PALOMA

Le dos collé contre le mur j’observe. Je l’observe pour être exact. Ses cheveux, son regard félin, ses lèvres charnues. Ça me perturbe. Enfin, ça ne me perturbe pas réellement parce qu’il m’en faut bien plus pour perdre mes moyens, disons plutôt que je suis perplexe. C’est elle, mais ce n’est pas elle. Son apparence m’est familière, mais il y a quelques détails qui me font sérieusement douter. Je crois que c’est une question d’attitude. De position peut-être ? Elle me semble plus petite, moins agile. Différente en somme, pourtant la ressemblance est suffisamment troublante pour m’avoir marquée au premier coup d’œil. Je pense qu’il s’agit de la même jolie poupée fragile et forte à la fois que je ne connais que derrière un écran. A moins que ce soit son doppelgänger, une version différente de l’originale qui évolue dans un tout autre monde. C’est bizarre de la voir ici, dans un lieu aussi abîmé par le quotidien qu’un panneau d’affichage insipide. Habillée aussi. Bien trop de tissus sur le dos pour que je parvienne à me faire une idée sur son identité. Je la fixe, l’œil morne, bien qu’intérieurement ma curiosité soit à son paroxysme. Je ne comprends pas. Voilà, c’est tout. Parce que je sais que je l’ai déjà vu, mais je ne m’explique pas ce qu’elle peut venir faire ici. Elle s’approche, contemplant les différents bouts de papiers épinglés au mur. Ce dont j’aurais besoin, c’est d’un second avis, mais c’est plus compliqué qu’il n’y parait de trouver la bonne personne, celle capable de satisfaire mes interrogations. Déjà parce que tout le monde ne possède pas le savoir nécessaire dans le domaine exigé et aussi parce que je ne me vois pas aller poser la question qui me brûle les lèvres au premier venu. Elle fait encore quelques pas dans ma direction, me permettant de bénéficier d’une vue exemplaire sur ses traits et sa silhouette. Je fronce les sourcils, puis me décide enfin à sortir lentement mon téléphone de ma poche. Sans la moindre gêne, je ne prends pas la peine de m’exécuter dans la précipitation dans le but de passer inaperçu. Je m’en fous. Je m’en fous tellement que je ne cille pas quand le bruit signifiant la prise d’une photographie retentit dans la pièce. Le bras encore dressé, j’observe le résultat me demandant si l’angle de l’image est assez satisfaisant pour que mes quelques potes à qui je compte l’envoyer puissent confirmer enfin mes doutes. Je range l’appareil dans mon jeans et note par la même occasion que la jeune femme m’observe. J’hausse les épaules négligemment. « Quoi ? » Quoi, on ne peut plus prendre en photo des inconnus pas si inconnus que ça quand ça nous chante ?

C'est la fin de la journée. Une journée longue et éprouvante, bien loin de l'amusement promis par Raquel pour la trainer jusque ici. Non contente de passer son audition et de se casser ensuite, ladite copine a eu le toupet de lui vendre le fou rire du siècle dans une espèce de réalité parallèle peuplée de gens bizarres. Le mix parfait entre étude sociologique et one man show désopilant, qu'elle a osé dire. Paloma a compris trop tard que tout ça, c'est des conneries. Elle a certes fait des rencontres intéressantes qui la marqueront un temps avant d'inexorablement disparaître mais n'est pas parvenue à regarder le tout de haut, avec le détachement nécessaire à une bonne tranche de rigolade. Elle est sans doute moins vache que Raquel, plus sensible aux autres ou seulement moins public, elle sait pas. Chez elle, ça n'a pas fonctionné c'est tout. Ce que Paloma ressent en se dirigeant vers la sortie c'est la sensation d'avoir dégueulé ses tripes à la gueule des casteurs, ni plus ni moins. Elle si peu loquace généralement, un peu secrète, plutôt aérienne, a ouvert la bouche pour ne plus la refermer, déversant des années d'existence dans le seul but de les voir amplifiées, déformées, réutilisées contre elle pour divertir des millions de personnes devant leurs postes de télévision. Paloma est fatiguée. Faut pas croire, ça creuse de plonger dans son passé, dans tout ce qu'on voudrait oublier et de ressasser la merde devant l'oeil torve d'un mec impassible. Elle est fatiguée, elle a faim, elle a froid et elle se sent nauséeuse. Alors quand en partant elle tombe devant le panneau d'affichage, elle pile tout net et jette un coup d'oeil aux annonces. Entre celles de la production, elle cherche... quoi, elle sait pas vraiment. Quelqu'un qui propose un covoiturage, une tournée au pub d'en face, n'importe quoi plutôt que retrouver sa chambre d'hôtel aseptisée et ronger son frein jusqu'au lendemain. Paloma est d'un naturel sociable, ouvert et enthousiaste mais y'a toujours un voile de mélancolie qui l'entoure. Il est facile de le contourner, il suffit d'une rencontre mais il a pas son pareil pour revenir l'envelopper avec la même aisance. Plongée dans sa quête, elle prête pas vraiment attention à l'homme qui la regarde fixement. Elle a tellement l'habitude de scruter les autres avec une intensité accrue que se voir rendre la pareille ne la trouble plus. Elle considère seulement que dévisager quelqu'un, c'est regarder vraiment au lieu de voir. Pour sûr, Paloma peut pas se douter que ce constat ma foi optimiste ne s'applique pas vraiment à l'individu, ce serait trop beau et sa vision poétique de la vie s'accompagne malheureusement souvent d'un brin de naïveté. C'est le bruit d'un appareil photo qui l'extrait de sa contemplation et quand elle relève la tête, c'est pour tomber sur le bras tendu d'un inconnu. Dans sa direction. Elle le fixe à son tour avec une perplexité certaine - sans animosité - et attend qu'il s'exprime. Pas forcément pour se justifier juste pour, elle sait pas, peut-être rendre ce moment légèrement moins gênant. Mais il a pas l'air de vouloir l'aider et son "quoi" très éloquent a le don d'orner le visage de Paloma d'une moue narquoise. « C'est une forme bénigne de fétichisme ? » Répondre à une question par une autre, c'est un peu sa spécialité. Pour se montrer plus explicite, Paloma désigne d'un signe de tête son téléphone portable avant que ses lèvres carmins ne se retroussent dans un sourire fugace. Un peu forcé. Prendre des inconnus en photo, ça peut être un hobby, une forme d'Art, un truc qu'elle pourrait comprendre et respecter. Mais généralement, on demande leur consentement avant, sinon c'est plus qu'une pathologie légère. Enfin c'est ce qu'elle en dit. Mais après tout, ce type est peut-être le signe qu'elle attendait et l'occasion de ne pas se retrouver seule avec elle-même... Du moins, pas dans l'immédiat.

Je ne l’accueil pas avec une sympathie à toute épreuve. En fait, maintenant que j’ai ma photo, j’en ai un peu plus rien à faire d’elle, même si je l’ai fixée pendant un bon petit moment jusqu’à maintenant. A la place j’analyse son image qui s’affiche sur l’écran de mon téléphone, levant juste un œil quand elle s’adresse à moi. « Je les collectionne. » je lâche dans un rictus, alors que je me replonge sur l’appareil que je tiens entre mes doigts pour pianoter frénétiquement sur les touches. Je sais exactement à qui m’adresser pour résoudre mon problème, la faute à une jeunesse passée sans la moindre intimité et une vie en collectivité. Je termine d’écrire mon message, j’appuie sur envoyer et quand je me redresse, elle est encore là, sans doute curieuse face à mon attitude. Je sais bien que ça peut paraître étrange, mais quand on sait plus tant que ça. Et elle, elle sait, pas vrai ? Entant que protagoniste principale, elle doit savoir. Tout comme moi je sais, parce que je suis un fin connaisseur dans ce domaine. Je ne suis pas un fétichiste, ce n’est pas mon genre. Je ne suis pas un psychopathe, mais je ne suis pas non plus un artiste ou un sociologiste. En fait, je suis un petit branleur. Littéralement, mais je ne m’en sens pas particulièrement honteux. Disons que c’est naturel. Je plaisante plus qu’autre chose, toujours prêt à déstabiliser mon prochain afin d’asseoir un certain avantage sur ce dernier. « J’en ai déjà quelques-unes… » je reprends avec mon sourire de connard notoire, lui offrant maintenant que j’ai terminé mon petit bordel mon attention pleine et entière. Je détaille sa bouche plus précisément, quittant son regard qui n’est pas forcément la partie de son anatomie qui m’est la plus familière, bien qu’il ne soit pas totalement inintéressant. Pour le moment, je suis surtout en phase d’analyse. Je m’amuse avec elle, l’un de mes malheureux travers que j’ai du mal à passer à la trappe, bien que je suis censé être tout doux et tout gentil vis-à-vis de mes adversaires. Ceci dit, puisque nous ne sommes pas encore en concurrence dans le jeu, j’imagine que je peux me permettre ce léger écart. « Clara Morgane, Katsuni, Tera Patrick… » j’énumère soudainement plus sérieux, tandis que je plante mes yeux dans les siens en essayant d’y lire sa réaction. Maintenant, j’aurais l’air bien con si je fais erreur sur la personne, mais je ne crois plus me tromper depuis que je l’ai en face de moi. En l’imaginant nue, les seins effleurant ses draps, ses cheveux se collant sur son front, ça fonctionne tout de suite. Je la vois. « Du coup je veux bien ton nom pour l’ajouter à mon palmarès. » je reprends d'un ton très sérieux comme si ma requête était des plus normales. Comme s'il était fréquent pour elle de se voir confronter à des clients de ses films n'éprouvant pas la moindre gène à l'idée de passer pour le petit pervers du coin. Parce que c’est ça l’élément le plus dramatique de toute l’histoire, ne pas connaître l’identité de la demoiselle que j’ai en face de moi, alors qu’elle m’a déjà aidé plus d'une fois sans le savoir dans une situation bien précise.

« Charmant » ironise Paloma d'un filet de voix trop bas et doux pour être véhément quand l'inconnu prétend collectionner les photos. Elle n'ajoute rien, ignore comment poursuivre la conversation avec un homme aussi déroutant, surtout lorsqu'il a l'air plongé dans son téléphone. Y'a quelque chose sur lui, en lui (?) qui la met un peu mal à l'aise sans savoir ce que ça peut bien être. C'est le genre de truc qui se commande pas, comme la nuque qui picote sous les assauts d'un regard scrutateur. Paloma n'est pas aisément intimidée mais parfois ça se contrôle pas et cette nonchalance supérieure et irrespectueuse qu'il lui sert lui en rappelle une autre. C'est sans doute ça, le coeur du problème. Avoir déversé ses tripes devant un jury, être plongée dans le passé et ainsi, en discerner des réminiscences déroutantes partout. Parce que Paloma, elle sait pas. Elle ignore ce que l'inconnu fait, à quoi il joue, ce qu'il sous-entend. Par naïveté sûrement, par pudeur, mais le résultat est là ; elle se doute de rien. Ce genre de situation surréaliste lui est jamais arrivée parce qu'internet est immense et rempli de trucs de cul. C'est une façon de limiter les dégâts, de se conforter dans des chimères optimistes et de jouer à l'autruche. Et puis, Paloma n'a qu'une vague idée de la situation, elle connaît la partie émergée de l'iceberg et ignore le reste. Elle sait seulement ce qu'on lui a dit à demi-mot et autant dire que c'est pas grand-chose. Pour elle, rien n'est sorti du cercle des intimes de son copain. Il était peut-être tordu, déviant, extrême, blasé et insatiable mais même après une thérapie et des années à se l'ôter du coeur comme une épine, Paloma ne parvient pas à le voir comme on le dépeint et comme il est. Aslam est toujours comme une termite sous sa peau, un parasite qui ronge les fondations sans qu'elle ou personne ne s'en inquiète parce que c'est du passé. Mais à terme ça cause des dégâts irrémédiables et quand on s'en rend compte, il est trop tard. Le sourire de l'inconnu pue la suffisance et un truc de mauvais augure mais elle encaisse sans comprendre. Elle encaisse jusqu'à ce qu'il cite des noms et là, elle comprend. C'est brutal comme prise de conscience et Paloma a l'impression de se manger un coup de poing dans l'estomac, un truc qui coupe le souffle et laisse groggy. Il la fixe et pour une fois le regard qu'on pose sur elle la dérange parce qu'elle se sent toute nue sous ses prunelles glaçantes. « J'imagine que c'est pas la peine de nier... » rétorque-t-elle après des secondes d'un silence de plomb, le genre à lester ses épaules, son palpitant qui bat la chamade et son estomac. Paloma essaye de rester calme, détachée, mais y'a sa voix suave qui la trahit parce qu'elle s'écorche contre sa gorge sèche. Elle baisse pas les yeux et c'est bien le seul truc qui tient encore le coup chez elle. Le regard neutre qu'elle pose sur l'inconnu. Paloma le fusille pas du regard, elle laisse pas non plus ses yeux flancher sous le trouble, parce que tout ce qu'elle ressent, au fond, il en est pas responsable. La seule responsable, c'est elle. Elle et son amour naïf, aveugle pour un manipulateur, elle et son incapacité à mettre des barrières, à dire non, à dire stop, à lui gueuler qu'il était complètement siphonné et qu'il avait qu'à aller se faire foutre. Elle. « T'es con. » C'est tout ce qui lui inspire sa requête. Une insulte minable même pas crachée mais plutôt soufflée, une absence totale de répartie parce qu'il lui a coupé la chique. « Elle avait pas de prénom mais moi c'est Paloma. Satisfait ? » Paloma s’exécute malgré tout avec docilité parce qu'elle ignore comment réagir et quel comportement adopter pour limiter les dommages. Il a le dessus sur elle, et il le sait. C'est la première fois qu'elle est confrontée à cette situation et elle est mal-armée face à lui. Elle est sûre que la scène ferait marrer sa mère, qui répète à qui veut (ou non) l'entendre depuis l'enfance que Paloma est mal-armée contre les difficultés de la vie. Qu'elle n'a rien d'espagnol, qu'il lui manque une grande gueule et un tempérament de feu, que les gens comme elle sont trop fragiles, juste bons à se casser la gueule et et à tomber jusqu'à la fin. Jusqu'à présent, elle en a toujours ri sous cape, Paloma, parce qu'elle savait que c'est faux. Là, elle ne sait plus quoi penser et son absence de combativité la mine, mettant le point final à une journée plus morose que prévue. « S'astiquer devant un porno c'est pas un truc de mal-baisé normalement ? » qu'elle demande le plus innocemment du monde, la voix neutre et son minois de poupée d'une sobriété exemplaire, si ce n'est la lèvre charnue qu'elle coince entre ses dents pour éviter qu'elle ne la trahisse en tremblotant. Paloma cherche pas des noises, c'est une vraie question (et une façon de dévier la conversation sur lui) ; l'inconnu n'a rien à voir avec ceux qu'elle imaginait mater ce genre de trucs. Parce que pour elle, l'amour ça se fait, ça se regarde pas et à part les puceaux, les impuissants et toutes les pauvres âmes pas gâtées de cette brave Terre, elle voit pas qui ce genre-là peut encore intéresser.

Je me révèle. Je sais. Je sais qui elle est. Ou plutôt ce qu’elle fait parce qu’on ne devine pas une personnalité aussi facilement, mais j’ai presque l’impression de déjà la connaître. Je fais les choses à l’envers avec elle, normalement une fille dans un tel état d’abandon, faut la travailler au corps pour parvenir à ce résultat alors que moi je l’ai déjà sur mon disque-dur. Par contre ce que je n’ai pas, c’est tous ces détails pourtant aisés et simples à obtenir tels qu’un nom ou une adresse. Donc non elle n’a pas besoin de nier, on ne va pas jouer avec ça entre nous puisque c’est presque comme si c’était moi qu’elle avait pompée dans un certain sens. Je vois bien que ça la contrarie ou pour être plus exact que je viens de lui envoyer un uppercut psychologique dans la tête, bien que je me suis contenté d’énoncer une simple réalité. Mais le fait est que je n’ai pas d’états d’âmes avec ce genre de choses. Jamais, donc je ne me défais pas de mon air énervant supérieur. Je suis con comme elle le dit si bien, mais je le sais. Pire, je le revendique avec mon petit sourire en coin amusé par mon nouveau statut de prédateur. « Elle ? Pourquoi c’est ton double maléfique ? » je demande quelque peu étonné par la césure qu’elle impose entre ce personnage et la fille qui se trouve devant moi. Mais je sais que ce n’était pas une vraie femme cette image sans identité. C’était plutôt un hashtag, unique trace recensant toute son existence qui se résume à quelques films, noyé au milieu de tant d’autres. Mais je l’aimais bien cette gonzesse, même si elle était si peu. Naturelle, belle, loin de toute cette silicone ou de cette jouissance factice interprétée comme on joue la comédie. C’était vrai. Vrai et faux à la fois. « D’accord Paloma, je te classerais entre ma parodie de Tarantino Nique Bill et ma sex-tape de Paris Hilton. » je lâche sarcastique. Par ordre alphabétique, quoi. Je sens bien ma barre gentleman qui vient de se vider au profit de celle du pervers, mais c’est qu’une fille au milieu de tant d’autres. Je ne la reverrais peut-être même plus une fois que j’aurais quitté cette pièce, si bien que je ne suis pas vraiment dans l’état d’esprit de faire des efforts pour me montrer sous mon meilleur jour. Je ne suis pas le genre de type à me mater des films X à longueur de journée, il a juste fallut que je tombe sur elle. Je suis assez déçu d’ailleurs, maintenant que je la voie en chair et en os. Je pensais tomber sur une fille qui aime le sexe et qui est ouverte à ce sujet métaphoriquement pour une fois comme Katsuni qui écrit des articles sur ce monde à présent, mais non. Non, à la place je me coltine une de ces anciennes comédiennes qui s’est faite engloutir par le système et qui militent à présent farouchement pour le mouvement anti-pornographie. Elle reprend la parole et je lève mes prunelles pour la dévisager avec curiosité cherchant à savoir si c’est une sorte de plaisanterie histoire de m’envoyer un pique ou si elle essaye sérieusement de me blesser. Difficile à dire parce qu’aucun sourire moqueur transfigure sur ses lèvres et elle me semble trop détachée pour être énervée. « J’en sais rien. C’est peut-être des réminiscences de mon adolescence. » je rétorque du bout des lèvres. C’est une habitude, c’est tout. Et je suis persuadé que si elle allait creuser un peu plus auprès de ses fréquentations masculines, elle se rendrait compte que c’est bien plus courant qu’elle n’a l’air de le penser. A moins qu’elle ne traîne qu’avec des menteurs. « Mais si tu t’inquiètes pour mon bien-être, tu peux baiser avec moi… » je souffle dans un grand sourire, m’esclaffant ensuite pour marquer ma plaisanterie et me faire passer pour un mec marrant. Lourd, mais gentil, tant que je peux me débarrasser de l’étiquette de puceau qu’elle essaye de m’octroyer contre mon gré. Je détourne la conversation, c’est la base de toute ma personnalité de brouiller les pistes pour passer du statut du connard notoire à celui du type bien sous tout rapports.