sïana

C'est fou, quand même, ce que ce village a pu me manquer. Je n'y suis resté que deux petites semaines, en d'autres termes presque rien, quoi. Mais j'ai vachement l'impression d'avoir passée toute ma vie ici. C'est ouf, ouais. Mais en même temps, on m'a prévenu. Le temps passe vite, ici, mais pourtant, on a l'impression qu'il est passé super lentement. Non, ce n'est pas "long", disons juste qu'on le temps de profiter de chaque activités que ce village offre chaque jour. Ouais. Enfin soit. Gentiment allongé dans mon "autre lit", je pense à tout ce que j'ai fait durant les deux semaines que j'ai passé à l'extérieur. Pas grand chose, en réalité ! Non, je n'ai pas une vie exceptionnelle, mais bon que voulez-vous. Au fond je ne suis qu'une personne normale, enfin du moins c'est comme ça que je me vois. Non, je n'ai pas vraiment accomplit de choses extraordinaires qui puissent me permettre de récolter du respect des autres. Enfin, outre le respect de l'être humain, j'entends. Oui, je me la joue philosophique, mais bon, c'est pas grave. Soit. Je repense à mon père et aux sorties qu'on a pu faire ; au fond je crois que c'était le seul point positif de ma sortie, il y a deux semaines. Même si j'étais triste, je me suis vite mit en tête que j'allais revoir mon père très vite -le temps d'avion oblige- et je crois quand même que c'était important. Oui, deux semaines, c'est long quand même, pour moi, qui suis proche de ma famille. Enfin, famille.. bref. L'une de mes mains triturent naïvement une de mes mèches de cheveux, pendant que je regarde au plafond. Du moins, "pendant que j'essaie de regarder au plafond". Parce que oui, il fait noir, c'est la nuit dehors, donc à l'intérieur, et j'ai pas les yeux ultra-machins. Du coup je me nique les yeux à vouloir essayer de regarder là où de toutes évidences je ne verrai pas. Mais bon, faut bien que je fasse un truc. Parce que, m'endormir, ô ça oui, j'aimerai beaucoup. Seulement voilà, une fois n'est pas coutume, je suis victime d'insomnie, et ça commence légèrement à me gonfler. M'enfin j'imagine qu'on peut pas vraiment y faire grand chose, hein. Perdu dans mes pensées, je me "réveille" d'un seul coup lorsque j'entends un bruit, quelqu'un est rentré dans la chambre. Oh, apparemment, quelqu'un a été faire un petit tour dans le village cette nuit et est revenu ; une petite fringale nocturne sans doutes. Peu importe, je me redresse, et aperçois la silhouette de Sïana se glisser entre ses draps. Bon, je n'arrive pas à dormir, je suis sûr qu'elle a envie de converser avec moi. C'est le bon moment. Je me lève presque illico, évitant tout de même de réveiller les autres ; même si moi et mes deux pieds gauches légendaires frappons un truc avec mon pied. J'étouffe un cri, et je continue ma quête. J'arrive juste à côté du lit de Sïana, que j'inclus presque immédiatement. Il y a deux raisons à cette pénétration de lit : la première, c'est que son partenaire n'est plus là ; du coup, j'ai carte blanche. La deuxième, c'est qu'elle est carrément bonne, et ça, c'est la meilleure raison du monde. Point. « Sïana, est-ce que je peux dormir avec toi cette nuit ? » Elle va me virer, je le sens. « J'ai fait un cauchemar.. » Je prends un air de petit garçon malheureux. Le pire, c'est que c'est pas vrai. Mais bon, je ferai tout pour pouvoir dormir à côté d'une paire de seins. Oui.

Il est tard déjà. Je le sais et pourtant je ne suis pas encore couchée. J'ère dans le bâtiment comme le fantôme de l'opéra. Je ne sais pas où aller et avec qui discuter à une heure pareil. Beaucoup, on déjà été rejoindre Morphée. Après une bonne heure d'errance et de solitude désespérante, je décide qu'il est temps pour moi de rejoindre ma chambre, mon lit. Je passe par la salle de bain où je m'enfonce une nouvelle fois dans la douche. Cela me permettra peut-être de trouver plus facilement le sommeil que les soirs précédents ... Parce que j'ai beaucoup plus de mal à dormir depuis le départ de mon Sven. Je dors mal lorsque je suis seule, je n'ai jamais aimé ça. Je sors de ma douche, enfile mon pyjama qui se résume très simplement à un short et un t-shirt. Dès que ma tenue de nuit est enfilé et mes cheveux peignés, j'abandonne la salle de bain et rejoins la chambre sur la pointe des pieds. Je ne tiens pas à réveiller qui que ce soit, je ne voudrais pas avoir l'un des candidats dans les cheveux pour une bêtise dans ce genre-là. Je rejoins mon lit, me glisse sous les draps en essayant de pas trop le défaire, comme toujours. Ma tête calée dans mon oreiller, j'entends des mouvements dans la pièce. Un candidat est encore réveillé visiblement, tout comme moi. Je l'entends heurter quelque chose qui se trouve sur le sol et soudainement, ma couette se soulève. Quelqu'un vient de se glisser dans mon lit, comme si il lisait dans mes pensées. Comme si il avait su que je ne pouvais pas rester seule une nuit de plus. « Sïana, est-ce que je peux dormir avec toi cette nuit ? » Je reconnais la voix, je sais que c'est Dani. Sa présence dans mon lit ne me gêne pas du tout, au contraire. Je me sens déjà beaucoup mieux. « Oui, bien sûr. Justement, ça me manquait de dormir à côté de quelqu'un ... Je déteste dormir toute seule. » Je lui avoue tout cela à voix basse. Il s'en fout peut-être après tout. « J'ai fait un cauchemar.. » Il cherche à se justifier alors qu'il n'y a aucune raison de le faire puisque sa présence est plutôt appréciée par moi. « Je comprends, reste. » Que je lui murmure doucement. Mais avant de dormir avec moi, il fallait qu'il sache que j'étais du genre collante pendant la nuit. J'ai une tendance exagérée à me coller aux gens avec qui je dors, à mettre mes jambes sur eux. A m'agripper. J'suis vraiment pas un cadeau. Je me rapproche alors de lui, dépose ma tête contre son épaule comme je le faisais avec Sven. « Ça te dérange pas ? » J'espère que non. Vraiment. « Si jamais je me colle un peu trop à toi pendant la nuit, n'hésite pas à me pousser. J'ai tendance à ne pas savoir gérer la place que je prends dans un lit. » Pour le moment, je n'étais pas encore fatiguée alors cela ne me gênait aucunement de parler un peu avec lui. Justement, cela me permettrait peut-être de m'endormir au bout d'un moment.

J'avais eu le temps de penser à tout un tas de réponses de la part de Sïana, lorsque je me suis invité dans son lit. Enfin, même avant de venir la rejoindre j'y avais déjà pensé. Ouais, j'ai toujours été un pervers, envers les filles, mais que visuellement parlant, hein, je suis pas du genre à toucher, tout ça. J'ai du respect pour les porteuses de nichons, voyons ! oui donc, bref. J'avais pensé, que, peut-être, elle me virerait, ou alors, elle jouerait la féministe outrée, en me dénonçant comme étant un pervers sexuel. Ou bien, elle me ferait gentiment l'amour étant consentante à souhait. J'imagine que pour la troisième possibilité, on peut s'arranger. Oui, bon, j'arrête de me la jouer "recherche chatte absolument", parce que clairement c'est pas du tout mon genre, mais alors pas du tout. Bref, au contraire, elle m'avoue que ma présence lui fait, en quelques sortes, du bien. Enfin, en réalité, elle préférait avec quelqu'un ici, que ce soit moi, ou pas. Voilà, sauf que ce soir, c'est moi, et puis demain, ce sera moi aussi et puis après.. hm. Sa réplique me fait sourire, même si dans le noir elle ne le verra pas, enfin, je pense. À moins qu'elle ait des yeux X-truc, on s'en fout. Elle semble agir positivement à ma demande de rester dans son lit, et à vrai dire le coup du cauchemar, il marche du tonnerre. En même temps, il suffit de faire le petit chien battu, et puis d'inviter une histoire, comment dirai-je, abracadabrantesque -ce mot de ouf-, et puis hop, le tour est joué, pas besoin de lutter plus. Mon sourire s’intensifie, et le pire, c'est qu'elle ne le verra toujours pas. Triste, n'est-ce pas. J'ai envie de lui dire que ce sera en quelques sortes ma sauveuse puisqu'elle me sauvera, donc, de l'ennui. Ou alors, si elle était chiante, elle pourrait m'endormir. Mais vu que ce n'est pas son cas, je ne suis pas prêt de dormir. D'ailleurs, elle se permet de poser sa tête sur mon épaule. De toutes façons, je ne l'aurai pas refusée à le faire, hm ! Elle me demande si ça me dérange ; j'étouffe un rire. Et puis, elle continue en disant que je dois la pousser si elle devient trop intrusive dans mon petit espace personnel et vital. Eh bien, écoute, ma jolie, comment te dire, toi et.. tes deux copines, vous pouvez rester près de moi toute la nuit, ça me pose vraaaaiment pas de soucis, haha. « Oh, tu sais, te gênes pas.. » je lâche un rire sur la fin de ma phrase. Non mais comme si j'allais la virer, quoi ! et puis, c'est son lit d'abord, haha. « Tu n'es pas trop triste ? J'ai pas vraiment comprit son geste, toi non plus j'imagine.. » Elle doit savoir de qui je parle, et je m'excuse d'avance si elle ne veut pas en parler.

Dani avait rejoins mon lit en pleine nuit, et je n'avais pas une seconde pensé à demander son départ. Au contraire, ça me rassurait de savoir que je pourrais à nouveau passé ma nuit avec quelqu'un. N'y voyez rien de sexuel, Sven était gay et je n'ai besoin de rien de plus qu'une présence pour compenser son absence. En plus, je l'aime bien Dani ! Et ce, depuis la première fois où je l'ai vu dans ce café et où nous avons vaguement discuter. Il est genre de mec à ne pas se prendre la tête pour rien. J'suis pas certaine qu'il soit hyper gentleman mais ça, j'en ai rien à foutre dans le fond. Il se comporte bien avec moi et c'est clairement suffisant. J'ai pas besoin de plus. Je pose ma tête sur son épaule. C'est dans mes habitudes, et j'ai pas envie de jeter celles-ci aux oubliettes. J'adore être en contact avec quelqu'un d'autre lorsque je dors et c'est pour cela que je dépose automatiquement ma tête sur le corps de mes partenaires de lit. Puisque je ne suis pas non plus la grosse chiante de service, je demande si ça dérange. Et si c'est le cas, j'enlèverai ma tête pour la mettre ailleurs. Comme sur un oreiller par exemple. C'est ce que tout le monde a tendance à faire. « Oh, tu sais, te gênes pas.. » Cool. Ma tête restera donc posée là jusqu'à ce que Morphée m'emmène bien loin. Puis après, je ne serais plus la maîtresse de mes actes. « Tu n'es pas trop triste ? J'ai pas vraiment comprit son geste, toi non plus j'imagine.. » Je saisis directement à qui il fait référence. Je me pince les lèvres un seconde et ferme les yeux. Je laisse le silence s'installer parce que je ne sais pas vraiment quoi lui dire. Je pensais que le jour où Sven devrait quitter le jeu, il m'en parlerait et ça, il ne l'avait pas fait. Alors oui, je n'ai pas compris sons. geste et c'est cela qui me bouleverse le plus. « Je oui ... J'ai été très triste de savoir qu'il avait décidé de partir sans même m'en toucher un mot. Et non. Je ne comprends pas son geste. Je ne sais pas ce qui l'a poussé à partir de la sorte. Mais j'espère le retrouver à la sortie et pouvoir avoir des explications. Même si il ne me doit rien. » ça aussi, j'avais tendance à l'oublier. Il ne me doit rien. Je ne suis pas sa nana, on ne se connaissait pas du tout avant ce jeu et pourtant, j'avais l'impression de mériter plus qu'un dernier regard. Nouveau silence. Je n'aime pas vraiment ça. « Dani ... tu veux bien dormir avec moi tous les jours ? Jusqu'à ce que l'un de nous ai un partenaire ? » Lui murmurais-je alors doucement.