'il est venu en couple. Peut-être pour mettre à l'épreuve son partenaire, peut-être pour se mettre à l'épreuve lui-même, peut-être pour ne pas être seul dans le nid, peut-être encore pour faire un grand doigt d'honneur à l'Irlande conservatrice. Dans tous les cas, je valide. Les autres candidats ont déjà du le harceler de questions sur son couple et sa raison d'être, j'ai aucune envie d'en rajouter. « Tu fais un sport, à part le sport de chambre? »

Cette petite partie de tennis en compagnie de Gaspard m'avait fait du bien. J'étais essoufflé mais cela m'avait fait du bien de faire du sport. À vrai dire cela faisait longtemps que je n'en avais plus fait. Après mon écrasante victoire dont j'avais toujours du mal à en digérer l'existence, Gaspard, torse nu et dégoulinant du sueur m'avait proposé une pomme-caramel pour fêter ma victoire. En grand gourmand que je suis, je n'aurais pu que répondre par l'affirmative. Il était donc parti nous chercher notre petite friandise, j'en avais profité pour retirer mon marcel histoire d'être à l'aise et d'avoir un peu moins chaud, ce marcel me collant à la peau après avoir transpiré durant la partie de tennis. Je sentais le vent contre mon torse maigre et plat, c'était agréable. Je reprenais mon souffle petit à petit lorsqu'il était revenu. Le voilà enfin avec nos deux petits réconforts : les pommes. De la bouffe, le seul réconfort à toutes mes déprimes qui fait mouche à chaque fois. Je le vois alors poser une oeil attentif sur ma ô super développée musculature. Je n'ai pas grand-chose à montrer désolé mais au moins je n'ai pas une once de gras sur le corps c'est déjà un bon point. Tandis que je commence à lécher ma pomme, il me parle et mon regard se tourne vers lui, goûtant au fruit sucré. Il me demande si à part le sport de chambre, je pratique un sport. Sa remarque m'arrache un rire tandis que je déguste la saveur du caramel. « Qui te dit que je pratique le sport en chambre ? » je demande, ayant envie de m'amuser et de jouer un peu, avec les mots cette fois et non plus avec des raquettes. « J'ai fait du basket-ball durant mon enfance, mais depuis mes seize ans environ, j'ai arrêté » je lui raconte. Je ne suis pas le plus grand des hommes mais j'étais plutôt bon au basket, après tout je mesure tout de même plus d'un mètre quatre-vingt, je n'avais pas envie de ressembler à une asperge non plus. Je continue à lécher le caramel qui figure sur la pomme qu'il m'a gentiment ramenée. « Et toi, sport en chambre, natation, course à pied, lancer de gobelins ? » je demande tout en remettant mon marcel sur moi. Désolé j'suis du genre potterhead parfois. Le vent sur mon torse commençait à me donner des frissons, le marcel fera office de coupe-vent le temps que je mange cette succulente pomme-caramel. Le goût de la victoire.

Maintenant que je regarde, c'est vrai que Sven est plutôt grand. La même taille que moi, à quelques millimètres près, en tout cas, plus d'un mètre quatre-vingt. Si ce n'est pas un sport quelconque qui maintient la graisse éloignée de tout ce corps, alors quoi? Une activité intense dans tout ce qu'il entreprend, et j'ai pu le voir aujourd'hui: le mec n'a jamais été bon au tennis mais j'ai rarement vu quelqu'un se défoncer autant sur un terrain pour rattraper toutes mes balles. Son rire résonne dans le terrain vague, et sa question me parvient au moment où je l'observe lécher … goulument sa pomme d'amour. La réponse est tellement évidente quand je le regarde que je ne peux retenir un rire à mon tour. Je ramasse mon t-shirt. « Personne, c'est vrai. Tu te contentes peut-être de regarder », lui dis-je avec un sourire en coin avant de baisser les yeux vers mon torse, de les reposer sur lui et de me rhabiller sans quitter mon sourire. Ma pomme au caramel rencontre alors mes lèvres et je croque dedans sans plus de cérémonie. Lécher les trucs trois plombes c'est pas mon kiff, je mords directement dans le vif. Je lève les yeux vers Sven sans quitter ma pomme, et esquisse un sourire. « Lancer de nain. » Je le regarde de haut en bas avant de pencher légèrement la tête. « T'as de la chance. » Je m'avance vers lui et m'appuie sur les draps tendus pour déguster ma friandise, avant de la laisser à la moitié. Ces trucs sont trop gros pour des humains, c'est pas possible. Mes yeux parcourent les attractions de la fête. Chaises volantes, chevaux de bois... De la merde, tout ça, on risque pas d'avoir le moindre frisson. « Elles sont pourries les attractions », je lâche en les observant toujours de loin. Mon regard croise alors le lac, qu'on aperçoit de l'autre côté de la place réservée à la fête, remonte du bas des chaises volantes jusqu'au haut de ces dernières, et une idée germe alors. Si on prend assez de hauteur sur les chaises, on peut sauter en plein vol et atterrir directement dans l'eau. Évidemment, c'est risqué, mais bien plus drôle que s'emmerder sur un poney bleu turquoise. « Viens par là, on va jouer. » Je me dirige vers les chaises et tâte les chaines, soupèse les sièges, et calcule la rotation du manège par rapport à l'eau. D'un bond, je saute agilement sur l'une des chaises et lui désigne celle qui se trouve une fois après la mienne. Je le regarde s'assoir sans trop comprendre, et sens le manège se mettre en marche. Réceptif, l'animal. Nous prenons peu à peu de la hauteur, tournoyant dans les airs, et je sais qu'on ne va pas pouvoir attendre le dernier moment: les chaises iront trop vite pour qu'on ait le temps de sauter. L'eau du lac est en dessous de nous une fois sur deux, à environ cinq mètres, pour l'instant. Je défais la ceinture de sécurité pour me retourner vers Sven, tout sourire. « On saute? » Sven me regarde avec des yeux ronds. Il suffit pourtant de voir ma gueule pour comprendre que des chaises qui volent accrochées à des chaines de fer ne suffisent pas à me donner des frissons.

Avoir joué au tennis m'avait rendu détendu et serein et je profitais de ma pomme-caramel délicieusement délicieuse en compagnie du délicieux lui aussi, Gaspard. J'avais réenfilé ma petite laine, le vent sur mon torse me donnant quelque peu la chair de poule. Il me demanda alors, si à part le sport en chambre, je pratiquais quelconque activité sportive. Je fis de mon nez en lui demandant qui lui avait dit que je pratiquais le sport en chambre. Sa remarque me fit marrer, alors que je foutais du caramel partout autour de mes lèvres. « Être un voyeur, c'est tout moi » j'ajoute à sa remarque avec un air amusé. Je lui demande alors que nous sommes tous les deux en train de manger les succulentes pommes, s'il fait une quelconque discipline en y ajoutant une petite touche d'Harry Potter, à ma façon. Il me répond en entrant dans mon jeu mais version Blanche-Neige et les Sept Nains visiblement. Il me dit alors que j'ai de la chance même si je ne comprends pas très bien tout de suite, j'imagine qu'il m'associe à un nain. Ouais, je ne relèverai pas ceci. N'ayant plus envie de sa pomme, il se rhabilla à son tour et alla faire un tour près des attractions où je le suivis instinctivement. Il me fit remarquer que les attractions étaient pourries, j'approuve. Il me me demande alors de le suivre tandis que je viens d'achever goulument ma pomme-caramel, on se dirige vers le manège aux chaises volantes, bon je ne relève pas et je le suis dans son délire. Une fois tous les deux assis l'un derrière l'autre, le manège se met à tourner comme par magie. À partir d'une certaine vitesse, il se retourne vers moi avec un regard brillant. Il me demande de sauter histoire d'atterrir dans le lac quelques mètres plus loin. Mon sourire se fait crispé et je déglutis. D'habitude je ne ferais pas ce genre de choses mais pour épater les gens, je le ferais. Or j'ai envie de l'épater. « Un, deux, trois » je fais et puis nous sautons, moi-même en fermant les yeux au début. Je suis content de les réouvrir lorsque je vois l'étendue du lac se rapprocher de moi, mon coeur bat à cent à l'heure. Le seul hic c'est que il avait sauté avant moi, et comme j'ai pas encore bien ajusté ma formule d'atterrissage, je lui tombe dessus, dans le lac. Oups.

Plus on prend de hauteur, et plus le vent souffle, phénomène totalement con et totalement naturel qui fait chier, puisque les chaises tanguent dangereusement tandis qu'on bouge sur elles comme personne de sensé n'aurait l'idée de le faire. Je balance ma ceinture de sécurité de chaque côté de moi, la laissant pendre bêtement dans le vide, et m'appuie sur le dossier de ma chaise pour lui faire face. Je le vois déglutir, flipper, et je souris. Je souris parce que c'est un brave: il a fait une heure de tennis pour mes beaux yeux, et il va à présent sauter d'un manège en marche pour atterrir dans une eau plate et glacée, toujours pour mes beaux yeux. Il ne prend pas le temps de réfléchir, tout comme je ne réfléchis plus depuis que nous sommes montés sur ces chaises, et je l'entends compter. J'attends que ma chaise atteigne le bord du lac avant de bondir hors du siège en m'aidant du dossier pour prendre mon élan. Je tombe comme une pierre, le vent siffle à mes oreilles, dans mes yeux, dresse mes cheveux sur mon crâne et fait flotter mon t-shirt autour de mon corps. Ça dure longtemps, mine de rien, ce sifflement qui donne mal aux oreilles, qui glace l'intérieur de la tête: tout défile si vite que je n'ai le temps de rien entrevoir. Je vois l'eau qui se rapproche et raidit mes jambes afin d'amortir le choc. Quiconque n'a jamais sauté risquerait de se faire mal, mais c'est le jeu. L'adaptation. Sven m'a tout l'air d'un type qui sait parfaitement s'adapter à la nouveauté, au jamais vu et jamais fait, c'est à lui et à personne d'autre que je propose de prendre un tel risque. Mes jambes entrent dans l'eau avec violence, ça n'a rien d'agréable, c'est comme si je heurtais un sol dur et m'enfonçais dans du béton armé. Mon t-shirt se retourne entièrement quand mon corps s'enfonce dans l'eau, glacée comme je m'y attendais, et mes pieds touchent brutalement le fond. Nous sommes loin du milieu du lac et plus proches de la rive, l'eau est donc moins profonde. D'un grand coup de pied, je remonte, mon t-shirt reprenant sa place normale et une forme plonge alors dans l'eau juste au-dessus de moi, inondant mon horizon d'un milliard de petites bulles et d'écume mousseuse. Avant de me faire écraser par Sven, je repars vers le fond, qu'importe le manque d'oxygène, et sens son dos contre mes mains tandis que je le dépasse et émerge hors de l'eau , emplissant comme jamais mes poumons d'un air mérité. Le froid gifle la peau de mon visage, ma nuque, mes mains, et je regarde Sven sortir à son tour de l'eau, trempé et suffocant. « T'as aimé? » Je demande, tout sourire.

Je ne suis pas du genre à faire des choses insensées ni des choses folles, du moins pas par moi-même car je suis une mauviette par définition, j'ai peur de tout et surtout de me salir ou de me faire mal. Mais je suis quelqu'un qui, en général, aime satisfaire les gens, et pas dans le sens où vous le croyez. Ici, en l'occurence, j'apprécie Gaspard et j'ai envie de tenter ce saut totalement fou en sa compagnie, j'ai l'impression que cela pourrait être quelque chose de très drôle pour nous deux. Je compte jusqu'à trois, cache mon malaise et nous sautons, nous nous laissons porter par la puissance donnée par les chaises tournantes, nous prenons l'air, nous volons. Bien vite l'on atterrit dans les eaux peu profondes du lac, malheureusement j'ai un retard sur lui et je lui tombe dessus, l'enfonçant dans l'eau sous mon poids, malgré que je ne sois qu'un poids plume. L'eau me glace la peau, mon marcel se met dans tous les sens et mon short devient lourd étant mouillé, ainsi que mes chaussures. L'eau me glace le sang, et j'ai du mal à respirer avec cette eau froide, je remonte donc le plus vite possible vers la surface non seulement pour mes poumons mais aussi pour faciliter la remontée de Gaspard que j'ai enselevi sous l'eau de manière involontaire. Nous ressortons tous les deux notre tête de l'eau, je prends une respiration bruyante et hors-norme, remets ma mèche de cheveux qui dégouline sur mon visage puis affiche un grand sourire. Il me demande si j'ai aimé. J'ai adoré. Encore plus en sa compagnie. « C'était géant » je fais tout sourire, tout comme lui. Dans un éclair de malice dans mes yeux, alors que je tremble de froid et que j'ai la chair de poule, mon marcel trempé épousant totalement la forme de mon torse plat, je m'appuie sur ses deux épaules de façon à l'enfoncer sous l'eau histoire de jouer un peu et de rendre ce moment encore plus amusant et inoubliable. En espérant qu'il ne me fasse pas subir quelque chose de pire. De toute façon je serais prêt à l'endurer. Aujourd'hui je suis ouvert à toute épreuve. Surtout pour ses beaux yeux mais aussi pour ma propre fierté.

Je lui rends son sourire, content qu'il ait apprécié ce que beaucoup auraient trouvé, au choix: totalement taré, totalement con, suicidaire. Je suis également ravi de constater qu'il ne s'est fait mal nulle part en tombant, preuve de sa résistance et de son adaptation. Je le laisse jouer sur mes épaules au jeu de celui-qui-coulera-l'autre, me rappelant ce même jeu avec Lulu, et me laisse totalement couler, attrapant de mes deux mains les siennes sur mes épaules et me penchant en avant pour une roulade sur moi-même dans l'eau glacée, l'entrainant avec moi. Je me retourne alors et nous reparaissons à la surface, annulant le peu de sécheresse que le vent avait apporté à nos visages. Je me retourne et lui adresse un sourire moqueur. « Forcément... » Forcément, je suis le plus fort. Je nage jusqu'au terrain vague qui nous sert de plage et crustacés – peu glamour – à quelques secondes à peine de là où nous nous trouvions, puis retire mon t-shirt pour l'essorer, ignorant le vent qui glace ma peau, durcit les muscles de mon ventre. C'est peine perdue, le tissu est trempé, recroquevillé sur lui-même, ça ne me donne même pas envie de le remettre. Je baisse les yeux jusqu'à ma paire de Veja: leur second voyage dans le lac, décidément. L'idéal serait d'aller prendre une douche bien chaude et de se retrouver autour d'un chocolat chaud, tu vois, quand je le regarde sortir de l'eau, tout content et trempé comme un chaton, je me dis que ce serait vraiment trop choupinou de lui proposer ça. J'ai mieux. Je m'approche de lui et lui donne une tape dans le dos. « Un petit tennis pour sécher tout ça. » Je souris devant son effarement et prends les devants, ramasse ma raquette laissée sur le côté du terrain vague et fais rebondir la balle en sautillant pour m'échauffer. Sven va bien dormir cette nuit, je m'en porte garant.