Prime de taré. Les choses s’étaient enchainés tellement vite que mon cerveau mit du temps à tout assimiler en plus de la fatigue qui s’était ajoutée. Des départs, puis en fait non, des appels du téléphone rose, annonçant les mauvaises nouvelles, et ensuite l’annonce de Cupidon. Et pour terminer de « réels départs ». Je ne m’étais pas attendue à autant de rebondissements en un soir. M’enfin au moins ca m’a permit de ne pas m’emmerder vers la fin. D’autant plus quand le prime finit par trainer en longueur. Bref. C’était belle et bien terminé maintenant. J’avais dit au revoir aux éliminés, m’attardant quelque peu sur Maxime que je venais de rencontrer y’avait quelques jours. Je descendis le verre de Vodka servit par la jolie Chloe avant de le poser sur la table et prendre la bouteille en échange pour ensuite me diriger vers l’extérieur. Subitement l’envie de me baigner fis surface. Encore. Moi qui, au départ, ne voulais m’approcher de cet endroit, je m’y retrouvais bien plus souvent que la normale maintenant. Bref. Je marchais dans l’herbe fraiche, laissant tomber le bouchon de ma bouteille, la portant à mes lèvres et buvant une longue gorgée. Je fermais les yeux le temps que le doux liquide incendiait ma gorge puis poussais la porte de la baie vitrée et pénétrais dans la pièce. J’aperçus une ombre indistincte pas très loin, dans l’eau adossé sur le bord de la piscine, puis m’en approchais à pas de loup, m’accroupissais derrière, discrètement avant de murmurer. « J’espère qu’elle est bonne au moins.. » puis je souriais avant de porter une nouvelle fois la Vodka à mes lèvres.

Je manquais presque de m’étouffer en l’entendant. En plus reprenant mes « mots » avec un ton dès plus sec et cassant. (La prochaine fois j'pose un copyright.) Putain mais c’était quoi son problème à ce mec. Après il se mettait en position de victime, le comble. Et dire que j’aurais presque regretté son départ, des clous ouais. « Définitivement toi ! sale gosse » lâchais-je en fronçant les sourcils. Puis il se retourna et me pris ma bouteille, ouais j’ai bien dit MA bouteille, celle que je m’étais cassé les pieds à prendre. Ok, ce ne fut pas une tâche ardue dans la mesure où il m’a suffit de tendre le bras. Bref. Je lâchais un « oh » de réprobation en la prenant d’un geste vif après qu’il eu fini de la souiller de ses lèvres. « Faudra me passer sur le corps pochtron ! » lançais-je en tenant fermement la bouteille, constatant avec comme ahurissement qu’il avait descendu le liquide limpide à grande vitesse en moins de quelques secondes.

La minute d’après son visage se retrouva à se rapprocher du mien et, non, ca ne relevais pas d’une machination de mon cerveau guidé par l’alcool. Puis je fronçais les sourcils perplexe, m’apprêtant à reculer à tout moment. « Je préfère encore rester sobre plutôt que de passer sur toi. » lança-t-il d’une voix qui se faisait suave. Et dans mon hystérie je m’apprêtais à fracasser la bouteille de vodka sur sa face d’hareng mariné mais il s’éclipsa bien trop rapidement. Trouillard. Fuyard. Lâche. Une fois qu’il refit surface, je le toisais de mes iris auburn, je vous jure si un regard pouvait tuer, celui que je lui lançais aurais calciné sur place cet espèce de crétin au sourire béat. Touchée dans mon orgueil ? Non jamais. Je ne le connaissais qu’à peine et il avait le don, le talent, de me faire, à chaque fois, sortir de mes gongs. Le pire c'est que c'était par pur plaisir lisible à travers le sourire plaqué sur son visage et même dans son regard. Putain, infernal comme mec. « Allez, apporte-moi cette bouteille, femme. » lâcha-t-il ensuite alors que j’arquais un sourcil presque outragée l'air de dire "Je te demande pardon". Son air moqueur insupportable m’énervant encore plus alors que j’étais déjà sous alcool, créant en moi des pulsions assassines. Il le faisait vraiment exprès c'était pas possible ! il était maso et adorait voir les gens péter un câble c'était ca ? ou alors me voir hystérique. J’inspirais avant de me relever la bouteille en main, j’avançais lentement vers le bord avant d’y mettre toute ma force et de lui balancer la bouteille. « Tiens la voilà ! Connard ! » hurlais-je ensuite retenant mes mots.

On disait souvent : la colère déchaîne les passions. Non là, la colère engendrait des envies de meurtres. Plus sérieusement, j’étais d’une impulsivité rare –parfois- ou d’une hystérie rare, voire même un peu des deux je vous le concède. Mais c’était surtout quand on me cherchait et là, le fait d’avoir quelques grammes d’alcool en trop dans le sang ne faisait qu’amplifier mon agacement, cette « violence ». Quoique ça ne devait pas être pour me déplaire car inconsciemment ou pas ou encore par simple esprit de contradiction je restais là plantée.
Je regardais la bouteille atterrir dans l’eau et l’eau se mélanger à l’alcool. Putain.. en plus de perdre mon temps avec lui, je venais également de perdre ma boisson. Et je braquais mon regard vers lui. Lui qui éloignait la bouteille, sage initiative, sait-on jamais que je la lui brise sur la tête ou là lui fasse avaler. « Tu viens de ruiner ta seule chance de pouvoir coucher avec moi. » répondit-il avec amusement alors que j’arquais un sourcil, l’envie de rire me prenant soudainement. C’était ridicule, il me prenait pour qui ? Une catin, il se foutait le doigt dans l’eau ou ailleurs, c’était au choix. Et je ne me gênais pas pour rire. Sa remarque me passant bien au dessus, comme si, se taper un mec absolument insupportable et imbu de lui même de son genre était un privilège. La blague. Et puis, chien qui aboie ne mord pas comme on dit. « J'préférerais encore rester frustrée que tu ne me touches. » lâchais-je ensuite. Je savais que ça lui passerait tout aussi au dessus ou qu’il afficherait son air moqueur avec ce petit sourire amusé, c’est que je commençais à le cerner le fourbe. Puis je l’observais faire quelques brasses pensive avant qu’il ne crache encore de son venin. « Et ferme la baie en partant. » « Comptes sur moi ouais » rétorquais en allant ouvrir en grand la baie vitrée, la laissant ainsi, grande emmerdeuse je l'avoue, puis alla m’asseoir au bord de la piscine, plongeant mes jambes dans l’eau chaude. Esprit de contradiction bonjour. Une putain de bourrasque s’engouffra par l’ouverture que j’avais crée et je frissonnais. Ok, je me serais volontiers barrée mais le fait qu’il me l’intime, lui, c’était tout bonnement hors de question.

Rafael écoutait Rusty répondre qu’elle préférait encore restée frustrée plutôt qu’il ne la touche. Il en doutait franchement. Non, il ne la croyait vraiment pas. Elle disait sans doute cela pour se donner bonne contenance mais il était clair que si Rafael voulait s’accaparer d’elle, alors n’aurait aucune difficulté à le faire. Que ce soit elle, ou une autre d’ailleurs. Ainsi, l’espagnol ne répondit que par un sourire moqueur, montrant qu’il ne la croyait pas une seconde. Enchainant sur le fait qu’elle s’en aille, la jeune femme ne l’entendit pas de cette oreille et encore une fois, ce fut assez prévisible mais pas déplaisant. Après tout, la voir dans cet état là, c’était bon. Au moins, il ne la laissait pas indifférente, mais ce n’est pas comme s’il en aurait douté. Rusty, donc, se rendit près de la baie vitrée et contre toute attente, elle l’ouvrit en grand avant de revenir vers la piscine. « C’est malin. » Grommela-t-il contre la candidate qui n’en faisait qu’à sa tête. Alors que ses jambes trainaient dans l’eau, le vent s’engouffra dans la pièce chauffer, c’est pourquoi Rafael préféra encore se réfugier sous l’eau chaude de la piscine, laissant la demoiselle prendre froid toute seule. Il émergea ensuite quelques instants plus tard, assez proche de la demoiselle, du moins, de ses longues et fines jambes. D’ailleurs, afin qu’elle ne puisse pas lui donner de coups de pieds, Rafael posa ses mains sur les chevilles de la candidate. « Tu comptes attraper la crève par fierté ? » Et dans un sourire en coin plus que douteux, les mains du bel espagnol remontèrent doucement sur sa peau de plus en plus froide. Finalement, il s'espaça une nouvelle fois de la demoiselle mais ne la quitta pas du regard.

Putain qu’il faisait froid dans ce pays. Je frissonnais à nouveau en sentant le vent frais dans mon dos, si ça continuait c’était moi qui irait fermer la baie vitrée pour mon propre confort, mais non je restais plantée, regrettant en fait ma vodka. « C’est malin. » l’entendis-je grommeler et je ne relevais pas puis il disparut de mon champ de vision. Je clignais des yeux plusieurs fois, me disant que c’était la dernière fois que je buvais ce délicieux alcool si en plus de me tourner la tête, il me faisais avoir des hallucinations. Je scrutais la piscine quelques instants avant de laisser tomber en regardant au loin, le paysage au travers de la baie vitrée. Quelques minutes plus tard, il refit surface, non loin de moi, de mes jambes disons, je fronçais automatiquement les sourcils, sur la défensive alors qu’il posait ses mains chaudes sur mes chevilles. J’affichais alors un air perplexe, c’était quoi le problème maintenant ou plutôt il avait quoi derrière la tête au juste. Il faisait parti de ses gens qui soufflait le chaud et le froid constamment ? Le genre lunatique à souhait ? Il m’intriguait.. en fait, non il n’y avait rien d’intriguant dans son caractère, c’était clair comme de l’eau de roche, c’était juste sa façon d’agir qu’était pour le moins étrange, bizarre. Lui même ne devait pas savoir ce qu’il faisait, j’en mettrais ma main à couper. « Tu comptes attraper la crève par fierté ? » lâcha-t-il ensuite en affichant un petit sourire carnassier au coin des lèvres, je braquais ensuite mes prunelles auburn dans les siennes tentant de comprendre, genre il se souciait que je puisse tomber malade ou pas, pendant que ses mains remontaient lentement sur mes jambes, le contact chaud/froid me fis ensuite frissonner. Par ailleurs, il marquait un point là, je devais l’avouer, cependant je me doutais aussi que c’était pour m’attirer dans l’eau. Pervers. Puis il se recula de nouveau me fixant de ses iris noisettes. Je soupirais ensuite jetant un coup d’œil rapide à ma robe, puis glissais lentement dans l’eau. Tant pis. Ce n’était pas comme si j’en manquais. Et je me mis à nager, du moins, quittais le rebord gardant néanmoins une espèce de distance de « sécurité » avec Rafael. « Ne crois va pas croire que je t’ai rejoint dans l’eau pour te faire plaisir ou quoique ce soit d’autre » lançais-je railleuse ne le quittant pas des yeux avant de disparaître sous l’eau histoire de finir mon immersion puis émergea de nouveau. En fait, ça m’écorcherais l’âme d’aller lui faire penser que je me soumettais à ses envies, ce qui était bien évidemment faux mais mieux vaut prévenir que guérir. Je suis un esprit libre.