Cette pièce de vérité était tout simplement pitoyable, il y a de cela quelques semaines, accompagnées d’Enora nous avions mis les pieds ici et aucune d’entre nous n’avait pu contenir sa déception. Okay je m’étais peut-être imaginée un scénario trop abracadabrant mais que voulez-vous que je vous dise, une pièce très lumineuse, quasi aveuglante pour trois pauvres rangées de sièges digne d’un tribunal de village ce n’était pas vraiment intéressant. Au final cette pièce n’apportait vraiment rien à l’aventure et pourtant, allez-savoir pourquoi mais le destin m’avait conduit à ramener mes miches dans le coin. Nadan était déjà là, je soupirais approchant de lui un peu remontée par rapport à l’épreuve de la Saint Valentin. « Je tenais à te dire merci pour ton effort à la Saint Valentin… Ce fut très agréable pour moi !!! »

A peine étais-je repérée que Nadan se laissait aller à un grognement qui ne présageait rien de bon, je n’y prêtais pas attention n’étant de toute manière pas suffisamment proche pour pouvoir comprendre ce qu’il était en train de dire, probablement une insulte qui m’importait peu. Approchant je ne pouvais pourtant pas me retenir de lui foncer dedans, même souffrante j’avais fait l’effort de venir à ce maudit rendez-vous que Cupidon avait organisé pour nous, toute la semaine dernière j’étais malade comme un chien et je m’étais pourtant déplacée, Nadan n’avait rien fait et je ne savais pas pourquoi, peut-être que nous avions eu de légers différents mais ce n’était pas une raison pour être un tel connard avec moi. « Pour moi aussi, je te rassure. » Je levais les yeux au ciel décidant de ne pas rentrer dans son jeu cette fois-ci, il pouvait toujours courir. « La grâce a eu pitié de moi quand elle a vu avec qui je devais passer ma St-Valentin, et m'a rendue malade juste pour m'épargner une longue soirée insipide avec toi. » Je soupirais, il était vraiment le dernier des cons et je crois qu’il ne s’en rendait même pas compte. « Une chance pour moi, tu es plutôt barbant comme mec ! » Comment arranger les choses alors qu’il me tendait des perches ? Je n’en savais rien.

« Je te l'accorde. » Et le NRJ music awards du mec le plus con revient à… NADAN. Je soupirais, si Mickey avait su m’intriguer suffisamment pour que je passe au-dessus de l’animosité qui m’animait le concernant ce n’était pas du tout le cas pour Nadan, je ne voyais rien qui me donnait envie de lui accorder une chance de me prouver qu’il n’était pas celui que j’imaginais, c’est bien simple la seule tentative n’avait même pas eu lieu puisqu’elle avait eu le même effet qu’un pétard mouillé à la Saint Valentin. « On est jamais resté dans le même pièce plus de trois minutes, comment peux-tu dire que je suis barbant? » Il savait trouver les arguments qui tuaient, soupirant une énième fois je répondais du tac au tac plus calmement. « Au cas où tu n’avais pas compris, ceci est un jugement sans la moindre objectivité. Tu ne m’as jamais laissé voir autre chose de toi que de la stupidité, alors oui c’est une supposition. »

C’est tellement impensable par rapport à ma personnalité que je me surprenais toujours à éprouver une telle haine envers lui. Dans toute cette histoire j’avais ma part de responsabilité, c’est bien moi qui avait ouvert la porte des toilettes bien trop vite et trop fort sur le pauvre Nadan mais c’est réellement sa réaction qui était à remettre en question maintenant. Il était hargneux, pire qu’un chien attaché et affamé depuis des jours dans un jardin miteux sous la pluie à la différence que, dans ce cas-là j’aurais éprouvé une certaine pitié que je n’avais clairement pas pour le beau brun. « Non, décidément, je ne te comprends pas. » Je levais les yeux au ciel, une tête à claques comme je n’avais pas eu l’occasion d’en voir depuis très longtemps déjà. « N’essayes pas de comprendre, ça risquerait d’être trop complexe pour toi. » Un silence s’installait pendant un moment, vous voyez le genre de blanc vraiment gênant. « Bon, je vais nous prouver que je suis le moins stupide des deux, et faire un effort : je te prie de m'excuser pour les paroles qui ont pu te... comment dire... froissées. » Son ironie m’agaçait mais je décidais de passer outre, j’étais plus adulte que lui. « Je m’excuse de t’avoir fait bouffer la porte des toilettes le premier soir et d’avoir répondu alors que tu m’agressais puisque l’erreur ne te semblait, sur le moment pas humaine. » Non, je ne saurais probablement jamais être gentille et rabattre mon caquet pour des excuses.