Il ‘était tard encore une fois et je n’avais pas encore fermé l’œil, du moins, je n’y arrivais pas. Toute façon je vivais la nuit alors. Ouais bon non, mais y’avait un truc qui faisait que j’avais la flemme de dormir. A vrai dire, la nuit était un moment où on pouvait faire pleins de choses plus drôles que pendant le jour. Non, la nuit était définitivement un moment de la journée dès plus attractif, peut être parce qu’il faisait sombre, peut être parce que ça créait une espèce d’atmosphère flippante. Bref. Je traînais encore dans la maison, vêtue d’un simple et large t-shirt qui me servais de pyjama, j’allais vers la cuisine, fouillant dans les placards histoire de me mettre quelque chose sous la dent. A la place, je trouvais une bouteille de vodka. Doux Jésus, c’était mon jour de chance, et mes yeux pétillèrent alors qu’un sourire béat s’étirait sur mes lèvres. Parfait ! J’attrapais donc la bouteille et l’ouvrait, ne prenant pas la peine d’attraper un verre et buvant à la bouteille directement. Puis me dirigeais vers le salon, où je m’affalais sur le canapé. Ok fin de soirée en tête à tête avec la vodka. J’avais déjà connu mieux. Anyway, et je portais la bouteille contre mes lèvres et en buvais une longue gorgée..

Toujours dans le noir, éclairée par la lumière naturelle qu’était la lune, assise en tailleur sur le canapé. Je sentais le liquide me brûler la gorge à chaque nouvelle gorgée et grimaçais à chaque fois que je finissais par avaler. Cependant, je continuais de faire descendre le volume de celui ci dans la bouteille. J’entendais quelques bruits de pas provenant de l’étage et n’y accordais guère plus d’attention jusqu’à ce qu’une silhouette se dessine, que les contours n’en devienne que moins flou, mes yeux avaient beau s’être habitué à l’obscurité j’avais quand même eu besoin de quelques secondes pour reconnaître complètement la personne. Franz. Dont la voix s’éleva ensuite. Un petit instant de déprime? Tu ne pensais pas garder cette bouteille pour toi toute seule? dit-il en affichant un grand sourire, ses dents blanches contrastant avec l’obscurité dans laquelle la pièce était plongée ou plutôt ressortant le plus et j’affichais à mon tour un sourire. « Du tout, du tout. Plaisir simple nuance » répondis-je en souriant portant de nouveau la bouteille à mes lèvres. Moi déprimer ? C’était si peu mon genre et encore plus me noyer dans l’alcool. Non je trouvais ça trop lâche, trop facile, quand je déprimais je préférais emmerder le monde, bien que ceci je le faisais aussi quand j’étais de bonne humeur.. Anyway. « Partager ? Le mérites-tu réellement ? » ajoutais-je mutine. Puis il disparut et revint une bougie à la main, l’alluma et s’installa en face de moi. J’eus le loisir de détailler son apparence, sans bloquer sur un détail qui attira particulièrement mon regard : sa doudoune légèrement ouverte laissant apparaître sa peau et en l’occurrence son torse musclé. « Tu as une idée pour nous faire oublier l'heure? » dit-il me sortant de mes contemplations échappant un « Hein » de surprise. Une idée disait-il.. humm.. toujours. « Je n’ai jamais, ou très rarement du moins, vu un torse aussi bien dessiné. » répondis-je en lui lançant un petit clin d’œil avant de lui tendre la bouteille de Vodka. Ok. Le principe du jeu était aussi simple qu’un « bonjour ». Il suffisait de commencer par la formule « je n’ai jamais » et dire ce que justement nous n’avions jamais fait. « Je n’ai jamais … » commençais-je histoire de lui faire comprendre le jeu sans avoir à lui expliquer les règles explicitement, sans pour autant finir ma phrase, aucun truc ne me venant -pour l'instant- à l'esprit.

Du tout, du tout. Plaisir simple nuance

Et je la comprenais bien. Lorsque j'étais encore à Dubin ou même à Vienne, l'alcool était un curieux élixir que je me plaisais à consommer, parfois avec excès. Friand des joies qu'il offrait, je concevais largement que Rusty puisse en boire par simple plaisir, les possibilités d'y goûter se faisant beaucoup plus rare dans la maison. Je remarquai alors que je détaillai la jeune fille du regard, attentif aux traits de son visage à la lueur de la bougie, que celle-ci ne cessait de... comment dit-on, me mater sans gêne apparemment. Un léger sourire satisfait se dessinant sur mon visage, je fis mine de ne rien remarquer, déposant ainsi ma joue dans la paume de ma main pour mieux l'observer de la tête à ses jambes nues.

Je n’ai jamais, ou très rarement du moins, vu un torse aussi bien dessiné.

Elle me tendit la bouteille alors que je rougissais légèrement au compliment, lui rendant son clin d'oeil avant de faire tourner le contenu du récipient sur sa paroi, un large sourire envieux sur les lèvres. Depuis combien de temps n'y avais-je pas tremper les lèvres? J'en venais presque à me demander quel goût il avait. Je levai la bouteille en l'air alors, faisant mine de réfléchir un bref instant.

Je n'ai jamais... jouer à ce jeu avec une aussi charmante damoiselle.

Dans un rire grave, j'avalai une rasade aussitôt avant de souffler en secouant la tête sous l'effet plus que bienfaiteur de l'alcool sur mon corps. Je lui tendis alors la bouteille, plein de malice.

Je continuais de l’observer sans gênes apparente. Evidement, pourquoi me gênerais-je dans la mesure où il s’exhibait de son plein gré, s’il était pas content il n’avait plus qu’à fermer sa doudoune, ou m’arracher les yeux. Quelques minutes son regard balayait à plusieurs reprise ma silhouette et je souriais, l’impression d’être plus ou moins tous de la même trempe dans ce Nid.

« Je n'ai jamais... jouer à ce jeu avec une aussi charmante damoiselle. » rit-il avant de porter la bouteille à ses lèvres avant de me la tendre. Je me relevais histoire de l’attrapais et retournais à ma position initiale. « Mieux vaut tard que jamais » répondis-je presque au tac au tac en lui lançant un nouveau clin d’œil et buvant une gorgée de cette divine liqueur.

« Je n’ai jamais vu un homme rougir à un compliment ici ! » m’exclamais-je ensuite presque moqueuse en arborant un large sourire, remarquant que ces joues avaient pris une petite teinte rosée néanmoins bien visible à la lueur de la bougie et des rayons lunaires. Ouais c'était bien le premier, la plupart étaient soit tous des machos finit, parfois même refoulés, des égocentriques imbus de leur propre personne. « Mais je ne t’en fais pas cher Franz, ça te donne un air à croquer » ajoutais-je malicieuse en reportant la bouteille contre mes lèvres. L’alcool faisait-il effet ? Je racontais des conneries à longueur de journée et puis non c'était encore bien tôt même en ayant le ventre vide, je vous assure, hum… et puis comme je me plais à le scander : mon foie a apprit à s’auto gérer depuis le temps.. –sans compter les ratés...-

C’en était trop mignon, mais pourquoi il rougissait comme ça ? Etait-ce pathologique ? Je le dévisageais rire nerveusement et un sourire fleurit sur mes lèvres. J’allais continuer de lui balancer des compliments jusqu’à ce qu’il prenne un air pivoine le mignon et je souriais de plus belle, les effets de l’alcool commençant à sérieusement se faire sentir : la chaleur, la vue, les conneries.

« Tu cherches vraiment à m'avoir par les sentiments chère Rusty? Je me demande si je devrais jouer avec toi désormais... » répondit-il amusé. « Le jeu c’est la vie » dis-je au tac au tac lui lançant un fin clin d’œil. S’il n’y avait plus de jeu mais surtout des personnes pour y jouer c’était la mort de l’esprit.. la mort du mien notamment. Et je lui tendis la bouteille de cette divine liqueur avant de me caler un peu plus confortablement sur le canapé.

« Je n'ai jamais... huuuuum, c'est compliqué étant donné que j'ai fais beaucoup de choses. Ahah! Non sérieusement, je n'ai jamais fais de films coquins. » annonça-t-il en prenant une nouvelle gorgée et j’éclatais de rire. « Pourtant ce n’est pas le physique qui manquerait n'est-ce pas » Et toc, encore un compliment, allez mon petit montre moi encore tes petites joues rosées. Je souriais à nouveau et afficha un air pensif. « Moi non plus d’ailleurs » lâchais-je en fronçant les sourcils et ce n’était certainement pas demain la veille que j’allais m’y mettre, non j’avais trop d’orgueil et tenais trop à ma dignité. Passons. « Je n’ai jamais… » commençais-je pensive, mes traits se crispant sous la réflexion, pendant qu’il me tendais à nouveau la bouteille. « Je n’ai jamais… hmmm.. » les choses ne me venais pas, j’avais fais plein de choses, mais de là à se vanter d’avoir tout fait… pas sur. Je tendis ma main dans l’espoir d’attraper la Vodka, la sentit entre mes doigts, je fermais ceux ci avant qu’il ne la tire vers lui, que je la lâche et que finalement il me la tende de nouveau rapidement, trop rapidement, que je n’eus le temps de réagir et que le liquide se déversa sur mon t-shirt. « Noooon ! » m’exclamais-je en remettant la bouteille dans le bon sens, sauvant ce pauvre liquide. « .. vu quelqu’un d’aussi vite bourré » le taquinais-je néanmoins, posant la boisson sur la table. « C’est malin… hé mon t-shirt vire au transparent maintenant ! Ta faute » fis-je en braquant mes yeux vers le sien, l’air accusateur avant de laisser échapper un rire cristallin.

Il éclata de rire et je lui souris simplement en haussant les épaules. « Il y a un début à tout comme on dit. » dit-il ensuite la perversité suintant d’aussi bien ses paroles que de son corps lubrique. « Mouais » fis-je peut convaincue. La voie des films x étant loin d’être une vocation pour ma part, j’avais d’autres idylles bien plus amusantes que tourner un film de la sorte.

La vodka imbiba ensuite mon vêtement, d’un la gaspillant puis de deux souillant mon magnifique t-shirt Rolling Stones. Je failli verser une larme –joke- quand la bouteille se vida de moitié dans le vent, les boissons alcoolisées se faisant déjà rare mais si en plus on s’amusait à les foutre en l’air ! Merde quoi. « Je suis sin-cè-re-ment désolé, je suis pas aussi maladroit avec mes mains en temps normal, c'est étrange » Tsss, heureusement qu’autre chose rattrapais sa « maladresse ». Je soupirais avant de lui sourire. Tant pis. Je m’en remettrais.. pour cette fois. Et il me tendis, en parfait gentleman, sa doudoune et je lui décochais un sourire encore plus rayonnant. Double « plaisir » un pour moi, l’autre pour mes yeux. « Quelle initiative, tu as fini par céder et me faire un semi strip-tease » le taquinais-je de nouveau tout sourire, la vodka me faisant presque parler, sachant que j’aurais été tout aussi capable de lui sortir ceci alcool ou pas. Mais disons qu’avec cette divine boisson cela sortait plus spontanément, plus rapidement. Whatever. J’enfilais donc sa doudoune un sourire aux lèvres. « Thanks » ajoutais-je. « Eh bien rassis toi ! … A moins, que tu n’aies peur que je ne te sautes dessus désormais » dis-je ensuite d’un air malicieux en le voyant comme « bloqué » debout. Ce n’était pas vraiment mon intention mais les conneries fusaient toutes seules sans que je ne puisse les contrôler désormais, l’heure et la vodka plus la fatigue étaient des facteurs décisifs.

« Je n’ai jamais vu un homme matter sans autant de retenue ! L’hôpital qui se fout de la charité ! ton pantalon mec ! » m’exclamais-je alors, le lui ordonnant presque, restant néanmoins dans le jeu, en voyant ses iris chocolats me passer au rayon X malgré la doudoune. Certes, j’en faisais autant mais j’étais plus discrète, c’était certain. Puis je le regardais engloutir nos, mes, restes de Vodka, l’air ahurie, les yeux comme deux énormes soucoupes. « Tu vas me le payer Franzine ! » fis-je en me levant, lui faisant face, le « toisant » de mes centimètres en moins comparé à lui. Juste comique.